Archives de catégorie : dîners de wine-dinners

dîner au Bristol – les photos jeudi, 24 janvier 2008

Ils seront 13 à table, mais ce sont les vins !

 

 

photos de groupes, et la jolie capsule de Mouton 1964

 

les bouchons, anciens et récents. Deux beaux bouchons pour Pétrus et Yquem.

 

la jolie salle de restaurant d’été, rien que pour nous !!

 

plats délicieux (voir menu)

 

Le Parmentier est très goûteux et ce dessert osé sublime.

 J’aime quand il ne reste vraiment rien dans les verres. Certains convives ont pourchassé les fonds de verre !!!!

95ème dîner de wine-dinners au restaurant de l’hôtel Bristol jeudi, 24 janvier 2008

Le 95ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant de l’hôtel Bristol. Des amis italiens de passage à Paris ayant exprimé le souhait de participer à ce dîner, j’ai porté la taille de notre groupe à douze, ce qui semble la limite pour bien déguster des vins. Une table de douze serait difficile à placer dans la magnifique salle du restaurant d’hiver, aussi Eric Fréchon nous fit la gentillesse de nous accorder la salle du restaurant d’été que nous avons pour nous seuls. Lorsque j’arrive pour ouvrir les bouteilles déjà présentées sur une table en attente de cette opération je constate la beauté du lieu et le confort de disposer d’un si grand espace. Mon ami italien qui loge à l’hôtel vient voir comment se passe la cérémonie d’ouverture. Quand il sent le Mouton 1964 extrêmement poussiéreux et voit ma sérénité, il fait des yeux ronds. Il doit se demander si je suis sain d’esprit en restant calme devant un vin à l’odeur particulièrement inamicale. Il eut un large sourire quand il constata la perfection du parfum de ce vin au moment où nous le bûmes. Les bouchons ne me posent pas de difficulté particulière. Une fois de plus je vois que le bouchon de La Tâche 1964 est recouvert d’un sédiment noir poussiéreux qui sent la terre de la cave de la Romanée Conti. Les senteurs les plus belles à l’ouverture sont dans l’ordre : Yquem 1918, Clos Sainte-Hune 1990 qui est une bombe olfactive, et Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974. Le Pétrus 1994 a une odeur très élégante, et le vin d’Algérie que j’avais annoncé d’un niveau très bas, en dessous de ce qui est considéré comme « vidange », et qui était surnuméraire, a une odeur très agréable, légèrement torréfiée.  

Les convives arrivent presque tous à l’heure mais c’est le « presque » qui est gênant, car il est quasi impossible d’accueillir l’ensemble de la table à l’heure dite. Nous prenons l’apéritif debout avec un Champagne Laurent Perrier Grand Siècle années 60 qui est une belle introduction dans le monde des vins anciens. La couleur est très ambrée, la bulle est moyennement active. Le parfum est intense et en bouche c’est un vin délicat, avec des évocations de caramel. C’est délicieux si, comme je le suggère, on entre dans la logique d’un vin qui n’a pas grand-chose à voir avec un Grand Siècle actuel.

Nous passons à table et voici le menu créé par Eric Fréchon et Jérôme Moreau : Saint-Jacques à la plancha, gnocchi à la truffe noire, jus de mâche et beurre noisette / Macaronis farcis truffe noire, artichaut et foie gras de canard, gratinés au vieux parmesan / Oignon rosé de Roscoff carbonara, royale de lard fumé, truffe noire et girolles / Parmentier de queue de bœuf, sauce vin rouge / Pamplemousse en sorbet, écume de combava, meringue à la poudre d’amande / Café, friandises et chocolats. Lorsqu’Eric Fréchon m’a envoyé son projet de menu, il a considérablement chamboulé l’ordre des vins que j’avais indiqué. Il y a dans son schéma des séries particulièrement osées. Je me suis dit : « pourquoi pas ? ». Il faut savoir oser de telles nouveautés pour vérifier si mes repères peuvent être élargis.

La table est particulièrement jeune et enjouée, quatre femmes illuminant la pièce de leur beauté. Les compétences œnologiques sont variées, la moitié de la table étant formée d’habitués et l’autre de novices de ces exercices.

Sur le premier plat, le Champagne La Grande Dame, Veuve Clicquot Ponsardin 1990 est présenté en même temps que le Champagne Dom Ruinart Blanc de Blancs 1961. Le plus jeune est d’un jaune clair et fait gamin, alors qu’il a 17 ans, à côté de son aîné qui est ambré comme le Laurent Perrier, avec un peu plus d’orangé clair. Le champagne la Grande Dame est très bon, mais l’intérêt se concentre sur le Dom Ruinart dont j’aime la bouteille de toute beauté, qui représente, à mon sens, la perfection du champagne. Tout est exact dans le goût de ce champagne évolué mais parfaitement équilibré. Ce pourrait être le sauvage compagnon de folies gastronomiques car je le sens prêt à s’adapter à toutes les situations. Il est long en bouche, imprégnant, et je l’adore.

Au lieu des blancs qui suivent généralement les champagnes, nous allons démarrer par une première série de rouges, et c’est particulièrement étonnant que l’on mette en scène aussi tôt un vin de la Romanée Conti. Le Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974 est associé, pour mon plus pur plaisir au Morgon Champy 1970. J’aime ces unions morganatiques et ce d’autant plus qu’un ami à qui j’avais montré la liste des vins de ce dîner auquel il n’assisterait pas m’avait prédit que le beaujolais n’aurait pas d’intérêt. Il faut tuer les préjugés. Le Grands Echézeaux a un nez qui est typiquement de la Romanée Conti. Nous en sourions avec un convive dijonnais qui connaît bien les vins du Domaine. Le nez est subtil, raffiné et en bouche les évocations partent dans d’innombrables directions feutrées. Tous les convives qui boivent leur premier vin du Domaine en sont émerveillés. Le sel, la terre, sont des racines du goût de ce vin bien épanoui. Pendant ce temps là, le Morgon montre une joie de vivre, une assise en bouche d’une folle jeunesse. Il y a tant de gouleyant dans ce vin simple que l’on est séduit. Ah, bien sûr, on est loin de la complexité du bourguignon, mais c’est joyeusement bon. Le plat de macaronis est divin, dionysien, et l’accord est d’une franchise rare.

