Dîner au restaurant Le Parc de l’hôtel Les Crayères à Reims samedi, 11 octobre 2014

J’avais dîné la veille de mon côté à l’Assiette Champenoise. Au retour à l’hôtel, Andrei m’avait dit qu’il m’inviterait à me joindre à son groupe qui dîne ce soir au restaurant Le Parc de l’hôtel Les Crayères à Reims. Nous sommes douze, dont la si mignonne fille d’Andrei, de dix ans, qui dormira, la tête penchée sur l’accoudoir de son fauteuil, adouci par des couvertures, pendant la quasi-totalité du repas. C’est Andrei qui a fait le choix de presque tous les vins, avec une sûreté de connaisseur.

Le menu à douze mains est une originalité qui est servie pendant un mois. Il a été composé par six chefs. Leurs noms figurent devant leurs plats : Philippe Labbé, langoustines royales en habit vert, beurre de champagne au caviar osciètre impérial / Vincent Thierry, lasagne de homard breton, contrepoint de giroles et noix de ris de veau, mouillée d’une bisque légère / Philippe Mille (le chef des Crayères), blanquette de cèpes et truffes blanches, cuisses de grenouilles meunières / Alain Passard, turbot grillé, béarnaise au vin jaune, gratin dauphinois au céleri-rave / Gérard Boyer (ancien chef historique des Crayères), le feuilleté de pigeonneau au foie gras, émincé de choux, son jus au fumet de truffes / Philippe Mille, brie farci de fruits secs à la fève de tonka, pain de campagne aux sarments de vignes / Arthur Fèvre, soufflé chaud praliné fruité, crème glacée au café torréfié.

Nous commençons par le Champagne Billecart-Salmon magnum 1961, dégorgé très probablement dans les années 80, comme nous le déduirons de l’examen que j’ai fait avec le sommelier. La couleur est de miel. La bulle est extrêmement active. Le nez est superbe et élégant, amplifié par les superbes verres dessinés par Philippe Jamesse, le célèbre sommelier du restaurant, qui nous accompagnera ce soir dans un parcours riche de vins extrêmes.

Le vin a tout pour lui. Le fruit est puissant, suave, complexe et élégant. Ce vin est extraordinaire, jeune, noble, avec une arrière-bouche de liqueur de fruit et de miel. C’est un champagne exceptionnel qui est d’un niveau qualitatif hors du commun. Il pourrait figurer dans mon Panthéon.

Pendant ce temps, ma charmante voisine et son voisin sirotent un Cognac Cuvée Louis XIII, sans se soucier du choc que cet alcool aura sur les mets et les vins. J’ai eu l’occasion en fin de repas de demander à ma voisine de tremper mes lèvres dans son verre. Ce cognac aux eaux-de-vie centenaires est magique de concentration et de maturité.

Le vin suivant, dont nous boirons trois magnums, excusez du peu, est un Auxey-Duresses Les Clous, Domaine d’Auvenay, Lalou Bize-Leroy magnum 2006. Le nez est très riche, très prononcé, très intense et profond. La bouche est douce, suave, contrastant avec le nez. On sent du lait, de la crème, une matière onctueuse. Le final est salin, minéral. La douceur est surtout dans l’attaque. La précision est dans le final. C’est un vin éblouissant. Je ne le connaissais pas, et je suis très impressionné. Ça commence au nez comme la puissance d’un Coche-Dury et ça finit avec la grâce d’un Bonneau du Martray. Il ne passe pas en force mais convainc en douceur, avec un final incroyable. Je trouve ce vin absolument magnifique. Sur un homard exceptionnel et qui ne surjoue pas, il crée un accord de première grandeur. J’ai trouvé le ris de veau trop cuit et m’en ouvrant à Philippe, il m’a dit que c’est la volonté du chef qui a créé le plat du homard avec la volonté que le ris ait ce croquant. Question de goût.

Andrei me demande de trouver un vin pour le turbot, mais après ce blanc transcendantal, comment choisir un vin qui ne soit pas écrasé ? Alors, j’en choisis deux pour que nous puissions les comparer.

Le Riesling Clos Sainte-Hune Maison Trimbach 2003 est parfait avec la chair du turbot, alors que l’Hermitage domaine Jean-Louis Chave blanc 2006 est parfait avec le céleri. Pour Andrei, le riesling après l’Auxey-Duresses a du mal. Mais Andrei n’a pas de penchant pour les rieslings. Le Chave a une douceur sucrée. La douceur d’un céleri exceptionnel adoucit les deux vins. La mission que j’avais donnée à ces deux vins après le bourgogne était quasiment impossible alors que ces deux vins sont grands.

L’Ermitage Cuvée Cathelin domaine Jean-Louis Chave 2009 est de couleur noire. Le nez est riche. C’est une concoction de fruits rouges et noirs. C’est un jus élégant. Il crée un bel accord sur le pigeon emblématique. Il est très beau sur la truffe, simple dans son expression et complexe dans son énergie. Si jeune, le Cathelin ne montre pas vraiment sa singularité.

Je suis content qu’Andrei, après le repas, m’ait dit qu’il n’aurait pas dû commander les deux bouteilles de Cathelin, car le vin, trop jeune, ne s’exprimait pas comme il faut. On donne tellement aux russes l’image de rustres dépensant sans compter et sans savoir, que cette remarque conforte mon impression d’un homme généreux qui dépense car il peut, mais lucide et connaisseur. Quand on commande un magnum de Billecart-Salmon 1961, trois sublimes vins d’Auvenay et quand on regrette deux Cathelin trop jeunes, on ne peut pas être ce que dit la caricature.

J’ai voulu offrir un vin en fin de repas mais Andrei a refusé, pour retourner au plus vite à l’hôtel. Le repas que nous avons eu, ainsi que le service exceptionnel poussent à considérer que si les recettes provenaient d’un seul chef et non de six, ce repas donnerait, haut la main trois étoiles aux Crayères.

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Dîner au château de Fère en Tardenois avec un groupe de russes en visite en champagne samedi, 11 octobre 2014

Un voyagiste entreprenant, pour qui j’ai déjà organisé plusieurs wine-dinners dont le très original dîner au Yacht Club de Monaco, me demande d’organiser pour un groupe de russes l’un de mes dîners. Il me dit qu’Andrei, le leader du groupe est un grand connaisseur de vins et qu’il aimerait que j’organise trois jours de visites en champagne. Je n’ai jamais fait le guide chez des vignerons aussi l’idée d’une nouvelle expérience me paraît intéressante.

J’appelle des vignerons amis et en cours de route, je me rends compte que coordonner les agendas de vignerons qui sont en vendange et très occupés requiert des talents particuliers et une singulière patience. Comme en amont on m’indique qu’il s’agira de deux groupes dont les tailles varieront tous les deux ou trois jours, on comprendra aisément que je venais de mettre le doigt dans un engrenage qui ressemble à l’assemblage d’un Rubik’s Cube : il y a ceux qui savent faire et ceux qui ne savent pas.

