galerie 1690 dimanche, 15 mai 2016

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datée autour de 1680 – 1700 du fait de la forme du flacon utilisée sur cette courte période, nous avons choisi 1690.

Bue en partie à Rennes avec un amateur de vin elle a été apportée au domaine de la Romanée Conti pour que des chercheurs de l’université de Dijon prélèvent quelques cm3 pour analyse.

Elle figurera dans le projet d’un dîner avec des vins de plus de 150 ans.

Dîner au restaurant Passage 53 mercredi, 11 mai 2016

Dîner au restaurant Passage 53. Le propriétaire du restaurant, Guillaume Guedj, nous accueille avec un large sourire dans la jolie petite salle toute décorée de blanc. La carte des vins est engageante. Il y a beaucoup de grands vins et les prix sont attractifs. Voici une carte qui ne demande qu’à être explorée car on peut y trouver de bonnes pioches.

Le menu est imposé et n’offre qu’un ajout possible qui est celui du caviar : brocolis en velouté, mousse et fleur de brocolis / caviar de Sologne, gnocchi, mascarpone et noisettes / langoustines, Combu en crème et gelée, radis croquants / asperges blanches, crème carbonara / turbot, asperges sauvage et sauce aux palourdes / granité pamplemousse et tomate / asperges vertes, ail des ours, œuf mollet et tranche de Cecina de Leon / veau de lait, morilles et sauce au vin jaune, fèves / agneau de Lozère, courgettes et Burrata / citron en crème, panna cotta et sorbet / fraises et glace au laurier / pommes rôties, fraîches et mousse de pomme.

Le menu est très bien composé. Le portions sont bien calibrées, ni trop ni trop peu abondantes. Plusieurs plats sont du niveau de deux étoiles Michelin, les plus beaux étant le veau de lait et sa sauce vin jaune et les asperges vertes au délicieux Cecina de Leon. Tout est intelligent raffiné et gourmand.

Pour accompagner ce programme qui n’est pas annoncé lorsqu’on se met à table, j’ai choisi le Champagne Substance Jacques Selosse dégorgé en 2015. Guillaume Guedj nous signale qu’à une autre table un couple d’américains ont commandé le même champagne. Nous discuterons avec eux en fin de repas et découvrirons de nombreuses amitiés communes dans le monde du vin.

Le champagne au premier contact est très floral et romantique. Il est complexe et décline des saveurs de printemps. A chaque plat, il va offrir une facette différente de sa personnalité. Il est vif sur le caviar, très à son aise. Il est très doux sur la langoustine crue, iodé sur le turbot et royal sur les viandes pour montrer ses belles complexités. C’est le champagne idéal pour ce type de dîners aux très nombreuses pistes explorées. Il arrive même à rester présent sur des desserts aux goûts très forts.

Ce repas au Passage 53 fut un grand moment.

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Dîner dans ma maison du sud dimanche, 8 mai 2016

Dans notre maison du sud, nous invitons des amis. A 16 heures, j’ouvre les vins prévus. Le vin de Grange des Pères rouge 1995 a un nez d’un raffinement rare. Je pressens une élégance particulière de ce vin qui contraste avec les millésimes récents que je trouve trop sauvages.

Le Rimauresq 1992 rouge est totalement différent. Il sent la garrigue et les olives noires. On est en plein dans le sud avec de tels parfums. Le Château Climens 1990 a un nez triomphant. C’est comme une supernova qui éclaterait dans les narines. Le Corton Charlemagne Bouchard 2008 a un parfum riche et complexe. Tout se présente bien. Tant mieux.

Le menu préparé par ma femme est : gougères, chiffonnade de jambon, olives, pour l’apéritif, coquilles Saint-Jacques et feuilles d’huître / coraux des coquilles / suprêmes de pigeon et petites pommes de terre rondes / stilton et autres fromages / crème caramel et chocolat / madeleines au miel de châtaigner.

Le Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1996 est un champagne épanoui et serein, de bel équilibre. « Ça c’est du champagne » pourrait-on dire. Il est facile à vivre, au message lisible, frais et gourmand.

Le Champagne Salon 1996 se situe un une autre hauteur. Il m’évoque des fleurs blanches et des fruits blancs. Il est beaucoup plus romantique que vineux. Il est racé, vif, et sérieux. On l’aimerait un tout petit peu plus canaille, mais c’est un grand champagne. C’est le Henriot qui s’accommode le mieux des grignotages d’apéritif.

Le Corton-Charlemagne Bouchard Père & Fils 2008 a un nez ample. Le vin opulent est d’une grande complexité. Il a des notes de fruits jaunes divers et aussi des notes iodées. Sa richesse d’évocation est extrême. C’est un Fregoli qui change de facettes à chaque gorgée. Il est très adapté aux coquilles que les petites feuilles d’huîtres rafraîchissent, trouvant un autre écho sur l’iode du vin.

Les amis sont intrigués de voir que je sers deux vins rouges pour accompagner les coraux des coquilles Saint-Jacques et s’aperçoivent avec bonheur que cela marche merveilleusement.

Le Domaine de la Grange des Pères Vin de pays de l’Hérault rouge 1995 a toujours le parfum raffiné qui m’avait plu à l’ouverture du vin. L’attaque du vin est belle, le vin est frais, au beau fruit rouge clair. Le message est très lisible car le vin est franc, joyeux, direct. Il est gouleyant, fluide et je lui trouve un petit manque de matière. Il n’est pas fluet mais j’aurais aimé une trame plus dense que promettait le nez. Son caractère de velours est très plaisant.

