Venise, dîner au Cipriani, mais où est George Clooney ? samedi, 27 septembre 2014

Nous sommes à Venise et il fait beau. Venise accueille la quatorzième biennale d’architecture avec une multitude de lieux à visiter. Nous en choisissons deux. L’un est une corderie maritime, immense usine étalée sur des hectares et des hectares où l’on présente l’architecture de nombreux pays. L’imagination des architectes est sans limite. Les volumes des salles d’exposition sont impressionnants, avec des colonnes aux hauteurs infinies. Une pause déjeuner est faite au Ristorante Bombarde au sein de l’usine, avec des nourritures végétariennes. Le deuxième lieu d’exposition est dans un parc qui a été le site d’une exposition universelle. Il y a des pavillons pour chaque nation. C’est un site magique, longeant la lagune. Un café s’appelle Paradiso et mérite son nom.

Nous nous faisons beaux, car ce soir c’est fête. Nous allons dîner à l’hôtel Cipriani et nous sommes les seules personnes ne résidant pas à l’hôtel qui seront admises car George Clooney a réservé tout l’hôtel pour son mariage. On nous a jugés suffisamment importants pour qu’une entorse soit faite à cette réquisition. Lorsque nous nous présentons à l’embarcadère, des préposés font barrage à toute demande, mais le nom de notre ami est un sésame compris instantanément par le capitaine du bateau à l’invraisemblable dextérité dans les manœuvres d’accostage.

A l’approche du Cipriani, une bonne dizaine de bateaux de paparazzi sont en attente et lorsque nous débarquons, les flashs crépitent. Les photographes seront bien embêtés lorsqu’il faudra mettre des noms sur nos visages.

Nous sommes conduits au restaurant du Cipriani par Carlo Tofani, directeur du restaurant qui, briefé par Davide Bissetto, le chef que nous connaissons bien, nous traite avec des égards marqués, comme si nous étions plus importants que la cohorte qui va bientôt arriver.

Le sommelier Teseo Geri dit qu’il est allé voir mon blog et me montre un respect lui aussi marqué. Davide vient nous saluer, demande si nous voulons commander à la carte ou le laisser faire. Selon une coutume respectée à chaque voyage à Casadelmar lorsque Davide y officiait, nous laissons Davide choisir ce qu’il veut.

Un ami va noter le menu car aucun intitulé ne nous sera donné. Voici ce qu’il a griffonné : Granité de concombre, aspic pamplemousse, fraise et gingembre, tourteau de la lagune, Bloody mary distillé à froid, poivre Tabasco Worcester sauce / Julienne de tomate verte, concombre, pointe de menthe / Thon marine 8 heures avec du sucre, ventrèche, salade Wakamé, écume de clams, pain cuit vapeur au persil / Tortellini à l’osso bucco, gelée de whisky tourbé et bouillon dégraissé, fleur de safran / Risotto, mulet rouge, Porto, poire / Loup de mer confit à l’huile olive 60 degrés, côte de blette, réduction / Entrecôte Wagyu, sauce de ornella, salade choux rouge, oignon cuit au sel marin au vinaigre, glace de Burrata, réduction oursin, crevettes / Pomme rouge acide, bergamote, sorbet framboise, mousse groseille / Cassata amande, figue fraîche et sorbet, white and red grapes, Ricotta / Friandise datte pistache lime fève de cacao / Cacao et chocolats divers.

Davide est un chef à l’imagination débordante, aimant mêler des saveurs surprenantes, ce qui parfois pose des problèmes de choix de vins. C’est la première fois que nous le voyons ajouter autant d’alcools dans ses plats, ce qui est parfois difficile et parfois heureux puisque le Wagyu a été préparé au même vin que celui que nous avons commandé.

Avec l’aide de Teseo nous avons commandé trois vins, un champagne, un blanc et un rouge, mais Teseo, heureux de nous recevoir, en a ajouté cinq !!! La carte des vins comporte beaucoup de choix possibles. La collection de vins italiens est impressionnante. Certains prix sont raisonnables. D’autres s’adressent à une clientèle internationale aux moyens illimités.

J’ai choisi un Champagne Substance Jacques Selosse dégorgé en 2008 alors que j’avais le choix possible d’un 2010. Au premier contact une petite amertume déviée me fait regretter d’avoir choisi le Substance au dégorgement le plus ancien, mais le champagne va se reconstituer dès qu’il est en présence des plats. Le champagne très typé, ambré, légèrement fumé, aime les saveurs qui le provoquent et il est mis à belle épreuve, au point qu’il se marie divinement avec la sauce au Bloody Mary.