Oser l’association de trois stars aussi disparates est un moment que je suis content d’avoir vécu, même s’il faut une flexibilité du palais particulièrement affutée. C’est un peu comme mettre sur scène en même temps Diam’s, Lino Ventura et Sarah Bernhardt. Ça pulse ! J’ai cependant retardé l’arrivée sur scène du troisième, pour qu’il n’écrase pas les deux premiers. Sur l’oignon se présente le Pétrus 1994 qui a un nez d’une délicatesse folle. En bouche, ce sont des gymnopédies. Il déroule tant de finesse que l’on est emporté comme dans une valse étourdissante. Quand on passe au Montrachet Bouchard Père & Fils 1999 il faut attacher sa ceinture, car ça démarre en trombe, avec une palette aromatique dont il est impossible de faire le tour. Ça change tout le temps. On peut y voir des milliers d’évocations de fleurs blanches, de fruits frais, et c’est, malgré la puissance, d’une délicatesse particulière. Aussi, quand le Riesling Clos Sainte Hune Trimbach 1990 arrive, c’est une bombe aromatique et gustative dont le potentiel s’exprime en mégatonnes. S’il y a une belle distribution complexe, la première impression est quand même monolithique. C’est le pack de rugby qui avance sans se poser de question. Je suis amoureux de ce vin parfait, envahisseur du palais au-delà de l’imaginable. Alors, repasser de l’un de ces vins à l’autre est un exercice de gymnastique difficile, mais je suis reconnaissant à Jérôme Moreau de nous avoir suggéré de le tenter. Ces trois vins sont si différents qu’il est très difficile de juger de leur adaptation au plat d’autant qu’ils ont un calibre supérieur au sien. C’est sans doute le Pétrus qui convient le mieux.

J’expliquais à des convives la différence que je fais entre les « accords de surf » et les « accords de boxe », ceux où vins et mets voguent ensemble ou au contraire se provoquent et j’en fis discrètement l’expérience en goûtant un peu du Parmentier avec le Sainte-Hune. C’est tout simplement prodigieux. Mais ce plat est conçu pour d’autres vins.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1964 a un nez salin qui ressemble à celui du Grands Echézeaux, mais il fait plus fatigué. Ma voisine qui est avec son époux une fidèle parmi les fidèles considère les vins du Domaine comme des mythes dont elle est l’adoratrice. Aussi est-elle un peu frustrée de voir que certains de ces vins peuvent ne pas être au firmament. Moins gênés que d’autres, le dijonnais et moi savons lire entre les lignes et nous en profitons. Mais La Tâche est ici en jeu un peu faible. Tout-à-coup, comme si un réveil avait sonné, La Tâche se met à délivrer des fulgurances de perfection qui sauvent l’opinion que je commençais à me forger. A côté de lui, le Château Mouton-Rothschild 1964 au parfum totalement opposé à ce qu’il avait délivré il y a six heures, déborde de joie folle. Il m’évoque le velours et une goûteuse confiture de fruits rouges. Il est joyeux, juteux, jeune d’esprit et se complait en bouche. On le boit comme on goûte un bonbon. Pas franchement dans le style de Mouton il a cependant une caractéristique de ce vin : il ne laisse pas indifférent, et quand on l’aime, on l’adore.

Le vin de la même série mais servi en léger décalage est un Osmara Dom. De Feudeck, Comte Hubert d’Hespel Prop. à Jemmapes (Algérie) 1945. J’avais annoncé son niveau très bas ce qui fait que Jérôme Moreau n’avait même pas fait imprimer son nom sur le menu. D’une odeur agréable à l’ouverture, il se présente comme un grand vin au moment où nous le buvons. Il serait servi seul dans un repas, on l’apprécierait énormément. A côté des deux autres il fait même belle figure. Il évoque un peu un porto légèrement sec, en donnant au mot sec une connotation qui n’est pas péjorative. Très goûteux, très dense, légèrement fumé, il ressemble à un vin lourd du Rhône. Si le Mouton évoque les fruits rouges, l’Osmara rappellerait un peu la figue. Sa longueur en bouche ne dévie pas ce qui démontre que sa baisse de niveau ne l’a pas blessé. C’est un vin particulièrement intéressant car on a peu de repères. Le Parmentier est un joyau de cuisine bourgeoise.

Le dessert qui accompagne le Château d’Yquem 1985 est une merveille d’intelligence. La justesse de ton pour cet agréable Yquem est remarquable. On sent tout le travail qui est fait entre Eric Fréchon et Jérôme Moreau pour coller aux vins. Certains novices qui découvrent Yquem sont conquis. C’est un Yquem classique, très rassurant.

De convention entre Eric et moi, le Château d’Yquem mise Van der Meulen 1918 est servi seul comme un dessert à part entière. Au moment où nous l’appréhendons, le vin confirme le parfum inoubliable qu’il disperse autour de nous, halo de bonheur. Nous sommes à un sommet de ravissement. En bouche, l’agrume et le thé sont si présents que je demande à Sébastien, le maître d’hôtel particulièrement zélé de nous faire apporter des tranches de pamplemousse rose. Et l’association est divine. L’Yquem est d’un or d’airain, tout en agrumes et en thé, peu sucré et le bonheur de boire cet Yquem est comparable au charme d’une geisha pratiquant l’art de la conversation.

La tradition du vote a été particulièrement intéressante, car aucun des convives n’aurait pu imaginer une telle diversité des votes. Cela devrait donner beaucoup d’humilité aux experts qui pensent qu’il y a un goût universel ou pour le moins consensuel. Car sur les treize vins du repas, onze ont figuré dans les quartés. Et les deux qui n’y figurent pas sont de très bons vins : le Veuve Clicquot la Grande Dame 1990 qui brillerait en un autre endroit a été étouffé par le Dom Ruinart 1961, et le délicieux Morgon 1970 était entouré de trop de merveilles. Autre sujet d’étonnement et de fierté pour moi, sept vins ont eu droit à un vote de premier. Ce qui fait que sur douze convives, sept ont choisi différents chouchous pour leur soirée. C’est une leçon sur la diversité des goûts. Les vins qui furent nommés premiers sont : Yquem 1918 quatre fois, Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974 et Pétrus 1994 deux fois, Dom Ruinart 1961, Clos Sainte-Hune 1990, Montrachet Bouchard 1999, Yquem 1985 une fois. Le vin le plus fréquent dans les votes est le Grands Echézeaux, suivi du Mouton. Le vin d’Algérie au niveau bas a figuré dans quatre votes, ce qui est spectaculaire.

Le vote du consensus serait : 1 – Yquem 1918, 2 – Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974, 3 – Clos Sainte-Hune 1990, 4 – Mouton-Rothschild 1964.