En ce qui concerne le dîner final, la taille du groupe changera toutes les semaines, ce qui modifie la composition des vins du tout au tout. Dans le programme que je propose, j’ai prévu en fin de dîner deux bouteilles d’Yquem 1986 et comme en un match de tennis, un smash me revient à toute allure : « trop jeune ». Je propose alors trois millésimes dont un du 19ème siècle, ne pariant pas trop sur le plus ancien, mais c’est cette proposition qui est retenue.

Tout se met en place avec des changements quotidiens. Je constate que voyagiste, c’est un métier.

Le groupe loge à l’hôtel du Château de Fère, à Fère en Tardenois. On m’annonce qu’un dîner est prévu à l’hôtel et l’on me demande de choisir les vins du dîner avec Andrei, le commanditaire de l’ensemble des événements et Patrice, le sommelier.

Andrei vient me saluer et me montre ce qu’il a bu hier soir au Taillevent : Lafite 1934 et Haut-Brion 1911. Il a préféré le Haut-Brion. Nous bavardons en descendant en cave et je réalise qu’Andrei a une réelle connaissance des vins, ce qui facilitera le contact avec les maisons de champagne que nous visiterons. Ayant le menu en mains je propose des vins de la cave assez pauvre en grands vins mais avec, comme partout, quelques pioches.

Le menu est pantagruélique. Andrei sait-il que nous avons trois jours actifs qui nous attendent ? Les agences de voyage, qui règlent ces éléments d’un programme, veulent bien faire. Et donc, tout au long de notre périple, les menus seront beaucoup trop copieux.

Le menu est : terrine de homard en gelée, anchois blanc en vinaigrette / Coquilles Saint-Jacques, sabayon au beurre de cacahuète / tronçon de saumon, kiwis, poire et truffes / longe d’agneau rôti, croûte d’herbes caviar d’aubergines / fromages affinés du château / Palet de chocolat noir, glace praline, sauce fruit de la passion.

Le Champagne Louis Casters Damery Grande Réserve est le champagne de l’hôtel. Passe-partout, de goût très convenable mais assez court, il est animé par des gougères.

Le Champagne Alfred Gratien Millésimé 1998 a un joli fruit et une complexité plus grande. Beaucoup de russes préféreront le premier champagne.

La forme des bouteilles du Champagne de Venoge Louis XV 1995 est si belle que nous l’avons choisi pour cela. A travers le verre transparent on voit pour les deux bouteilles des couleurs de vins différentes, l’un faisant plus évolué que l’autre. Le champagne est beaucoup plus frêle et simple que ce que nous attendions.

Le Chassagne Montrachet 1er Cru Boudriotte domaine Ramonet 2006 a un nez puissant. Le vin est superbe, puissant, fruité, une bombe de fruits jaunes. J’adore sa présence convaincante. Il occupe le palais avec générosité.

Le Condrieu Guigal 2011 a moins de puissance, avec un message moins complexe, mais je l’aime beaucoup parce qu’il est très cohérent. Il se boit bien.

Le Château Dauzac Margaux 2005 est un très beau bordeaux, plus masculin qu’un margaux. Sa densité est grande, et sa trace est longue en bouche, avec un bois mesuré. J’aime beaucoup.

Le Château de Pibarnon Bandol 2009 apparaît sur les fromages et cela ne lui permet pas d’être mis en valeur autant que je l’aimerais. Il est plus fermé que ceux que j’avais bus pendant l’été.

La vedette incontestable de ce dîner, c’est le Maury Mas Amiel 1980 qui crée un accord diabolique avec le dessert au chocolat. Il a tout pour lui, le café, le cacao, le pruneau, et il a une justesse de ton de rêve. C’est un grand moment.

Après mon discours de bienvenue et de présentation en anglais à l’apéritif, le dîner s’est tenu à 99% en russe, m’obligeant à m’immiscer dans des conversations dont je ne captais rien. Ce repas ne nous aura pas laissé un souvenir gastronomique impérissable. Demain commencent les visites.

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dîner à l’Assiette Champenoise d’Arnaud Lallement samedi, 11 octobre 2014

Dans le programme que j’avais proposé à Andrei via les deux agences de voyage, l’agence française transmettant mes projets à l’agence russe qui transmet à Andrei, j’avais prévu un dîner à l’Assiette Champenoise dont le chef Arnault Lallement a été nommé chef de l’année par des guides de bonne renommée. Andrei avait répondu qu’il ne voulait pas avoir de programmes définis pour les dîners à l’exception de celui que nous avons eu le premier soir. Le fait qu’il veuille improviser et rester avec son groupe me paraît un choix naturel. Quand Andrei m’annonce que ce soir il dîner au restaurant L’Assiette Champenoise, une opportunité, une fenêtre de tir s’ouvre, que je ne veux pas rater. Je lui demande si je peux aller aussi à ce restaurant en utilisant son bus, sachant que je dînerai de mon côté, pour respecter son envie d’être avec ses amis. Il accepte. Je téléphone mais le restaurant est archiplein. Arnault Lallement me fait savoir que l’on trouvera toujours une solution pour moi.

Andrei et son groupe vont dîner à leur table réservée. Arnaud m’invite à venir dîner en cuisine. Il fait chaud, c’est une ruche où les ordres sont souvent criés, il y a du bruit, mais je suis heureux d’être au Saint des saints. Arnaud veut me faire goûter le plus grand nombre de choses et je goûterai sept plats! N’ayant ni menu, ni pris des notes tant le spectacle en cuisine est fascinant, voici des intitulés succincts : langoustine / sardine et multitude de tomates avec un jus de tomates / homard / caviar / Saint-pierre / veau / canard.

La cuisson de la langoustine est divine, les tomates sont gourmandes, le homard est de belle mâche, le caviar est intense, le poisson est parfait, les sauces et émulsions dosées à merveille. On est au niveau d’une cuisine idéale, précise, lisible et ingénieuse. Même si les conditions en cuisine ne sont pas idéales, chaleur et bruit, je me suis régalé de beaux plats et d’amitié.

Arnaud a choisi de me faire goûter des champagnes de domaines situés à moins de dix kilomètres de son restaurant. C’est original. Fatigué par la journée, je ne les ai pas analysés. Les voici : Champagne La Closerie Les Béguines extra brut Jérôme Prévost, Champagne L’accomplie Brut premier cru Frédéric Savart 80% pinot noir, 20% chardonnay, Champagne Les Murgiers Extra Brut Francis Boulard, Champagne Chartogne-Taillet brut 2008. Ce sont le premier et le troisième que j’ai préférés de ces champagnes bien faits et authentiques.