Le vin blanc suggéré par Teseo est un Sterpi Derthona Vigneti Massa 2011 gentil mais trop court et trop jeune. Après avoir discuté sur ce qui pourrait le remplacer, nous avons eu une incompréhension car je voulais un riesling sec et le Clos Saint Urbain Rangen de Than domaine Zind Humbrecht 2006 est en fait terriblement botrytisé, avec le goût d’une vendange tardive. Il évoque Yquem, l’abricot, et n’a pas le tranchant qui conviendrait aux plats. Tant pis.

Le rouge que j’ai commandé est Ornellaia Bolgheri 2005. Ça c’est une bonne pioche. Le vin est d’un charme rare. Affirmé, avec un lourd alcool, il réussit l’exploit d’être d’un superbe velours. Sur les raviolis il fut divin ainsi que sur le bœuf plus ferme que ce que Wagyu suggère.

La vedette, c’est le Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 2011 vin glorieux dont l’accomplissement est très étonnant tant la Coulée de Serrant a besoin d’années pour s’exprimer. Le vin magnifique et joyeux a accompagné le plus beau plat du dîner, le loup qui vaudra à son auteur un beau paquet d’étoiles lors du prochain guide.

Nous avons eu  un Cerasuolo d’Abruzzo 2012 vin rosé, suggestion extrêmement pertinente du sommelier qui a accompagné parfaitement le risotto au rouget.

La ronde des vins ajoutés a été si dansante que je ne sais plus très bien à quel moment chacun est apparu. Un Vecchio Samperi Ventennale Marco di Bartoli titrant 17,5°, vin liquoreux sec qui fait penser à un vin jaune ou à un Xérès, très fort et très percutant, probablement sur la pomme rouge très acide.

Lorsque Davide est venu nous rejoindre et s’est assis à notre table, Teseo nous a offert sur les délicieux chocolats un Porto Graham’s 1945 tout à fait étonnant, car ne montrant aucun signe d’âge et aucun indice de mûrissement. Un véritable régal avec des notes très fortes de tabac.

Nous avons été choyés, chouchoutés. La cuisine de Davide est talentueuse, mais difficile pour les vins. Il foisonne d’idées de combinaisons qui doivent être des casse-têtes pour les sommeliers. Nous avons eu un beau dîner avec le loup, les raviolis et le risotto qui sont des plats merveilleux comme le dessert mauve, signature colorée du chef.

Les plus beaux vins sont La Coulée de Serrant 2011, l’Ornellaia 2005 et le Selosse, sans oublier le gourmand Porto 1945. Le service fut exceptionnel et nous avons été royalement traités.

Bon, c’est bien tout ça, mais George Clooney, où est-il ? En fait la joyeuse bande du mariage de George, avec les flashs qui crépitent, est passée bien loin de nous au point qu’aucun bruit n’est parvenu jusqu’à nous. Seul Bill Murray a pointé son nez dans notre salle. Nous l’avons revu plus tard, lorsque la navette nous a fait accoster sur la place Saint Marc. Il titubait hors de l’eau, mais peut-être était-ce de la comédie ?

Petit déjeuner sur la terrasse surplombant la place Saint-Marc

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happening dans l’un des sites de la biennale d’architecture

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des vues plus inhabituelles de Venise

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dîner au Cipriani – nous prenons un bateau navette du Cirpiani

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le chef nous rejoint à table

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retour par la navette

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Premier jour à Venise vendredi, 26 septembre 2014

La grève des pilotes d’Air France a remis en cause le voyage que nous voulions faire, ma femme, deux amis et moi à Venise, cadeau que des amis nous avaient fait lors de mon anniversaire il y a deux ans. La solution trouvée est de prendre un vol à Beauvais, par Ryan Air. Branlebas de combat avant l’aurore pour arriver à Beauvais. Pour éviter la circulation du matin, nous partons très tôt, ce qui nous donne deux heures d’avance sur place, auxquelles il convient d’ajouter les deux heures de retard qui sont annoncées. Le low cost, c’est low cost. Mais le service à bord est meilleur que sur Air France, puisque l’on paie.

Un taxi nous conduit de Trévise à Venise et un vaporetto omnibus nous transporte place Saint-Marc. Onze heures pour arriver à Venise, c’est une expédition, une vraie.

Notre hôtel est le Concordia, qui suscite, on l’imagine, quelques jeux de mots (j’ai un penchant pour le Concordia ou bien, voilà où nous échouons). Notre chambre est magnifique, car elle est la seule qui dispose à l’étage, au dessus d’elle, par un escalier intérieur, d’une terrasse en plein ciel qui donne sur la place Saint-Marc et sur la célèbre horloge construite en 1496. C’est un nid de toute beauté.

Un des amis a réservé pour demain et après demain des tables à dîner au célèbre hôtel insulaire, le Cipriani et je téléphone à cet hôtel pour parler au chef Davide Bissetto, qui avait fait pour nous des repas d’anthologie au Casadelmar de Porto-Vecchio.

