Archives de catégorie : dîners ou repas privés

dîner au restaurant Taillevent avec Hermitage La Chapelle 1961 mercredi, 27 septembre 2017

L’histoire du fabuleux dîner qui va suivre commence par un mail qui me propose une bouteille mythique, qui est probablement le plus grand vin rouge que j’ai bu, Hermitage La Chapelle 1961. Le prix est tel que normalement je ne devrais pas suivre cette offre. Mais d’un autre côté il me paraît impensable de laisser passer une telle bouteille sans l’acquérir. Comme pour Les Gaudichots 1929 du domaine de la Romanée Conti, j’appelle mon ami Tomo pour lui demander s’il a envie de partager cette folie. Tomo accepte. Nous payons chacun notre moitié et c’est Tomo qui reçoit la bouteille dans sa cave. Un rendez-vous est pris pour partager ce vin et comme deux larrons nous allons rivaliser gentiment pour définir nos apports complémentaires pour le dîner. Tomo annonce un Krug Clos du Mesnil 1979 qui est le premier millésime du Clos du Mesnil de Krug, bouteille splendide. J’annonce mon envie d’ouvrir l’Hermitage La Chapelle 1962 pour le comparer au 1961. Nous savons l’un et l’autre que nous ne nous arrêterons pas là. Pendant la discussion Tomo me fait part du désir qu’il aurait d’ouvrir Hermitage La Chapelle en rouge et en blanc pour le millésime 1959 et il me dit : « si nous étions six, je pourrais ouvrir ces bouteilles ». Instantanément je contacte quelques amis en leur disant qu’ils pourraient être de ce dîner, sans obligation d’apport. Les réponses viennent très vite et j’en informe Tomo qui se ravise et préfère que nous soyons seuls. Pour les amis, la déception fait suite à l’enthousiasme et la seule personne qui échappera à cet aller et retour de promesse est ma fille cadette.

Nous sommes donc trois à dîner au restaurant Taillevent. Nous aurons le choix entre six bouteilles, les deux Hermitage La Chapelle 1961 et 1962, le Krug Clos du Mesnil 1979 auquel Tomo a ajouté un Cristal Roederer 1979, un Krug Grande Cuvée à l’étiquette crème que j’ai ajouté et un Mumm Cordon Vert demi-sec probablement des années 40 que j’ai aussi ajouté. Tomo me rejoint au restaurant à 17h30 pour l’ouverture des vins et nous décidons d’écarter le Cristal Roederer et le Mumm.

Les deux Hermitage La Chapelle ont des niveaux superbes. Les couleurs sont extrêmement dissemblables, le 1962 est clairet avec des tons de rose tandis que le 1961 est noir indiquant un vin très riche. Les bouchons montrent que le 1962 a son bouchon d’origine alors que le 1961 a été rebouché au domaine en 2010. Les deux parfums sont très dissemblables. Le 1962 a un nez bourguignon subtil, tout en délicatesse alors que le 1961 exhale des notes de vin riche et puissant. Pendant longtemps je hume le vin pour essayer de détecter si au rebouchage on aurait pu compléter le vin avec des ajoutes plus jeunes. La pureté absolue du parfum me persuade que ce vin est d’une intégrité totale. C’est du moins ce que je ressens.

La séance d’ouverture étant très rapide et ma fille devant nous rejoindre à 19h30, l’envie existe de tromper notre solitude en ouvrant le Champagne Louis Roederer Cuvée Cristal 1979. Le bouchon est très sale et des moisissures sont apparues tout autour du bouchon sur le haut du col. Je nettoie consciencieusement et le bouchon se brise net ce qui me permet de nettoyer encore mieux. Le niveau dans la bouteille est bas. La couleur du champagne est belle, assez claire. Le nez est neutre. En bouche, le vin est assez amer, avec une acidité qui manque un peu d’équilibre. Le constat n’est pas brillant. Mais au fil du temps le champagne s’améliore et ses amers sont plus cohérents, le vin s’allonge et son astringence se civilise au point que je dis à Tomo que le champagne me plait. Il a des intonations de vin jaune mais avec un pétillant présent et il me rappelle certaines caractéristiques des champagnes Selosse notamment le Substance.

Arrivent alors des gougères qui normalement mettent en valeur les champagnes mais c’est l’inverse qui se produit, les gougères mettant en lumière les défauts de ce champagne plus que ses qualités. Ma fille arrive et trouve ce Cristal plutôt sympathique. Elle aime ses accents de champagne ancien.

Lorsque le chef Alain Solivérès est venu nous saluer, nous avons rapidement bâti le menu que Jean-Marie Ancher est venu mettre en ordre notamment pour la taille des portions qu’il a recommandées en moitiés plutôt qu’entières. Il y aura : caviar et cresson / risotto d’épeautre aux cuisses de grenouilles / homard / grouse.