C’est avec une tisane que j’ai attendu la fin du dîner d’Andrei et ses amis pour revenir avec eux en car. La nuit allait être courte avant de nouvelles belles visites.

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Déjeuner au siège de la maison de Champagne Salon-Delamotte samedi, 11 octobre 2014

Nous nous rendons au siège de la maison de Champagne Salon-Delamotte. Audrey nous accueille avec son joli sourire et on nous propose en apéritif de bienvenue le Champagne Delamotte Blanc de Blancs Brut magnum sans année. Chaque fois, je suis frappé par la qualité exceptionnelle du champagne cousin de Salon. Il est élégant et facile à vivre, car on le comprend tout de suite, avec une seule envie, celle d’en reprendre. Des amuse-bouche sont les bienvenus.

Didier Depond président de Salon vient nous saluer et nous retient pour un déjeuner privé, dans la jolie salle à manger de l’étage.

Le menu préparé par le traiteur du champagne Salon : soufflé de turbot, étuvée de poireau, sauce hollandaise / pièce de veau et ses champignons de saisons / comté 18 mois et Chaource / sablé aux framboises. La cuisine est précise et goûteuse, simplifiée pour mettre en valeur les vins.

Le Champagne Salon 2002 commence à s’épanouir et on prend conscience de son potentiel. Il est grandiose et prometteur. C’est le poireau qui l’excite merveilleusement.

Le Champagne Delamotte Blanc de Blancs Brut magnum 1996 est une merveille. Il est immense et se montre un très grand champagne, joyeux, ample de belle mâche.

Comme lors du merveilleux déjeuner du mois de juin, le champagne qui arrive sera dégusté à l’aveugle. Nous hésitons sur l’année et Didier ne nous fait pas languir, c’est Champagne Salon 1983. Ce champagne montre déjà quelques signes de maturité et d’évolution mais il est très gastronomique et se marie avec bonheur au comté. On prend conscience de son extrême complexité.

Le Champagne Delamotte rosé est très frais et élégant, bien mis en valeur par le dessert de la même couleur.

Didier Depond, généreux, nous a traités avec amitié. Tous les convives ont vivement apprécié ce moment unique passé dans l’une des plus prestigieuses maisons de champagne.

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Dégustation à la maison de Champagne Jacques Selosse et déjeuner aux Avisés samedi, 11 octobre 2014

Après une courte nuit au Château de Fère à Fère en Tardenois, jolie demeure qui gagnerait peut-être à adopter des standards d’hôtellerie de luxe plus actuels, les deux groupes de russes qui veulent visiter la Champagne, vont faire, ce sera la seule fois, une visite ensemble. Nos deux bus se retrouvent donc au siège de la maison de Champagne Jacques Selosse.

Ce que je souhaitais, dans le voyage éducatif que font ces amateurs, c’est qu’ils écoutent la philosophie d’Anselme Selosse grand innovateur avant-gardiste. Je pouvais craindre qu’avec les traductions, le discours d’Anselme soit mal compris, mais il a réussi à captiver son auditoire par un exposé simple, riche, traduit par Polina, la sommelière accompagnatrice du deuxième groupe. Pendant qu’il parle des fondements de son action, il nous sert ses vins.

Le Champagne Selosse lieudit Les Carrelles est fait de millésimes de 2003 à 2007. Le nez est très intense où je perçois de la pâte de fruit. La bouche est gourmande, ce qui n’empêche pas des notes salées. Agréable et typé, c’est un beau champagne.

Le Champagne Selosse 1998 est très doux, agréable, enveloppant et équilibré. Le mot qui vient est nirvana. Le fruit est pur et intense. Dans la persistance aromatique je ressens la pâte de fruit.

Le Champagne Selosse 1999 est plus un vin d’automne. La couleur est plus claire, le nez est moins doux. Mais c’est un grand vin en bouche, d’une race folle. Il est élégant, plus profond, très différent du 1998. Le vin est plus évolué avec dans le final des notes de thé et de sel.

Le Champagne Selosse 2002 est, selon Anselme, un sumo. Il paraît lourdaud, mais il a de l’énergie à revendre. Fumé, pruneau, thé, caramel, il a une incroyable persistance. L’attaque est forte et le final est frais, élégant, laissant une empreinte forte. Il sait être très gourmand.

Le Champagne Selosse 2003 a un nez plus discret. Le vin est plus étrange. Sa personnalité très différente est spéciale. J’aime beaucoup son étrangeté. Anselme nous propose alors une expérience assez folle, puisqu’il envisage de mettre de l’eau dans le champagne, comme on le fait pour saisir une sauce réduite. C’est fou comme l’eau élargit le champagne. Il faut le boire pour y croire. Un tel moment enthousiasme l’auditoire.

Le cadeau d’Anselme est de nous ouvrir un Champagne Selosse 1990. L’âge fait apparaître le calcaire, l’origine première du vin. Très minéral, ce vin est d’une longueur extrême. Il s’est un peu simplifié. Il titre 14,2° comme le 1999. Je ressens une belle fraîcheur citronnée. Ce vin est très différent des autres déjà dégustés.

Nous remercions Anselme et allons déjeuner dans la salle à manger de l’hôtel Les Avisés où je salue Corinne, la femme d’Anselme, qui a décoré avec goût cet hôtel.

Le menu composé par Stéphane Rossillon : blanc manger d’avocat pamplemousse, chair de crabe, feuilles de roquette / thon mi-cuit à la plancha, étuvée de chou blanc au fruit de la passion, sésame au wasabi, vinaigrette au soja, haricots coco de Paimpol / Pressa de porc ibérique saisie au poêlon, crémeux de navet et radis poêlés aux épices grillées, figue rôtie / Panna cotta fruits rouges et sorbet fraise. Nathalie l’épouse de Stéphane nous fait le service avec un agréable sourire.

Le Champagne Selosse Initial dégorgé en décembre 2013 est agréable, très civilisé. J’aime ce champagne en retenue.

Le Riesling Muenchberg domaine Ostertag 2009 n’est pas aussi sec que je l’aurais pensé. Il est fruité, agréable et précis. Il y a beaucoup d’équilibre et une longueur épicée.

Le Gevrey Chambertin Cuvée Vieilles Vignes Sylvie Esmonin 2009 est très dynamique, pur, précis. Il y a beaucoup de fruits noirs généreux, et des épices, dont le poivre noir.

Le Rosé d’un jour, vin de France, Mark et Martial Angeli 2012 vin d’Anjou est un vin simple absolument adapté au dessert de fraises. C’est la suggestion de Stéphane, parfaitement judicieuse.

Stéphane nous a fait une cuisine simple, goûteuse, lisible, parfaitement adaptée à un repas de vins. Il a atteint une maturité qui me plait beaucoup. Ce fut un repas authentique, amical et plaisant.

