Les enfants et petits-enfants arrivent dans notre maison du sud. Pour l’apéritif, j’ouvre un Champagne Salon 2004. Il combine une belle maturité avec une fraîcheur romantique. Ce champagne affirmé est noble. C’est un plaisir de le boire sur des olives, un gouda au pesto, une anchoïade et d’autres petites choses à grignoter.
Le repas sera centré sur des tartes à l’oignon qui pourraient s’accommoder d’un vin rouge de la région, mais j’ai ouvert il y a quelques heures un Champagne Dom Pérignon magnum 1992. La bouteille avait un muselet très rouillé qui avait sali le bouchon. J’ai ouvert avec beaucoup de précaution pour qu’aucune saleté ne rentre dans la bouteille. Il m’a fallu beaucoup d’effort pour lever le bouchon fortement serré dans le goulot, car j’avais peur que le bouchon ne se cisaille à la torsion. Tant d’effort pour un bouchon très petit, c’est frustrant.
J’ai craint un champagne fatigué voire bouchonné, mais l’hypothèse bouchon est exclue. La fatigue est là mais progressivement s’atténue, délivrant un champagne très différent du Salon, plus gracieux et féminin. Sur la tarte, il est superbe et le volume du magnum lui donne de l’ampleur.
Par un soir de belle chaleur, infesté de moustiques, nous avons bien commencé ces vacances familiales. Il est à noter que le lendemain, le reste du Dom Pérignon est apparu dans toute sa splendeur. Ce champagne volontiers délaissé lorsqu’il a été mis sur le marché se montre brillant, d’une année qui ne mérite plus d’être classée dans les petites.