Le Champagne Krug Clos du Mesnil 1979 est une apparition divine. Alors que le bouchon du Cristal n’avait produit aucun pschitt, la bulle du Krug est d’une grande vivacité. Elle est incroyablement fine. La complexité du champagne est renversante. Il y a des notes salines, des évocations florales mais surtout ce qui me fascine ce sont les notes de fruits rouges confiturées comme le cœur d’un macaron au fruit. Que du chardonnay puisse évoquer des fruits rouges, c’est particulier. La longueur est infinie, les directions gustatives sont tous azimuts, nous jouissons de l’élite absolue du champagne. Dans une verticale du Clos du Mesnil j’avais considéré que le 1979 était le plus grand. Celui-ci est encore meilleur que le meilleur.

Il se marie bien avec l’amuse-bouche à base de langoustine, il préfère que le caviar soit seul plutôt qu’avec le cresson, et il gagne en gourmandise avec l’épeautre et les cuisses de grenouille.

L’Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné 1961 et l’Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné 1962 sont servis en même temps et dans des verres identiques pour que les comparaisons ne dépendent pas du contenant. Les couleurs sont opposées, clairet et noir d’encre, et les nez aussi. Le 1962 est très bourguignon, d’une rare complexité. Tout en lui est délicat et Tomo dit qu’il est féminin. Le 1961 est riche, très rhodanien, avec des accents de truffe et des petites pointes de chocolat. Le 1961 a l’avantage de la puissance, très masculin, alors que le 1962 est d’un discours courtois.

Ce qui est amusant à constater c’est que les deux vins vont avec les deux plats, le homard et la grouse, sans que l’on puisse dire que tel plat ou telle partie du plat va mieux avec tel vin. Ils impriment leur marque aux plats forts et goûteux sans qu’aucune exclusion n’apparaisse. Le homard met en valeur des notes raffinées alors que la grouse présentée comme en terrine fait ressortir la gourmandise des deux vins.

Les lecteurs qui seraient intéressés à lire le compte-rendu de l’extase que j’ai connue avec un Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné 1961 pourront se reporter au bulletin 480 qu’ils trouveront sur mon blog dans la catégorie « bulletins » où figurent tous les bulletins. Avec le 1961 de ce jour, j’ai pu profiter de la grandeur d’un vin exceptionnel, mais je n’ai pas connu l’extase de la précédente bouteille. Le vin est grand, immense, à la longueur infinie, mais l’étincelle de génie n’est pas apparue et je ne mettrais pas cela sur le compte du rebouchage au domaine.

A l’inverse, le 1962 s’est montré très au-dessus du 1962 que j’ai déjà goûté lors d’un de mes dîners. Et nous sommes tombés d’accord, ma fille, Tomo est moi pour dire que le 1962 mérite en fait d’avoir, d’un cheveu, notre préférence du fait de ses délicatesses infinies.

A une table voisine, on a commandé des crêpes flambées au Grand Marnier. L’humeur étant à la jouissance, nous en commandons aussi. Jean-Marie Ancher nous dira plus tard que dès qu’une table en commande, l’envie se propage comme un traînée de poudre de table en table. Qu’allons-nous ouvrir avec ces crêpes, le Krug Grande Cuvée ou le Mumm demi-sec ? Ce sera le Krug Grande Cuvée étiquette crème qui indique un champagne de trente ans ou plus.

Nous sommes bénis des dieux. Car Le Krug est transcendantal, offrant une complexité presque aussi grande que celle du Clos du Mesnil, avec un peu plus de gourmandise. Et l’écho qu’il trouve avec les crêpes est à se damner. C’est de la luxure absolue. J’ai retrouvé des évocations de fruits rouges, plus discrètes qu’avec le 1979, mais tout aussi charmantes.

A ce stade bien avancé du repas, nous nous regardons tous les trois et nous sommes sidérés d’avoir eu quatre vins absolument parfaits. Le Krug 1979 est au sommet de la complexité possible du champagne. Les deux hermitages sont au sommet de la qualité du vin rouge avec des accents résolument différents. Et le Krug Grande Cuvée est tout en haut de l’aristocratie du champagne avec une gourmandise et une longueur inégalables.

Sonnés par tant de perfection nous nous sommes promis de remettre bientôt le couvert pour de nouvelles aventures.

Seule la bouteille de Mumm à droite ne sera pas bue

couleur des vins rouges; à gauche le 1962

la couleur du Krug Grande Cuvée

avec ma fille, photo prise par Tomo

Dîner au One-O-One restaurant à Londres samedi, 23 septembre 2017

Une de mes anciennes collaboratrices se marie à Londres. C’est l’occasion de se rendre en cette ville que j’aime. L’Eurostar est ponctuel et nous « offre » un repas de bonne tenue. Londres se montre sous son plus beau jour, il fait beau et la ville respire la joie de vivre qu’on aimerait voir à Paris. Les rues sont propres, dans Hyde Park il y a des plantes que tout le monde respecte. Respect pourrait être un nom qui caractérise Londres, quand irrespect pourrait caractériser Paris. Notre hôtel est dans un quartier où la présence musulmane est importante et cela fait tout drôle de croiser des femmes dont on ne voit que les yeux dans l’entaille d’un tissu noir. Une fois enregistrés à l’hôtel Park Tower Knightsbridge nous allons, ma femme et moi, nous promener dans Hyde Park. Jamais je n’aurais imaginé qu’il y ait une telle proportion largement majoritaire de familles musulmanes dont les femmes sont toutes voilées. Le contraste avec Paris est saisissant.

