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21ème séance de l’académie des vins anciens vendredi, 6 décembre 2013

La 21ème séance de l’académie des vins anciens se tient au restaurant Macéo. Nous sommes 39 et nous allons partager une cinquantaine de vins. Ayant décidé d’apporter beaucoup de vins notamment parce que de nombreux académiciens n’en fournissent pas, j’ai choisi des vins qui doivent être bus. Sur les 24 vins de ma cave certains sont de bas niveau, voire vidange, ce qui n’est acceptable que parce que le nombre fourni est important : il y aura assez pour boire bon.

J’ai la lourde tâche d’ouvrir toutes les bouteilles et même en arrivant avant 17h, mon travail n’est pas terminé lorsqu’arrivent les premiers convives, à 19h. Il faut dire qu’ayant mis des bouteilles de niveaux bas, les bouchons se désagrègent, ce qui rend l’ouverture beaucoup plus difficile et prenant plus de temps. Certaines odeurs sont insupportables, d’autres sont de belles surprises comme celle du Palmer 1900. Globalement, le bilan est meilleur que ce que j’attendais.

Nous serons répartis en trois tables et trois groupes de vins dont voici la répartition :

Groupe 1 : Champagne le Brun de Neuville Millésimé 2003; Champagne Chauvet magnum 1914; Champagne Dom Pérignon Oenothèque 1969; Macon Viré André Bonhomme 1971; Château Palmer très probable 1900; Cos d’Estournel 1928; Château Margaux 1923; Château Lagrange Saint-Julien années 50; Château Bel Air-Marquis d’Aligre 1961; Chambolle Musigny Pasquier Desvignes 1934; Corton Clos du Roi Camille Chandesais 1957; Chapelle-Chambertin Louis Trapet 1974; Moulin a Vent René Guyenet 1947; Inglenook Cabernet Sauvignon Napa Valley 1978; Château Lafaurie Peyraguey 1926; Marc de Bourgogne L’Héritier-Guyot magnum 1970#

Groupe 2 : Champagne le Brun de Neuville Millésimé 2003; Champagne Chauvet magnum 1914; Champagne Napoléon Ch. & A. Prieur à Vertus # 1970; Moët & Chandon Grand Vintage Collection 1993; Hermitage blanc Chave 1983; Vin de Margaux de négoce années 60; Château Haut-Brion années 20 ou plus vieux André Gibert propriétaire; Château Lagrange Saint-Julien 1933; Château Bellefond-Belcier Saint-Emilion Commandant Gilard 1926; Château Palmer 1966; Gevrey Chambertin Pierre Bourrée Fils 1931; Château Canon Saint-Emilion magnum 1955; Côtes de Nuits Village Champy & Fils 1945; Fixin Clos du Chapitre Bouchard P&F 1961; Barolo Riserva Giacomo Borgogno & Figli 1955; Barsac Latrille-Ginestet 1926; Marc de Bourgogne L’Héritier-Guyot magnum 1970

Groupe 3 : Champagne le Brun de Neuville Millésimé 2003; Champagne Napoléon Ch. & A. Prieur à Vertus # 1970; Champagne Drappier Carte d’Or 1995 dégorgé en mai 2012; Sancerre Sauvignon G. Leschemelle 1949; Château La Louvière Graves; Château Brane-Cantenac 1970; Château Montrose 1921; Château Talbot 1934; Château Canon Saint-Emilion magnum 1955; Château Pichon Longueville Baron 1964; Vosne Romanée Roland Thévenin 1955; Clos des Lambrays 1943; Pommard Naigeon-Chauveau 1961; Chateauneuf-du-Pape Montredon 1967; Château Haut Bergeron sauternes 1978; Château Climens 1979; Marc de Bourgogne L’Héritier-Guyot magnum 1970#

Au total, la répartition des millésimes surs et indicatifs (marqués d’un #) est : 1900#, 1914 (2), 1920 # , 1921, 1923, 1926 (3), 1928, 1931, 1933, 1934 (2), 1943, 1945, 1947, 1949, 1950 #, 1955 (4), 1957, 1960 #, 1961 (3), 1964, 1966, 1967, 1969, 1970 # 1970 (3), 1971, 1974, 1975, 1978 (2), 1979, 1983, 1993, 1995, 2003 (3), (2), Total 49 vins de 34 millésimes.

Il convient de signaler que je n’ai pas pris de notes en cours de repas, pris par les conversations qui fusaient de toutes les directions, aussi est-il possible que ma mémoire me joue des tours.

L’apéritif debout se prend avec un champagne unique, dont la maison appartient à l’un des académiciens. C’est le Champagne le Brun de Neuville Millésimé 2003. D’une année atypique, il est une agréable surprise et on y revient volontiers. Les gougères donnent de la douceur à son côté lacté.

Nous passons à table et nous partageons les vins du groupe 1. Quand le Champagne Chauvet magnum 1914 m’est servi pour goûter, je vois le petit mouvement de stupeur de mes convives, car la couleur est marron, de terre sale. Je hume, je goûte et un sourire barre mon visage. Car ce champagne qui n’a plus de bulle donne encore une sensation de pétillant. Je vois des évocations de fruits rouges alors qu’autour de moi on ressent plutôt la vanille et les noix. Quelle que soit la direction que l’on prend, ce champagne est vif, plein de dynamisme, et ravit tous les convives. Il est à noter que le magnum étant partagé avec la table 2, il aura moins de succès à cette table, ce qui montre que la dégustation est un art très subjectif. J’ai adoré ce beau témoignage d’une année exceptionnelle en champagne dont Pierre, l’apporteur, nous a raconté l’histoire, les barriques ayant été déplacées en Bourgogne pour y mûrir du fait de la guerre.

Le Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1969 est un rayon de soleil. Sa couleur est très claire. Il est complexe, charmeur, et montre des aptitudes gastronomiques extrêmes. On me demande lequel des deux champagnes je préfère. Celui qui comblera le plus facilement tous les désirs d’excellence, c’est le Dom Pérignon. Mais celui qui attire mon cœur par la qualité de son témoignage, c’est le Chauvet que je préfère.

Le Mâcon Viré André Bonhomme 1971 est une immense surprise. Que ce vin puisse atteindre un tel niveau de perfection est incroyable car on a exactement ce que l’on rêverait de boire si l’on désire un blanc charnu équilibré, profond à la lourde trace en bouche. C’est très probablement la plus belle surprise de ce dîner mais il y en aura d’autres.

