Archives de catégorie : billets et commentaires

Yquem 1994 samedi, 25 février 2017

Depuis des années je conversais sur un forum puis par internet avec une femme professeur de lettres à Libourne et auteur d’un roman documenté sur le vin. Elle vient à Paris voir sa fille et me rend visite au restaurant Taillevent où se tiendra un dîner de vins anciens entre amis. Elle est accompagnée d’une pétulante femme de 86 printemps. J’ouvre pour elles une demi-bouteille de Château d’Yquem 1994. La couleur du vin est d’un or abricot. Le nez est plaisant, discret, très différent de la bouche qui a beaucoup plus de joie de vivre. Ce vin complexe lance des évocations dans des myriades de directions. Je vois des abricots mélangés à des abricots secs, des fruits exotiques frais ou confits, et des saveurs d’automne comme celles d’un mendiant avec des noix et noisettes. Le vin est glorieux et serein. C’est un bel Yquem qui est loin d’avoir atteint son apogée et vieillira bien. Pour la souriante octogénaire c’était son premier Yquem, ce qui ajoute au plaisir d’avoir partagé ce vin.

ne rêvons pas, ce n’est pas 1894

Dictionnaire encyclopédique des cépages mercredi, 22 février 2017

Voici le message que j’ai reçu que je m’empresse de transférer à tous les amateurs de vin.

 

Sujet : Réédition du Dictionnaire encyclopédique des cépages et de leurs synonymes de Pierre Galet

 

 

Nous sommes l’éditeur du Dictionnaire encyclopédique de cépages de Pierre Galet. Peut-être ne l’avez-vous pas encore acquis ?

 

Cet ouvrage vient d’obtenir le Grand Prix de l’Organisation internationale de Ia vigne et du vin, le jury l’ayant reconnu comme une œuvre unique et indispensable à toute personne de la filière viticole.

 

Paru mi-2015, il a été très vite épuisé, et il nous a semblé primordial de le rééditer. Comme vous pouvez vous en douter, l’impression d’un tel ouvrage entraîne des frais très importants.

 

C’est pourquoi nous avons décidé de lancer une souscription vous permettant de l’acquérir à un prix très avantageux, soit 80,00 € au lieu de 98,00 €, et 70,00 € si vous en commandez 5 exemplaires ou plus. Ce qui une très bonne occasion de l’obtenir à des conditions exceptionnelles !

 

Voici notre annonce (https://libre-solidaire.fr/epages/e02491b5-ce3a-4c00-b187-dc9ff39194fc.sf/fr_FR/?ObjectPath=/Shops/e02491b5-ce3a-4c00-b187-dc9ff39194fc/Categories/Dictionnaire_encyclopedique_des_cepages_souscription … …)

 

Bien cordialement,

 

Les éditions Libre & Solidaire

 

dîner de la fondation française pour la recherche sur l’épilepsie (FFRE) lundi, 16 janvier 2017

La fondation française pour la recherche sur l’épilepsie (FFRE) organise le 30 janvier un dîner caritatif suivi d’une vente aux enchères. Je fournis quelques lots et je serai présent. Ceux qui voudraient profiter de cette occasion pour que nous dînions ensemble et faire une œuvre utile peuvent s’inscrire sur le formulaire joint.

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Dernier moments à Londres samedi, 17 décembre 2016

Pendant mon séjour je suis allé parfois me promener. Les boutiques semblent s’être arrêtées en 1930, les barbiers proposant des articles qui paraissent antédiluviens, les magasins de vêtements proposant ce chic anglais d’un autre siècle, du temps de la gloire de l’Empire Britannique. Des gilets aux couleurs extravagantes, des bretelles multicolores, des chemises difficilement discrètes, tout y est. Le représentant d’une chaîne de télévision financière américaine me donne rendez-vous dans un club privé fondé aux alentours de 1850, le Oxford & Cambridge Club. On me tend une cravate de fort bon goût car il est impossible d’entrer sans cravate. Ma sacoche ne peut pas pénétrer au sein du club. Le bar étant totalement occupé nous allons dans une bibliothèque où il est autorisé de murmurer alors qu’une autre est vouée au silence. J’ai le temps de voir la salle à manger où l’on pourrait croiser la reine Victoria tant les dîneurs semblent de la même époque. Dans une autre salle une bonne cinquantaine de tables sont occupées par des bridgeurs, pour un tournoi sans doute. Nous bavardons de vin et j’aurai peut-être droit à un article du célèbre journaliste.