Nous décidons d’aller dîner au restaurant de l’hôtel, le One-O-One restaurant, spécialisé dans les poissons, dont le chef est Pascal Proyart. D’emblée l’ambiance est plaisante et notre maître d’hôtel d’origine hongroise nous a suivis tout au long du repas avec une attention qui est remarquable.

Nous avons commencé par des huîtres de Jersey, intenses, iodées et profondes accompagnées d’un Champagne Besserat de Bellefon Cuvée des Moines Blanc de Blancs sans année dégorgé en septembre 2013. Les huîtres rendraient ingambes même un champagne estropié et avec ce champagne de bonne vibration, c’est un régal absolu. Mon plat est un flétan blanc avec un ormeau, des épinards de mer, sunshokes et noisettes. La sauce réduite aide beaucoup l’équilibre du plat et le champagne de belle acidité et de bel équilibre se montre à la hauteur du plat. On n’est pas dans les complexités les plus grandes, mais la bonne tenue de ce chardonnay me plait beaucoup. Ce repas, sans être transcendantal, est de bon aloi notamment par la grâce d’un excellent service.

La gare de St Pancras

Londres

Déjeuner de l’académie des gastronomes au restaurant Laurent jeudi, 21 septembre 2017

Avant les vacances, ayant un déjeuner au restaurant Laurent, je vois un groupe de personnes, plus d’une quarantaine sans doute, qui prennent l’apéritif dans le salon d’entrée. J’en connais plus d’un. On me présente, je serre des mains et j’apprends qu’il s’agit de l’académie des gastronomes, fondée dans les années 30 par Curnonsky. J’ai revu par la suite l’un des membres qui m’invite aujourd’hui à l’un des déjeuners de cette académie.

Nous prenons l’apéritif dans le jardin du restaurant avec un Champagne Pol Roger Brut sans année que je trouve fort agréable. C’est un champagne de soif, c’est-à-dire que le verre se vide vite, avec un goût de « revenez-y ».

Le menu composé par le président et un « brigadier » qui change à chaque réunion et mis au point avec le chef Alain Pégouret est : tomate farcie aux escargots / agneau Champvallon / Rocamadour / tarte aux mirabelles / mignardises et chocolats.

La tomate est absolument délicieuse, mettant en valeur les escargots. Le vin est un Vin blanc du Languedoc « Lune Blanche » le Conte des Floris 2014 (et il n’y a pas de faute d’orthographe à Conte). Le vin est fait à dominante de carignan blanc, un cépage peu fréquent. Son attaque est franche et il emplit bien la bouche. Sa rondeur me plait beaucoup et je suis très favorablement surpris de sa trace bien assurée.

L’agneau est accompagné d’un Pommard Villages Domaine Charles François et Fils 2009. Si l’attaque est vive, elle est très passe-partout et ce qui me gêne, c’est la longueur très courte de ce vin qui ne dégage pas assez d’émotion. Preuve en est que sur l’agneau un peu sec le vin blanc est beaucoup plus à son aise, notamment du fait de la présence d’oignons.

On aura la même préférence avec les deux cabécous, l’un moelleux plus agréable et bien suivi par le Languedoc.

La tarte aux mirabelles est délicieuse et goûteuse. Elle est servie avec une eau de vie de mirabelle qui n’est pas le meilleur accord. Un champagne eut été délicieux. L’ami qui m’avait invité me demande de commenter les vins devant cette docte assemblée. Je précise d’emblée que je ne suis pas le mieux placé pour parler de vins si jeunes et je livre sans la farder mon opinion sur les deux vins. On ne peut évidemment pas faire l’unanimité mais de ce que j’ai compris, ma franchise a été appréciée.

Le plus important est que cette académie est composée d’esthètes et de gastronomes passionnants avec lesquels j’ai passé un fort agréable moment, prolongé dans le jardin par deux champagnes, un Champagne Alfred Gratien sans année un peu strict, au message peu convaincant et un Champagne Mumm Blanc de Blancs sans année absolument délicat et charmant, d’un équilibre émotionnel entrainant.

Longue vie à ce sympathique groupe d’amis.