Anselme ajoute de l’eau dans Selosse 2003

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Visite de la maison Vinhos Barbeito Madeira lundi, 6 octobre 2014

Nous nous rendons au siège de la maison Barbeito. Nous sommes reçus par Ricardo Diogo V. Freitas, qui est le vinificateur de cette maison en 1946. Il nous fait faire une visite très détaillée de ses installations et expose ses réflexions sur la vinification des madères, pour laquelle il a des visées assez avant-gardistes. Il est précis, réfléchi, et ambitieux pour son appellation et pour sa maison. C’est lui-même qui conduit la dégustation. Ses explications ravissent mes amis sommeliers.

Je dois avouer que je suis probablement passé à côté de certains vins de ce domaine, sans doute influencé par le premier vin qui m’a poussé sur de fausses pistes. Les sommeliers ont unanimement célébré la qualité des vins jeunes de cette maison alors que je n’ai apprécié que les vins anciens. On doit donc lire mes notes en sachant que je suis sans doute passé à côté des premiers vins. Je reproduis ici mon ressenti sans le changer, sachant que certaines critiques ne sont pas confirmées par mes amis.

Madère Barbeito Bastardo 2014 Tank 24 Foot treading : ce vin est plus qu’un bébé ! Il a été fortifié il y a deux semaines. Sa couleur est irréellement rose, celle d’un jus de fraise. Le nez évoque un jus de fruit sucré. L’acidité est forte et fait penser à la grenade. Le final est celui d’un bonbon anglais amer. Il n’y a aucune référence pour ce vin

Madère Barbeito Bastardo 2013 Cask 50 Foot treading : nez d’alcool, de camphre et de menthol très frais. Le goût est très curieux. Il y a aussi du bonbon anglais. Le final n’est pas agréable, chimique, avec alcool et amertume.

Madère Barbeito Bastardo 2012 Cask 161 Direct Pressing : nez identique à celui du 2013 médicinal. La bouche est beaucoup plus civilisée. Il y a de la douceur et de l’équilibre. Le final a un peu de médicinal.

Madère Barbeito Malvasia 2012 Cask 155 Lagar + Pneumatic Press : nez de marc, alcool un peu imprécis. Bouche de vin assez calme, final rêche de barbe d’artichaut. Le vin est difficile avec un peu de quinquina.

Madère Barbeito Malvasia 2010 Cask 203 Pneumatic Press : ce vin qui a trois ans de fût a un nez poussiéreux un peu coincé. La bouche est beaucoup plus plaisante. Il y a de la cohérence, avec des notes de gentiane, de pamplemousse confit. Le final est rêche, amer, mais on sent que le vin a un beau potentiel de vieillissement.

Madère Barbeito Sercial 1992 Frasqueira : il a passé vingt ans en fût. Il est aussi sans concession. La bouche est claire, pure, très élégante. On sent les pomelos et les oranges. Le final est plaisant, de très grand longueur. Il est intéressant car énigmatique et sans concession.

Madère Barbeito Verdelho 20 years old, Ribeiro Real. Ce vin a 85% de Verdelho et 15% de Tinta Negra comme le permet la législation. Le nez comme d’autres a de la grappa, mais ici avec des fruits blancs et roses comme litchi et fraise. La bouche est très pleine, bien intégrée. C’est un vin de soleil. De belle mâche il évoque des fruits jaunes. Il a une belle persistance sucrée. C’est un vin élégant.

Madère Barbeito Verdelho 1992 Frasqueira. Le nez évoque l’alcool et les fruits jaunes. La bouche est cohérente mais pas très complexe. Le final est très agréable, pas très long mais intelligent. Il n’y a pas beaucoup d’émotion mais le vin est bien fait.

Madère Barbeito Boal 1992 Frasqueira. La bouche est très épicée. C’est un vin sans concession au final très frais, sans défaut. Vin de grande fraîcheur dont on sent l’alcool et de jolis fruits confits.

Madère Barbeito Boal 20 years old Ribeiro Real. Le vin comprend 85% de Boal de vingt ans et 15% de Tinta Negra de 1952, 1953 et 1954. Pourquoi a-t-on mis des Tinta Negra si vieux ? C’est en fonction du goût recherché. Le nez est flatteur et plus parfumé que les vins précédents. On sent qu’avec ce vin, on franchit une étape. Plus charmeur, plus gras, il a de jolies épices et un beau final de pomelos et de fraîcheur.

Madère Barbeito Malvasia 20 years old Lot 14050 : le nez est monolithique d’alcool et de fruits jaunes. La bouche est très élégante, cohérente, avec un final frais et mentholé et de pamplemousse. Ce vin sans concession est de très grande qualité. Il est gourmand.

Madère Barbeito Malvasia 40 years old Mae Manuela : le vin porte le nom de la mère de Ricardo. Le nez est charmant, floral et menthe. La bouche est complètement intégrée. Encore un saut qualitatif énorme. Le vin est cohérent avec des épices, du caramel, du café, des agrumes. Le final est très long avec des agrumes et des épices. C’est un très grand vin à la persistance infinie.

Madère Barbeito Malvasia 1880 : vin de jeunesse dont l’énergie et la puissance sont incroyables. Le nez est d’alcool et d’un caramel léger. La bouche est grasse, de caramel, café épices. Il est complexe, au final d’une jeunesse folle. L’alcool paraît incroyablement jeune et cela me surprend. Le vin est gourmand avec des notes d’orange confite et de zeste.

A ces treize vins se rajoute un Madère Barbeito Boal 1982 au joli nez calme, intégré, fait d’épices de café et de caramel.

Si je me suis régalé des vins plus anciens, j’ai été plus circonspect sur les vins plus jeunes contrairement à mes amis. J’admets volontiers avoir pu passer à côté. J’ai préféré garder mes notes comme elles étaient. L’accueil de cette maison incarnée par son propriétaire a été l’un des plus chaleureux et complet.

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le patron qui nous reçoit, extrêmement brillant

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des couleurs parfois surprenantes pour les plus jeunes vins

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notre groupe

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visite de la maison Pereira d’Oliveira Vinhos, déjeuner et visite de vignes lundi, 6 octobre 2014

Le troisième jour sur l’île de Madère a commencé pour certains par une visite du marché. J’étais trop fatigué de la journée aux 51 vins pour me lever aux aurores. Le groupe se reforme pour la visite de la maison Pereira d’Oliveira Vinhos fondée en 1850.

L’immeuble est contigu de l’université de Funchal et juste à côté de l’hôtel de ville. On est donc au centre de la ville. Une immense salle servant de boutique et de lieu de dégustation accueille des groupes. Felipe, le vinificateur, nous salue comme une délégation importante mais ce sera sa seule action car cette visite sera la seule où aucun responsable ne nous parlera de sa maison, de ses vins, et ne donnera aucune indication de la sucrosité ou toute autre donnée dont les autres maisons ne furent pas avares.