Lorsque je dis à Davide que nous allons nous retrouver demain il me dit que c’est impossible, car le Cipriani est fermé pour deux jours car réservé au mariage de George Clooney. Il me dit que toute tentative est exclue. Je lui rappelle que nous faisons ce voyage pour le voir, mais rien n’y fait.

Il me demande alors à quel nom la table a été réservée et lorsque je cite le nom de mon ami, je sens Davide soulagé : notre table est la seule qui a été acceptée, alors que George Clooney avait payé pour que toutes les réservations soient remboursées. Serons-nous les seuls à être témoins ? A suivre demain.

A 19 heures nous nous rendons au Théâtre La Fenice qui est celui où Giuseppe Verdi a fait la première représentation de La Traviata et c’est cet opéra que nous allons voir, avec une merveilleuse soprano, Francesca Dotto, qui porte à elle seule le succès de cette représentation.

Des grands airs, ça donne faim, aussi allons-nous souper au restaurant Osteria enoteca San Marco. Le restaurant est sympathique, il y a des vins partout, comme en une boutique de caviste. Je jette mon dévolu sur un vin que j’ai découvert au Grand Tasting en présence du célèbre propriétaire, le Gaja Sperss Barbaresco Langhe 2008. Ce vin de 14,5° a un parfum profond, subtil, élégant. En bouche il est envoûtant de charme. Par beaucoup d’aspects il évoque Vega Sicilia Unico car il y a cette même facilité de lecture combinée à une race extrême. Raffiné, il est d’une grande majesté. Après de fines tranches de jambon, j’ai pris des filets de sole au riz noir, que le vin accepte bien. Ce restaurant est simple mais agréable et ce vin est splendide.

Après une nuit de récupération, le petit déjeuner sur la terrasse surplombant la place San Marco, c’est un grand privilège et un grand moment. Il fait beau, la vie est belle.

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vues classiques de Venise

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vues de la terrasse de ma chambre

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le théâtre où se joue la Traviata

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dîner après Opéra

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Dernier dîner avec mon fils avant son retour aux USA vendredi, 26 septembre 2014

Mon fils va repartir aux Etats Unis demain matin. Sa mère a prévu un rôti de veau Orloff. Je n’ai pas eu le temps de préparer un vin aussi faut-il un vin qui est bon dès l’ouverture. Je choisis une Côte Rôtie La Turque Guigal 1996. Ce vin est d’une franchise, d’une simplicité naturelle, dans la joie et la plénitude du fruit. Il est généreux et on peut dire : « ça c’est du vin ». C’est un régal. Et même si ce n’est pas le vin idéal pour le veau, on s’en moque, car le vin a de la joie à revendre. C’est ce qu’il fallait pour donner à mon fils l’envie de revenir vite en France.

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Déjeuner au restaurant Prunier vendredi, 26 septembre 2014

Déjeuner au restaurant Prunier de l’avenue Victor Hugo à Paris. Le cadre est classé, avec une personnalité attachante. Les huîtres Gillardeau n°5 sont extrêmement typées et intenses. La résolution de ne pas boire de vin au déjeuner tombe à l’eau, si l’on peut dire, et je commande un Champagne Bollinger Grande Année 2002. C’est un champagne magnifique, gourmand, facile à lire, qui vibre avec les huîtres. Il a une grande longueur qui donne une trace très forte. Le hareng est très viril, au goût marqué, très pertinent. Le cabillaud cuit à la vapeur avec un pressé de pommes de terre est agréable mais n’intéresse plus tellement le champagne solide. Déjeuner au restaurant Prunier est une bonne idée, à renouveler.

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charme désuet des assiettes

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Déjeuner au restaurant Itinéraires vendredi, 26 septembre 2014

Déjeuner de famille organisé par ma sœur au restaurant Itinéraires. Nous prenons le menu dégustation du chef Sylvain Sendra avec une jolie composition sur l’huître et des légumes verts, un œuf mollet, un beau rouget, une viande rosée et lardée sur des variations de carottes, un intelligent plateau de fromages et une ganache au chocolat. La cuisine est délicate, raffinée, intelligemment exécutée. C’est un peu agaçant quand on vous énonce les fournisseurs de carottes, de courgettes, d’œuf et de toutes choses, mais c’est très tendance et ça démontre la recherche des meilleurs produits.

Le Champagne André Beaufort à Ambonnay 2005 me rebute un peu au premier contact car il manque un peu de rythme, mais il se transforme complètement sur la nourriture, devenant très accueillant et agréable à boire.