Mon vote a été beaucoup plus difficile que d’habitude. Car il y a tellement de vins que je voudrais encourager comme le Pétrus 1994 si joli, le Montrachet ou le Grands Echézeaux. J’ai eu comme mes convives de longues hésitations. Le vote que j’ai retenu est : 1 – Yquem 1918, 2 – Clos Sainte-Hune 1990, 3 – Mouton-Rothschild 1964, 4 – Dom Ruinart 1961. Tout le monde a compris qu’il y a une cohérence entre le fait de demander de ne pas juger les vins lorsqu’on les boit et de procéder à des votes, car ces votes ne constituent en aucun cas une critique des vins. C’est un exercice ludique qui montre sur quels vins chacun a le plus vibré. La personne qui a voté en numéro un pour Yquem 1985 et n’a pas cité dans son quarté Yquem 1918 a un palais différent du mien. Vive la différence ! Une autre question que l’on peut se poser : si pour des vins très disparates les préférences sont aussi variées, à quoi cela sert-il de donner des descriptions analytiques d’une précision confondante, si cela ne sera pas perçu de la même façon par des dégustateurs ?

Nous avons eu ce soir la cuisine épanouie d’un Eric Fréchon au sommet de son art. Les goûts sont francs, lisibles, et cela convient parfaitement aux vins anciens. Jérôme Moreau a suggéré des audaces et je lui en suis reconnaissant. Dans cette belle salle que nous avions pour nous tous seuls, au milieu des rires, nous avons passé une soirée raffinée et mémorable. Une preuve de plus : plus d’une heure après la fin du repas, personne ne voulait quitter la table.

les vins du dîner du 24 janvier 2008 jeudi, 24 janvier 2008

Champagne Laurent Perrier Grand Siècle (ancien)

Champagne La Grande Dame, Veuve Clicquot Ponsardin 1990

Champagne Dom Ruinart Blanc de Blancs 1961

Riesling Clos Sainte Hune Trimbach 1990

Montrachet Bouchard 1999

Pétrus 1994

(l’étiquette est détachée)

Château Mouton-Rothschild 1964

Morgon Champy 1970

Osmara Dom. De Feudeck, Comte Hubert d’Hespel Prop. à Jemmapes (Algérie) 1945

Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1964

Château d’Yquem 1985

Château d’Yquem mise Van der Meulen 1918

 

 Il est à noter que ce qui est écrit est Chateau Yquem et pas Chateau d’Yquem, ainsi que la mention "premier des grands crus", qui n’a jamais été revendiquée par Yquem.

le 7ème dîner des amis de Bipin Desai vendredi, 14 décembre 2007

Deux jours après le dîner à Fargues, le 7ème dîner des amis de Bipin Desai, que je comptabilise parmi les dîners faits « à la façon wine-dinners » ce qui lui donne le numéro 94, se tient au restaurant Laurent, à la même date et au même lieu que le 6ème. Chacun des convives a apporté un vin ou un peu plus. Les participants sont Jean Berchon des champagnes Moët & Chandon, Alfred Bonnie du Château Malartic-Lagravière, Didier Depond des champagnes Salon et Delamotte, Bernard Hervet du domaine Faiveley, Jean-Nicolas Méo du domaine Méo-Camuzet, Etienne de Montille du domaine de Montille, Jean-Charles le Bault de la Morinière du domaine Bonneau du Martray, Alexandre de Lur Saluces du Château de Fargues, Aubert de Villaine du domaine de la Romanée Conti, Bipin Desai et moi.

Je viens ouvrir les vins dès 16h30, avec la ferme intention de montrer à ces prestigieux vignerons l’intérêt de ma méthode d’ouverture. Les odeurs les plus belles sont celles du Haut-Brion blanc 1966, de La Tâche 1962 et du Fargues 1947. Pour attendre les convives nous buvons un champagne Laurent-Perrier Grand Siècle NM qui glisse en bouche avec facilité. C’est la meilleure façon possible de se préparer à ce grand dîner.

Nous passons à table et voici le menu conçu par Philippe Bourguignon et Alain Pégouret : Rouelles de pied de porc / Huîtres spéciales « Gillardeau » N° 2 lutées dans leurs coquilles, bouillon de mousserons citronnés / Homard cuit dans un beurre mousseux, pleurotes et trompettes de la mort / Foie gras de canard rôti posé sur une cracotte, truffes noires / Lièvre à la cuiller / Râble de lièvre saisi en cocotte, salsifis et jus court / Risotto à la truffe blanche d’Alba / Mille-feuille gaufrette à la mangue / Petits financiers aux noix.

Le Champagne Dom Pérignon Œnothèque en magnum 1973 est imposant. Son style est d’une noblesse rare. Le nez est de truffe, de brioche, la bulle est fine et distinguée, mais c’est surtout la trace en bouche qui m’impressionne, déterminée, gaillarde, qui bouscule tout sur son passage. La rouelle de porc est idéale pour mettre en valeur ce champagne d’immense raffinement.

Les huîtres lutées sont marines et délicieuses. Leur originalité plait à tous les convives et c’est le partenaire idéal pour le Champagne Salon 1979 sur lequel j’ai peu d’objectivité tant son goût m’est connu, confortable, rassurant sur sa conformité à son image d’excellence. C’est un grand champagne typé, peut-être moins fou que certains autres millésimes de Salon. Tout le monde se plait à dire que les associations mets et vins démarrent de belle façon.

Sur le homard, nous avons deux vins. Le Château Haut-Brion blanc 1966 se présente au premier abord avec une légère fatigue qui disparaît très vite. A ma surprise nous allons nous livrer avec un de mes amis bourguignons à une joute verbale – heureusement amicale – sur les vertus de ce vin que j’ai apporté. Il dit que ce vin est d’une simplicité affligeante que l’on ne devrait pas associer au nom de Haut-Brion qui ne devrait pas faire de blanc. Je raccourcis le propos bien sûr, en poussant le trait. Bipin vient à mon aide en disant que 1966 est une très grande année pour Haut-Brion blanc et je trouve dans ce vin de plus en plus de charme, de complexité et de subtilité. Alors que j’avais connu cet ami d’une rare ouverture lorsque nous avons dégusté ensemble des vins dont certains n’avaient plus grand-chose à dire, il adopte ici un rejet qui m’était inconnu. Est-ce parce qu’il a un goût fait au vin blanc de Bourgogne qu’il est peu flexible à d’autres orientations ? Tout cela n’est pas bien grave car à côté de ce verre nous avons le Corton Charlemagne Bonneau du Martray en magnum 1969 aux tons dorés qui nous comble d’aise. Cette date a beaucoup de signification pour Jean-Charles qui le boit avec un supplément d’émotion. Le vin est extrêmement surprenant, énigmatique et d’un charme rare. Il est très inattendu et loin des acceptions actuelles du Corton Charlemagne. Le Haut-Brion a bien réagi à la sauce du homard et c’est sur les champignons que le bourgogne blanc crée un accord exceptionnel. Un grand blanc émouvant.