Nous sommes assis dans cette grande salle bruyante car les groupes se succèdent à une cadence infernale. Dès qu’un groupe de touristes en provenance d’Hawaï s’en va, c’est un groupe d’allemands qui s’assoient sans perdre une seconde et dès que les allemands sont partis, des français les remplacent et jettent des regards incrédules devant les bouteilles qui se regroupent sur nos tables. Car nous allons être gâtés.

Hélas, la température de service, comme à la présentation de l’institut du vin de Madère, est insupportable. Nous trempons nos verres de madère dans les verres d’eau fraîche qui nous sont servis, pour tenter de les refroidir. Les serveuses réagiront à notre demande et les derniers verres servis seront presque à la température idéale.

Nous commençons par les « dry » (seco). Madeira d’Oliveira Tinta Negra 10 years old. La couleur est d’un bel acajou. Le nez est d’un bel alcool fruité. Le vin est bien fluide, sec, d’un beau fruit avec un final agréable et bien équilibré.

Madeira d’Oliveira Sercial 1989. L’ambre est prononcé. Le nez est discret mettant en avant l’alcool. Lorsque je dis que j’ai écrit : « belle bouche d’armagnac », mes amis rient mais c’est la traduction du fait que la température de service entraîne la mise en avant de l’alcool. Le final du vin est agréable et sans aspérité. Le vin fluide est doux, bien qu’il soit dry. Il se boit bien.

Madeira d’Oliveira Sercial 1969. L’ambre est joli. L’alcool est bien intégré. On sent du thé, du caramel, de beaux fruits. Le vin est très complexe et subtil au final gracieux. Il est long. C’est un bon vin.

Madeira d’Oliveira Sercial 1928. L’ambre est foncé. Le nez est très complexe, avec une fraîcheur mentholée. Le vin est très doux, caramel, café, réglisse, de bel équilibre, charmant. Le bois apparaît. C’est nettement un grand vin très agréable et intégré.

Nous poursuivons avec les « medium dry » (Meio Seco). Madeira d’Oliveira Verdelho 2000. L’ambre est foncé. Le nez est de fruits compotés et marinés. Il y a dans le goût beaucoup de fruits confits et de caramel. Ce vin manque de complexité. Son final n’est pas très net et court.

Madeira d’Oliveira Terrantez 1988. L’ambre est clair. Le nez est assez discret. La bouche est de caramel et de bois, pas très complexe. Le final est boisé, un peu pâteux. Il y a trop d’alcool.

Madeira d’Oliveira Verdelho 1973. Le vin est sombre, beaucoup plus qu’un 1973 bu la veille. Le nez est lourd de caramel. La bouche a du caramel salé, du bois. Le final boisé est plus agréable.

Madeira d’Oliveira Terrantez 1971. Le vin est plus clair. Le nez est assez pur. Ce vin est plus doux, plus madère. J’aime bien son équilibre. Il a un beau final complexe de caramel et de fraîcheur.

Madeira d’Oliveira Bastardo 1927. Le vin est ambré et on constate que le caramel qui peut être ajouté dans les vins rend les couleurs assez uniformes. Le nez est fermé. Le caramel du vin est lourd, à la limite fatigant. Lourdaud au premier contact, il se civilise et montre de la fraîcheur.

Madeira d’Oliveira Verdelho 1905. Le vin est ambré, le nez est discret, avec un alcool bien dosé. Dans le goût c’est la première fois que je sens aussi nettement l’orange dans les vins de cette maison. Le final est très beau, avec des zestes d’orange. Même si le caramel est présent, j’aime beaucoup ce vin. Lorsque j’y reviens après deux ou trois minutes, je le trouve très élégant.

Nous passons maintenant aux « Medium Sweet » (Meio Doce). Madeira d’Oliveira Boal 15 years old. Vin ambré, au nez frais et peu distinctif. La bouche est agréable, caramel et crème brûlée, le final est assez frais mais le vin est quand même assez lourd. Olivier l’assassine.

Madeira d’Oliveira Boal 1987. Le nez est fermé. Le caramel et l’alcool ne sont pas bien intégrés. On ne sent presque que le caramel dans le final.

Madeira d’Oliveira Boal 1958. Le vin est plus clair, le nez est incertain. Le vin est pataud mais les conditions de dégustation ne sont pas bonnes.

Madeira d’Oliveira Boal 1922. La couleur est assez claire, le nez est frais. Le vin est très frais, agréable, de bel équilibre et de beau final frais. Le caramel est bien intégré et ne nuit pas à la fraîcheur. C’est un grand vin que j’apprécie.

Madeira d’Oliveira Boal 1908. Il est très sombre et le caramel domine, pour la première fois salé. Ce n’est pas un vin très agréable.

C’est maintenant le tour des « Sweet Madeira ». Le Madeira d’Oliveira Malvasia 15 years old est de couleur acajou. Le nez est assez frais et épicé. Le caramel est assez frais rendant le vin assez agréable.

Madeira d’Oliveira Malvasia 1990. Ambre clair. Nez discret qu’Olivier ne trouve pas très net. Le vin est frais, charmeur, au final sur la fraîcheur qu’Olivier conteste.

Madeira d’Oliveira Malvasia 1907. Nez de fruits frais dont figue. Goût médicinal, pruneau, caramel et soja. Le final est frais marqué de caramel. C’est un beau vin mais très sur la réduction. Il manque un peu de finesse.

Madeira d’Oliveira Malvasia 1875. Ça, c’est vraiment un vin de 1875, car on sent qu’il est cohérent avec son âge. Il est parfait, magique, avec un beau pruneau. J’adore ce vin authentique qui ne m’apporte que du bonheur. Il a de la fraîcheur mentholée, un beau fruit. Il est au top.

Sans doute pour se faire pardonner de la température des vins et du brouhaha que nous aurions évité si une salle de dégustation nous avait été proposée, Felipe fait servir, hors programme, Un Madeira d’Oliveira Verdelho 1850. Il est très foncé, avec un nez très dense de caramel. Il y en a beaucoup et le vin très réduit évoque le vinaigre balsamique. Le vin est toutefois sympathique, au final très frais. Il est très bon même s’il est plus monolithique que le 1875 qui le précède. Il a des tons de café.

Le 1907 me semble avoir été rajeuni, le 1875 gardé dans son intégrité et pour le 1850 je m’interroge car il est quand même très pur, très concentré. Le Boal 1922 sur lequel je reviens est tellement agréable à boire, avec son acidité si bien dosée.

Une ajoute ne semblant pas suffisante, arrive alors un Madeira d’Oliveira Moscatel 1875. C’est le même que celui que nous avons goûté le premier jour à l’institut, que j’avais beaucoup aimé, même s’il n’était pas dans mon top 5. Le nez est réduit, de caramel de fruit. Le vin est énorme, joyeux, au final en fanfare. Café, moka, cacao, balsamique, il nous fait la danse des sept voiles pour nous conquérir. Je l’adore avec sa gourmandise naturelle.