A côté de lui, le Rimauresq Côtes de Provence rouge 1992 est d’un accomplissement total. Plus typé, plus rustique, il est d’un équilibre rare, plus frappant que celui du vin de l’Hérault. Il est garrigue, olive noire et s’inscrit dans la définition du vin de Provence épanoui. J’ai l’impression que ce 1992 est au sommet de son art, d’un équilibre absolu et n’ira pas plus loin, alors que le Grange des Pères a de l’avenir devant lui et va s’améliorer avec le temps.

Les deux vins sont de haut niveau. Le 1992 a plus brillé sur les coraux alors que le 1995 a beaucoup plus vibré sur le pigeon. Un indice que les deux vins étaient bons, c’est que les bouteilles sont rapidement vides, ce qui me conduit à ouvrir un autre vin.

Avec le Vega Sicilia Unico 1989 on monte de plusieurs étages. J’aime le 1989 de ce vin qui est à la fois puissant et frais. Ouvert seulement maintenant nous vivons son éclosion. Je sens à la fois des notes de café et des traces de menthe dans le finale qui signent sa fraîcheur. C’est un vin exceptionnel de race et d’expression.

Le Château Climens Haut-Barsac 1990 est bu sur du stilton. L’accord est naturel et pertinent. Le vin est d’une richesse extrême. On sait qu’il va se complexifier avec l’âge mais il montre un accomplissement certain à cet âge. Il est riche, gourmand, de fruits oranges et gorgés de soleil. Sa puissance est extrême. Il est ample, au finale très long.

Ma femme ayant fait une crème au caramel et chocolat, je vais chercher un Quinta do Noval Colheita Porto 1964 en demi-bouteille. Malgré son âge, ce Porto est d’une jeunesse remarquable. Il n’y a aucune suggestion de vieux porto. Le vin est lourd mais frais, l’accord est divin.

Ma femme s’est surpassée pour les coquilles et le pigeon. Ce repas dans le sud est une grande réussite.

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situation des vins pour l’académie des vins anciens du 19 mai lundi, 2 mai 2016

Tous les vins ne sont pas encore annoncés, mais nous avons déjà un joli programme.

Voici les 48 vins déjà annoncés, classés par ordre d’âge :

Taylor’s Port Scion Very Old from prephylloxerix era # 1900 – Château Lanessan Haut-Médoc 1911 – Château D’Arsac Latrille 1925 – Beaune 1er cru Hospices de Beaune Cuvée des dames hospitalières  Morin Père et Fils 1929 – Barsac Sauternes 1931 – Gevrey-Chambertin Thomas Bassot 1933 – Château La Rose Anseillan contigu Lafite Pauillac 1934 – Chambolle-musigny Pasquier-Desvignes 1934 – Château Pavie Macquin 1936 – Pommard A. Rossigneux & Fils 1937 – Château Pedesclaux 1937 – Château Mayne Bert Haut Barsac 1939 – Bouzy de Pommery de 1942/1943 – Sidi Brahim rouge Algérie 1945 – Tokay d’Alsace René Neymé 1945 – Château Couhins Graves Supérieures blanc 1947 – Château Pernaud Haut Barsac 1948 – Château Doisy-Daëne 1953 – Monbazillac Château de Monbazillac 1955 – Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1956 – Muscat d’Alsace (domaine inconnu) 1959 – Vin de l’Etoile J Vandel 1959 – Château Canon-la-Gaffelière 1959 – Vosne-Romanée Champy 1959 – Champagne Pommery années  1960 # – Champagne Pommery années  1960 # – Champagne Pommery années  1960 # – Champagne Pommery années  1960 # – Château Pichon Longueville Baron de Longueville 1961 – Chateauneuf Du Pape Chapoutier 1961 – Bordeaux blanc Domaine Bel-Air (Bordeaux Saint-Macaire) 1961 – Château Beychevelle 1961 – Muscadet 1962 – Grand Roussillon » début des années 60  – Château La Gurgue Margaux 1963 – Vosne-Romanée Champy 1964 – Chateau de Mille Rhône rouge 1964 – Champagne Bertrand Devavry des années 60 – Champagne Ayala 1/2 bt 1969 – Champagne Ayala 1/2 bt 1969 – Champagne Ayala 1/2 bt 1969 – Château Pape Clément 1970 – Nebbiolo Alessandria Piemonte 1974 – Champagne Ayala 1/2 bt 1976 – Champagne Ayala 1/2 bt 1976 – Champagne Ayala 1/2 bt 1976 – Château Mouton Rothschild 1985 – Champagne Legras & Haas magnum 1990 – Champagne Cristal Roederer 1994

Pour tous les inscrits et ceux qui veulent s’inscrire, pensez aux dates limites : photos 5 mai / vin livré 10 mai / paiement 12 mai. Voir règles. Le temps passe si vite qu’il y aura beaucoup d’inscriptions refusées pour retard.

Académie des vins anciens – 26ème séance du 19 mai 2016

 

Académie des vins anciens – 26ème séance du 19 mai 2016 lundi, 2 mai 2016

Message important relatif à la séance de l’académie des vins anciens du 19 mai 2016

Après des discussions avec plusieurs académiciens il convient de rigidifier le déroulement des formalités pour la tenue de la prochaine séance. Merci de lire très attentivement.

1 – Proposition de bouteilles

La proposition de bouteilles pour l’académie se fera en présentant un dossier photographique me permettant d’analyser l’apport proposé.