Le Château Palmer très probable 1900 avait un niveau très bas, en vidange et m’avait donné une très belle surprise à l’ouverture. Le vin confirme l’impression d’il y a quelques heures. La bouteille sans étiquette mais un nom visible sur la capsule est soufflée, au cul profond ce qui est un indice de l’âge, le repère étant pour moi celui des années que j’ai achetées de ce vin. Le parfum du vin est de fruits noirs profonds. En bouche, je ressens une pâte de fruit de fruits noirs. Le vin est profond, avec un message très expressif. Des convives qui garderont longtemps leur verre n’en reviennent pas qu’il puisse garder sa force et son intégrité aussi longtemps. Sans attendre, je dirai que c’est mon vainqueur de la soirée.

Le Cos d’Estournel 1928 a une acidité beaucoup trop forte. Il y a tant de vins à venir qu’il est inutile de s’attarder sur ce vin.

Le Château Margaux 1923 se présente comme manquant de corps après le Palmer 1900. Mais il se réchauffe, s’ébroue, et son message féminin devient de plus en plus charmant. Il n’est pas très aidé de passer derrière un Palmer si expressif.

Le Château Lagrange Saint-Julien années 50 est bouchonné. Inutile d’insister, même si ce désagrément s’estompe avec le temps.

Le Château Bel Air-Marquis d’Aligre 1961 est un vin qui n’a pas d’âge. Serein, rond, joyeux, il est tellement accompli que c’est l’éternel jeune homme, dans l’éclat de sa séduction.

On dirait que la Bourgogne veut faire un concours de jeunesse, car le Chambolle-Musigny Pasquier Desvignes 1934 est facile à vivre, tranquille, aimablement bourguignon.

J’adore le Corton Clos du Roi Camille Chandesais 1957 car il est encore plus bourguignon que le précédent avec une râpe délicate.

Et comme si c’était la soirée des concours, le Chapelle-Chambertin Louis Trapet 1974 se met à vouloir lutter avec les deux autres pour afficher sa bourgognitude. Bien que de deux Côtes différentes, le Corton et le Chapelle-Chambertin ont beaucoup de points communs car ils ont la grâce délicate que donnent les petites années.

Le Moulin a Vent René Guyenet 1947 est un joli témoignage du beaujolais, peut-être pas le plus grand des 1947 que j’ai bus de cette belle région, mais très convaincant par sa densité.

On m’apporte un verre du Gevrey Chambertin Pierre Bourrée Fils 1931 du groupe 2 et je ne peux pas cacher ma surprise de constater que tous les bourgognes sont dans un état de jeunesse et de richesse très supérieur à tout ce que je pouvais attendre. Celui-ci est profond, droit, riche et convaincant. Une belle surprise d’une année extrêmement difficile à trouver.

Le Inglenook Cabernet Sauvignon Napa Valley 1978 est d’une solidité à toute épreuve. Je suis étonné de lui trouver des accents bordelais. Les grands vins américains des année 70 sont maintenant de vraies merveilles.

Le Château Lafaurie Peyraguey 1926 est noir comme du café et le miracle est que ce café respire les agrumes. Le vin a tout pour lui, l’équilibre, la puissance et la séduction. C’est le sauternes comme on les aime, dans leur plénitude absolue.

Les amis étant insatiables, je fais ouvrir le Marc de Bourgogne L’Héritier-Guyot magnum 1970 # que j’avais apporté pour le cas où nous aurions encore une petite soif. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce marc est viril. Il a de la paille dans les sabots. Adorant les marcs je trouve celui-ci très roturier mais expressif. Il ponctue bien ce dîner.

Comment faire un classement dans un groupe d’une telle diversité ? Ce ne peut être qu’un choix de coups de cœur. Il faut se jeter à l’eau : 1 – Palmer 1900, 2 – Champagne Chauvet magnum 1914, 3 – Mâcon Viré André Bonhomme 1971, 4 – Château Lafaurie Peyraguey 1926, 5 – Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1969. Est-ce un bon choix, je ne sais pas.

Le classement des surprises serait : 1 – Mâcon Viré André Bonhomme 1971, 2 – Palmer 1900, 3 – Champagne Chauvet magnum 1914. Mon classement de plaisir est donc très lié aux heureuses surprises que j’ai rencontrées.

Je n’ai jamais vu une assemblée aussi sage. Dans des réunions précédentes on voyait des académiciens qui couraient de table en table pour essayer les vins des autres groupes. Point de cela aujourd’hui. L’atmosphère a été joyeuse, avec beaucoup de nouveaux. Ces réunions de l’académie sont une occasion unique de partager des vins d’âges canoniques et de comprendre que tout ce qui se dit sur les vins anciens procède de préjugés qui ont la vie dure mais qui tombent lorsqu’on démontre la longévité inouïe de tous ces vins. Longue vie à l’académie des vins anciens.

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Académie des Vins Anciens (AVA) – 21ème séance du 5 décembre 2013 – les règles jeudi, 5 décembre 2013

Académie des Vins Anciens (AVA) –  21ème séance du 5 décembre 2013

Règles et informations mises à jour au    moment du lancement (à lire avec attention)

Date et heure : 05 décembre 2013 à 19h00

Lieu : Restaurant Macéo 15 r Petits Champs 75001 PARIS – 01 42 97 53 85

Participation financière :

120 € par personne si l’inscrit apporte une bouteille de vin ancien (1) agréé par François Audouze

240 € par personne si l’inscrit vient sans bouteille

(1) si l’inscrit n’a pas de vin assez ancien, un « troc » est possible avec François Audouze, qui mettra au programme un vin ancien, contre une (ou plusieurs) bouteille de vin jeune qui présente un intérêt pour lui.

Paiement :

Aucun chèque ne sera remis en banque avant le 1er décembre 2013. Il n’y a donc aucune raison de retarder l’envoi du chèque de paiement. On peut l’envoyer des maintenant.

Le chèque doit être remis avant le 15 novembre à François Audouze. L’ordre du chèque est : « François Audouze AVA »

Chèque à envoyer à François Audouze 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Livraison des vins :

Les vins doivent être proposés et agréés par François Audouze. Les bouteilles sont à déposer chez Henriot 5 rue la Boétie 75008 Paris – 2ème étage – 01.47.42.18.06. Notre contact sur place est Martine Finat : mfinat@champagne-henriot.com . Aucune bouteille ne devrait être livrée après le 20 novembre. Merci d’attendre le 1er novembre pour commencer à remettre votre bouteille chez Henriot.

