Pour un nouveau dîner de famille j’ouvre deux vins, en pensant qu’il y aura des restes pour le lendemain où déjeuner et dîner seront consacrés à l’anniversaire d’un des petits-enfants non présent. Les moyens actuels de communication rapprochent les êtres aimés.
Le Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs magnum 1996 est un champagne que j’adore. Il est si confortable, facile à vivre, direct et porteur de plaisir. Souvent, on se régale d’une cuisine simple et authentique. On est dans le même esprit avec ce champagne.
Les tartes aux oignons auraient accompagné avec bonheur un Côtes de Provence ancien, mais j’aurais dû l’ouvrir longtemps avant le dîner. Je jette mon dévolu sur un Vega Sicilia Unico 2004, de l’année de l’absent. En matière de dégustation à l’aveugle, je ne cherche pas la compétition, mais je pense qu’il y a un domaine que je reconnaîtrais quasiment à chaque fois, c’est le domaine de la Romanée Conti, car il y a des marqueurs qui parlent à mon odorat. Et il me semble que je pourrais faire de même avec Vega Sicilia Unico, avec ces senteurs de fruit noir trempé dans une décoction de chêne américain.
C’est donc instantanément que je me réjouis à l’ouverture de ce parfum idéal, prometteur de merveilles. Ce vin espagnol de 18 ans est en un moment idéal où la jeunesse folle est encore vive et où la maturité pointe son nez. Avec la tarte à l’oignon l’accord est idéal. Le vin est riche, juteux, gouleyant et d’une longueur infinie. C’est un vin noble et un vin de plaisir immédiat. Il ne faut pas le disséquer mais en jouir.