Alfred Bonnie devait se sentir un peu seul à représenter les bordeaux rouges face à l’armée bourguignonne. Mais son Château Malartic-Lagravière 1947 a les armes qui conviennent. Ce n’est pas le plus puissant des Graves, mais il a une subtilité, une élégance qui révèle le foie gras. La petite cracotte est trop sucrée pour le vin et c’est sur la chair délicieuse du foie que ce vin brille de façon convaincante.

Le lièvre à la cuiller est particulièrement fort et goûteux, et l’on aurait peut-être dû concevoir un plat plus calme pour le Pommard Rugiens Domaine de Montille en magnum 1978, mais il s’en tire avec plus que les honneurs. Ce qui frappe immédiatement, c’est un nez spectaculairement joyeux et expressif. Ce nez annonce un grand vin et la bouche confirme. Etienne est heureux que le vin se présente si bien. Le vin se boit avec une rare facilité, glisse en bouche en laissant une trace de bonheur.

Le râble est absolument délicieux et joue juste pour les deux vins que j’ai associés, le Chambertin Clos de Bèze Faiveley 1978 et le Corton Clos Rognet Méo-Camuzet 1959. Philippe Bourguignon avait pensé mettre les deux 1978 ensemble, mais cela aurait créé une compétition non souhaitable alors qu’ici les deux vins sont tellement dissemblables que cela ne suscite aucun challenge. Le chambertin est un vin très précis, clair, droit, qui réagit fort bien sur le salsifis alors que le corton se délecte du râble qui met en valeur sa personnalité affirmée. Ce 1959 que j’avais déjà dégusté en cave avec Jean-Nicolas est une merveille de densité, de puissance et de maturité.

Ce sont maintenant deux exquises expressions de la Bourgogne qui vont accompagner un risotto qui ne met aucun facteur multiplicateur aux deux vins qui sont capables de jouer leur partition tous seuls. La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1962 arrive porteur d’une réputation solide, car c’est une année exceptionnelle pour ce vin. Cette aura n’est pas usurpée car il est splendide. Il est d’un équilibre parfait, d’une précision extrême et ce qui me frappe c’est que je ressens son parcours à l’inverse de celui du Dom Pérignon. Le champagne s’affirmait longitudinalement. La Tâche lance des milliers de flèches gustatives latéralement. Il emplit la bouche en complexifiant son trajet et c’est merveilleux. Fin, racé, élégant et précis sont les caractéristiques que je perçois. Le vin que j’ai apporté, le Pommard Epenots Joseph Drouhin 1929 est, quelle coïncidence, le même que celui que j’avais apporté un an plus tôt au même dîner des amis de Bipin Desai. Il y aurait donc un tropisme qui me pousse vers ce vin qu’Aubert de Villaine trouve excellent. Il a le charme que j’ai déjà décrit, qui me fait l’aimer et me presse inconsciemment de le choisir. Bien sûr, comme il est puissant, les vignerons bourguignons présents se demandent s’il a été un peu aidé. Force est de constater qu’un nez aussi pur et ce goût si bourguignon ne peuvent appartenir qu’à un vrai Pommard. Sa jeunesse pour 78 ans est remarquable. 

Le dessert réalisé par Alain Pégouret a la justesse qui sied au Château de Fargues 1947 éblouissant que nous dégustons sourire aux lèvres. Bipin dit qu’il le trouve supérieur à Yquem 1947. Je n’irais sans doute pas jusque là, car l’oxygénation que j’ai donnée à ce vin ouvert sept heures avant l’arrondit et l’épanouit. Mais ce qui est sûr, c’est que nous goûtons un immense sauternes, doré, joyeux, ensoleillé, plein en bouche, d’un vrai plaisir.

Le Vin de paille Jean Bourdy 1921 que j’ai inséré à la fin du dîner est pour moi comme un bonbon délicieux, évocateur de fruits bruns et de raisins secs. Il est élégant, sans force excessive, et ponctue très bien le parcours que nous avons fait.

Quand je demande que l’on vote, comme à chaque fin de dîner, l’opposition est unanime car l’exercice est jugé trop difficile devant les vignerons eux-mêmes. Je sens que cet exercice modifierait l’ambiance aussi nous ne votons pas. Comment vais-je faire pour archiver ce dîner s’il n’y a pas de vote ? J’en risque un, fait le lendemain : 1 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1962, 2 – Château de Fargues 1947, 3 – Champagne Dom Pérignon Œnothèque magnum 1973, 4 – Corton Clos Rognet Méo-Camuzet 1959. Je n’ai pas inclus le Pommard 1929 que j’avais mis en première place l’an dernier, car ce vote fait le lendemain ne doit pas inclure mes vins, et je suis heureux de mettre en évidence des vins brillants parmi les vins exceptionnels que nous avons bus hier soir. Ces votes, comme je l’ai maintes fois dit, ne portent pas sur la valeur qualitative intrinsèque de chaque vin mais sur le plaisir de l’instant qu’ils ont créé.

Chacun des vignerons était heureux de se retrouver avec ses pairs, Bipin Desai était ravi de se voir fêté par une si prestigieuse assemblée. Il eut à mon égard des mots de reconnaissance qui m’ont particulièrement touché, car je considère Bipin comme l’un des plus grands  ambassadeurs du monde des vins anciens. La brigade du restaurant Laurent ausculte toujours les convives qui sortent de la salle. Ils m’ont confirmé que chacun semblait heureux, réjoui, prêt à recommencer un dîner aussi magnifique. Tous ont vanté le talent d’Alain Pégouret, le service efficace de Denis et de tout le personnel de ce restaurant, sans doute le plus attachant de tout Paris. Une anecdote pour finir : le chef d’Etat Kadhafi avait envoyé ce matin un de ses conseillers pour occuper ce soir la totalité du restaurant Laurent, en promettant d’indemniser tous les clients, quel qu’en soit le prix. Merci Philippe et Patrick de l’avoir renvoyé sous sa tente, car nous aurions perdu un moment irremplaçable de nos vies.

les vins, les plats et les convives du dîner du 14 décembre 2007 vendredi, 14 décembre 2007

Les vins sont dans l’ordre de service.