En définitive, le seul contact que j’aurai eu avec Felipe, c’est lorsque j’ai acheté une bouteille de Madeira d’Oliveira Moscatel 1875, car tous ces vins sont disponibles à la vente. L’impression qui reste après cette dégustation, c’est l’absence du directeur à nos côtés, c’est la température inacceptable des vins, mais c’est surtout une incroyable générosité qui nous a fait approcher des vins dont certains sont transcendantaux. Une nouvelle visite de cette maison dans de bonnes conditions s’impose. Voilà que j’invente un prétexte pour revenir dans cette île merveilleuse.

Nous partons déjeuner au restaurant « O Lagar » qui est en hauteur et permet d’avoir une vue panoramique sur la côte sud de l’île. La salle est immense, très « famille ». Nous commençons par des morceaux de poulpe coupés en dés, puis des poissons en beignets, et le clou de ce restaurant, c’est que la viande est servie sur d’immenses piques accrochées à un anneau de grande taille qui est centré à la verticale du centre de notre table ronde, à environ 1,5 mètre au dessus. La sauce suinte le long de chaque pique et l’on doit se servir en faisant glisser la viande le long de ces gargantuesques brochettes. La viande est délicieuse. J’ai essayé de boire le moins possible, car le dîner de gala est ce soir. Le Vinho Verde Muralhas de Monçao est juste frais, sans plus, et je ne me souviens plus du rouge, trop moderne à mon goût.

Nous sommes partis ensuite au nord de l’île, où le climat est résolument différent, le soleil perçant rarement les épais nuages. La mer est sauvage, les couleurs sont sombres. Le but de cette visite est de voir les vignes. C’est saisissant. Sur des parcelles minuscules et sur des pentes abruptes, l’idée de mécaniser quoi que ce soit est une hérésie. Tout se fait à la main, dans des conditions où il est presque impossible de se tenir debout. Il faut avoir vu ces vignes pour comprendre l’importance de l’homme et de cette nature ingrate et si belle. Les vignobles du sud sont aussi escarpés mais semblent plus faciles à exploiter.

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la salle et la boutique

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notre dégustation

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la 1875 que j’ai achetée

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les environs et la mairie

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déjeuner au restaurant « O Lagar »

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les gigantesques brochettes verticales

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visite des vignes du nord de l’île

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les vignes en pergola et un cep de vigne impressionnant

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Visite au siège de la maison Henriquès & Henriquès à Madère lundi, 6 octobre 2014

Nous nous rendons au siège de la maison Henriquès & Henriquès pour une visite et une dégustation. La personne qui nous fait visiter est le responsable de la vinification. Il insiste beaucoup sur le choix des tonneaux, qu’il achète déjà utilisés pour d’autres vins et qu’il revend pour la vinification d’autres vins. Il nous montre l’outil qu’il a inventé pour nettoyer des fûts usagés en préservant la capacité du bois à exprimer les odeurs et parfums qui participeront aux qualités de ses madères. Il y a un stockage impressionnant de tonneaux d’âges canoniques qui ont fait le tour de l’Europe, à Bordeaux ou en Ecosse. Les vins que nous allons boire sont tous des madères Henriquès & Henriquès.

Le Tinta Negra 3 years Henriquès & Henriquès vinifié en blanc, c’est-à-dire non fortifié a un nez camphré. Le vin est léger, frais, évoque des fruits jaunes. Le vin est très sec, agréable.

Le Madère Henriquès & Henriquès Tinta Negra 3 years fortifié a une belle définition. On sent le bois, l’alcool, le final est très doux, de belle présence et gourmand.

Le Madère Henriquès & Henriquès Tinta Negra 1997 a été élevé dans des barriques à whisky, pour y trouver le côté vanille. Le nez est très élégant avec de la douceur de fraise et de loukoum. La bouche est très douce, de vanille et fraise. Le final est comme un bonbon pétillant.

Le vin suivant est bu à l’aveugle. Le nez a de l’alcool. Il y a du poivre, du pruneau, de l’alcool. C’est un Madère Henriquès & Henriquès Tinta Negra 50 years. Le final est explosif, pruneau, très riche et gourmand. Délicieux caramel charmeur, café, orange confite. Ce vin n’est pas délicat mais gourmand.

Madère Henriquès & Henriquès Tinta Negra medium dry 3 years. Nez d’alcool et de bois. Bouche très douce et de bel équilibre. Beau final de thé, délicat et frais. Vin plutôt sec malgré sa dénomination.

Madère Henriquès & Henriquès Sercial 2001. Le nez est plus fruité. Le vin est plus sec, plus strict. Peu flatteur mais on sent qu’il vieillira bien.

Madère Henriquès & Henriquès Sercial 1971. Nez assez fermé, de foin. Le vin est strict aussi, astringent comme le précédent. Vin sans concession, foin et malt. Dans le final apparaît un joli pruneau. Il semble gastronomique avec une belle acidité.

Madère Henriquès & Henriquès Verdelho 20 years. Couleur plus brune. Nez élégant, sans alcool apparent. On sent les agrumes. La bouche est belle, élégante, raffinée, féminine. Bel équilibre de beaux fruits. Final très pamplemousse. Gourmandise et fraîcheur de bonbon acidulé.

Madère Henriquès & Henriquès Boal 15 years, nez dont l’alcool est très fort. Café, vin ample, généreux, puissant. Caramel, bois, épices, moka, cacao, tabac. Ce vin de grande complexité va bien vieillir.

Madère Henriquès & Henriquès Boal 1957. Nez très élégant, subtil, de fruits caramélisés. Bouche fluide, élégante, et complexe. Le vin a du caramel, de la crème brûlée, du zan. Notre mentor évoque le métal des pièces métalliques que l’on ressent sur les gencives. Je ressens café brûlé ou crêpe brûlée.

Madère Henriquès & Henriquès Terrantez 20 years. Nez droit, peu développé, attaque superbe en bouche, très grande complexité, fruits caramélisés. Très élégant et poivré final très poivré qui nuit à la complexité malgré de jolies notes d’agrumes, de café et de caramel.

Madère Henriquès & Henriquès Malvasia 20 years nez élégant, fluide, léger. Grande douceur, élégance, pruneau, café et caramel. Très élégant et gastronomique.

Madère Henriquès & Henriquès Soleira Malvasia 1894. Nez très jeune avec alcool bien présent. Fraîcheur mentholée, bouche très intégrée, élégante, caramel, moka, paris-brest. Final charmeur, complexe, frais. C’est un vin magnifique, mis en bouteille en 2008.