Il faut au moins trois photos :

  • Une donnant la bouteille entière avec l’étiquette lisible
  • Une permettant de voir le niveau du vin dans le goulot. En cas d’opacité du verre, mettre un éclairage latéral qui permet de repérer le niveau
  • Une du haut de la capsule

Pour la présentation des photos, le programme Picasa permet de recadrer, redresser et de rendre la photo plus lisible. Par ailleurs l’affichage de photos par Microsoft Office permet de modifier la taille des photos. Ne jamais dépasser 300 ko pour une photo, car c’est suffisant pour l’objet recherché. Prenez dans la fonction « modifier les images / redimensionner » le format « document petit : 800 x 600 px ».

Si votre bouteille est enveloppée dans un film plastique, merci de faire vos photos en enlevant le film plastique que vous pourrez remettre après.

J’ai déjà reçu des photos de 2 Mo floues. Ça ne fait pas avancer les choses.

Par ailleurs, toute bouteille de bas niveau ne peut être qu’un apport de deuxième bouteille et pas de première bouteille.

2 – livraison des vins

Les bouteilles sont à déposer chez Henriot 65 Rue d’Anjou 75008 Paris – attention l’adresse a changé : appeler avant – 01.47.42.18.06. Notre contact sur place est Martine Finat : mfinat@champagne-henriot.com . Merci d’attendre le 15 avril pour commencer à remettre votre bouteille chez Henriot sauf en me prévenant avant envoi.

Une variante est de m’envoyer par la poste la bouteille à l’adresse : François Audouze Société ACIPAR, 44 rue André Sakharov 93140 BONDY.

Ne pas coller de documents sur les bouteilles, ne pas joindre de document ou de chèque dans les emballages d’envoi.

3 – frais d’inscription et paiement

La participation est de :

120 € par personne si l’inscrit apporte une bouteille de vin ancien (1) agréée par François Audouze

240 € par personne si l’inscrit vient sans bouteille

(1) si l’inscrit n’a pas de vin assez ancien, un « troc » est possible avec François Audouze, qui mettra au programme un vin ancien, contre une (ou plusieurs) bouteille de vin jeune qui présente un intérêt pour lui.

Aucun chèque ne sera remis en banque avant le 17 mai 2016. Il n’y a donc aucune raison de retarder l’envoi du chèque de paiement. On peut l’envoyer des maintenant.

L’ordre du chèque est : « François Audouze AVA »

Chèque à envoyer à François Audouze Société ACIPAR, 44 rue André Sakharov 93140 BONDY (attention, cette adresse est nouvelle)

On peut aussi payer par virement. Me contacter dans ce cas.

4 – programmation des délais

Si je n’ai pas reçu de mail de proposition avec des photos à la date du 5 mai, l’académicien sera considéré comme venant sans bouteille et paiera le prix du participant sans vin.

Si la bouteille n’est pas livrée avant le 10 mai mais livrée après le 10 mai, elle sera rendue à l’académicien qui devra payer le prix d’un académicien sans bouteille.

Si le paiement n’est pas réalisé au 12 mai l’académicien sera considéré comme non-participant. Tout vin reçu serait gardé pour une prochaine séance.

Contrairement aux précédentes réunions où j’acceptais de composer avec les situations particulières de chacun, je suis déterminé à envisager une réduction du nombre des présents pour que l’on cesse de compter sur mon acceptation des dérogations.

Merci de noter ces dates sur vos agendas pour éviter de rater votre inscription.

Une meilleure observance de ces consignes permettra d’organiser un plus grand nombre de séances, si je ressens que tout se passe bien.

5 – lieu et heure de réunion

Date et heure : 19 mai 2016 à 19h30

Lieu : RESTAURANT MACEO
15 r Petits Champs 75001 PARIS 01 42 97 53 85

Venez nombreux, avec de belles bouteilles anciennes !

Très amicalement

Notre club de conscrits se déplace à Château-Gontier et à Saint-Malo jeudi, 28 avril 2016

Notre club de conscrits se rend en province. Un ami nous invite à Château-Gontier et un autre à Saint-Malo. Le déjeuner du premier jour se tient au restaurant Le Veau d’or à Château-Gontier. La décoration est assez psychédélique, avec des couleurs et des matières qui jurent entre elles. Mais nous avons une jolie table et une jolie serveuse, Justine, qui participera grandement, du fait de son implication intelligente, au succès de ce repas. Après des amuse-bouche assez neutres, une cassolette de foie gras aux champignons avec une crème légère est un plat gourmand et fort bon. L’impressionnante pièce de bœuf gargantuesque elle aussi est très bonne.

L’ami qui nous invite a voulu choisir des vins de sa régions. La Bulle du Pin Chardonnay pétillant de Claude Marquet au Manoir du Pin me rebute. On dirait un vin pétillant qui aurait fauté avec un marc ou une grappa. L’alcool amer a déséquilibré le goût.

Le Domaine de Montgilet Coteaux de l’Aubance Victor et Vincent Lebreton 2012 est très agréable. Il est délicieusement doucereux et forme un accord pertinent avec le beau foie gras et les champignons.

Le Château de la Grille Chinon 2010 est un vin de bonne mâche, cabernet franc agréable à boire, assez lourd en bouche. Il se boit bien. Le seul reproche qu’on lui ferait est qu’il est plus un vin moderne qu’un vin de Chinon. Mais il est gourmand et cohabite bien avec le bœuf.

Le Quart de Chaume domaine du Petit Métris Joseph Renou 2009 est manifestement la vedette de ce repas. Tout en lui est dosé. Il est doux et frais, de belle longueur. Il est parfait pour un délicieux soufflé.

La cuisine du Veau d’Or est de belle qualité. Ce fut un beau repas.

Après la visite du château de Craon et une courte sieste, nous dînons chez notre ami selon une formule « cheese and wine ». Mon ami m’avait demandé avant le déjeuner de choisir quelques bouteilles parmi une sélection de sa cave. Je les ai ouvertes avant le déjeuner. Elles sont bien épanouies au moment du dîner.