Il manque le Laurent Perrier Grand Siècle, bu debout dans le salon de réception du rstaurant Laurent.

Les plats :

il y a hélas des photos floues et des photos prises après quelques bouchées !!!

 

Les personnes :

Bipin Desai, Jean Nicolas Méo, Bernard Hervet, Alfred Bonnie, Etienne de Montille.

Le nez d’Aubert de Villaine, Bipin Desai, Jean Nicolas Méo, Bernard Hervet.

Alfred Bonnie, Etienne de Montille qui cache Jean Berchon, François Audouze

 les mêmes

 Aubert de Villaine, Bipin Desai, Jean Nicolas Méo

 La table en fin de repas.

dîner au restaurant de Patrick Pignol – les plats jeudi, 6 décembre 2007

Ceci n’est pas au menu, mais Patrick a toujours un bocal plein de truffes, qui embaument dès qu’on ouvre le couvercle.

 

je n’ai pas réagi tout de suite;

j’ai photographié le poisson avec un peu de retard !

 

 

 

Ma femme est amoureuse de ces coquetiers, mais l’artiste qui les fait a cessé son activité. Hélas !

93ème dîner de wine-dinners au restaurant Patrick Pignol jeudi, 6 décembre 2007

Le 93ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant de Patrick Pignol. J’aime beaucoup ce chef bouillonnant, enjoué et créatif. Vibrionnant, il crée à l’ultime seconde mais c’est fort juste car il connaît les vins et leurs champs d’excellence. L’équipe est motivée, active, ce qui fait de chaque dîner un grand moment de complicité.

Je viens à 17h30 pour ouvrir les vins avec Nicolas, excellent et sympathique sommelier. Les bouchons, même les plus déchirés, s’extirpent sans difficulté. Les odeurs fatiguées ne représentent aucun souci majeur. Je trouve l’Yquem 1978 un peu endormi et le Laroze 1947 légèrement torréfié. C’est peut-être le seul qui me pose question.

A notre table de neuf il y a six nouveaux dont quatre associés d’une jeune start up qui fêtent les dix ans de leur société. Un ami qui évolue dans le monde du vin participe avec son épouse et deux piliers connaisseurs ferment le cercle d’une table particulièrement joyeuse.  J’ai changé l’ordre des plats prévus par Patrick pour créer des mariages différents. Patrick, avec sa souplesse légendaire a su s’adapter à ces nouveaux choix. Voici le menu : Oursin servi dans sa coque, saveur de panais et tartine iodée / Damier de Saint-Jacques et truffes de Carpentras / Rouget saisi à la minute, huile d’olive aromates et chou-fleur craquant / Perdreau rôti en cocotte, baies sauvages, polenta au lard / Lièvre de Beauce, râble poêlé et crépinette à l’ancienne / Saint-Nectaire / Bleu d’Auvergne / Petits palais de Baba au safran, clémentines rôties. Je mettrais la palme au damier et au dessert, mais nous allons voir.

Le Champagne Dom Ruinart rosé 1986 est une des très belles expressions du champagne rosé. Nous le prenons en apéritif pour attendre un convive qui ne viendra pas. Regarder la porte d’entrée et scruter chaque nouvel arrivant en se demandant si c’est bien lui, c’est un exercice qui demande une souplesse de cou. Cela n’empêche pas ce champagne d’être en pleine possession de ses moyens, sans l’once d’une trace de vieillissement et de déployer son charme féminin.

Le Champagne Krug Clos du Mesnil 1986 est un des sommets du monde du champagne. Celui-ci est fringant, intense, d’une profonde trace en bouche et il faut bien ça pour tenir le choc d’un oursin puissant, marqué, et envahissant comme il doit l’être. Cet exercice a montré l’adaptabilité du Clos du Mesnil, même si l’image qu’il a donnée dans ce contexte n’est que l’une des facettes de son talent qu’il pourrait déployer sur de nombreuses textures.

Lorsque j’avais ouvert le Meursault Genévrières Nicolas 1952, Nicolas (le sommelier) m’avait immédiatement dit : « il sent la truffe ». C’est cet indice qui m’a poussé à changer l’ordre des plats pour que le Meursault accompagne le damier de Saint-Jacques et truffe. Le Meursault a un nez d’une invraisemblable générosité. Nous l’essayons sur la coquille seule, puis sur la truffe et c’est avec la combinaison des deux que le Meursault s’exprime le mieux. En buvant ce vin chaleureux, joyeux, d’une plénitude conquérante, je repensais au dîner de l’académie des vins anciens où les vins blancs secs avaient tous été parfaits. Voici que de nouveau je bois un vin blanc sans le moindre défaut, qui provient de plus de la cave Nicolas, comme le merveilleux 1947 que j’avais apporté à l’académie. C’est une indication précieuse, mon cher Watson !

Il faut un peu de temps aux novices pour accepter la chair du rouget sur deux bordeaux présentés ensemble. Mais l’accord se fait bien. Le Château Mouton-Rothschild 1964 est rassurant comme pas deux. Il joue dans la douceur, dans le calme et la sérénité. C’est le gendre idéal ou plutôt la bru parfaite car son registre est féminin. C’est un vin confortable. Le Château Laroze Saint-Emilion 1947 en revanche demande une adaptation. Mes jeunes convives qui avaient déjà bu un 1947, leur plus vieux vin, sont heureux de constater la similitude de nez et de goût, qui est le signe de l’année. Et le plus fidèle de mes amis, qui a mémorisé pour toujours le Cheval Blanc 1947, autre saint-émilion, trouve beaucoup de points communs. Il y a dans ce vin un petit caractère torréfié, une once de Porto. Ce qui est spectaculaire, c’est que le vin s’épanouit dans le verre et gagne un charme viril plus qu’étonnant. Alors que le Mouton semblait la vedette sans compétition, le Laroze fit parler de lui plus l’on avançait dans le temps. Il serait assez difficile d’envisager deux bordeaux plus dissemblables que ces deux là. C’est sans doute cette diversité qui comble de plaisir.

Dès la première gorgée, le Pommard Grands Epenots Maurice Bouvret 1969 m’étonne au plus haut point. Jamais je n’aurais imaginé autant de maturité et de sérénité dans ce vin. Il est beaucoup plus riche que ce que je pensais. L’accord au perdreau est parfait. Ce vin est un exemple de gaieté.