Une variante est de m’envoyer par la poste la bouteille à l’adresse : François Audouze société ACIPAR 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Pour que l’organisation de cet événement soit fluide, il est recommandé de ne pas attendre avant de proposer les vins, les livrer et payer.

Remarque sur les niveaux des vins :

On peut envisager qu’un académicien propose une bouteille de bas niveau, à la condition que cette bouteille soit une bouteille supplémentaire et pas la bouteille principale.

Veillez à la qualité de vos apports. Les groupes de dégustation seront créés en fonction de la qualité des apports.

Au plaisir de vous accueillir pour une réunion aussi brillante que les précédentes.

21ème séance de l’académie des vins anciens – les vins jeudi, 5 décembre 2013

Vins marqués de ** : vins de la cave de François Audouze

Groupe 1 :

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Champagne le Brun de Neuville Millésimé 2003

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Champagne Chauvet magnum 1914

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Champagne Dom Pérignon Oenothèque 1969

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Macon Viré André Bonhomme 1971

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**Château Palmer très probable 1900

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**Cos d’Estournel 1928

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Château Margaux 1923

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**Château Lagrange Saint-Julien années 50

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Château Bel Air-Marquis d’Aligre 1961

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Chambolle Musigny Pasquier Desvignes   1934

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Corton Clos du Roi  Camille Chandesais  1957

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Chapelle-Chambertin Louis Trapet 1974

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Moulin a Vent René Guyenet 1947

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Inglenook Cabernet Sauvignon Napa Valley 1978

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**Château Lafaurie Peyraguey 1926

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**Marc de Bourgogne L’Héritier-Guyot magnum 1970#

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Groupe 2 :

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Champagne le Brun de Neuville Millésimé 2003

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Champagne Chauvet magnum 1914

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**Champagne Napoléon Ch. & A. Prieur à Vertus # 1970

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Moët & Chandon Grand Vintage Collection 1993

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Hermitage blanc Chave 1983

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**Vin de Margaux de négoce années 60

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**Château Haut-Brion années 20 ou plus vieux André Gibert propriétaire

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**Château Lagrange Saint-Julien 1933

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**Château Bellefond-Belcier Saint-Emilion Commandant Gilard 1926

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**Château Palmer 1966

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Gevrey Chambertin Pierre Bourrée Fils 1931

Gevrey Chambertin 1931

**Château Canon Saint-Emilion magnum 1955

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**Côtes de Nuits Village Champy & Fils 1945

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Fixin Clos du Chapitre Bouchard P&F 1961

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Barolo Riserva Giacomo Borgogno & Figli 1955

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**Barsac Latrille-Ginestet 1926

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**Marc de Bourgogne L’Héritier-Guyot magnum 1970

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Groupe 3 :

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Champagne le Brun de Neuville Millésimé 2003

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**Champagne Napoléon Ch. & A. Prieur à Vertus # 1970

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Champagne Drappier Carte d’Or 1995 dégorgé en mai 2012

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**Sancerre Sauvignon G. Leschemelle 1949

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Château La Louvière Graves 1975

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**Château Brane-Cantenac 1970

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**Château Montrose 1921

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**Château Talbot 1934

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**Château Canon Saint-Emilion magnum 1955

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Château Pichon Longueville Baron 1964

Vosne Romanée Roland Thévenin 1955

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**Clos des Lambrays 1943

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**Pommard Naigeon-Chauveau 1961

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Chateauneuf-du-Pape Montredon 1967

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Château Haut Bergeron sauternes 1978

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Château Climens 1979

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**Marc de Bourgogne L’Héritier-Guyot magnum 1970#

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Jacques Berthomeau viendra à l’académie des vins anciens du 5 décembre dimanche, 27 octobre 2013

Jacques Berthomeau est un serial-blogueur qui s’impose d’écrire deux sujets par jour sur son blog. C’est un pari difficile à tenir mais Jacques est pugnace.

Et il jouit d’une audience qui est grande parmi tous les blogueurs du vin.

Ancien haut fonctionnaire (il nous le rappelle assez souvent !), il a des idées sur tout, l’un n’étant pas forcément lié à l’autre.

Je vais de temps en temps sur son blog, car il a le sens du titre et de l’accroche comme peu de gens.

On ne peut pas dire que nous partageons les mêmes idées, mais j’aime assez la façon dont il les exprime, surtout par les voies détournées qu’il utilise pour arriver au sujet sur lequel il donne un avis.

Ce n’est pas le fond mais la manière qui m’attire vers son blog. Car il y a beaucoup d’invention.

Son blog est un peu l’antipode du mien puisque je raconte quasiment uniquement des événements où le vin est l’acteur principal, alors que Jacques donne son avis sur des sujets dans l’air du temps. Il faut de tout sur la Toile.

Lors d’une de ses missives j’ai fait un commentaire, comme cela m’arrive de temps à autre, et j’ai lancé une invitation à Jacques pour la prochaine séance de l’académie.

Il l’a saisie. Je m’en réjouis car il est bon que l’on se connaisse et que l’on parle entre acteurs ou spectateurs du monde qui peuple notre passion.

Je ne me souviens plus du tout du sujet qui m’a poussé à lancer cette invitation, mais Jacques me le rappellera.

Puisqu’il me fait le plaisir de venir, j’en profite pour rappeler comment est née l’académie des vins anciens et quels sont ses objectifs.

Ma cave a commencé en 1970 quand j’ai acheté une maison qui avait un sous-sol. La nature a horreur du vide. Il « fallait » que j’entre du vin par la trappe qui jadis servait à l’écoulement du charbon en sacs.

Cette cave a trouvé ensuite plusieurs lieux pour favoriser son expansion et en 2000, j’ai lancé wine-dinners.com pour permettre à des amateurs de profiter des vins que j’avais frénétiquement acheté sur trente ans.

Pour faire connaître mes dîners, il fallait communiquer. J’avais de bonnes relations avec les organisateurs du « Salon des Grands Vins » qui est devenu plus tard le « Grand Tasting ».

J’ai exposé des bouteilles vides très anciennes dans les allées du salon, discutant avec les passants curieux de ces bouteilles.

Un jour, l’un d’entre eux, probablement septuagénaire, me dit : « monsieur, j’ai dans ma cave une seule bouteille vraiment ancienne et c’est un Haut-Brion 1949. Et cette bouteille, savez-vous, je mourrai avec ».

Je lui ai dit qu’il fallait absolument la boire et il me répondit : « je ne connais personne avec qui la partager ».