Madère Henriquès & Henriquès Terrantez 1954 couleur vert olive foncé. Nez pruneau et olive noire. Incroyable concentration, comme de la glycérine. Gras comme de la mélasse, comme un vinaigre balsamique. C’est la quintessence de la complexité du madère car en plus il est frais. Déconcertant mais tellement bon. Le vin le plus étonnant qui évoque un peu les Chypre 1845. A l’issue de cette dégustation, le responsable de Henriquès & Henriquès nous invite à déjeuner dans un site montagnard de sa société où les vignerons viennent livrer leurs raisins.

Nous visitons les installations de réception des raisins et une voiture se présente. Deux vignerons versent les grappes de raisins de quelques cageots puis s’en vont. C’est la fin des vendanges, avec des quantités infimes par livraison.

La maisonnette où nous nous rendons ne paie pas de mine. C’est simple, probablement un réfectoire, mais les bouteilles présentées sur les murs montrent que c’est aussi un lieu de réception, à la bonne franquette. On nous verse un Madère Henriquès & Henriquès Sercial 10 years très facile à vivre, d’un beau fruit jaune simple et agréable. Deux énormes plats sont posés sur des rampes de cuisinière à gaz pour être servis chauds. Il s’agit d’une Feijoada, plat de riz, haricots et boulettes de viande. C’est simple, gourmand, et nous mangeons de bon cœur. Le plat est idéal pour les vins. Le Douro blanco Dalva 2012 est frais, de belle structure, bien jeune et sec.

Un Douro Dalva rouge 2011 est beaucoup plus dur et plus amer, brutal et difficile à boire. Finalement le meilleur accord avec le plat est créé par le Sercial. Cette pause sans chichi en pleine campagne nous a tous ravis.

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les fûts dont beaucoup ayant servi au mûrissement des bourbons

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dégustation et boutique

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le déjeuner

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l’ami Christian, auteur de plusieurs photos mises sur ce reportage du voyage à Madère (jolie photo)

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dîner de gala au restaurant Il Gallo d’Oro à Madère et fin du voyage lundi, 6 octobre 2014

Il est recommandé de lire les sujets sur Madère dans l’ordre chronologique, c’est-à-dire en remontant de bas en haut les articles qui sont consacrés à ce voyage.

Le dîner de gala se tient à l’hôtel Cliff Bay, au restaurant Il Gallo d’Oro, dont le chef, un aixois, est Benoît Sinthon. On sent que toute l’équipe est heureuse de nous accueillir, chef, sommeliers, serveurs, car c’est l’occasion de parler avec des grands professionnels de MWW. Nous sommes reçus par la directrice générale de l’institut qui nous avait accueillis il y a deux jours.

L’apéritif s’est fait au Campolargo Brut rosé Spumante Portugal 2000 qui est fort agréable.

Le menu conçu par le chef est : lobster medallion, gravlax salmon, dill and iodized cream sauce / local sea bream « spring 2014″, scallops and leek tortellini, watercress cream and yuzu tartare / premium fillet, veal cheek confit, black truffle juice / golden chocolate ball, Valrhona chocolate, pineapple, vanilla ice cream.

La cuisine du chef est de très haut niveau. Les cuissons sont exactes et les produits de haute qualité. Je n’ai pas aimé l’amuse bouche au foie gras broyé en fine poudre et froid. Tout le reste a été parfait.

Le Madeira Henriquès & Henriquès Verdelho 20 years old est tout en douceur. Le final est très doux, de beaux fruits.

Le Madeira Barbeito Ribeiro real 20 years old a de belles complexités. Il est moins charmant mais très raffiné. C’est le Barbeito que je préfère. C’est lui qui l’emporte sur le foie gras, qui n’arrive pas à devenir gourmand sur ces deux vins.

Le Palacio da Brajueira Vinho Branco 2012 n’est pas mal du tout pour un vin blanc aussi jeune. Le homard est très bon mais servi un peu froid. Le vin blanc strict va bien avec le côté iodé, mais j’aimerais un blanc plus opulent.

Le Nossa Calcario Vinho Branco 2010 est un vin fait par William du groupe MWW. Il est très bon pour accompagner le pageot cuit à merveille. Il crée un très bel accord.

Le Quinta do Ribeirinho Vinho Tinto 2006 est le vin de beau-père de William. Il est très bon et arrive à se marier à l’oursin ! Chapeau pour un vin rouge.

Le Doda Alvaro Castro Dirk Niepoort 2010 est un vin rouge plus rêche, plus strict, astringent et moins agréable. La viande est superbe.

Nous revenons aux madères. Le Madeira Pereira de Oliviera Boal 1968 évoque le thé, le caramel et le bois dans le final. Il n’est pas mal avec ses accents de thé.

Le Blandy’s Madeira Wine Malvasia 1988 a une grande élégance. Il est raffiné, au final frais.

Le Madeira Barbeito Malvasia 40 years old Mae Manuela a un fruit très curieux de fraise. Il a de la fraîcheur. C’est le plus compliqué à comprendre. Il diffère de celui que nous avons goûté chez Barbeito.

Il restait de la Chartreuse jaune 1996 retour d’Italie. Nous en avons à nouveau pris une belle gorgée, pour sceller un peu plus notre amitié. Nous nous sommes tous félicités d’être ensemble.

Des amis décident de rentrer à pied à l’hôtel. La directrice me propose de me déposer à l’hôtel, ce que j’accepte. Arrivé à l’hôtel, je considère que je n’ai pas assez remercié mes amis aussi prends-je à l’envers le chemin vers le restaurant pour les croiser. Je remonte plus de la moitié du chemin, ce qui me paraît anormal. Aussi, je scrute à travers les vitres d’un bar animé à cette heure tardive. Je les reconnais et je m’attable à leur côté en leur offrant une boisson de bonne soif et d’amitié. Ils commandent des cocktails alcoolisés. Les discussions sont chaleureuses et s’éternisent. Il est temps que je rentre me coucher. J’ai compris qu’ils resteraient pour une deuxième tournée. Quelle santé !

Ce séjour à Madère est une illumination. L’île est magnifique, luxuriante, aux sites innombrables. Les vins de madère me fascinent par la diversité de leurs goûts. Il y a toujours un madère qui me surprendra. Ces vins sont digestes, gastronomiques sur des pistes bien précises. Grâce à la notoriété des membres du MWW nous avons joui d’un accueil exceptionnel.

Ce séjour à Madère fut une moment d’une rare intensité. Boire 25 vins de plus de cinquante ans sur trois jours, c’est exceptionnel, dont plus d’une dizaine de vins du 19ème siècle. Quel week-end !