Nous allons maintenant avoir une succession de trois bourgognes des années trente qui pourraient remettre en cause beaucoup d’idées reçues. Lors d’un des tout premiers dîners de wine-dinners, le quatrième, j’avais aussi ouvert chez Guy Savoy quatre bourgognes chacun d’une décennie. Un 1955, un 1949, un 1933 (le même Bonnes Mares qu’ici) et un 1926. Aujourd’hui, après le 1969, les trois sont de la même décennie. Le Corton Clos du Roi Brénot Père & Fils 1934 a un niveau bas que j’avais annoncé aux convives. J’avais ajouté une bouteille au programme, pour le cas où. A l’ouverture, le nez était très droit, clair, prometteur d’un retour rapide à la vie. Un de mes amis taquins ne cesse de dire qu’il y a dans ce vin autre chose que du pinot noir, mais je ne suis pas forcément d’accord. C’est vrai qu’il est riche, puissant, imposant. Mais n’y a-t-il pas des bourgognes conquérants ?

Ce qui mène mon ami sur cette piste c’est que le Bonnes Mares Fernand Grivelet 1933 est d’une finesse précieuse assez rare. C’est du Lamartine quand le Corton est du Frédéric Dard. Force est de constater que le Bonnes Mares est d’une subtilité assez inouïe. On rangerait volontiers ses dossiers, tant la cause est entendue. Mais le Corton amorce un de ces retours en grâce qui laissent sans voix. Le Corton se met à s’arrondir, s’anoblir, pour devenir le plus galant des séducteurs. Alors, lequel préférer, nous le verrons au moment des votes. Le lièvre exécuté par Patrick est d’une virilité spectaculaire. On ne rigole pas ! C’est goûteux, même délicieux, et les deux bourgognes s’en tirent avec les honneurs, sans être écrasés ou dominés par la sauvage animalité de la bête.

L’Echézeaux Joseph Drouhin 1937 fait partie de mes chouchous. Il est servi avec un saint-nectaire, car trois vins sur le lièvre eussent été de trop. Et c’est bien qu’il apparaisse seul, car il est éblouissant. Il est une synthèse des deux précédents. Il a la grâce et la subtilité du Bonnes Mares dont la frêle expression bourguignonne m’enchante et la puissance, le coffre du Corton. Tout ceci est tellement bien intégré que j’éprouve un de ces frissons qui ne me trompent pas. Quand un vin est parfait, je ressens comme un choc qui bloque mon corps dans une position d’adorateur, comme figé par une miraculeuse apparition. Ce vin est merveilleux, d’un équilibre rare. Il est à noter que les trois bourgognes de cette décennie sont bons, et représentent chacun une caractéristique flatteuse de la Bourgogne.

Le bleu d’Auvergne est très fort et très salé. Le Château d’Yquem 1978 qu’on me fait goûter entraîne une grimace. Je sens un nez de bouchon qui n’était pas présent à l’ouverture. Le vin est loin de ce qu’il pourrait être. Le nez désagréable disparaît progressivement et le vin s’arrondit. Le bleu révèle même un très bel abricot. Mais cet Yquem n’est pas au mieux sauf pour l’un d’entre nous qui le mettra dans son vote.

Le Château Filhot 1924 avait à l’ouverture un parfum inoubliable. D’un bel or serein il inonde les narines d’une odeur sensuelle. On voudrait s’en faire un bain. En bouche, c’est le plaisir le plus pur, chaud, profond. Le sucre est discret et l’on note des esquisses de thé. Les agrumes sont caressants. C’est surtout l’impression d’accomplissement et la perfection d’assemblage qui dominent dans nos esprits. A noter que le dessert qui me faisait peur dans son intitulé fut d’une précision horlogère pour se marier avec le vin. Ce Patrick Pignol sait y faire.

Il est temps de voter et j’ai eu peur que les votes soient très concentrés, tant nous devisions sur les mérites de nos préférés. Or en fait neuf vins sur onze ont figuré dans les votes. Il y a une logique pour les deux ignorés, le Dom Ruinart 1986 et le Mouton 1964 : ce sont de grands vins, mais ce sont les plus attendus, les plus conformes à l’image qu’on s’en faisait. Cinq vins ont eu la chance d’être nommés premiers, l’Echézeaux Drouhin 1937 quatre fois, le Bonnes Mares 1933 deux fois et le Meursault 1952, le Corton 1934, et le Filhot 1924 chacun une fois.

Le vote du consensus serait : 1 – Echézeaux Joseph Drouhin 1937, 2 – Bonnes Mares Fernand Grivelet 1933, 3 – Château Filhot 1924, 4 – Meursault Genévrières Nicolas 1952. Mon ami le plus fidèle a voté strictement comme le consensus.

J’ai été bien embarrassé car mon amour pour les vieux sauternes me dictait de mettre Filhot en premier, mon amour pour les vins qui me surprennent me conduisait à voter pour le Meursault. Mais j’ai choisi ainsi :

1 – Echézeaux Joseph Drouhin 1937,

2 – Château Filhot 1924,

3 – Bonnes Mares Fernand Grivelet 1933,

4 – Meursault Genévrières Nicolas 1952.

L’ambiance était si agréable que mes amis se mirent à commander des digestifs blancs ou bruns. Est-ce à dire qu’avec 11 bouteilles pour neuf nous n’avions pas assez bu ? Ce dîner amical et enjoué dans un lieu que j’aime fut d’un équilibre parfait.

dîner wine-dinners du 6 décembre 2007 – les vins jeudi, 6 décembre 2007

Champagne Dom Ruinart rosé 1986

Champagne Krug Clos du Mesnil 1986

Meursault Génévrières Nicolas 1952

Château Mouton-Rothschild 1964

Château Laroze Saint-Emilion 1947

Corton Clos du Roi Brénot Père & Fils 1934 (niveau bas)

Bonnes Mares Fernand Grivelet 1933

Echézeaux Joseph Drouhin 1937

Pommard Grands Epenots Maurice Bouvret 1969

Château d’Yquem 1978

Château Filhot 1924

 

statistique sur les 92 dîners de wine-dinners jeudi, 29 novembre 2007

En préparation du Grand Tasting, si jamais des questions m’étaient posées, j’ai regardé les années présentes dans mes dîners.

Sur 92 dîners de wine-dinners, 105 années différentes ont été présentes sur les tables de 25 restaurants ou sites différents.

