Déjeuner chez Goumard, restaurant qui offre un espace fort agréable, élément de confort. La décoration est extrêmement typée, pouvant plaire ou non. Je ne peux pas dire que j’aime, mais je salue le courage, tranchant sur certaines décorations normées qui veulent plaire à tous. A coté d’une carte très chère un menu de déjeuner est particulièrement attractif. La suite prouva qu’en plus il est bon. Un Corton Charlemagne Domaine Jacques Prieur 2000 arrive beaucoup trop froid, glacé dans un réfrigérateur. Malgré un carafage, le contact est frustrant de saveurs contractées. Le maître d’hôtel qui remplace le sommelier a fait un prélèvement à la source, sorte de taxation qui m’irrite. Je me sens assez grand pour juger la valeur d’un Corton, et je ne vois pas pourquoi il me faudrait participer à la formation continue d’une maison, celle qui justement a choisi de mettre ce vin en cave. Cette mode du sommelier buveur m’agace. Revenons au vin qui sur de bien bonnes cuisses de grenouilles commence à s’ouvrir et se découvre réellement sur une belle daurade. Le Corton Charlemagne est un vin d’une charpente raffinée mais ce 2000 est un peu court. On est loin de l’opulence de quelques Corton bus récemment, même s’il s’agit d’un très grand vin. J’ai pu jouir de nombreuses sensations gaillardes sur des fromages car on peut s’amuser à créer de belles oppositions. Sur un fromage affiné au Chablis et sur un livarot, « on se la joue », comme on dit maintenant, tant les papilles font du Charleston. Maison agréable à l’incontestable confort sur une cuisine qui veut bien faire. Ce n’est pas à bouder.