Le Champagne René Roger à Ay n’a pas grand-chose à raconter et un Champagne Pommery Brut sans année plus dosé n’est pas non plus porteur de grands discours.

Le Château Corbin-Michotte Saint-Emilion 1986 combine grâce, jeunesse et maturité. Son fruit est encore ample et sa sérénité est belle.

Le Château Gruaud-Larose Saint-Julien 1975 s’est assagi mais offre une belle structure. C’est un vin classique, sans défaut mais peut-être un peu trop timide.

Le Château Rauzan-Gassies Margaux 1964 a beaucoup de charme et de matière. C’est un vin séduisant et vif, avec l’assise large de son année. Les trois vins se sont bien comportés, mon cœur ayant un penchant pour le Corbin-Michotte.

Après fromages et vins notre ami nous tente avec un très vieux cognac audacieusement nommé de 1850. Un calvados de très fort degré d’alcool a failli faire baisser l’effectif de notre club d’une unité car un ami a failli s’étrangler devant la force de l’alcool qui doit avoisiner les 60 degrés.

Le lendemain, nous allons déjeuner chez l’ami de Saint-Malo qui nous vantait depuis des années ses homards au barbecue. Disons-le tout-de-suite, ils valent le voyage. Cuits sur de la braise de chêne sans charbon de bois, ils offrent une chair d’une pureté absolue. Et le corail est d’un goût profond et délicieux qui va se marier au mieux avec le vin rouge.

Le Champagne Demilly de Baere Brut n’a pas beaucoup d’émotion. Il n’arrive pas à vibrer sur les huîtres de Cancale.

Le Château Tour de Marbuzet Saint-Estèphe 2012 est plutôt une agréable surprise car je n’attendais pas tant d’un second vin. Le corail lui rend un sérieux service en créant un accord particulièrement brillant.

Un dessert aux amandes très réussi a allumé en moi des souvenirs d’enfance. C’est fou l’effet que peuvent produire des évocations qui rappellent celles des madeleines de Proust.

Notre groupe se rétrécit car des amis repartent à Paris. Nous serons quatre à aller dîner au restaurant Surcouf à Cancale, où Jérôme Pierpaoli, l’animateur du lieu me connait depuis une quinzaine d’années, ayant fait le service des vins de plusieurs de mes dîners au Carré des Feuillants et au George V. Il est heureux de m’accueillir et je prends en charge avec Jérôme le choix des vins.

Mon menu sera huîtres de Cancale, coquilles Saint-Jacques et sole grillée.

Le Champagne Charles Heidsieck Blancs des Millénaires 1995 est un grand champagne vif et vineux. Il n’a pas encore atteint la stature de l’exceptionnel 1985 que j’ai bu il y a quelques jours mais il est d’une belle vivacité. Il s’exprime bien sur les huîtres plus typées que celles de ce midi..

Jérôme, heureux de pouvoir parler de vin avec moi me présente un fond de verre sans rien me dire. Au nez c’est un whisky très typé. Il apporte la bouteille et c’est un Whisky The First Editions Single Malt Bowmore 1996 qui titre 53,2°. Je comprends l’idée, car l’accord avec les huîtres est pertinent. Mais l’alcool l’emporte et après la première impression la boisson est trop dominante.

Le Chablis Grand Cru Valmur Jean-Paul & Benoît Droin 2010 est un superbe chablis, bien minéral et profond. On est dans l’aristocratie du chablis, qui mêle minéralité, acidité et gourmandise.

Le Bienvenues-Bâtard-Montrachet Grand Cru Domaine Jacques Carillon 2010 est un vin gourmand, opulent mais racé et vif. De belle longueur, il accompagne bien la sole de grande qualité mais sans créer un accord fécondant.

Les trois vins choisis avec Jérôme sont de grands vins. Son implication, son enthousiasme pour parler de la cuisson des bulots ou des choix de produits apportent un plaisir supplémentaire. C’est un perfectionniste. Son restaurant est une étape incontournable de Cancale. Ce dîner est une belle conclusion au week-end provincial passé entre amis.

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le déjeuner au Veau d’or de Château Gontier

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le château de Craon

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dîner chez notre ami de Chateau-Gontier

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déjeuner à Saint-Malo

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dîner au restaurant Surcouf à Cancale

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Déjeuner au restaurant Pages mardi, 26 avril 2016

Un ami belge que je connais depuis sa plus tendre enfance, lorsque j’avais des relations professionnelles et amicales avec son père, vient me rendre visite à Paris. Je lui donne rendez-vous au restaurant Pages. Son père avait une belle cave de vins anciens. Pierre, mon convive aime aussi le vin. J’ai donc apporté une bouteille d’un vin que j’adore.

Le menu que nous prenons est : céviche de turbot sauvage et grenade / pain soufflé et crème de chou kale / chips de pommes de mer / maquereau mariné / caviar de Sologne sur galette de ciboulette / carpaccio de bœuf Ozaki / Cabillaud poché, sauce ravigote et coquillages / asperge verte de Roques Hautes, tartare de veau de lait fumé du Limousin / cochon ibérique sauce vin rouge / Bœuf Simmenthal 40 jours, Galice 150 jours, bœuf Ozaki sur fonte et sur Bincho / dessert autour du cacao et de la fraise, sirop fraise et vanille de Madagascar / écume de petit pois et fraîcheur oseille.

Même si je commence à connaître cette cuisine, je ne m’en lasse pas. Le chef Teschi est un prince de la présentation des poissons qui sont incroyablement goûteux et précis. La viande Galice est une merveille. Tout est bonheur.