Voici les millésimes dans l’ordre, avec indication du nombre de vins bus :

1828 : (2)  – 1845 : (5)  – 1860 : (1)  – 1861 : (1)  – 1864 : (1)  – 1865 : (1)  – 1867 : (1)  – 1868 : (1)  – 1870 : (1)  – 1880 : (1)  – 1889 : (1)  – 1890 : (2)  – 1891 : (1)  – 1893 : (1)  – 1896 : (1)  – 1898 : (1)  – 1899 : (3)  – 1900 : (4)  – 1906 : (1)  – 1908 : (2)  – 1910 : (1)  – 1911 : (2)  – 1912 : (1)  – 1913 : (2)  – 1915 : (6)  – 1917 : (1)  – 1918 : (6)  – 1919 : (6)  – 1921 : (8)  – 1922 : (2)  – 1923 : (1)  – 1924 : (8)  – 1925 : (4)  – 1926 : (11)  – 1927 : (2)  – 1928 : (24)  – 1929 : (24)  – 1930 : (4)  – 1931 : (3)  – 1932 : (1)  – 1933 : (5)  – 1934 : (25)  – 1935 : (3)  – 1936 : (2)  – 1937 : (10)  – 1938 : (3)  – 1939 : (2)  – 1940 : (6)  – 1941 : (4)  – 1942 : (1)  – 1943 : (14)  – 1945 : (20)  – 1947 : (35)  – 1948 : (6)  – 1949 : (20)  – 1950 : (11)  – 1951 : (1)  – 1952 : (6)  – 1953 : (19)  – 1954 : (1)  – 1955 : (29)  – 1956 : (5)  – 1957 : (5)  – 1958 : (4)  – 1959 : (32)  – 1960 : (13)  – 1961 : (24)  – 1962 : (14)  – 1963 : (3)  – 1964 : (24)  – 1965 : (6)  – 1966 : (27)  – 1967 : (16)  – 1968 : (1)  – 1969 : (6)  – 1970 : (7)  – 1971 : (15)  – 1972 : (6)  – 1973 : (5)  – 1974 : (5)  – 1975 : (15)  – 1976 : (22)  – 1977 : (1)  – 1978 : (11)  – 1979 : (18)  – 1980 : (10)  – 1981 : (9)  – 1982 : (15)  – 1983 : (20)  – 1984 : (6)  – 1985 : (20)  – 1986 : (16)  – 1987 : (11)  – 1988 : (34)  – 1989 : (19)  – 1990 : (25)  – 1991 : (5)  – 1992 : (14)  – 1993 : (13)  – 1994 : (2)  – 1995 : (5)  – 1996 : (7)  – 1997 : (9)  – 1998 : (4)  – 1999 : (1)  – ss A : (16)  – Total : (918) 

Voici le tri par fréquence d’apparition des années :

1947 : (35)  – 1988 : (34)  – 1959 : (32)  – 1955 : (29)  – 1966 : (27)  – 1934 : (25)  – 1990 : (25)  – 1928 : (24)  – 1929 : (24)  – 1961 : (24)  – 1964 : (24)  – 1976 : (22)  – 1945 : (20)  – 1949 : (20)  – 1983 : (20)  – 1985 : (20)  – 1953 : (19)  – 1989 : (19)  – 1979 : (18)  – 1967 : (16)  – 1986 : (16)  – ss A : (16)  – 1971 : (15)  – 1975 : (15)  – 1982 : (15)  – 1943 : (14)  – 1962 : (14)  – 1992 : (14)  – 1960 : (13)  – 1993 : (13)  – 1926 : (11)  – 1950 : (11)  – 1978 : (11)  – 1987 : (11)  – 1937 : (10)  – 1980 : (10)  – 1981 : (9)  – 1997 : (9)  – 1921 : (8)  – 1924 : (8)  – 1970 : (7)  – 1996 : (7)  – 1915 : (6)  – 1918 : (6)  – 1919 : (6)  – 1940 : (6)  – 1948 : (6)  – 1952 : (6)  – 1965 : (6)  – 1969 : (6)  – 1972 : (6)  – 1984 : (6)  – 1845 : (5)  – 1933 : (5)  – 1956 : (5)  – 1957 : (5)  – 1973 : (5)  – 1974 : (5)  – 1991 : (5)  – 1995 : (5)  – 1900 : (4)  – 1925 : (4)  – 1930 : (4)  – 1941 : (4)  – 1958 : (4)  – 1998 : (4)  – 1899 : (3)  – 1931 : (3)  – 1935 : (3)  – 1938 : (3)  – 1963 : (3)  – 1828 : (2)  – 1890 : (2)  – 1908 : (2)  – 1911 : (2)  – 1913 : (2)  – 1922 : (2)  – 1927 : (2)  – 1936 : (2)  – 1939 : (2)  – 1994 : (2)  – 1860 : (1)  – 1861 : (1)  – 1864 : (1)  – 1865 : (1)  – 1867 : (1)  – 1868 : (1)  – 1870 : (1)  – 1880 : (1)  – 1889 : (1)  – 1891 : (1)  – 1893 : (1)  – 1896 : (1)  – 1898 : (1)  – 1906 : (1)  – 1910 : (1)  – 1912 : (1)  – 1917 : (1)  – 1923 : (1)  – 1932 : (1)  – 1942 : (1)  – 1951 : (1)  – 1954 : (1)  – 1968 : (1)  – 1977 : (1)  – 1999 : (1)  – Total : (918) 

C’est donc un chemin dans le temps que ces dîners ont permis d’accomplir.

Ces dîners font partie de tout ce que j’ai raconté dans 247 bulletins (tous les textes sont sur ce blog), qui couvrent plus de 5000 vins. Voici les années :

En 247 bulletins, les vins racontés concernent 141 années distinctes, plus les « sans année ».