A spectacular Moët 1928 in restaurant Pages mercredi, 20 septembre 2017

I had bought a Moët which, I supposed, was from the years in ten. It was very logic to imagine that this champagne could have hundred years. Le color through the dirty glass looked nice. The level in the bottle was very low. As the bottle was dirty with a cork putting stains on my fingers, I paid a very low price.
As it was urgent to drink it I proposed my Japanese friend Tomo to share it with him. I added a Pol Roger rosé 1964 one of the first years of rosé of this maison de champagne and I added a completely unknown bottle with no label, no capsule on the cork. The glass of the bottle could have more than 80 years, with the typical form of DRC bottles or of some old champagne bottles.

Tomo proposed to bring a 1947 Mission Haut-Brion with a very nice level base of neck, and we took a table in restaurant Pages.

At my request Tomo arrives very early at restaurant Pages to open his wine and he sends me by SMS a picture of the cork that looks very healthy. My wines are delivered by taxi around 11 am to cool off in the restaurant as I have an appointment before lunch.

I arrive a little before noon and we discuss the program. The first urgency is to open the Moet. Tomo shows me a piece of tag that I did not see that indicates the year. We are going to drink a Champagne Moët & Chandon Brut Impérial 1928. I open the wine, with a very healthy cork that does not free any pschitt. The color is much clearer than what I expected. The perfume is discreet but noble and in the mouth it is absolute happiness. The sparkling wine is present and the champagne is both tense and very sweet. It is highly gourmet. It’s crazy like an uncommon bottle can make a wine of such quality. I then open the unknown bottle. On the cork, there are three big numbers that make 967. There is no « 1 » in front. It cannot therefore be a vintage number since the wine is very old, much darker pink than the champagne. Is it a wine? Indeed, when you taste there is a discrete attack of wine followed by a final camphor, pharmaceutical. What is it, I do not know and Thibault, the sommelier of the restaurant, thinks it is not a wine. Tomo thinks of a Coteaux Champenois, and I think of a ratafia. Raphael Bereche, winegrower of Champagne, happens to have lunch at a nearby table. At the end of the meal we make him taste this wine. Like me he thinks about ratafia. I gave him the bottle to do an analysis of both the container and the contents.

While we drink the grandissime Moet 1928, we develop with chef Teshi the menu. There will be caviar, half Sologne, half Chinese, then a carpaccio of beef Wagyu. We then have a risotto with ceps and then a Galician beef.

The two caviars are very different. Chinese, more fat, more opulent, is very caviar, but the Solognot is more sensitive, finer, more lively. The Moet 1928 is of an extreme grace, thick on Chinese and more salty on the Sologne. When the carpaccio is served, I want to taste the Champagne Pol Roger rosé 1964. Its color is more amber than pink. At first contact there is a small vagueness that disappears as soon as the champagne is confronted with the delicious fatty meat. The combination is superb, that I wanted color on color, but the Moët is definitely superior.

Chef Teshi serves us a cromesquis of foie gras for champagne but my intuition is that it calls the Chateau Mission Haut-Brion 1947 with a color very black, the nose of truffle and charcoal and that in the mouth is a concentrate of truffle . The combination is relevant. The wine is a bit too truffle and the notes of chocolate and coffee indicate a wine that has aged a little. But it has resources. With the very reduced sauce that accompanies the meat of Galicia, the wine takes a flight that one would not imagine. It is beautiful, warm, and its too pronounced accents of truffle disappear. It becomes coherent, lively and balanced. The potatoes that accompany the meat are so good that they question the memories of the potatoes of my grandmothers which were for me the standard of weights and measures.

So let’s summarize the performance of the wines. The Moët 1928, noble, powerful, impregnating, lively but also gentle is of absolute comfort. It has no fault. The Pol Roger rosé 1964 is brilliant, having erased all small uncertainties of the opening and shows itself at ease with all flavors. The unknown wine remains an enigma, wine, or alcohol or indefinite beverage, which has had fifteen minutes of esteem especially on potatoes. Finally the Mission Haut-Brion 1947 was a little tired, but very present on the beautiful meat, beautiful testimony missing however the small spark that would have made a great wine.

The Pages service is always attentive and full of attentions. Teshi’s cuisine is solid and geared towards wine. The meat of Galicia was a bit too cooked, but the Mission Haut-Brion asked only that.

Raphael Béréche will tell us what unknown wine is.

This comeback with Tomo, after long holidays, was illuminated by a spectacularly good Moet 1928.