Le Champagne Egly-Ouriet Grand cru Blanc de Noirs de Vieilles Vignes non millésimé est déjà un peu ambré. Ce qui frappe instantanément c’est la vivacité de ce champagne. Il est tranchant comme un sabre, plein, de belle personnalité, et malgré sa carrure d’athlète, il est flexible et s’adapte à chaque plat à merveille. Il sait aussi être gourmand et on ne redemande ! C’est un beau champagne vif et de plaisir.

Le Châteauneuf-du-Pape Cuvée réservée Domaine du Pegau 1985 a un nez qui promet les mille et une nuits. Le vin a une attaque très douce, presque sucrée. Mais en fait tout s’anime et c’est de la luxure. Le vin est tellement généreux, intégré, tout velours, que l’on est sous le charme. C’est le vin gourmand par excellence. Il se mariera aussi bien avec l’asperge juste cuite sur le four servie avec un tartare de veau de lait qu’avec le cochon et évidemment son territoire d’excellence est avec les viandes de bœufs, le très gras Wagyu d’Ozaki et le bœuf de Galice absolument impérial, presque noir tant il a mûri pendant cinq mois. C’est le velours du vin sur un message simple, lisible et direct qui emporte mon cœur. Un vin de bonheur.

Mon ami a senti à quel point je suis chez moi au restaurant Pages dont l’atmosphère est une de ses précieuses qualités.

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la viande de Galice de 150 jours

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dégustation de vins de la Bodega Vega Sicilia mardi, 26 avril 2016

Une dégustation est organisée des vins de la Bodega Vega Sicilia en présence de son président Pablo Alvarez au restaurant Les 110 du Taillevent. Nous goûterons les vins des différentes propriétés du domaine qui compte 650 hectares de vignes.

Oremus Dry Mandolas Hongrie 2013 provient d’une propriété achetée en 1995. Du fait du travail à faire à la vigne, le premier millésime a été 1999. Le vin a un nez assez doux de vin jeune. On sent l’amande. La bouche est fraîche avec aussi de l’amande et des branches de rhubarbe. Le final est frais et assez court. C’est un vin sec, asséchant la bouche et rêche qu’il faudra attendre avant de le boire.

Alion Ribera del Duero 2012 a un nez mêlant l’alcool et la douceur. Il a une belle attaque de vin plaisant. Le grain est un peu imprécis mais c’est un vin de plaisir au fort alcool. Il est assez rustique. Il a du charme mais trop simple. Ce vin lourd serait plus plaisant sur un plat.

Pintia Ribera del Duero 2011 a un nez plus fin, plus racé et plus vif. L’attaque est doucereuse. Le vin est plus vif avec un grain beaucoup plus beau. L’alcool est un peu présent mais la vivacité est belle. C’est un vin de plaisir fort en alcool. Je sens de la peau de fruit de cassis. Le final est un peu rêche et assez court.

Macan Clasico Rioja 2011 est le second vin de Macan que l’on va boire ensuite. La propriété a été achetée en 2002 en partenariat avec Benjamin de Rothschild. Le nez est profond et l’attaque est très séduisante. Le fruit rouge et noir est lourd. Il a une belle mâche. C’est un vin gourmand très plaisant même si assez simple. J’aime ce vin gourmand et bon.

Macan Rioja 2011 a un nez délicat et une bouche plus fine, plus vive. Le final est plus âpre. On gagne en distinction mais on perd en gourmandise. Le vin est très différent du Clasico. Ce vin direct est plus fluide avec un joli fruit.

Valbuena 5° Ribera del Duero 2011 : ce vin a 90% de Tinto Fino. Le nez est intense de fruits noirs. L’attaque est franche et gourmande. Le finale est beaucoup plus long que les précédents. Le vin est épicé, fin, racé et agréable. Je sens un peu de prune. On retrouve encore un finale qui assèche.

Valbuena 5° Ribera del Duero 2010 le nez est délicat. L’attaque est beaucoup plus ronde et flatteuse. Le finale est plus rond. C’est un vin plus agréable et plus fruité de belle longueur. Il se boit avec beaucoup de plaisir. Pablo Alvarez voit plus de futur au 2011 qu’au 2010 alors que ceux qui goûtent préfèrent comme moi en cet instant le 2010.

Valbuena 5° Ribera del Duero 2009 a un nez élégant, une attaque gourmande et joyeuse. Le fruit est beaucoup plus élégant. Le finale est vineux. Il y a beaucoup de charme dans ce vin qui s »est déjà plus arrondi que les plus jeunes et ça se sent. Un vin fort en alcool mais de grande élégance et fraîcheur.

Valbuena 5° Ribera del Duero 2008 a un nez puissant et précis. L’attaque est douce. Le vin est plus calme. Il manque un peu de matière par rapport aux autres. Le finale est fluide. Malgré moins de force, c’est un vin agréable.

Valbuena 5° Ribera del Duero 2007 : j’aime son nez de cassis frais. Il a une belle attaque fruitée. Le finale est élégant. C’est un vin qui n’est pas très puissant mais d’une rare finesse, presque féminin à côté des autres.

Valbuena 5° Ribera del Duero 2006 a un très joli nez de cassis. Il est agréable mais très court. Il est de belle fraîcheur, assez charmeur.

Si les 2009, 2010 et 2011 ont une forte puissance, les 2008 et 2007 plus légers sont plus agréables à boire car c’est la finesse qui ressort. L’appréciation changera si les vins ont vingt ans de plus.

Vega Sicilia Unico Ribera del Duero 2008 a un nez superbe et riche, une attaque fraîche et doucereuse. Il est charmeur avec une belle trame et un beau grain. Si le cassis est marqué, il est subtil. C’est un vin gourmand qui marque une différence sensible avec les précédents et deviendra encore meilleur avec des années de plus.