Le Crozes Hermitage Cap Nord Laurent Combier 2011 est tout en fruit, en cassis poivré, étonnamment juteux et souriant. « On en a plein la bouche de cette corbeille de fruits noirs ». Il est généreux et franc et je l’aime beaucoup dans cette spontanéité du fruit.

Le restaurant Itinéraires, que je ne connaissais pas, mérite l’intérêt.

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Salon 1988 et Dom Pérignon 1959 dimanche, 21 septembre 2014

Je remarque en cave une bouteille de Dom Pérignon 1959 qui a fait des taches sur la planche de sa case de stockage. La bouteille a perdu environ 35 – 40% de son volume et cela vient d’un choc qui a eu lieu sur le muselet, déchirant la cape. Il faut la boire. Mon fils est présent en France. La boire avec lui est l’issue la plus sympathique qui soit. Mais il s’est inscrit à une course à pied de 38 kilomètres en fin de séjour. Il faut donc attendre.

Le soir après sa course, un foie gras est ouvert qui appelle un champagne. Mon fils est fatigué et ne se sent pas d’humeur pour le Dom Pérignon 1959. Je lui dis : « je vais chercher un champagne plus ordinaire ». Il y a peu de champagnes au frais mais j’en vois un qui me fait envie. Nous rions de bon cœur, car le champagne que je remonte est tout sauf ordinaire : Champagne Salon 1988.

La couleur est très belle, commençant à peine à avoir des nuances ambrées. La bulle est active. Ce qui est intéressant, c’est que ce champagne combine jeunesse et maturité. De ce fait, il me donne l’impression d’une plénitude sereine et tranquille. Il est facile à comprendre, traçant sa route en bouche avec ténacité. Il est vineux, puissant, avec une suggestion de fruits compotés. Sa trace est quasi indélébile. Beaucoup plus puissant que le 1982 par exemple, il est aussi beaucoup plus masculin. Il s’accorde à merveille avec le foie gras. C’est un très grand champagne.

Le lendemain de sa course, mon fils a des courbatures qui n’affectent pas son palais. On peut donc ouvrir le Champagne Dom Pérignon 1959. A l’ouverture, le haut du bouchon vient et le disque du bas reste dans le goulot. Avec patience et un tirebouchon, j’arrive à l’extirper. Lorsque je verse, la couleur est d’un ambre clair, presque saumoné.

Le nez est très pur, et n’indique aucune déviation qui résulterait de l’accident de cave. La bulle a disparu et le pétillant n’est pas trop prononcé, mais il existe. Le goût est précis, très net, très bien dessiné et c’est une agréable surprise. Le vin est vivant, puissant, prononcé, avec des évocations de fruits oranges comme la mangue ou l’abricot. La longueur est extrême. Sur un nouveau foie gras, le vin est un régal. J’ai bu des Dom Pérignon 1959 plus vifs et plus typés, mais celui-ci est un régal dans une version plus douce. C’est un vin de grand plaisir.

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l’année est lisible sur le bouchon et Dom Pérignon figure sur le morceau cassé. Curieusement, la capsule est une Moët

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dîner wine-dinners n° 183 au restaurant Laurent vendredi, 19 septembre 2014

Le lendemain du 182ème dîner de wine-dinners, me voici de retour au restaurant Laurent pour ouvrir les vins du 183ème dîner de wine-dinners. Ce sont les hasards de calendrier liés aux grèves récurrentes d’Air France qui font que ces deux dîners se succèdent, mes convives américains ayant dû recomposer leurs visites en Europe puisque l’incertitude existe sur leurs vols de retour. Ce dîner sera en petit comité puisque nous ne serons que quatre. Il inaugure une autre forme de dîners dont l’idée directrice est de mettre en exergue un vin prestigieux. Le thème principal de ce dîner est de déguster Château Lafite-Rothschild 1949, année particulièrement brillante pour ce château. Le reste du programme se construit autour de cette vedette.

A 17h30, l’ouverture des vins ne pose aucun problème. Aucun vin de rechange ne sera appelé à témoigner. A notre table, le fondateur d’une agence de voyages qui a organisé ce dîner pour un sympathique couple d’américains qui vivent en Floride mais aussi dans plusieurs autres capitales et en Asie du Sud-est. John a commencé à constituer une cave de grands vins il y a cinq ans. Il veut faire connaissance avec des vins plus anciens que ceux qu’il achète.

Malgré les prévisions des sites de météo parisienne, qui annoncent de la pluie, Philippe Bourguignon a fait dresser les tables sur la terrasse. Il fait si beau et si chaud que le repas  a pu se passer dehors, pour notre plus grande satisfaction.