Déjeuner au restaurant Pages mardi, 19 septembre 2017

Mon ami Tomo suggère que nous déjeunions ensemble. Nous choisissons un restaurant où nous pouvons apporter nos vins. C’est chaque fois l’occasion d’innover. Tout d’abord, j’ai envie d’apporter un champagne Pol Roger rosé 1964 que je viens d’acheter et qui m’intrigue car je n’ai jamais goûté de Pol Roger rosés aussi vieux. Ensuite, je vois dans mon fichier de cave une bouteille de Moët très vieux qui doit être des années 10 (du 20ème siècle bien sûr) et qu’il faut boire car elle est assez abîmée. Enfin, en me promenant dans ma cave, je vois une bouteilles qui n’a pas la moindre indication, pas d’étiquette, pas de capsule, un bouchon dont le haut commence à champignonner, une bouteille qui doit avoir plus de 80 ans, qui est soit de Bourgogne, soit de Champagne. Le niveau est beau, la couleur indique un vin blanc sympathique. Voilà pour mes apports. De son côté Tomo m’annonce un Mission Haut-Brion 1947 dont le niveau est quasi dans le goulot. Le décor est planté.

A ma demande Tomo arrive très tôt au restaurant Pages pour ouvrir son vin et il m’envoie par SMS une photo du bouchon qui paraît très sain. Mes vins sont livrés par taxi vers 11 heures pour se rafraîchir dans le restaurant car j’ai un rendez-vous avant le déjeuner.

J’arrive un peu avant midi et nous faisons le point. La première urgence est d’ouvrir le Moët. C’est Tomo qui me montre un bout d’étiquette que je n’avais pas vu qui indique l’année. Nous allons boire un Champagne Moët & Chandon Brut Impérial 1928. J’ouvre le vin, avec un bouchon bien sain qui ne délivre aucun pschitt. La couleur est beaucoup plus claire que ce que j’attendais. Le parfum est discret mais noble et en bouche c’est un bonheur absolu. Le pétillant est présent et le champagne est à la fois tendu et très doux. Il est hautement gastronomique. C’est fou comme une bouteille peu engageante peut faire surgir un vin d’une telle qualité. J’ouvre ensuite la bouteille inconnue. Sur le bouchon, il y a trois gros chiffres qui font 967. Il n’y a aucun « 1 » devant. Il ne peut donc s’agir d’un millésime d’autant que le vin est très vieux, beaucoup plus rose foncé que le champagne. S’agit-il d’un vin ? En effet, quand on goûte il y a une attaque discrète de vin suivie d’un finale camphré, pharmaceutique. De quoi s’agit-il, je ne le sais et Thibault, le sommelier du restaurant, pense que ce n’est pas un vin. Tomo pense à un Coteaux Champenois, et je pense à un ratafia. Il se trouve que Raphaël Béréche, vigneron de Champagne, déjeune à une table voisine. A la fin du repas nous lui faisons goûter ce vin. Comme moi il pense au ratafia. Je lui ai confié la bouteille pour qu’il fasse une analyse à la fois du contenant et du contenu.

Pendant que nous buvons le Moët 1928 grandiose, nous mettons au point avec le chef Teshi le menu. Il y aura du caviar, moitié Sologne, moitié chinois, puis un carpaccio de bœuf Wagyu. Nous aurons ensuite un risotto aux cèpes puis un bœuf de Galice.

Les deux caviars sont très différents. Le chinois, plus gras, plus opulent, fait très « caviar », mais le Solognot est plus sensible, plus fin, plus vif. Le Moët 1928 est d’une grâce extrême, épais sur le chinois et plus salé sur le Sologne. Lorsque le carpaccio est servi, j’ai envie que l’on goûte le Champagne Pol Roger rosé 1964. Sa couleur est plus ambrée que rose. Au premier contact il y a une petite imprécision qui disparaît dès que le champagne est confronté à la délicieuse viande bien grasse. L’accord est superbe, que je voulais couleur sur couleur, mais le Moët est définitivement supérieur.

Le chef Teshi nous fait servir un cromesquis de foie gras pour le champagne mais mon intuition est qu’il appelle le Château Mission Haut-Brion 1947 à la couleur noire, au nez de truffe et de charbon et qui en bouche est un concentré de truffe. L’accord est pertinent. Le vin est un peu trop truffé et les notes de chocolat et de café indiquent un vin qui a un peu vieilli. Mais il a des ressources. Avec la sauce très réduite qui accompagne la viande de Galice, le vin prend un envol qu’on n’imaginerait pas. Il est beau, chaud, et ses accents trop prononcés de truffe disparaissent. Il devient cohérent, vif et équilibré. Les pommes de terre qui accompagnent la viande sont tellement bonnes qu’elle remettent en question les souvenirs des pommes de terre de mes grands-mères qui étaient pour moi l’étalon des poids et mesures.

Alors, faisons le point des vins. Le Moët 1928, noble, puissant, imprégnant, vif mais aussi doux est d’un confort absolu. Il n’a pas le moindre défaut. Le Pol Roger rosé 1964 est brillant, ayant gommé toutes les petites incertitudes à l’ouverture et se montre à l’aise avec toutes les saveurs. Le vin inconnu reste une énigme, vin, ou alcool ou breuvage indéfini, qui a eu ses quinze minutes d’estime notamment sur les pommes de terre. Enfin le Mission Haut-Brion 1947 s’est montré un peu fatigué, mais très présent sur la belle viande, beau témoignage manquant cependant de la petite étincelle qui en aurait fait un grand vin.