Vega Sicilia Unico Reserva Especial (1996, 1998, 2002) Ribera del Duero mis sur marché en 2016. Le nez est plus tendu. Il y a moins de fruit car le vin est plus vineux. Il a de la truffe. Il est très élégant et je retrouve pour la première fois le café que j’aime dans Vega Sicilia Unico. C’est un vin gourmand fait pour la gastronomie. Il y a du cacao et du chocolat. C’est un vin de grande élégance que je préfère au millésimé parce qu’il a près de dix ans d’écart.

Oremus Late Harvest Hongrie 2012. Ce vin a un nez incroyable, comme une bombe d’arômes. Il fait très bonbon acidulé au nez et en bouche. C’est du hors-piste. Il y a tous les fruits du monde sur un fond de menthe. C’est comme si l’on suçait un sorbet ou comme une glace à lécher. C’est en fait sous la complexité apparente un vin très simple de bonbon acidulé.

Oremus Tokaji 3 Puttonyos 2009 a un nez calme et frais. Il est sucré. On est envahi par le sucre et l’acidulé. Il n’y a pas beaucoup de complexité. Il y a du fruit de la passion mais le vin trop sucré indispose un peu.

Oremus Tokaji 5 Puttonyos 2006 a un nez frais de thé. Le vin est très délicat. Les notes de thé frais et de bergamote sont plaisantes. Le vin a une belle longueur.

On nous a donné les prix que pratique l’importateur en France du groupe Vega Sicilia. Si l’on met de côté les Unico qui sont très au-dessus des autres, celui qui me paraît donner beaucoup de plaisir pour un prix très bas est le Macan Clasico que j’ai beaucoup aimé.

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50 ans de mariage et Romanée Conti dimanche, 17 avril 2016

La différence fondamentale entre cinquante ans de mariage et une victoire d’étape au Tour de France, c’est qu’il est assez difficile dans le premier cas de dire : « j’essaierai de faire mieux la prochaine fois ». C’est aujourd’hui qu’avec mon épouse nous fêtons nos cinquante ans de mariage, les noces d’or. Ma femme m’avait dit il y a quelques jours : « plutôt que de m’offrir un objet en or, invite-moi à dîner à Reims ». J’appelle l’hôtel des Crayères et, après avoir donné mon nom on me répond : « Monsieur Audouze, votre chambre habituelle, la 16, n’est pas disponible mais je peux vous proposer une jolie chambre avec terrasse donnant sur le parc ». On est de bonne humeur avec de telles attentions.

Le jour venu nous arrivons à l’hôtel des Crayères. Au moment de l’apéritif, je descends seul au bar pour regarder la carte des vins et choisir le vin du dîner. On me propose un champagne au verre, mais j’ai envie de choisir dans l’impressionnante carte des vins. A peine ai-je lu la première ligne de la carte que je la choisis. Ce sera un champagne Charles Heidsieck Blanc des Millénaires Blanc de Blancs 1985. Commençant alors ma lecture de la bonne quinzaine de pages de la carte des champagnes, je regrette presque d’avoir choisi si tôt car il y a dans cette carte des merveilles à des prix très doux. Mais le champagne que j’ai choisi m’avait suffisamment impressionné dans ce millésime pour que je garde ce choix.

Je poursuis la lecture de la carte des vins pour choisir le vin du repas. L’idée que j’avais en tête est de choisir soit un vin de Hugel, en l’honneur du très regretté Etienne Hugel, soit un Châteauneuf-du-Pape d’Henri Bonneau, en souvenir de ce défunt vigneron. Ne trouvant rien qui puisse satisfaire mon envie d’honorer ces grands vignerons, je lis la carte des vins. Les bordeaux ont souvent des prix dissuasifs et dans les autres régions, les bonnes pioches sont nombreuses, certains prix étant très engageants. Puis, je me dis que je n’aurai sans doute jamais l’occasion de célébrer une autre fois cinquante ans de mariage, qu’il s’agit d’un moment unique dans ma vie et que rien ne me fera plus de plaisir que de choisir une Romanée Conti 2010. J’en informe Philippe Jamesse, le chef-sommelier en lui indiquant que j’ouvrirai moi-même la bouteille en début de repas, pour suivre au mieux l’éclosion de ce vin. Pour ce vin, Philippe accepte ce scénario.

L’information de mon choix se propage à la vitesse de l’éclair aussi lorsque je vais saluer Philippe Mille, le chef du restaurant, il est déjà au courant. Je lui demande des plats très doux, si possible sans accompagnement. Mon choix sera une côte de veau puis un pigeon, les plus dépouillés possibles, ce que le chef accepte.

Je reviens au bar pour déguster le Champagne Charles Heidsieck Blanc des Millénaires Blanc de Blancs 1985. La couleur est belle, déjà bien ambrée, d’un or comme celui de nos noces. Le nez est d’une grande précision mis en valeur par les verres dessinés par Philippe Jamesse, les meilleurs verres pour les champagnes. Le champagne est entré en phase de maturité. Il a des amertumes comme celles des vins de Bourgogne. Il est un peu fumé et ce qui est impressionnant c’est sa personnalité affirmée. Je ne regrette en aucun cas d’avoir choisi le champagne de la première ligne sans avoir lu la suite. Le champagne est fort, vineux et me donne l’impression d’être un vin d’automne avec des évocations de forêt d’automne. Par moment je pense à des champignons comme la morille, même si elle n’est pas de cette saison. Ma femme me rejoint au bar et on lui apporte un magnifique bouquet de fleurs de tons très pastel et blancs.