Voici les millésimes dans l’ordre, avec indication du nombre de vins bus :

1769 : (2)  – 1780 : (2)  – 1800 : (1)  – 1805 : (1)  – 1811 : (1)  – 1822 : (1)  – 1828 : (3)  – 1830 : (2)  – 1835 : (1)  – 1840 : (1)  – 1845 : (11)  – 1846 : (2)  – 1856 : (1)  – 1858 : (5)  – 1860 : (3)  – 1861 : (2)  – 1864 : (2)  – 1865 : (6)  – 1867 : (1)  – 1868 : (1)  – 1869 : (1)  – 1870 : (7)  – 1874 : (3)  – 1875 : (4)  – 1876 : (1)  – 1877 : (1)  – 1878 : (1)  – 1880 : (11)  – 1887 : (1)  – 1888 : (3)  – 1889 : (3)  – 1890 : (9)  – 1891 : (3)  – 1893 : (9)  – 1895 : (2)  – 1896 : (2)  – 1898 : (3)  – 1899 : (9)  – 1900 : (20)  – 1904 : (6)  – 1905 : (1)  – 1906 : (6)  – 1907 : (5)  – 1908 : (4)  – 1909 : (2)  – 1910 : (2)  – 1911 : (7)  – 1912 : (2)  – 1913 : (4)  – 1914 : (5)  – 1915 : (18)  – 1916 : (5)  – 1917 : (1)  – 1918 : (13)  – 1919 : (25)  – 1920 : (11)  – 1921 : (29)  – 1922 : (9)  – 1923 : (9)  – 1924 : (21)  – 1925 : (15)  – 1926 : (36)  – 1927 : (3)  – 1928 : (71)  – 1929 : (98)  – 1930 : (15)  – 1931 : (8)  – 1932 : (5)  – 1933 : (23)  – 1934 : (66)  – 1935 : (16)  – 1936 : (7)  – 1937 : (44)  – 1938 : (9)  – 1939 : (8)  – 1940 : (13)  – 1941 : (8)  – 1942 : (22)  – 1943 : (40)  – 1945 : (68)  – 1946 : (5)  – 1947 : (107)  – 1948 : (23)  – 1949 : (70)  – 1950 : (48)  – 1951 : (5)  – 1952 : (39)  – 1953 : (52)  – 1954 : (11)  – 1955 : (92)  – 1956 : (14)  – 1957 : (20)  – 1958 : (12)  – 1959 : (111)  – 1960 : (28)  – 1961 : (83)  – 1962 : (39)  – 1963 : (6)  – 1964 : (79)  – 1965 : (14)  – 1966 : (76)  – 1967 : (50)  – 1968 : (3)  – 1969 : (27)  – 1970 : (52)  – 1971 : (44)  – 1972 : (19)  – 1973 : (25)  – 1974 : (25)  – 1975 : (48)  – 1976 : (79)  – 1977 : (11)  – 1978 : (48)  – 1979 : (65)  – 1980 : (34)  – 1981 : (44)  – 1982 : (92)  – 1983 : (93)  – 1984 : (13)  – 1985 : (120)  – 1986 : (88)  – 1987 : (45)  – 1988 : (146)  – 1989 : (131)  – 1990 : (210)  – 1991 : (48)  – 1992 : (73)  – 1993 : (66)  – 1994 : (43)  – 1995 : (121)  – 1996 : (163)  – 1997 : (143)  – 1998 : (166)  – 1999 : (148)  – 2000 : (129)  – 2001 : (135)  – 2002 : (131)  – 2003 : (124)  – 2004 : (87)  – 2005 : (61)  – 2006 : (20)  – ss A : (165)  – Total : (5171) 

Voici le tri par fréquence d’apparition des années :

1990 : (210)  – 1998 : (166)  – ss A : (165)  – 1996 : (163)  – 1999 : (148)  – 1988 : (146)  – 1997 : (143)  – 2001 : (135)  – 1989 : (131)  – 2002 : (131)  – 2000 : (129)  – 2003 : (124)  – 1995 : (121)  – 1985 : (120)  – 1959 : (111)  – 1947 : (107)  – 1929 : (98)  – 1983 : (93)  – 1955 : (92)  – 1982 : (92)  – 1986 : (88)  – 2004 : (87)  – 1961 : (83)  – 1964 : (79)  – 1976 : (79)  – 1966 : (76)  – 1992 : (73)  – 1928 : (71)  – 1949 : (70)  – 1945 : (68)  – 1934 : (66)  – 1993 : (66)  – 1979 : (65)  – 2005 : (61)  – 1953 : (52)  – 1970 : (52)  – 1967 : (50)  – 1950 : (48)  – 1975 : (48)  – 1978 : (48)  – 1991 : (48)  – 1987 : (45)  – 1937 : (44)  – 1971 : (44)  – 1981 : (44)  – 1994 : (43)  – 1943 : (40)  – 1952 : (39)  – 1962 : (39)  – 1926 : (36)  – 1980 : (34)  – 1921 : (29)  – 1960 : (28)  – 1969 : (27)  – 1919 : (25)  – 1973 : (25)  – 1974 : (25)  – 1933 : (23)  – 1948 : (23)  – 1942 : (22)  – 1924 : (21)  – 1900 : (20)  – 1957 : (20)  – 2006 : (20)  – 1972 : (19)  – 1915 : (18)  – 1935 : (16)  – 1925 : (15)  – 1930 : (15)  – 1956 : (14)  – 1965 : (14)  – 1918 : (13)  – 1940 : (13)  – 1984 : (13)  – 1958 : (12)  – 1845 : (11)  – 1880 : (11)  – 1920 : (11)  – 1954 : (11)  – 1977 : (11)  – 1890 : (9)  – 1893 : (9)  – 1899 : (9)  – 1922 : (9)  – 1923 : (9)  – 1938 : (9)  – 1931 : (8)  – 1939 : (8)  – 1941 : (8)  – 1870 : (7)  – 1911 : (7)  – 1936 : (7)  – 1865 : (6)  – 1904 : (6)  – 1906 : (6)  – 1963 : (6)  – 1858 : (5)  – 1907 : (5)  – 1914 : (5)  – 1916 : (5)  – 1932 : (5)  – 1946 : (5)  – 1951 : (5)  – 1875 : (4)  – 1908 : (4)  – 1913 : (4)  – 1828 : (3)  – 1860 : (3)  – 1874 : (3)  – 1888 : (3)  – 1889 : (3)  – 1891 : (3)  – 1898 : (3)  – 1927 : (3)  – 1968 : (3)  – 1769 : (2)  – 1780 : (2)  – 1830 : (2)  – 1846 : (2)  – 1861 : (2)  – 1864 : (2)  – 1895 : (2)  – 1896 : (2)  – 1909 : (2)  – 1910 : (2)  – 1912 : (2)  – 1800 : (1)  – 1805 : (1)  – 1811 : (1)  – 1822 : (1)  – 1835 : (1)  – 1840 : (1)  – 1856 : (1)  – 1867 : (1)  – 1868 : (1)  – 1869 : (1)  – 1876 : (1)  – 1877 : (1)  – 1878 : (1)  – 1887 : (1)  – 1905 : (1)  – 1917 : (1)  – Total : (5171)

Ce qui est assez amusant, c’est que ce sont les années récentes qui sont les plus représentées. Pour quelqu’un qui ne boit que des vins anciens, je côtoie beaucoup de vins récents !!!