Le service de Pages est toujours aussi attentif et attentionné. La cuisine de Teshi est solide et tournée vers le vin. La viande de Galice était un peu trop cuite, mais le Mission Haut-Brion ne demandait que cela.

Raphaël Béréche nous dira ce qu’est le vin inconnu. Cette rentrée avec Tomo a été illuminée par un Moët 1928 spectaculairement bon.

l’année visible

le bouchon du Moët avec celui du vin inconnu

le vin inconnu

 

An unbelievable veuve Clicquot NV from the 70ies dimanche, 17 septembre 2017

Lunch on Sunday with my daughter and her children. What is served is a chicken with leeks and noodles shaped like rice grains. We go directly to the table and open a Champagne Brut Veuve Clicquot Ponsardin non vintage that must date from the Seventies. The cork is very tight in the neck and I operate gently so that it does not shear. The pschitt is auspicious. The color is rather clear, the amber being little marked. And it is at this moment that a miracle occurs. The nose is powerful, evoking peach. The fruit is subtle and the fragrance is noble. In the mouth, it is the birth of Venus by Botticelli. And I hardly exaggerate. For what enters the palate is of indefinable perfection. The champagne is of an absolute balance and of an irreproachable quality. To reach this absolute level, the initial material must have been perfect. Everything in this champagne is balanced. It is a simple champagne, generous, full, solar, absolutely without defect. Every sip is rewarding. One wonders: « How does it make to be so perfect? « . It is only happiness and every sip we marvel. It is not in the complexities of champagnes more typed. It is in the purest joy of living. Every sip until the last one amazed me.

I must quickly tell Dominique Demarville, the man who makes Veuve Clicquot so that he knows that this non-vintage of the Seventies represented a form of perfection.
Small interesting detail: I bought this champagne from an Italian importer. It seems that journeys form youth and benefit the champagnes!

Veuve Clicquot exceptionnel ! dimanche, 17 septembre 2017

Nous avons deux petits-enfants à la maison. Leur mère – ma fille – arrive le dimanche midi pour les chercher. Ce qui est prévu c’est un poulet dominical avec des poireaux et des nouilles en forme de grains de riz. Nous passons directement à table et j’ouvre un Champagne Brut Veuve Clicquot Ponsardin sans année qui doit dater des années 70. Le bouchon est très serré dans le goulot et j’opère doucement pour qu’il ne se cisaille pas. Le pschitt est de bon augure. La couleur est plutôt claire, l’ambre étant peu marqué. Et c’est à cet instant qu’un miracle se produit. Le nez est puissant, de pêche. Le fruit senti est subtil et le parfum est noble. En bouche, c’est la naissance de Vénus. Et j’exagère à peine. Car ce qui pénètre dans le palais est d’une perfection indéfinissable. Le champagne est d’un équilibre absolu et d’une qualité irréprochable. Pour atteindre ce niveau absolu, il faut que la matière initiale ait été parfaite. Tout en ce champagne est équilibré. C’est un champagne simple, généreux, épanoui, solaire, absolument sans défaut. Chaque gorgée est gratifiante. On se demande : « comment fait-il pour être aussi parfait ? ». Ce n’est que du bonheur et chaque gorgée nous émerveille. On n’est pas dans les complexités de champagnes plus capés. On est dans la joie de vivre la plus pure. Chaque gorgée jusqu’à la dernière m’a émerveillé. Il faut vite que je le dise à Dominique Demarville, l’homme qui fait Veuve Clicquot pour qu’il sache que ce non millésimé des années 70 a représenté une forme de perfection.

Petit détail qui tue : j’ai acheté ce champagne qui vient d’un importateur italien. Comme quoi, les voyages forment la jeunesse et profitent aux champagnes !

 

le haut de la bouteille

magnifique bouchon

Déjeuner au restaurant Passage 53 vendredi, 15 septembre 2017

Ça y est, après trois mois de vraie coupure puisque je ne suis jamais sorti du Var pendant cette période d’été, je me retrouve à Paris, avec ses pluies, son froid, sa circulation, mais aussi sa vivacité et sa vie. Quel sera le premier repas à Paris après cette absence ? Il me faut un symbole fort, qui se perdra sans doute dans l’espace, comme la sonde Cassini qui aujourd’hui va s’immoler sur Saturne après l’avoir fait découvrir sous des angles inédits.

Ayant le choix des armes puisque j’invite un ami, ce sera au restaurant Passage 53 du sympathique Guillaume Guedj que se fera ma rentrée. Le Passage des Panoramas grouille d’une foule plaisante. C’est le Paris que j’aime. Le restaurant est à peine visible, tant sa devanture est discrète. La salle est blanche, à la japonaise, avec très peu de tables. En attendant mon ami j’explore la carte des vins qui est probablement l’une des plus intelligentes de Paris, tant les prix sont un appel à se faire plaisir. C’est ce que nous ferons.