Cette remarque a été un déclic. Il fallait créer une structure qui permette à des gens qui ont des bouteilles et ne savent pas avec qui ou comment les boire de les partager avec d’autres amateurs. L’idée est celle du partage.

Pour permettre au plus grand nombre de participer, l’académie a été créée sous la forme d’une activité non lucrative, fonctionnant à prix bas, très bas par rapport au prix de mes dîners.

C’est un travail énorme de rassembler les réponses, les paiements, les choix de bouteilles et la livraison des bouteilles, mais la récompense, c’est de voir des amateurs heureux que leurs vins trouvent enfin leur destination : « être bus avec des amateurs en bonne compagnie ».

Jacques va venir le 5 décembre. J’en suis heureux.

La vingtième séance de l’académie des vins anciens vendredi, 12 avril 2013

La vingtième séance de l’académie des vins anciens se tient au restaurant Macéo. Nous sommes 25 et le nombre de nouveaux membres est important, ce qui est un beau signe de vitalité.

A 17 heures, je commence les ouvertures des bouteilles, rapidement rejoint par quelques supporters. Cette séance est émaillée de quelques pauses ludiques, et il me faut bien deux heures pour ouvrir les 44 vins, car certains bouchons résistent ou se désagrègent. Les vins sont répartis en deux groupes, après ceux de l’apéritif.

Vins d’apéritif : plusieurs Champagne Léon Camuzet à Vertus Brut 1/2 bouteille, Champagne Ruinart Brut, Champagne Veuve Clicquot Ponsardin Brut, Champagne Bollinger Spécial Cuvée Brut, Champagne Louis Roederer Brut.

Vins du groupe 1 : Champagne Ambassador Jacquinot & Fils 1959, Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983, Château Grillet 1978, Cahors Clos de Gamot 1937, Cahors Vieux « Cuvée Spéciale » 11,5° années 60, Cos D’Estournel 1966, Moulin à Vent Paul Cotillon 1952 (marqué à la main), Chambertin Leon Rigault 1926, Chambolle Musigny 1er cru Les Vignes du Chateau domaine Grivelet Père et Fils 1964, Hospices de Beaune, cuvée Hugues et Louis Betault 1932, Vin Jaune d’Arbois Fruitère Viticole d’Arbois 1952, Vin Jaune d’Arbois Henri Maire 1959, Pinot Gris Sélection de Grains Nobles Hugel magnum 1983 , Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1987 , Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1953 , Sainte-Croix-Du-Mont Chateau de Tastes 1929, Château Coutet 1943, Malaga très vieux autour de 1900, Maury Mas Amiel 1969.

Vins du groupe 2 : Coteaux Champenois Blanc de Blancs Première Cuvée Laurent Perrier vers 1970, Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983, Meursault Albert Bichot 1970, Château Greysac Cru Bourgeois Médoc 1974, Château l’Evangile 1969, Chambolle Musigny Pasquier Desvignes 1934, Volnay Clos des Chênes Domaine Rouleau 1964, Stag’s Leap Wine Cellars Cabernet Sauvignon 1974, Vin Jaune sans étiquette probable vers 1960 – 1970, Vin Jaune d’Arbois Henri Maire 1959, Riesling Clos des Capucins Weinbach Théo Faller VT 1983, Pinot Gris Sélection de Grains Nobles Hugel magnum 1983 , Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1987 , Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1953 , Clos Fontindoule 1976 Monbazillac de G.CROS, Monbazillac sans année autour de 1950 – 1960, Château Caillou Haut-Barsac 1934, Saumur Choix Sucré 1933, Maury Mas Amiel 1969.

Les demi-bouteilles du Champagne Léon Camuzet sont dans ma cave depuis plus de quinze ans. Certaines ont un liquide très ambré et sentent le vieux. D’autres sont plus claires et donnent un champagne agréable avec une bulle bien présente. Mais l’exercice n’est pas très convaincant aussi se tourne-t-on vers les quatre champagnes bruts sans année dont je n’arrive pas à me souvenir de leur apparition dans ma cave. Les bouchons chevillés donnent un élément de réponse : une vingtaine d’années. Mais le fait que le Champagne Bollinger Spécial Cuvée Brut n’ait plus de bulle, tout en ayant conservé son pétillant indique que ces champagnes pourraient être plus vieux. Le Champagne Ruinart Brut est le plus fringant des quatre, avec une grande vivacité. Le Champagne Veuve Clicquot Ponsardin Brut est agréable et le Champagne Louis Roederer Brut me plait beaucoup par son équilibre.

Nous passons à table et le menu est : cannelloni d’avocats farcis de saumon de Norvège / velouté de céleri-rave à la fleur d’oranger / Saint-Jacques bretonnes snackées, jus de coquillages au safran / magret de canard de Challans cuit basse température aux cinq épices / soupe printanière de fruits de saison / biscuit meringué à la rose.

Les vins que j’ai bus sont ceux du groupe 1, avec parfois des verres que de bonnes âmes m’apportent, de vins de l’autre groupe. Le Champagne Ambassador Jacquinot & Fils 1959 a le charme des champagnes anciens. Son étiquette est élégante. Il manque peut-être un peu de complexité et de force, mais j’apprécie beaucoup sa subtilité.

La Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 a un nez intense, de grande complexité. Le goût en bouche est du même calibre, très kaléidoscopique. J’aime beaucoup ce vin gastronomique, qui nécessite d’avoir au moins les trente ans qu’il affiche.

Le Château Grillet 1978 qui fait suite est lui aussi un vin du quinté de Curnonsky. S’il n’est pas d’une ampleur suffisante, il esquisse bien tout ce que l’on aime en château Grillet, délicatement fumé et profond. C’est un vin qui demande qu’on l’écoute pour bien le comprendre. Il faudrait le provoquer avec de la cuisine très forte comme des poissons fumés pour en tirer la quintessence.

J’ai apporté deux Cahors, et, à titre de repère pour le deuxième, j’ai choisi un Cahors Vieux « Cuvée Spéciale » 11,5° années 60. L’étiquette est passe-partout, collée sans doute par un caviste. C’est une belle surprise, car le vin a beaucoup de personnalité. On ne penserait jamais qu’il s’agit d’un Cahors ordinaire et un des nouveaux académiciens le place en tête des vins qui l’ont marqué au cours de ce dîner. Comme cela se produit souvent, celui qui devait servir de faire-valoir est en fait le leader, car le Cahors Clos de Gamot 1937 est limité, à la frange du goût de bouchon. Il est assez plat, sans véritable expression, même si l’on sent que sa trame est riche.