Le repas conçu par Alain Pégouret est : Langoustines rôties aux cèpes / Selle en croûte d’épices tandoori et carré d’agneau de Lozère grillotés, Paimpol tomaté au jus / Pigeon de Vendée rôti, courgettes sautées au curry, chorizo / Soufflé chaud au lait d’amande.

A l’apéritif, de délicats amuse-bouche accompagnent un Champagne Heidsieck Monopole Diamant Bleu 1973. La bouteille est très jolie, de forme et de couleurs. Le champagne a une belle couleur ambrée presque rose. Il n’a quasiment plus de bulle, mais le picotement en bouche confirme que le pétillant est toujours là. Ce champagne est élégant, avec des évocations de fruits roses mais aussi de pommes. Il s’accorde très bien avec les langoustines mais c’est surtout avec les cèpes qu’il trouve une belle ampleur et une mâche de bon aloi.

A l’ouverture, le Château Lafite-Rothschild 1er Grand Cru Classé de Pauillac 1949 m’avait immédiatement rassuré. Il promettait d’être grand. Stocké depuis l’ouverture dans un endroit trop frais, il a du mal à délivrer ce que j’attends de lui. Heureusement il va gentiment se réchauffer et nous goûtons un vin au parfum intense et profond, aux notes charbonnées et truffières. En bouche, le vin est dense et percutant. Il a beaucoup de truffe, de fruits noirs pressés, et sa persistance aromatique est affirmée. Le vin est dans l’esprit historique de Lafite. Il a des similitudes avec le sublime 1900 que j’ai eu la chance de boire de nombreuses fois. C’est un grand Lafite et un grand vin.

La selle d’agneau en croûte est un peu trop épicée, un peu « brûle-gueule » et c’est avec le carré que l’accord se trouve pour notre ravissement.

La Romanée Domaine Comte Liger-Belair 1988 fait changer de planète. Le pinot noir est joyeux, frais, avec des notes framboisées. Quand on revient vers Lafite, on voit combien la trame de la structure du Lafite est infiniment plus serrée. Mais le charme immédiat est du côté de la Romanée. C’est un vin de charme, d’élégance courtoise et aussi de plaisir. Il laisse une trace en bouche très probante. Si l’on voulait pinailler, on dirait que sa personnalité n’est pas encore assez affirmée et qu’il faudrait attendre une ou deux décennies pour qu’il gagne en persuasion. Mais c’est un vin qui se déguste avec envie. Le pigeon superbe ajoute à sa gourmandise. Il est rare d’avoir des vins aussi différents que le pauillac et le bourguignon.

Le Château Gilette Crème de Tête Sauternes 1949 est brillantissime, car son sucre est tellement mesuré, présent mais sans excès, que l’on sent des accents secs par delà le botrytis raffiné, apportant une fraîcheur supplémentaire. Ce vin est un régal. C’est même un péché de gourmandise. Il a une trace indélébile, il est joyeux et Lynn a le sourire aux lèvres. L’accord avec le soufflé est agréable sans apporter beaucoup au sauternes qui vit sa vie propre.

John n’a pas voulu que l’on vote, considérant que chaque vin lui a apporté des émotions uniques qui ne se hiérarchisent pas. Ce dîner n’aura donc qu’un vote, le mien : 1 – Château Gilette Crème de Tête 1949, 2 – Château Lafite-Rothschild 1949, 3 – Romanée Comte Liger-Belair 1988, 4 – Champagne Heidsieck Monopole Diamant Bleu 1973.

Dans le joli cadre d’une belle terrasse le long des Champs-Elysées, avec un service attentif, des plats ingénieusement conçus et exécutés, nous avons partagé une bouteille mythique, Lafite 1949, accompagnée de vins superbes. Ce 183ème dîners en petit comité de quatre ne demande qu’à faire école.

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Champagne Heidsieck Monopole Diamant Bleu 1973

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Château Lafite-Rothschild 1er Grand Cru Classé Pauillac 1949

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La Romanée Domaine Comte Liger-Belair 1988

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Château Gilette Crème de Tête Sauternes 1949

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MENU LAURENT DINER 183 140919 B 001 MENU LAURENT DINER 183 140919 001

dîner wine-dinners n° 182 au restaurant Laurent jeudi, 18 septembre 2014

Après trois mois et demi de pause estivale, le 182ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Laurent. Les rites ne sont pas encore tous reconnectés car partant de mon bureau, je m’aperçois que j’ai oublié mes « outils » d’ouverture des vins chez moi. Il faut vite faire un crochet par mon domicile, ce qui fait que l’ouverture commence à 18 heures, alors qu’habituellement le début est entre 17h et 17h30.