Nous passons à table. Ma femme commande : morilles et asperges blanches, œuf en écrin de sous-bois / carré de cochon ibérique aux sarments de vigne, morille et pommes de terre confites au jus.

Mon menu sera : asperges blanches en croûte de sel / côte de veau fermier élevé sous la mère / pigeon d’Onjon rôti, jus de cuisson. J’ouvre la bouteille de Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 2010 et un parfum intense de fruits rouges délicats inonde mes narines. Philippe Jamesse m’a proposé deux verres dont un qui est idéal pour goûter le vin. Les asperges pourraient aller avec le reste du champagne, mais elle sont tellement croquantes et délicieuses que j’ai envie de les goûter avec la Romanée Conti et cela marche, l’amertume discrète des asperges sans aucune sauce répondant au vin impérial. C’est évidemment sur les deux plats, surtout le pigeon, que je vais profiter de ce grand vin. Les fruits rouges dominent et je ne ressens ni rose ni sel, qui apparaissent avec l’âge. Le vin est joyeux, extrêmement subtil puisqu’il n’impose pas mais suggère. C’est un vin encore jeune qui n’a pas développé toutes ses complexités mais c’est un vin de plaisir, qui pianote sa mélodie avec bonheur. Je suis aux anges, et le pigeon tire du vin des notes sanguines du plus bel effet. Les sauces m’ont été servies dans des petits pots et c’est avec les chairs seules que le vin se sent mieux.

Ma femme ne boit pas mais sent le vin pour suivre son évolution. Ma joie lui fait plaisir. Nous n’avions pas commandé de dessert mais arrive un dessert à la châtaigne et un sorbet surmonté d’une bougie. La gentillesse de toute l’équipe est à signaler.

Dans ce superbe hôtel remarquablement tenu, sur une cuisine de haut niveau, nous avons dignement fêté cet événement majeur de notre vie. Il sera fêté à nouveau, mais avec famille et amis, lors des beaux jours.

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au bar

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à table

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c’est le verre de gauche qui est le plus adapté à la Romanée Conti

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le magnifique bouquet offert à ma femme

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le menu de mon épouse

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mon menu

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199ème dîner de wine-dinners au restaurant Taillevent vendredi, 15 avril 2016

Le 199ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Taillevent, dans le salon lambrissé du premier étage. Mes vins ont été livrés il y a une semaine et je me présente à 17 heures pour les ouvrir. La température de la cave où ils ont été rangés est très froide et j’ai peur qu’elle ne rétrécisse les goûts des vins rouges. Une journaliste japonaise qui participera au dîner me photographie pendant les opérations d’ouverture des flacons. Nous sentons ensemble les vins et comparons nos impressions. Le seul vin qui me soucie est le Nuits Cailles 1959 dont le bouchon noir et gras qui a tapissé le goulot d’une sorte de graisse noire. Son odeur est très désagréable et Akiyo est plus optimiste que moi.

Pour une fois, nous ne respecterons pas la parité, mais dans l’autre sens, puisqu’il y a six femmes pour quatre hommes. On compte un couple de médecins retraités de la vallée du Rhône, un habitué provincial qui travaille dans les technologies informatiques, la directrice de la fondation pour la recherche sur l’épilepsie, trois journalistes dont une œnologue, une créatrice de parfums et un écrivain célèbre et amateur de vins. Seulement trois convives ont déjà participé à mes dîners, ce qui fait six bizuts.

Nous trinquons avec un Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs magnum 1996 pendant que je donne les consignes et le plan de vol de ce dîner. Le champagne est très confortable, facile à vivre, avec des notes de miel et d’un peu d’orange confite. Il est à l’aise sur les délicieuses gougères du Taillevent, qui s’imposent sur ce champagne et nous passons à table.

Le menu créé par Alain Solivérès est : copeaux de jambon Bellota / croustillant de langoustine en aigre-doux / noix de coquilles Saint-Jacques, cresson et céleri / ravioli de foie gras, émulsion de morilles / simple pastilla de pigeon, carottes nouvelles au cumin / médaillon de veau aux morilles / mangue, vanille.

J’avais vu le chef à mon arrivée et lui avais posé quelques questions sur le menu que nous avions déjà mis au point par le truchement de Jean-Marie Ancher. Le chef m’a rassuré sur l’aigre-doux et le cresson. Ce dîner est parfait en tout point, chaque plat étant d’une grande exactitude.

Le Champagne Henriot 1996 se poursuit à table sur le copeaux de jambon. Il confirme sa belle sérénité.

Ayant à notre table une œnologue et une créatrice de parfums, nous avons droit à de redoutables échanges sur les caractéristiques aromatiques des vins, avec des noms de plantes, de molécules ou de composés dont je ne connais même pas l’existence.

Le Champagne Bollinger Grande Année 1979 évoque pour certains le chocolat et le cacao. C’est un vin vif, cinglant et noble que je trouve plus équilibré que le Krug 1979 qui a été bu au dîner de Londres d’il y a deux jours. Il a une longueur et une noblesse qui le font aimer et de belles suggestions de noix et de noisettes.

Le Château Laville Haut-Brion Graves blanc 1964 a une couleur de vin jeune qui est une caractéristique de ce grand vin de Bordeaux qui ne fonce quasiment jamais avec le temps. Ce qui est impressionnant, c’est que le vin n’a pas d’âge. Il est racé, riche et tonique, avec de petites notes iodées et l’accord avec les Saint-Jacques, même s’il est classique, est parfait.