Guillaume Guedj nous suggère de prendre un menu dégustation où nous allons nous laisser entraîner. Il donne une indication en disant que certains plats de champignons ou de poissons pourraient convenir à un vin rouge. Comme nous serons deux je pense prendre un champagne et un vin rouge qui seront servis ensemble pour qu’on puisse profiter du plus pertinent sur chaque plat.

Voici le menu du chef Shinichi Sato que nous avons découvert sans savoir où nous allons : œuf mollet, crème de haddock et betterave / caviar de Sologne, velouté d’épinards fumés, stracciatella et morceaux d’huîtres / consommé de champignons de saison / cabillaud caramélisé et cèpes / ravioles de homard breton et poires, crème de xérès et cacao / oignon des Cévennes et chorizo ibérique / poulet jaune, girolles, sauce vin jaune / tourte au pigeon et foie gras.

Viennent ensuite quatre desserts : melon glacé, glace vanille / poires, sorbet yaourt et poire, panna cotta pistache / crème brûlée fleur de sureau, sorbet miel / glace café, oranges caramélisées et chocolat.

Ce menu est copieux et deux plats sont d’un accomplissement exceptionnel. Il serait impossible d’imaginer que l’équilibre du plat soit améliorable. C’est, toutes proportions gardées, comme le David de Michel-Ange, la perfection absolue. Il s’agit du cabillaud et de la tourte de pigeon qui a évoqué pour mon ami les tourtes de Gérard Besson, le prince des gibiers. D’autres plats sont superbes aussi mais n’atteignent pas la même sensation d’aboutissement parfait. L’œuf est gourmand, le caviar délicieux n’arrive pas à soutenir la présence d’une huître extrêmement iodée et imprégnante. Le consommé est parfait comme l’oignon. Le homard est un peu dominé par le vinaigre de xérès, le poulet est aussi très gourmand. Quant aux desserts ils sont raffinés et délicieux. C’est une cuisine qui mérite bien ses deux étoiles avec deux plats au sommet.

Le Champagne Substance Jacques Selosse dégorgé en avril 2015 est d’une personnalité extrême. Il est conquérant, envahissant, percutant, sans concession, sauf aux plaisirs de la chère, car il est définitivement gastronomique. Il s’en sort bien avec l’œuf qui n’est pas facile pour les vins et il devient sublime sur le caviar et l’huître.

Dès que le consommé de champignons arrive, j’ai envie de goûter le Château Rayas Châteauneuf-du-Pape 2005 dont le parfum est tétanisant. Il a en lui toutes les suggestions d’une finesse rare. Il est raffiné comme on ne peut pas l’imaginer. Il est classique de dire qu’il a tout d’un bourgogne mais il ajoute une belle force alcoolique tout en étant léger. Ce vin pianote. Et ce qui me plait, c’est qu’il s’agit d’un cheval fou, indomptable comme un mustang. Il s’accorde avec les champignons mais pas avec le consommé. Il est divin sur le homard.

L’oignon convient aussi bien au champagne qu’au vin rouge. Le poulet impose le champagne et bien évidemment la tourte est un feu d’artifice avec le Rayas.

Ce qui me plait dans ces deux vins c’est ce que sont des sauvages indomptables. Ils ne font rien pour séduire et exposent leurs originalités et leurs personnalités affirmées. J’aime l’impression de fumé du Selosse, j’aime la râpe avec des intonations de chocolat et de café en traces du Rayas. Les deux vins me fascinent car ils me disent : « cherche ce que je suis, mais tu ne trouveras pas ». On est au sommet de la Champagne et au sommet du Châteauneuf-du-Pape.

Pour un premier repas de « rentrée des classes », ce fut un magnifique et intense moment avec deux vins d’une émotion rare. Vive Paris quand il est ainsi.

Great champagnes shared with Sarah for the last dinner vendredi, 25 août 2017

It’s Sarah’s last night in our southern house. I want to open a champagne that I particularly like, Champagne Dom Pérignon 1982. This year is particularly romantic and delicate for many champagne houses. For Dom Pérignon it is a delicacy. The cork comes easily and it’s incredible as it is tilted at its base, like a Basque beret set crooked. I must quickly taste it to know if the champagne is affected. The color is more amber than what I expected and the perfume is totally pure. The wine did not suffer. From the first sip, still cold, one is conquered by the gallant discourse of this refined champagne. There are yellow fruits, a discrete acidity, a controlled vivacity, but it is mainly the complexity that is entraining. As with previous aperitifs, poutargue, pork sausage and wild boar, small sardines, bonito slices in olive oil are perfectly suited. There is still a bit of foie gras that matches, the winner as previously is the sausage. The warmer the champagne and the friendlier it is. We feel good with this champagne that does not try to amaze us, but only to make us happy.