Le bouchon du Bâtard Montrachet Fontaine & Vion 1990 est noir au dessus, avec de la poussière noire abondante sous la capsule, mais le vin n’en est pas affecté. Le bouchon du Château Olivier Blanc 1949 est collé au verre et se déchire en mille morceaux. J’arrive à l’extirper sans qu’aucune miette ne tombe dans la bouteille. Le nez de l’Ausone est encore fermé mais il va s’ouvrir. Les autres ouvertures se font sans aucune difficulté, avec des parfums prometteurs. Il n’y aura aucun besoin de piocher dans les vins de réserve.

Nous serons huit ce soir, dont cinq nouveaux parmi lesquels un couple d’américains qui connaissent les restaurants français certainement mieux que moi. Leurs connaissances impressionnent un fidèle des dîners, membre du Club des Cent.

Une des participantes étant arrivée en avance, nous trinquons avec une coupe du Champagne Duval-Leroy Clos des Bouveries 2005, agréable champagne de soif qui souffre d’un final un peu court et abrupt. Sur l’étiquette on peut lire : « cuvée oenoclimatique » ce qui veut dire que contrairement aux champagnes d’assemblage qui veulent chaque année offrir un goût presque constant, comme une signature, cette cuvée de chardonnay reflète le climat de son millésime.

Les invités arrivent, et nous prenons l’apéritif dans la jolie rotonde avec un Champagne Bollinger Grande Année 1979. Sa bulle est très active, sa couleur très fraîche et jeune, et ce champagne combine la jeunesse encore très présente pour ses 35 ans avec une maturité qui l’arrondit fort agréablement. Ma voisine pense à des évocations de moka. Je suis plutôt sensible à ses accents de pâte de fruit. Lorsqu’on nous passe les petits canapés, le champagne prend immédiatement de l’ampleur, s’étoffe. C’est un magnifique champagne mi-jeune mi-mûr. S’il n’a pas eu de vote lors du classement de fin de repas, ce n’est pas parce qu’il n’en mérite pas, mais l’expérience démontre que le champagne d’apéritif est souvent oublié dans les votes. Il y a trop de vins qui en occultent la mémoire.

Nous avons une jolie table ovale dans le beau restaurant. Le menu créé par Alain Pégouret est : Carpaccio de daurade en vinaigrette citronnée, condiments / Pinces de tourteau décortiquées et nappées par un beurre monté citronné, enoki /Noix de ris de veau dorée au sautoir, girolles poêlées et « grenobloise » /Aiguillettes de canard sauvage, mille-feuille de pommes de terre / Comté / Mousseline d’abricots frais au romarin, spéculos et sorbet.

Le Champagne Alfred Rothschild 1966 est une immense surprise. Sa bulle est extrêmement active et sa couleur jaune pâle est d’une jeunesse folle. En bouche le vin est miraculeux. Il est totalement intégré car toutes ses composantes sont cohérentes. La vinaigrette citronnée est trop forte pour ce vin délicat qui doit se boire sans le plat. Il est surprenant, d’une jeunesse inattendue, et de belle longueur joyeuse. Il a lui aussi des accents de pâtes de fruits. Son équilibre est rare.

Les pinces de tourteau sont d’un goût exquis et d’une mâche particulièrement agréable. Aussi les deux vins blancs vont-ils en profiter. Et ce qui fascine mes convives, c’est que ces vins très dissemblables puissent si bien s’entendre. Le Château Olivier Blanc 1949 est d’un or ambré, au niveau dans le goulot dans la bouteille, et son parfum est capiteux. On sent le botrytis qui serait celui d’un sauternes, mais le vin est bien sec en bouche. Il a une longueur infinie et des parfums innombrables. J’ai fait faire à ma voisine un exercice que j’adore. Je lui ai demandé de boire quelques gouttes de l’Olivier 1949, puis de boire à la suite quelques gouttes du champagne 1966. Et l’Alfred Rothschild prend tout-à-coup une ampleur qu’il n’avait pas auparavant comme s’il bombait le torse. J’ai souvent remarqué combien les vins blancs étoffent les champagnes anciens.

Le Bâtard Montrachet Fontaine & Vion 1990 surprend tout le monde, car personne ne connaît vraiment les viticulteurs qui ont embouteillé ce vin. Il a une puissance sereine, une palette de saveurs épanouie, et il est gourmand, fruité, large. De couleur très jeune, ce vin vif et charmant est un régal. Les deux blancs sont si dissemblables que désigner un vainqueur est quasiment impossible. Il faudra bien choisir au moment des votes.

Le Château Ausone Saint-Emilion 1953 est noble. Son nez est intense, raffiné et en bouche, c’est l’expression de ce que l’on attend d’un grand Saint-Emilion. Ce vin qui a plus de soixante ans n’a aucun signe d’âge ou de fatigue. Il évoque la truffe, une légère torréfaction. Avec les giroles, le vin est vif et avec le ris de veau il est opulent. Déguster ce vin est un grand moment.