Le Cos d’Estournel 1966 est un solide bordeaux, bien épanoui. Je l’aime beaucoup. Mais mon cœur va pencher vers le Moulin à Vent Paul Cotillon 1952 (millésime marqué à la main) qui a un charme redoutable. C’est un grand vin de pure séduction, très subtil dans sa délicatesse.

Le Chambertin Leon Rigault 1926, selon mon souvenir, car je n’ai pas pris de note lors de ce dîner, est assez faible, sans la puissance que l’on pourrait attendre d’un chambertin. Il n’en est pas de même du Chambolle Musigny 1er cru Les Vignes du Chateau domaine Grivelet Père et Fils 1964 qui est d’un épanouissement absolu. Il est confortable, d’une beau velours et d’un aimable discours. C’est un beau vin.

Qui a déjà bu un bourgogne de 1932 ? Alors que le spectre de mon exploration de la Bourgogne couvre 111 millésimes, je n’ai jamais bu de bourgogne de 1932. Aussi, cet Hospices de Beaune, cuvée Hugues et Louis Betault 1932 qui vient directement des caves de la maison Bichot est-il une découverte. Ce qui me fascine, c’est la fraîcheur mentholée de ce vin. Il fait son âge, mais avec une vivacité exemplaire. J’adore ce vin qui puise dans ses racines bourguignonnes une complexité remarquable.

Parmi les vins du groupe 2, à ce stade, j’ai bu le Meursault Albert Bichot 1970 qui est une très heureuse surprise, car il a beaucoup plus de corps que ce que j’attendais et le Stag’s Leap Wine Cellars Cabernet Sauvignon 1974 qui est un vin de première grandeur, de grande noblesse, et qui ne fait pas du tout américain, ce qui n’est pas un compliment mais un constat. C’est le plus grand des rouges que j’ai bus ce soir.

Le Vin Jaune d’Arbois Fruitère Viticole d’Arbois 1952 est superbe, riche et accompagne bien un Comté de 18 mois de la fromagerie Marie-Anne Cantin. Il est beaucoup plus judicieux que le Vin Jaune d’Arbois Henri Maire 1959 qui fait fatigué et plat. Je suis un passionné de bleu de Termignon et celui que j’ai pris chez cette Jeanne d’Arc du fromage est très jeune et subtil. Je l’adore. Il va accompagner les vins qui suivent.

Le Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1987 est d’une puissance et d’une richesse extrêmes. Alors que la vedette devrait être au Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1953, j’ai préféré le 1987, plus impulsif mais plus convaincant, ce qui n’enlève rien à la sérénité du 1953. Nous sommes en face de la pureté absolue du riesling.

Le Pinot Gris Sélection de Grains Nobles Hugel magnum 1983 est une bombe de sucrosité. Sa richesse gustative est impressionnante ainsi que sa persistance aromatique. Il est passionnant parce qu’il est étonnant. Il aurait plus brillé sur une cuisine adaptée, plus corsée, même si le Termignon a essayé de lui faire la réplique.

Quel plaisir que le Sainte-Croix-Du-Mont Chateau de Tastes 1929. De couleur sombre, riche comme le plomb, il est une expression aboutie du vin liquoreux. De plus, son équilibre inspire le respect. Une divine surprise. A côté de lui, le Château Coutet 1943 est beaucoup plus noble et complexe. Mais en définitive, lequel est le préféré ? Le Coutet est plus romantique, plus Aramis quand le Tastes est plus Portos. On peut aimer les deux, si opposés.

Le Malaga très vieux autour de 1900 pourrait être porteur de grandes sensations tant on sent les complexités sous-jacentes, mais il a mis le frein à main. Le Maury Mas Amiel 1969 est exactement ce que l’on attendrait, généreux et joyeux, vin de plaisir direct.

Parmi les vins de ce soir, je retiendrai le Hospices de Beaune, cuvée Hugues et Louis Betault 1932 pour sa rareté et sa fraîcheur, le Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1987 pour la sérénité triomphante du riesling, le Stag’s Leap Wine Cellars Cabernet Sauvignon 1974 impressionnant de solidité assumée, le Moulin à Vent Paul Cotillon 1952, confirmation que le gamay vieillit aussi bien que le pinot noir.

Le plus grand cadeau, c’est la présence d’Etienne Hugel. Son oncle, Jean Hugel a été le plus grand supporter de l’académie des vins anciens. Il ne manquait jamais d’en faire l’éloge. Le fait qu’Etienne reprenne le flambeau, de surcroît en apportant des vins de prestige, est un grand renfort pour l’académie. Plusieurs vins, dont des miens, n’étaient pas à la hauteur des ambitions de l’académie. Il faut travailler encore pour aller vers l’excellence, tout en donnant leur chance à des vins comme ce Cahors obscur qui a brillé comme un grand, ou le Saumur 1933 de belle surprise.

Le service du Macéo fut solide, comme d’habitude, tant il est rôdé.

Le plus grand bonheur, ce fut l’ambiance chaleureuse, amicale, et cette envie de partage qui est le fondement de l’académie. En 20 séances, nous avons ouvert plus de 800 vins. Nous pouvons aller plus loin, en fréquence et en qualité, pour le plus grand bien de la mise en valeur des vins anciens, part importante et culturelle du patrimoine du vin.

*   *   *

à l’ouverture, on voit l’indication assez anachronique du site de Hugel, juste en dessous de la date de création. Par ailleurs, le bouchon du 1983 portait 1980. Cela arrive dans les réserves personnelles

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bouchon du Hospices de Beaune, cuvée Hugues et Louis Betault 1932

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deux heures de dur labeur !

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M8 D M8

les plats du dîner

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Les 42 vins de l’académie des vins anciens du 11 avril mardi, 9 avril 2013

1 – Les champagnes d’apéritif

Champagne Ruinart Brut

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Champagne Veuve Clicquot Ponsardin Brut

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Champagne Bollinger Spécial Cuvée Brut

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Champagne Louis Roederer Brut

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Champagne Léon Camuzet à Vertus Brut 1/2 bouteille

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2 – les vins du groupe 1

Champagne Ambassador Jacquinot & Fils 1959

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Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983

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Château Grillet 1978

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Cahors Vieux « Cuvée Spéciale » 11,5° années 60

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Cahors Clos de Gamot 1937 (on remarque le prix obtenu !)