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le lendemain, départ par la route

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dernières images de Madère vues d’avion

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approche vers Lisbonne

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Vive Madère et ses vins de bonheur

Dégustation et dîner à la maison Blandy’s Madeira lundi, 6 octobre 2014

Nous nous rendons à la maison Blandy’s Madeira qui possède un ensemble immobilier qui semble avoir été figé dans ce qu’il était à sa création en 1811. C’est un véritable musée avec un enchevêtrement de halls, de maisons, de pièces de toutes tailles où l’on se perdrait tant l’ensemble est immense. Le travail de conservation de l’originalité des lieux est considérable. Dans des greniers qui paraissent fragiles, des centaines de fûts font vieillir de précieux nectars. Comment des fûts si lourds ont-ils pu grimper aussi haut, c’est un mystère. Une immense salle où nous dînerons plus tard est organisée comme une bibliothèque où, derrière des grillages boisés, des centaines et des centaines de bouteilles de toutes les années sont autant d’archives de la maison. C’est un lieu de rêve.

Ana Soares est une personne exubérante qui nous fait partager sa fierté de représenter cette maison vénérable. Francisco Albuquerque, œnologue et directeur du département vins, va conduire la dégustation organisée en deux séries de six verres ou sept. Nous allons parfois comparer les vins deux à deux.

Le Madeira Blandy’s Sercial 10 years old a un nez équilibré entre l’alcool et des senteurs médicinales. La bouche a de l’alcool car il fait chaud, du thé et de la noix. Le final est agréable.

Madeira Blandy’s Sercial 1998 que l’on compare a un nez assez doux même si le vin est sec. Il est très agréable et ne donne pas la sensation d’alcool. La bouche est plaisante, flatteuse mais pas très complexe. L’alcool apparaît dans le final. Le 10 ans d’âge est un peu plus énergique que le 1998.

Madeira Blandy’s Verdelho 10 years old a un nez assez discret. Le vin est plaisant, plus fruité que les Sercial.

Madeira Blandy’s Verdelho 1998 a un nez légèrement plus marqué. La bouche est très agréable. Il est plus complexe et plus fruité que le 10 years old. Il a un beau final. Ce vin très proche du précédent est peut-être un peu plus rond.

Madeira Blandy’s Bual 10 years old a un nez capiteux, riche, qui correspond à la couleur. Le vin riche a un final mentholé. C’est un vin lourd au caramel fort.

Madeira Blandy’s Bual 2002 a un nez avec un fort alcool. Il est charmeur en bouche, fluide, mais pas aussi précis que le précédent. Je préfère le 10 years old, plus équilibré.

La deuxième série commence avec un Madeira Blandy’s Malvasia 10 years old. Le nez est très doux et frais. Le vin est riche et de forte personnalité, très fruit et pâte de fruit. Le final évoque un caramel de fruit.

Le Madeira Blandy’s Malvasia 1996 a un nez plus discret. Il est moins riche, plus sec. Elégant il fait ressortir son alcool dans le final. Cette comparaison concerne deux vins qui sont les plus différents : le premier est très doux et le second est sec.

Le Madeira Blandy’s Malvasia Vintage 1988 a un nez plus proche du Malvasia dix ans. Il est très doux. C’est un vin riche et élégant. Lourd d’épices et d’alcool dans le final, il est de persistance aromatique extrême.

Le Madeira Blandy’s Sercial 1975 a un nez très discret. Il est très fluide en bouche, beau vin frais au final marqué d’alcool et de thé. C’est un vin intéressant.

Le Madeira Blandy’s Verdelho 1973 a un nez élégant et discret, la bouche est toute en douceur. Le vin est très intégré et cohérent. Il a un beau final de madère. C’est un beau vin.

Le Madeira Blandy’s Boal 1969 a un nez discret. La bouche est généreuse, bien construite. Il y a du poivre, un beau fruit. Le final très long est épicé.

Le Madeira Blandy’s Boal 1920 a un nez élégant, c’est-à-dire que l’alcool n’est pas dominant même si on le sent. Il ya un peu de pâte de fruit dans ses suggestions. En bouche le vin est superbe car tout est cohérent. Il y a du caramel, du fruit caramélisé, de la fraîcheur. Il y a beaucoup de noblesse dans le final très long. Ce vin mis en bouteille en 2006 évoque le pain d’épices, le miel et le caramel. On sent la cohérence de l’âge. Il n’est pas très complexe mais il est très élégant. C’est un bon vin.

Le vin mystère qui nous est servi est un Madeira Blandy’s Tinta Negra 1995. Le nez a un fort alcool et du caramel. La bouche est gourmande. Très beau vin au final généreux de pruneau, caramel et alcool.

Lorsque cette dégustation parfaitement orchestrée et riche de vins superbes est finie, nous nous rendons dans la bibliothèque où peut-être plus d’un millier de bouteilles nous contemplent. Le personnel de restauration a installé une table magnifique. Le menu composé par le chef de la maison Blandy’s est : poultry consommé flavored with Sercial, vermicelli pasta and quail egg / braised tuna with sesame seeds and rose pepper crust over celery root purée and saffron threads / leg of lamb confit in spicy olive oli, mashed sweet potatoes and croutons of fried maze / chocolate brownie with nuts, focaccia of mascarpone with almond and pistachio ice cream with apricot coulis / cheese platter with pumpkin and walnut compote.

N’ayant pas retrouvé mes notes, je ne peux que citer les vins avec quelques flashs de ma mémoire. Le Madeira Blandy’s Sercial 10 anos a très bien profité du consommé qui lui a donné de l’ampleur. Le Prazo de Roriz Douro 2009 et le Pombal do Vesuvio Douro 2009 sont d’honnêtes vins de table adaptés aux plats.

Le Madeira Blandy’s Colheita Malmsey 1996 est très agréable et a essayé de jouer son rôle sur des fromages qui ne lui conviennent pas, car seule une pâte bleue réagirait.

Il se trouve que Christian, l’un des plus remuants et drôles des membres de MWW a son anniversaire le jour même. Nos hôtes réagissent de bien belle façon en faisant ouvrir un vin de son année, un Madeira Blandy’s Bual 1968 très agréable et gourmand.

Christian de son côté est venu avec une Chartreuse jaune V.E.P. 1996 « retour d’Italie » qui lui a été offerte par des amis pour qu’il la boive avec les Mad Wine Waiters. Cette Chartreuse est absolument exceptionnelle, opulente, grasse, pure explosion de fleurs et d’herbes, forte de ses 130 plantes dont la composition n’est pas révélée. Ana Soares grimace devant la force des 42° mais elle est rapidement conquise par cette diabolique complexité. Malgré la fatigue d’un jour où nous avons dégusté cinquante et un vins, nous avons fait honneur à cet alcool, la meilleure des médecines qui soit.

L’accueil de la Maison Blandy’s a été exceptionnel. Vive le vin de Madère, aux diversités infinies.

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la « bibliothèque » qui accueillera le dîner

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la dégustation

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le dîner

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et la fameuse Chartreuse, offerte par Christian dont c’est l’anniversaire

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