Les délicieuses aiguillettes de canard sauvage sont accompagnées de deux bourgognes de deux années immenses. Les deux sont, comme pour les blancs, très dissemblables. Le Chambolle-Musigny A. Rossigneux & Fils 1947 est un vin terrien, un vin fouchtra, les pieds dans la glaise, un vin paysan avec une forte mâche. Il est simple mais roboratif et gourmand.

Le Gevrey-Chambertin Labouré Roi 1949 est beaucoup plus noble, plus raffiné, plus précis, mais a un peu moins de coffre. De ce fait il laisse entrevoir son alcool plus qu’il ne devrait. Nous serons partagés autour de la table. Mon cœur irait vers le plus roturier, mais mon vote retiendra le plus racé. Les pommes de terre aux lamelles empilées en un millefeuille, croquantes sur le pourtour et moelleuses au cœur sont d’un talent extrême. A se damner.

Le Château Chalon Fruitière Vinicole de Voiteur 1959 est à une maturité idéale. On a l’expression la plus aboutie d’une beau Château Chalon. Avec le comté d’affinage idéal, l’accord est un des plus démonstratifs de la gastronomie française. L’amertume du vin est capturée par le soyeux du comté pour produire une symbiose du plus bel effet. Ce Château Chalon est l’archétype des vins jaunes équilibrés et intégrés.

Le dessert est une merveille et offre probablement le plus bel accord du repas. Une troisième fois, les vins associés sont extrêmement dissemblables. Le Château Caillou Barsac 1943 est d’un or clair et joyeux. Il porte ses soixante-dix ans avec bonne humeur. Il épouse l’abricot au point qu’on ne sait plus si le fruit est dans le dessert ou dans le vin. J’adore ce très beau Barsac qui n’aura aucun vote, parce qu’il est associé à un vin impérial.

Le Château Coutet Barsac 1922 au niveau dans le goulot et bouchon d’origine est d’un ambre extrêmement foncé dans la bouteille et d’un or plus clair et joliment ambré dans le verre. Ce vin a tout pour lui. Il serait impossible de lui trouver un défaut. Il est gras, opulent, pénétrant, à la longueur infinie. Il épouse le dessert mais n’en a pas vraiment besoin, car il s’impose et se boit pour lui-même.

Nous arrivons au moment du vote et nous ressentons tous l’extrême difficulté de voter. Je pense qu’à une heure d’intervalle, nous ne voterions pas de la même façon. Je ne suis pas sûr que je garderais les mêmes vins, tant chacun a délivré des qualités qui mériteraient d’être récompensées.

Nous sommes huit pour désigner quatre vins préférés sur dix vins. Huit vins recueillent des votes et quatre d’entre eux ont été nommés premiers : Le Gevrey-Chambertin Labouré Roi 1949 trois fois, le Bâtard Montrachet Fontaine & Vion 1990 et le Chambolle-Musigny A. Rossigneux & Fils 1947 deux fois et enfin le Château Coutet 1922 une fois. Mais ce vin figurant dans sept votes sur huit termine premier.

Le vote du consensus serait : 1 – Château Coutet 1922, 2 – Gevrey-Chambertin Labouré Roi 1949, 3 – Chambolle-Musigny A. Rossigneux & Fils 1947, 4 – Bâtard Montrachet Fontaine & Vion 1990, 5 – Château Chalon Fruitière Vinicole de Voiteur 1959.

Mon vote est : 1 – Bâtard Montrachet Fontaine & Vion 1990, 2 – Château Chalon Fruitière Vinicole de Voiteur 1959, 3 – Château Coutet 1922, 4 – Chambolle-Musigny A. Rossigneux & Fils 1947.

Les saveurs que j’ai trouvées les plus belles sont la chair des pinces de tourteaux, le millefeuille de pommes de terre et le dessert. L’accord le plus beau est celui des deux liquoreux avec le dessert du fait de l’osmose complète entre eux. Le ris de veau avec l’Ausone est aussi un très bel accord.

La cuisine du Laurent et son service sont un des grands atouts de mes dîners. Je suis toujours heureux de voir les visages souriants des convives quand ils boivent des vins anciens dont ils n’auraient jamais imaginé la vitalité. Nous bavardons tard dans la nuit et je suis obligé de donner le signal du départ, car par un hasard de calendrier, le 183ème dîner de wine-dinners, c’est demain !

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Champagne Bollinger Grande Année 1979

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Champagne Alfred Rothschild 1966

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Château Olivier Blanc 1949

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Bâtard Montrachet Fontaine & Vion 1990

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Chateau Ausone Saint-Emilion 1953

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Chambolle Musigny A. Rossigneux & Fils 1947

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Gevrey-Chambertin Labouré Roi 1949

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Château Chalon Fruitière Vinicole de Voiteur 1959

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Château Caillou Barsac 1943

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Château Coutet 1922

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les vins ouverts et mes outils

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couleur du Alfred Rothschild 1966

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les plats. J’ai photographié le dessert en ayant mangé plus de la moitié !