Rentrant à mon hôtel connu pour ses martinis, je prends un martini gin absolument délicieux. Je parle avec le barman italien malin comme un singe et tout à coup est exposée devant mes yeux une bouteille de Whisky Glenlivet 1943. Tétanisé par la beauté de la bouteille, comme face à un cobra, je demande un demi-verre de ce merveilleux whisky sans m’enquérir du prix. Quelle erreur. Une croisière sur le Nil ou le Mississipi m’aurait moins ruiné.

Londres est une ville fascinante, qui bouge, moderne sans renier ses traditions. Quelle différence avec Paris paralysée par sa bien-pensance, son incivilité et sa saleté. Vive Londres.

 

des chanteurs bénévoles viennent chanter dans l’hôtel Dukes pour Noël

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Interview dans ma cave lundi, 7 novembre 2016

Une journaliste et une « camerawoman » viennent m’interviewer dans ma cave. J’ai parlé plusieurs heures, répondant aux questions de la journaliste, qui va trier dans ce que j’ai dit de quoi faire huit minutes de portrait pour une télévision câblée. Pour le déjeuner dans mon local, des sushis sont été livrés. J’ouvre un Champagne Krug Grande Cuvée que je dois avoir depuis sept à huit ans en cave. Le bouchon est particulièrement court. La bulle est très active, la couleur est d’un beau jaune clair. Ce champagne est d’un confort absolu. Il est franc, facile à comprendre mais il est aussi noble, riche, varié, porteur de bonheur. Il laisse une belle trace en bouche franche et marquée. C’est le champagne qu’on boirait chaque jour sans se lasser.

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Un expert en vins dans ma cave lundi, 7 novembre 2016

Pour une raison que je n’ai pas mémorisée, un important marchand de vins danois que je connais m’avait confié il y a sept ans une dizaine de vins très rares en me demandant de les garder pour lui pendant quelques mois. Voici qu’il se manifeste après tant d’années et me demande de lui restituer les vins. Fort heureusement, les vins sont toujours dans ma cave. Il me demande de les faire authentifier par un expert et je suppose que ce n’est pas par défiance à mon égard mais plutôt pour pouvoir les vendre, car ce sont des vins qui tentent les faussaires du fait de la facilité à les copier. Un expert que je connais bien pour avoir acheté par son intermédiaire de grandes quantités de vins vient dans ma cave et en profite pour la visiter. Il s’applique à son expertise qui s’avère positive et en nous promenant ensuite dans ma cave, nous parlons de vin. A un moment, j’évoque Vega Sicilia Unico, dont je suis amoureux. Alors qu’il a une grande expérience des vins, mais surtout français, il n’a jamais bu ce vin. Ma réponse est immédiate : « nous allons arranger ça ».

Je choisis en cave un Vega Sicilia Unico 1995 car il faut un vin jeune si on le boit froid de cave et juste ouvert. Mon ami expert a besoin de temps pour s’acclimater alors que je suis à l’aise avec ce vin que je connais comme ma poche. Il est puissant, vif, conquérant, mais sa grâce vient d’un fraîcheur rare et d’un final frais comme il n’est pas permis. Je me régale et mon ami commence à apprécier ce vin jeune et ensorcelant. Nous continuons à bavarder et après deux verres versés à chacun je referme la bouteille pour l’affecter à mon dîner.

A la maison je suis seul car ma femme est partie dans le sud. Un gruyère puis un fromage très typé feront mon dîner. Le vin s’est épanoui, et je suis fasciné tant il a de grâce. Il est juteux comme on ne le croirait pas, avec des évocations de cassis et de myrtille. Il a une fraîcheur à se damner et son équilibre est enthousiasmant. J’en laisse un peu pour le lendemain, pour prolonger le plaisir. Il est sûr que l’on boit ce vin trop tôt car dans quinze ans il sera impérial, mais le crime d’infanticide est pardonné car il apporte un plaisir rare de vin velouté d’une grâce infinie. Mon amour pour ce vin espagnol s’est encore renforcé.

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Dîner de lancement du guide Gault & Millau 2017 mardi, 25 octobre 2016

Chaque année le guide Gault & Millau fait une réception prestigieuse pour le lancement de son nouveau guide. C’est au théâtre du Trianon avec un dîner assis et placé pour environ 400 personnes dont la moitié de chefs et personnels de la restauration, l’autre moitié étant composée de vignerons, partenaires des restaurants, sponsors et amateurs.