Which champagne could follow this one? I had an idea but at the turn of a conversation I learned that Sarah was born in 1973. The opportunity is too good to make follow a 1982 by Champagne Dom Pérignon 1973. I say to Sarah: « I bet the cork will break in two « . It turns out that the two recent times I opened this 1973, the cork broke. Despite all my precautions and my slow movements, the cap of this one breaks at the cork slice which is just above the lower end which is in contact with wine, as this part is a missing consistency of cork, which was obvious each time. And yet the top of the cork had given me hope. I raise with my corkscrew the rest of the cork and the pschitt is extremely clean, powerful. I pour the champagne and surprise surprise, it is much lighter than the 1982. Its pure nose is similar to that of 1982. Cold, it is younger than the 1982.

We had kept a half glass of the 1982 to be able to compare and what strikes with confusing evidence is that the two champagnes have the same taste. Everything in them is identical, with a common DNA. At the beginning of the comparison, the cooler 1973 seems more lively than the warmer 1982. The two come together quickly and it is clear at the end of tasting that the 1982 is of broader scale and more generous than the 1973, but the two stand in a handkerchief.

My wife had planned herb and spicy sausages and baked potatoes. Gourmet friends no longer read the suite. There was a little camembert Jort, the friend of champagnes. I put some Jort on a slice of potato. The combination with the champagne is divine.

With Sarah we shared champagnes that I love. His stay was short but allowed us to drink great wines.

Derniers champagnes avec notre amie américaine vendredi, 25 août 2017

C’est le dernier soir de Sarah dans notre maison du sud. J’ai envie d’ouvrir un champagne que j’aime tout particulièrement, le Champagne Dom Pérignon 1982. Cette année est particulièrement romantique et délicate pour beaucoup de maisons de champagne. Pour Dom Pérignon c’est une délicatesse. Le bouchon vient facilement et c’est incroyable comme il est incliné à sa base, comme un béret basque mis de travers. Il me faut vite sentir pour savoir si le champagne en est affecté. La couleur est plus ambrée que ce que j’attendais et le parfum est totalement pur. Le vin n’a pas souffert. Dès la première gorgée, encore froide, on est conquis par le discours galant de ce champagne raffiné. Il y a des fruits jaunes, une acidité discrète une vivacité contrôlée, mais c’est surtout la complexité qui est entrainante. Comme pour les précédents apéritifs la poutargue, le saucisson de porc et sanglier, les petites sardines, les tranches de bonite à l’huile d’olive conviennent parfaitement. Il reste un peu de foie gras qui s’accorde aussi, le gagnant comme précédemment étant le saucisson. Plus le champagne se réchauffe et plus il est chaleureux. On se sent bien avec ce champagne qui ne cherche pas à nous épater, mais seulement à nous faire plaisir.

Quel champagne pourrait suivre celui-ci ? J’avais une petite idée mais au détour d’une conversation j’apprends que Sarah est de 1973. L’occasion est trop belle de faire suivre le 1982 par un Champagne Dom Pérignon 1973. Je dis à Sarah : « je parie que le bouchon se brisera en deux ». Il se trouve que les deux fois récentes où j’ai ouvert ce 1973, le bouchon s’est cassé. Malgré toutes mes précautions et mes gestes lents, le bouchon de celui-ci se brise aussi montrant que la tranche de liège qui est juste au-dessus de la tranche inférieure qui est au contact du vin, est d’un liège manquant de consistance, qui s’est chaque fois cisaillé. Et pourtant le haut du bouchon m’avait donné bon espoir. Je lève avec mon tirebouchon le reste du bouchon et le pschitt est extrêmement net, puissant. Je verse le champagne et oh surprise, il est beaucoup plus clair que le 1982. Son nez très pur est semblable à celui du 1982. Froid, il fait plus jeune que le 1982.

Nous avions gardé un fond de verre du 1982 pour pouvoir comparer et ce qui frappe avec une évidence confondante, c’est que les deux champagnes ont le même goût. Tout en eux est identique, avec un ADN commun. Au début de la comparaison, le 1973 plus frais paraît plus vif que le 1982 plus chaud. Les deux se rejoignent rapidement et force est de constater en fin de dégustation que le 1982 a une ampleur plus vaste et généreuse que le 1973, mais les deux se tiennent dans un mouchoir de poche.

Ma femme avait prévu des saucisses parfumées aux herbes et épicées ainsi que des pommes de terre passées au four. Amis gastronomes ne lisez plus la suite. Il restait un peu de camembert Jort, l’ami des champagnes. J’ai mis un peu du Jort sur une tranche de pomme de terre. L’accord avec le champagne est divin.

Avec Sarah nous avons partagé des champagnes que j’aime. Son séjour fut court mais nous a permis de boire de grands vins.

l’étonnant bouchon comprimé de façon irrégulière

la couleur du 1982

les pommes de terre et l’essai avec le camembert Jort. Délicieux !