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Cos d’Estournel 1966

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Moulin à Vent Paul Cotillon 1952 (marqué à la main)

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Chambertin Leon Rigault 1926

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Chambolle Musigny 1er cru Les Vignes du Chateau domaine Grivelet Père et Fils 1964 (niveau superbe)

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Hospices de Beaune, cuvée Hugues et Louis Betault 1932 (en photo avec le Meursault Bichot 1970)

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Vin Jaune d’Arbois Fruitère Viticole d’Arbois 1952

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Vin Jaune d’Arbois Henri Maire 1959

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Pinot Gris Sélection de Grains Nobles Hugel magnum 1983 (servi aussi au groupe 2)

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Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1987 (servi aussi au groupe 2)

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Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1953 (servi aussi au groupe 2)

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Sainte-Croix-Du-Mont Chateau de Tastes 1929

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Château Coutet 1943

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Malaga très vieux autour de 1900

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Maury Mas Amiel 1969

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le groupe 1 sans les vins de Hugel

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3 – les vins du groupe 2

Coteaux Champenois Blanc de Blancs Première Cuvée Laurent Perrier vers 1970

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Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983

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Meursault Albert Bichot 1970

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Château Greysac Cru Bourgeois Médoc 1974

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Château l’Evangile 1969

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Chambolle Musigny Pasquier Desvignes 1934

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Volnay Clos des Chênes Domaine Rouleau 1964 (c’est amusant de voir la fantaisie dans les écussons)

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Stag’s Leap Wine Cellars Cabernet Sauvignon 1974

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Vin Jaune sans étiquette probable vers 1960 – 1970

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Vin Jaune d’Arbois Henri Maire 1959

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Riesling Clos des Capucins Weinbach Théo Faller VT 1983

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Pinot Gris Sélection de Grains Nobles Hugel magnum 1983 (photos de ces trois vins ci-dessus dans le groupe 1)

Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1987

Riesling Vendanges Tardives GC Schoenenbourg Hugel magnum 1953

Clos Fontindoule 1976 Monbazillac de G.CROS

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Monbazillac sans année autour de 1950 – 1960

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Château Caillou Haut-Barsac 1934

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Saumur Choix Sucré 1933 (on note la bouteille au col très fin, très ancienne)

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Maury Mas Amiel 1969

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le groupe 2, sans les vins de Hugel en magnums, communs aux deux groupes

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Académie des Vins Anciens (AVA) – 20ème séance du 11 avril 2013 mardi, 9 avril 2013

Académie des Vins Anciens (AVA) – 20ème séance du 11 avril 2013

Règles et informations mises à jour au 28/03/2013. (à lire avec attention)   – Date et heure : 11 avril 2013 à 19h00

Lieu : Restaurant Macéo 15 r Petits Champs 75001 PARIS 01 42 97 53 85

Participation financière :

120 € par personne si l’inscrit apporte une bouteille de vin ancien (1) agréé par François Audouze

240 € par personne si l’inscrit vient sans bouteille

(1) si l’inscrit n’a pas de vin assez ancien, un « troc » est possible avec François Audouze, qui mettra au programme un vin ancien, contre une (ou plusieurs) bouteille de vin jeune qui présente un intérêt pour lui.

Paiement :   Aucun chèque ne sera remis en banque avant le 10 avril 2013. Il n’y a donc aucune raison de retarder l’envoi du chèque de paiement. On peut l’envoyer des maintenant.

Le chèque doit être remis si possible avant le 15 mars à François Audouze. L’ordre du chèque est : « François Audouze AVA » (n’envoyer aucun chèque après le 5 avril, pour éviter d’avoir un chèque dans les circuits postiers au moment de la réunion)

Chèque à envoyer à François Audouze 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Livraison des vins :   Les vins doivent être proposés et agréés par François Audouze. Les bouteilles sont à déposer chez Henriot 5 rue la Boétie 75008 Paris – 2ème étage – 01.47.42.18.06. Notre contact sur place est Martine Finat : mfinat@champagne-henriot.com . Aucune bouteille ne devrait être livrée après le 20 mars  (en fait, vous pouvez livrer même jusqu’à l’avant-veille. C’est juste gênant de devoir passer tous les jours chez Henriot).  Merci d’attendre le 1er mars pour commencer à remettre votre bouteille chez Henriot.

Une variante est de m’envoyer par la poste la bouteille à l’adresse : François Audouze société ACIPAR 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Pour que l’organisation de cet événement soit fluide, il est recommandé de ne pas attendre avant de proposer les vins, les livrer et payer.

Remarque sur les niveaux des vins :  On peut envisager qu’un académicien propose une bouteille de bas niveau, à la condition que cette bouteille soit une bouteille supplémentaire et pas la bouteille principale.

Au plaisir de vous accueillir pour une réunion aussi brillante que les précédentes. Pour la vingtième séance, il faut sortir les plus belles bouteilles de nos caves !

Académie des vins anciens du 11 avril, allo, quoi allo ! jeudi, 4 avril 2013

Académie des vins anciens, « allo, quoi allo. Non mais allo, quoi ». L’académie, ce n’est pas lastminute.com.

1- les vins

Si je demande que les vins soient livrés longtemps avant, c’est pour les regrouper, faire les plans de table des vins, faire les photos à l’avance pour les inclure dans le blog, mémoire de l’académie, et surtout pour les ouvrir plusieurs heures avant le début de la soirée, car l’oxygénation lente a un pouvoir spectaculaire de remise en forme des vins fatigués.

J’exclus de recevoir un vin à l’arrivée de l’académicien, et en tout état de cause, je ne l’ouvrirais pas moi-même, car je me dois à mes invités.

Il y a un énorme retard pour les vins. Livrez vos vins au plus vite selon les règles définies ci-dessous.

 

2 – le paiement

Dernière date d’envoi de chèques : vendredi 5 avril. Si l’envoi n’est pas fait vendredi, venez avec votre chèque à la réunion. Car il est exclu que l’on me dise que le chèque est parti par la poste. Si je n’ai pas physiquement le paiement sur place, l’accès sera refusé.

Par ailleurs j’aimerais accueillir les académiciens sans avoir à pointer s’ils ont payé ou non. C’est très désagréable de ne pas pouvoir s’occuper des académiciens l’esprit libre.

 

Alors, allo, quoi allo, réagissez avant demain vendredi 5. Car l’académie, ce n’est pas lastminute.com.