Côme de Chérisey le directeur du guide a ajouté un galon à sa fonction en devenant en 2016 le propriétaire du guide, en partenariat avec un fonds d’investissement et quelques associés privés. Ce qui est à signaler, c’est le climat amical et confraternel qui lie les invités avec le Guide. Côme a pu faire monter sur scène 80 chefs qui comptent dans l’histoire de la gastronomie française. Une atmosphère particulière marque cet événement où l’on décerne des prix aux jeunes espoirs, aux talents confirmés, au plus toqués des chefs, aux meilleurs investisseurs, aux meilleurs sommeliers et pâtissiers. Et tout cela se passe dans un bel esprit de camaraderie. Le Guide Gault & Millau se veut un dénicheur de talents et les animateurs aiment à montrer que beaucoup de chefs reconnus ont été découverts au tout début de leur carrière. Ainsi, Arnaud Lallement qui fut désigné chef de l’année il y a peu d’années est passé par tous les grades possibles décernés par le guide depuis jeune espoir jusqu’à la consécration suprême.

Un des intérêts du guide est qu’il suit la carrière des chefs qu’il a repérés et qu’il leur fournit les moyens de se faire épauler dans leurs financements. Nous entendrons Christian Millau évoquer des souvenirs avec Michel Guérard lorsqu’ils ont inventé la « nouvelle cuisine ». Une vidéo fera parler Paul Bocuse. Alain Ducasse, qui vient pour la première fois, dira qu’il tient à s’associer aux efforts du Guide pour promouvoir l’excellence de la gastronomie française qui doit consolider sa place de leader mondial.

Trois chefs auront eu droit à la note de 19,5 note qui normalement n’existe pas et qui ne leur sera donnée que pour un an. Mais c’est satisfecit particulier. Il y a Arnaud Lallement de l’Assiette Champenoise, Arnaud Donckele de la Vague d’Or et Gilles Goujon du restaurant éponyme.

L’événement le plus attendu est celui de la nomination du chef de l’année. Après Philippe Labbé, Arnaud Lallement, Christian Le Squer, Yannick Alléno, et d’autres encore, c’est le couronnement pour Alexandre Couillon de La Marine à Noirmoutier. Talentueux, exigeant sur les produits, ce jeune chef remercie avec une belle humilité l’honneur qui lui est fait.

Les discours sont nombreux, la part faite aux sponsors est importante. Ce qui préserve de l’ennui, c’est cette atmosphère de chaude amitié qui règne entre le guide et la fine fleur de la gastronomie. Un signe qui ne trompe pas, c’est le nombre de grands chefs qui sont présents. Ils ne seraient pas là, s’il n’y avait pas cette amitié.

Le menu a été réalisé par maison Lenôtre sur des recettes de quelques chefs : foie gras, figue et bouillon figue gingembre par Hubert Duchenne du restaurant « H » / Côte de cochon ibérique rôti au merken du Chili, palets de mangue voilés au lard de Colonnata, mousseline d’artichaut parfumée à l’huile de noix, poêlée de girolles et artichaut poivrade de Erwan Medrignac du restaurant le 24 / chocolat manjari rafraîchi au cassis d’Avelin relevé aux baies de genièvre par Anne-Sophie Bercet du restaurant La Laiterie.

Le foie gras est délicieux mais les figues sont imprégnées de beaucoup trop de vinaigre. La Côte de porc est parfaite et gourmande et le dessert est un régal. C’est au niveau des vins que ça se complique. Dans le bulletin 700 j’ai dit que ce qu’on boit aujourd’hui ressemble à ce qui se passerait si toutes les fraises disponibles sur le marché étaient vertes. Les consommateurs ne connaîtraient que les fraises vertes. Alors ils s’habitueraient et trouveraient ça bon, mais ne sauraient jamais qu’il existe des fraises rouges. On a cela avec le Château Le Sartre blanc Pessac-Léognan 2012, qui est d’une telle verdeur qu’il est pour moi intouchable même si ses acidités citronnées sont acceptables pour d’autres.

Pour le Château Langoa-Barton Saint-Julien 2007 on a un vin puissant, charnu, structuré et solide, définitivement buvable, mais comme il est de la race du Léoville-Barton 1989 que j’ai bu il y a deux jours, je vois le saut qualitatif énorme que ce vin connaîtrait s’il avait quinze ans de plus.

Le seul vin que je peux boire sans hésitation, c’est le Banyuls l’Etoile Rimage 2014, petite merveille de douceur et de fluidité, compagnon parfait du dessert. On peut le boire jeune parce que son alcool et sa douceur le permettent.

Que dire de cette soirée ? Le dynamisme mais surtout l’empathie de Côme de Chérisey qui chérit ses chefs devenus des amis fait de cette soirée un grand moment d’amitié. Le Guide réussit le tour de force de réunir tous ces chefs dans une ambiance de communion. Chapeau Côme et chapeau le Guide Gault et Millau.

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Côme de Chérisey filmé et la salle avant l’arrivée des invités

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Côme de Chérisey sur scène et avec son équipe

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Christian Millau et Michel Guérard évoquent des souvenirs du début du guide

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80 chefs sur scène parmi les plus grands de France

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