Tant de dîners ont été faits dans ce restaurant qu’on en oublie parfois les consignes. Ainsi, alors que je demande toujours que le vin ne soit servi qu’après le plat, pour que l’un et l’autre se découvrent ensemble, le Bâtard-Montrachet Antonin Rodet 1989 nous est servi longtemps avant les raviolis de foie gras. Le vin a une couleur qui a foncé contrairement au Laville qui est de loin son aîné. Alors, je perçois qu’on prononce un mot que je n’aime pas entendre : « madérisé ». Et lorsqu’enfin on peut boire le vin comme je le souhaite c’est-à-dire avec le plat, les impressions changent car l’émulsion de morilles donne un tel coup de fouet qu’il devient vivace et civilisé. Le vin a effectivement un peu d’oxydation, mais avec le plat adapté, l’accord est superbe. C’est ainsi que le vin trouve sa justification, offrant des notes de caramel et de chocolat en plus de fruits bruns.

Sur la pastilla de pigeon, nous avons deux bordeaux qui vont jouer une compétition intéressante. Au moment où ils sont servis, le Château Carbonnieux Graves rouge 1952 est rude, truffé, un peu ingrat, alors que le Château Lynch-Bages Pauillac 1950 est élégant, gracieux, parfaitement aérien. Le premier est collé au sol quand l’autre danse. Mais les choses vont changer surtout si l’on fait entrer en jeu les lies des vins. La lie du Carbonnieux est de grande force avec une plénitude que j’apprécie au point que je voterai pour le Carbonnieux et pas pour le Lynch Bages alors que six convives voteront à l’inverse pour le Lynch Bages et pas le Carbonnieux. L’intéressant est surtout qu’ils nous ont offert deux images du vin de Bordeaux, le Pauillac plus féminin et séduisant, avec des notes orientales et le Graves plus solide, réglissé et truffé.

Ayant redouté la mauvaise performance du Nuits-Saint-Georges Les Cailles Morin Père et Fils 1959, j’ai ajouté un vin du Rhône aux deux bourgognes qui accompagnent le médaillon de veau. Chacun autour de la table se demande pourquoi j’ai eu une crainte sur ce vin qui apparaît d’une pureté que je n’espérais pas et une grande douceur dans sa texture. Comme pour les Bordeaux, le Nuits fait un fort contraste avec le Musigny A. Bichot et Cie 1966 qui est pour moi l’archétype du vin bourguignon, à la râpe excitante et porteuse d’une extrême complexité. Le Musigny est plus noble, subtil et délicat alors que le Nuits est solide et terrien. Les deux vins se complètent bien, ayant l’un et l’autre leurs partisans en nombre quasi égal.

Le Châteauneuf-du-Pape Michel Bouchard 1959 est servi quelques minutes après les deux vins bourguignons. Il est solide et joyeux mais il ne peut lutter avec leurs complexités. Il prouve seulement que les Châteauneuf-du-Pape savent vieillir et garder leur potentiel de plaisir. Et l’accent de garrigue et de romarin est bien agréable à écouter à ce moment du repas.

Le dessert est merveilleux et parfaitement adapté aux deux sauternes. Le Château Lafaurie-Peyraguey Sauternes 1981 est d’une couleur claire, agréable et fluide, avec un beau gras. Evidemment, les yeux se tournent vers le Château Coutet Barsac 1943 dont la couleur acajou est d’une rare beauté. Le parfum de ce vin est des mille et une nuits. Il a la complexité que confère l’âge aux beaux liquoreux. Ce vin n’est que plaisir, jouissance et gourmandise avec de beaux fruits exotiques.

Vient maintenant le temps des votes. Nous sommes dix à voter pour les quatre préférés parmi les onze vins du dîner. Neuf vins ont eu les honneurs d’être inclus dans les classements. Cinq vins ont eu les honneurs d’être nommés premiers par au moins l’un des convives. Le Château Coutet 1943 a reçu quatre votes de premier. Le Laville Haut-Brion 1964 et le Nuits Saint-Georges 1959 ont reçu chacun deux votes de premier et le Champagne Bollinger 1979 et le Musigny Bichot 1966 ont eu chacun un vote de premier.

Le vote du consensus serait : 1 – Château Coutet Barsac 1943, 2 – Château Laville Haut-Brion Graves blanc 1964, 3 – Musigny A. Bichot et Cie 1966, 4 – Champagne Bollinger Grande Année 1979, 5 – Château Lynch-Bages Pauillac 1950, 6 – Nuits-Saint-Georges Les Cailles Morin Père et Fils 1959.

Mon vote est : 1 – Château Coutet Barsac 1943, 2 – Musigny A. Bichot et Cie 1966, 3 – Château Laville Haut-Brion Graves blanc 1964, 4 – Château Carbonnieux Graves rouge 1952.

Si l’on devait mesurer la réussite d’un dîner au fait que les convives continuent de parler entre eux longtemps après que le service est fini, ce dîner aurait la palme d’or. Il faut dire que l’écrivain, les journalistes et tous les participants sont passionnants et les dialogues enjoués. Si je n’avais pas pris l’initiative de me lever, nous aurions pu prendre le petit-déjeuner ensemble ! Rarement discussions n’ont été aussi colorées. Est-ce que le Bas-Armagnac Château de Ravignan 1981 offert par Jean-Marie Ancher est aussi responsable de ces prolongations ? C’est surtout le plaisir d’être ensemble et de bavarder qui a fait de nous des « Nuit Assis ».

La cuisine a été parfaite, le service des vins, mis à part le petit décrochage de synchronisation du début a été parfait, les vins ont tous été présents au rendez-vous. Ce 199ème dîner restera pour tous un souvenir impérissable.

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mes outils pour ouvrir les bouteilles

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la table en fin de repas

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VOTES 199è DINER 160414

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