19ème séance de l’ académie des vins anciens vendredi, 30 novembre 2012

La 19ème séance de l’ académie des vins anciens se tient au restaurant Macéo. Nous sommes 38 et nous nous partagerons 55 vins, répartis en trois groupes de dégustation. A 16h30, je commence l’ouverture des vins, rejoint par plusieurs académiciens qui viennent m’aider et participent à cette importante opération. L’ambiance est joyeuse et active, car beaucoup de bouchons résistent. Les odeurs des vins sont très variables, avec de bonnes et de mauvaises surprises.

Les vins sont répartis en trois groupes sauf les champagnes d’apéritif (les vins précédés d’une astérisque proviennent de ma cave) : deux *Champagne du Château de Germigney 1/2 bt sans année élaboré par Leclère – deux Champagne Taittinger brut – Champagne Ruinart Blanc de Blancs – Champagne Ruinart Brut – *Champagne Charles Heidsieck années 80.

Les vins du Groupe 1 : Champagne Grand Réserve Damien Coutelas SS A – *Domaine de la Trappe Vin d’Algérie rosé 1949 – Vin d’Algérie rosé Frédéric Lung 1942 – *Château d’Arlay Côtes du Jura 1973 – Château Latour-Figeac 1970 – Château Moulin Riche 1914 – *Chambolle-Musigny Domaine Faiveley magnum 1973 (commun à deux groupes) – Corton Jules Régnier 1961 – *Nuits-Saint-Georges Clos des Corvées Général Gouachon 1945 – Chateauneuf-du-Pape Domaine du Banneret 1989 – *Chateauneuf-du-Pape Veuve H.-M. Avril 1957 – *Rioja Ollauri Paternina 1928 – Vin d’Algérie rouge Frédéric Lung 1938 – *Château Chalon Fruitière Viticole de Château Chalon 1959 – Château Rabaud 1947 – Château Rayne Vigneau 1945

Les vins du Groupe 2 : Champagne Grand Réserve Damien Coutelas SS A – Château Mont-Redon Chateauneuf-du-Pape Blanc 1976 – *Château d’Arlay Côtes du Jura 1969 – Château Léoville Poyferré 1985 – Château La Conseillante 1969 – Clos l`Eglise pomerol 1959 – Clos des Jaubertes 1964 – Château d’Arsac 1925 – *Chambolle-Musigny Domaine Faiveley magnum 1973 (commun à deux groupes) – *Volnay Namont de Marcy 1961 – *Beaune Marconnets Remoissenet 1937 – Châteauneuf du Pape Camille Chandesais 1962 – *Rioja Ollauri Paternina 1928 – Vin Jaune Désiré Petit 1964 – *Château Chalon Fruitière Viticole de Château Chalon 1959 – Château Doisy-Daëne 1975 – Cru Le Buhan Cérons 1962

Les vins du Groupe 3 : Champagne Grand Réserve Damien Coutelas SS A – Château La Louvière Pessac Léognan Blanc 1979 – Mosel Wein 1964 – *Château d’Arlay Côtes du Jura 1969 – Château Mouton Rothschild 1976 – Château Canon Saint-Emilion 1966 – Corton Bressandes Tollot Beau 1988 – Château Malescot Saint-Exupéry 1961 – *Bonnes Mares Mommessin 1972 – *Vosne Romanée S.A. Leroy & Cie 1959 – Chassagne-Montrachet rouge Joseph Drouhin 1959 – Châteauneuf du Pape Faye et Cie Négociant 1958 – *Rioja Ollauri Paternina 1928 – Côtes du Jura Bury 1964 – *Château Chalon Fruitière Viticole de Château Chalon 1959

Nous prenons l’apéritif debout en commençant par le Champagne du Château de Germigney 1/2 bouteille sans année élaboré par Leclère, qui m’a été offert lors des séjours en cet hôtel au moment de la percée du vin jaune. Le champagne a quelques années et cela lui va bien. C’est une heureuse surprise que de voir une personnalité aussi affirmée. Le Champagne Taittinger brut est plus conventionnel et classique. Il est un peu trop dosé à mon goût. Le Champagne Ruinart Blanc de Blancs et le Champagne Ruinart Brut sont frais et agréables pour discuter entre amis. Le premier a une belle tension.

Nous passons à table. Le menu composé par le restaurant Macéo est : risotto de cocos tarbais, crème légère au citron vert / croustillant de volaille, tartare d’avocat, sauce aigre doux / gambas sautées au chorizo ibérique, risotto au piquillos / magret de canard, sauce épices, étuvée de choux et poireaux / ananas rôti, crème Chantilly / tiramisu aux quetsches. Il a fort agréablement accompagné la profusion de vins.

Le Champagne Grand Réserve Damien Coutelas sans année est une belle découverte. Pur, de belle personnalité, il a de grandes aptitudes à la gastronomie.

Le Vin d’Algérie rosé Frédéric Lung 1942 est jugé comme un blanc par certains convives de ma table, mais c’est bien un rosé, car j’en ai ouvert un de 1940 du même coloris. Quand je bois ce vin, je suis ému. Il est beau, de grande personnalité, racé et équilibré. Il raconte beaucoup de choses. J’ai ajouté le Domaine de la Trappe Vin d’Algérie rosé 1949 au programme car l’ami qui a apporté le 1942 d’Algérie et un 1938 a fait un grand cadeau à l’académie. Comme j’adore les vins d’Algérie de cette époque, j’ai fait cette ajoute. Le 1949 est plus lourd, avec plus d’alcool, mais il est bien fait. Il est étrange et nous n’avons pas de repères pour un tel vin. Malgré cela, je prends un grand plaisir. Le Château d’Arlay Côtes du Jura 1973 qui est servi en même temps que les deux algériens est beaucoup plus complexe. Il a des fruits, il est gouleyant ce qui est paradoxal pour un vin du Jura. Il est de grande longueur. C’est une belle surprise.

Le Château Latour-Figeac 1970 est lui aussi une belle surprise, car très au dessus de ce que j’attendais. C’est un bordeaux joliment épanoui, de grand plaisir. Le Château Moulin Riche 1914 est un peu plat, mais encore bien vivant. Il est agréable à boire et c’est ce genre de témoignage qui est dans la ligne de l’académie des vins anciens.

On m’apporte d’une autre table le Château Malescot Saint-Exupéry 1961, solide, imperturbable. Ce vin est comme un ticket gagnant : on est sûr qu’il sera bon pour longtemps.