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la jolie forêt de verres

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le menu

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les votes

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ma passion, c’est beaucoup ça mercredi, 17 septembre 2014

Depuis 44 ans, j’ai entré du vin dans ma cave et depuis 38 ans, je me suis intéressé aux vins anciens. J’ai acheté tous azimuts, car je voulais découvrir tout ce qui se faisait.

Je voulais savoir si les supposés petits vins vieillissaient aussi bien que les grands, et j’ai eu d’incroyables surprises.

Quand je vois une bouteille comme celle-ci, mon coeur vibre autant que s’il s’agissait d’un vin prestigieux. Mon excitation est grande devant ces vins qui méritent aussi d’être honorés.

Pas de vigneron, pas de négociant, juste une appellation avec un étiquette passepartout. Pour moi, c’est beau.

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visite d’un caviste : « Hedonism Wines » et déjeuner au restaurant Alain Ducasse at the Dorchester samedi, 13 septembre 2014

La journée du lendemain du séjour à Londres commence par la visite d’un caviste : « Hedonism Wines ». Clayton qui nous accueille, directeur de la boutique, est souriant. Il est enthousiaste et passionné. Cette cave a été fondée il y a deux ans par un jeune russe richissime qui a investi des sommes colossales pour avoir tout ce qui se fait de mieux et de plus rare. Comment en deux ans a-t-il pu constituer un trésor que n’ont pas acquis des maisons pluriséculaires ? Mystère. C’est une caverne d’Ali Baba où j’ai pu voir deux Yquem 1811, des Romanée Conti comme s’il en pleuvait et une collection unique au monde de Penfolds Grange australien. Le jeune russe est apparu dans la boutique, suivi de journalistes qui l’ont interviewé et de décorateurs qui lui ont proposé des articles de décoration pour cette cave artistiquement agencée.

Comme nous cherchons des vins sur les mêmes pistes de chasse, y aura-t-il un intérêt à créer des événements en commun ? C’est relativement peu probable, mais qui sait ? Cette cave impressionnante et probablement l’une des plus imposantes au monde.

Après cette visite au cours de laquelle j’en ai « pris plein les mirettes », nos pas nous portent vers l’hôtel Dorchester où se trouve le restaurant Alain Ducasse at the Dorchester. Damien, le directeur et Vincent, le chef sommelier sont d’une amabilité joyeuse et attentionnée.

Le menu que je prends comporte : belles langoustines d’Ecosse, Granny Smith, avocat, vinaigrette coraillée / Flétan au bouillon, coquillages à la marinière / pigeonneau d’Anjou à la broche, girolles et pousses d’épinard.

Dans une liste des vins intelligente où il faut louvoyer tant les prix sont londoniens, je choisi un Champagne Larmandier-Bernier Terre de Vertus 1er Cru 2008 non dosé. Il est d’une grande pureté, d’une grande clarté de dessin et de dessein. Il est franc, gastronomique, superbe. Il est agréablement chatouillé par la belle mise en bouche de crabe du Dorset en gelée et cristal caviar de Chine.

Pour le superbe pigeon, Vincent m’apporte un verre de Morey-Saint-Denis « La rue de Vergy » Domaine Perrot-Minot 2008. Ce vin est superbe de délicatesse, très bourguignon, au beau fruit un peu évolué. Il réagit à merveille sur le pigeon et je félicite Vincent de sa suggestion. Le tournedos de bœuf Rossini de mon amie est accompagné d’un foie gras exceptionnel.

Le fruit du Perrot-Minot est un régal. Le vin est frêle, fragile, tout en suggestion et j’adore.

Avec une évidente envie de nous faire plaisir, nos serveurs ont ajouté trois desserts à ceux du menu, dont l’invraisemblable baba au rhum. On nous propose de choisir l’un des quatre rhums en sentant les bouchons. Je choisis le rhum blanc, plus typé et direct que les bruns. Ce baba est une des sept (maintenant huit) merveilles du monde. Et, étonnement complémentaire, le champagne accompagne bien ce dessert à se damner.

Londres deviendrait-elle une capitale gastronomique ? Elle en prend le chemin.

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on remarque ci-dessus des casiers en bois très élégants. Mais il y a aussi ces suspensoirs à l’imagination débridée (ci-dessous)

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une unique collection de Penfolds Grange

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vue d’une rue de Londres

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hall d’entrée du Dorchester

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jolies serviettes brodées

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