Le Chambolle-Musigny Domaine Faiveley magnum 1973 est une divine surprise. Jamais je n’aurais cru que ce vin serait aussi expansif. Follement bourguignon, je l’aime parce qu’il ne cherche pas à séduire.

Le Corton Jules Régnier 1961 est intéressant, mais il n’est pas parfait, surtout au nez. On attendrait plus de cette belle année.

Le Nuits-Saint-Georges Clos des Corvées Général Gouachon 1945 est fatigué. Il évoque des tas de saveurs bien sûr, mais ce vin tasteviné au niveau bas n’est pas satisfaisant.

Le Beaune Marconnets Remoissenet 1937 que j’ai ajouté au programme d’une autre table vient à moi. Malgré un niveau bas, il se montre adorable. C’est un bonheur et à mon sens le plus beau bourgogne de ceux que j’ai bus ce soir.

Le Corton Bressandes Tollot Beau 1988 m’est proposé par son apporteur d’une autre table. Il est jeune, solide, aimable, mais par sa jeunesse il est à la limite du champ de recherche de l’académie.

Le Vosne Romanée S.A. Leroy & Cie 1959 que j’ai ajouté au programme d’une autre table est un très joli vin bien droit et solide, mais pas aussi complexe que ce que j’aurais souhaité.

Il y a à peine dix jours, j’étais venu au restaurant Macéo pour une dégustation de Chateauneuf-du-Pape. Un vigneron présent m’avait donné une bouteille du Chateauneuf-du-Pape Domaine du Banneret 1989 pour l’académie. C’est un beau cadeau, car le vin est magnifique d’équilibre. Très épanoui, très beau, c’est un grand Chateauneuf-du-Pape jeune lui aussi, de grande qualité.

Le Chateauneuf-du-Pape Veuve H.-M. Avril 1957 a une odeur camphrée très désagréable. C’est une déception pour moi, car j’en avais déjà bu un qui m’avait enthousiasmé.

J’ai apporté pour les groupes trois bouteilles de Rioja Ollauri Paternina Réserve 1928 aux niveaux parfaits ou presque parfaits. Hélas une table a eu une bouteille morte, alors que les deux autres tables, dont la mienne, ont eu un vin magnifique de vivacité, d’un équilibre simple mais très convaincant. C’est un grand vin gourmand.

Face au Vin d’Algérie rouge Frédéric Lung 1938 je confesse volontiers que je n’ai aucune objectivité, parce que ce type de vins m’émeut. Il est rond, joli, ne tient pas la distance, mais qu’importe, il a été ouvert.

Le Vin Jaune Désiré Petit 1964 est intéressant mais je suis moins enthousiaste que ceux qui l’ont bu à une autre table. Le Côtes du Jura Bury 1964 est un vin délicat, subtil, manquant un peu de force.

Comme pour le Rioja, j’ai apporté trois Château Chalon Fruitière Viticole de Château Chalon 1959. Certains n’ont pas été convaincus à une table. Celui que j’ai bu est superbe et profond, à tous points de vue.

Lorsque j’ai voulu faire les photos des bouteilles, deux jours avant la réunion, j’ai eu la mauvaise surprise de constater que le bouchon du Château Rabaud 1947 d’un académicien avait glissé dans le liquide. La menace était forte. La bouteille a été transportée verticalement jusqu’au restaurant. A l’ouverture le nez était très pur. Force est de constater que le vin n’a pas de réel défaut au point d’être plus vivant et plus apprécié que le Château Rayne Vigneau 1945 de belle présentation mais qui offre un service minimum, politiquement correct, ce qui ne l’empêche pas d’être beau.

Le nombre de nouveaux académiciens est ce soir très important, ce qui est un signe encourageant. L’ambiance est amicale, enjouée, tonique, et chacun communie avec les autres à ces vins d’âges canoniques. Nous sommes donc dans l’esprit de l’académie. Le service du Macéo, qui est bien rodé, est efficace. Sur 55 vins, il y a eu, comme on peut s’y attendre, plusieurs déchets. Mais ce qui compte, ce sont les belles performances des autres vins, largement majoritaires. Même si je n’ai pas ressenti une étincelle de génie d’au moins l’un des vins, il y a suffisamment de belles performances pour faire de cette réunion l’un des plus belles des 19 que nous avons faites.

Avec le Vin d’Algérie rosé Frédéric Lung 1942, le Chambolle-Musigny Domaine Faiveley magnum 1973, le Beaune Marconnets Remoissenet 1937, le Chateauneuf-du-Pape Domaine du Banneret 1989, le Rioja Ollauri Paternina Réserve 1928, le Château Chalon Fruitière Viticole de Château Chalon 1959 et le Château Rabaud 1947, il ne sera pas difficile de garder de cette soirée un souvenir des plus positifs.

J’ai insisté sur le fait que chacun des membres doit essayer de pousser la qualité des vins vers le haut, pour notre plus grand plaisir.

Les bouteilles rassemblées dans ma cave (il en manque une dizaine)

les vins du groupe 1 (pas tous)

les vins du groupe 2

les vins du groupe 3 (les autres en arrière plan)

les bouchons

quelques photos de plats

Académie des vins anciens – les vins – champagnes et groupe 1 vendredi, 30 novembre 2012

Les vins sont répartis en trois groupes sauf les champagnes d’apéritif (les vins précédés d’une astérisque proviennent de ma cave) :

deux *Champagne du Château de Germigney 1/2 bt sans année élaboré par Leclère

deux Champagne Taittinger brut – Champagne Ruinart Blanc de Blancs

Champagne Ruinart Brut – *Champagne Charles Heidsieck années 80

Les vins du Groupe 1 :

Champagne Grand Réserve Damien Coutelas SS A

*Domaine de la Trappe Vin d’Algérie rosé 1949

Vin d’Algérie rosé Frédéric Lung 1942

*Château d’Arlay Côtes du Jura 1973

Château Latour-Figeac 1970 – Château Moulin Riche 1914

*Chambolle-Musigny Domaine Faiveley magnum 1973

Corton Jules Régnier 1961

*Nuits-Saint-Georges Clos des Corvées Général Gouachon 1945

Chateauneuf-du-Pape Domaine du Banneret 1989

*Chateauneuf-du-Pape Veuve H.-M. Avril 1957 – *Rioja Ollauri Paternina 1928 (un par groupe)

Vin d’Algérie rouge Frédéric Lung 1938

*Château Chalon Fruitière Viticole de Château Chalon 1959 – Château Rabaud 1947

Château Rayne Vigneau 1945