THE 378 DRC WINES THAT I HAVE DRUNK dimanche, 29 décembre 2013

Since end of 2000 I have drunk 378 wines of DRC in 77 different vintages. Il represents nearly 30 per year.

The wines for which I have drunk the greatest number of vintages are :

La Tâche : 98 wines in 46 vintages

Romanée Conti : 55 wines in 38 vintages

Richebourg : 61 wines in 37 vintages.

If one « wine » is represented by one appellation in one year, I have drunk 223 different wines in 77 vintages. The average drunk for one wine is 1,7 which indicates a very large panorama on the wines of the Domaine.

The « wines » that I have drunk the most are :

6 times : 1999 Montrachet, 1956 Richebourg

5 times : 1953 Richebourg, 1983 La Tâche, 1983 Romanée-Conti, 1986 La Tâche, 1992 La Tâche

It depends mainly on my buys.

Detailed statistics are in the file attached to this message   NB VINS DRC BUS 131229

Les vins que j’ai bus en 2013 dimanche, 29 décembre 2013

Les vins que j’ai bus en 2013

Il reste encore deux jours, mais tant pis. J’ai bu 834 vins en 94 millésimes. La liste qui suit donne les nombres bus par année. Le signe # indique une année jugée approximativement parce que la bouteille était illisible ou sans année. Ces années avec # ne sont pas comptées dans les 94.

1850 #, 1856, 1865, 1876, 1880, 1890 #, 1891, 1894, 1896, 1899, 1900, 1900 #, 1901, 1904 #, 1910 #, 1911 (2), 1913, 1914 (3), 1915, 1918, 1919, 1921, 1922 (3), 1923 (2), 1926 (3), 1928 (12), 1929 (6), 1930 #, 1931, 1932 (2) – 1933 – 1934 (7) – 1935 – 1937 (8) – 1938 – 1940 # – 1942 – 1943 (11) – 1944 # – 1945 (5) – 1946 – 1947 (7) – 1948 (2) – 1949 (6) – 1950 (6) – 1950 # (3) – 1951 – 1952 (2) – 1953 (2) – 1955 (8) – 1956 (3) – 1957 (3) – 1958 – 1959 (9) – 1960 (4) – 1960 # (5) – 1961 (13) – 1962 (12) – 1964 (9) – 1965 – 1966 (9) – 1967 (6) – 1968 – 1969 (6) – 1970 (9) – 1970 # (3) – 1971 (6) – 1973 (7) – 1974 (3) – 1975 (8) – 1976 (6) – 1977 – 1978 (8) – 1979 (6) – 1980 (7) – 1980 # (2) – 1981 (2) – 1982 (7) – 1983 (16) – 1984 (4) – 1985 (12) – 1986 (5) – 1987 – 1988 (9) – 1989 (19) – 1990 (22) – 1991 (10) – 1992 (9) – 1993 (7) – 1994 (2) – 1995 (13) – 1996 (31) – 1997 (9) – 1998 (16) – 1999 (17) – 2000 (19) – 2001 (9) – 2002 (31) – 2003 (21) – 2004 (25) – 2004 # – 2005 (22) – 2006 (13) – 2007 (23) – 2008 (14) – 2009 (28) – 2010 (32) – 2010 # – 2011 (27) – 2012 (13) – 2013 – ss A (65) – Total général (834) en 94 millésimes (les # ne sont pas comptés.

Les années que j’ai bues le plus sont bien jeunes ! 2010, 1996, 2002, 2009, 2011, 2004, 2007, 1990, 2005, 2003 sont les années dont j’ai bu plus de 20 vins.

J’ai essayé de trouver les bouteilles qui m’ont donné les plus grandes émotions cette année. Ce n’est pas un classement par le goût seulement, car certaines bouteilles ont une valeur de souvenir par les émotions qu’elles m’ont données. L’examen étant fait de mémoire, je peux avoir oublié des grands vins. Là aussi, tant pis.

Champagne Dom Pérignon 1929 : bu avec Richard Geoffroy. Dans mon rangement de cave, cette bouteille a été exhumée, alors que j’ignorais que je l’avais. Il fallait absolument que je la boive avec Richard Geoffroy. C’est le plus grand Dom Pérignon de ma vie.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1962 : j’ai enfin pu acheter ce mythe. Je l’ai bue avec un ami dont la Romanée Conti 1960 était hélas trop fatiguée. Ce vin a été totalement conforme au mythe. Un des plus grands vins rouges de ma vie.

Marsala 1856 : bouteille que j’ai apportée au restaurant El Celler de Can Rocca nommé premier restaurant du monde, où je me suis rendu avec Didier Depond. Le vin a été éblouissant.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti magnum 1990 : apporté par Aubert de Villaine au dîner annuel de vignerons que j’organise, le point culminant de mon année d’amoureux des vins. La bouteille a été conforme à sa légende.

Champagne Dom Pérignon Œnothèque magnum 1975 : bu au même dîner de vigneron, ce vin m’a impressionné par sa puissance de persuasion. Un champagne immense.

Château Margaux 1/2 bt 1928 : j’ai eu la chance d’acheter cette demi-bouteille qui s’est montrée éblouissante de jeunesse dans un dîner d’amis.

Château Mouton-Rothschild en deux demi-bouteilles 1928 : même remarque pour ces deux demi-bouteilles, éblouissantes, dont personne ne pouvait imaginer que ce vin si sublime provienne de demi-bouteilles

Champagne Salon magnum 1971 : bu à El Celler de Can Rocca et fournie par Didier Depond. Vin de première grandeur partagé avec lui.

Vin d’Alicante 1865 : c’est un de mes apports au dîner de vignerons. Vin de grande délicatesse et subtilité. Merveilleux témoignage d’une époque pré-phylloxérique qui a fait des grands vins.

Romanée Conti domaine de la Romanée Conti 1934 : l’émotion vient du fait que je l’ai partagée avec Aubert de Villaine ey Bipin Desai le lendemain du dîner de vignerons.

Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1962 : bouteille apportée par Richard Geoffroy lorsque nous avons partagé la Dom Pérignon 1929

Romanée Conti domaine de la Romanée Conti 1956 : bouteille que j’ai apportée lorsque nous avons partagé la Dom Pérignon 1929. Grande par le goût et par l’émotion du partage.

Champagne du centenaire de la maison Pierre Péters (de 1921 à 2010) : champagne fait par Rodolphe Péters et comportant tous les millésimes fait par trois générations de Péters. L’émotion est venue du fait que c’est la première fois que Rodolphe Péters ouvrait cette bouteille.

Côtes de Nuits, vers 1850 # : l’une des deux bouteilles trouvées dans les ruines e l’abbaye de Saint-Vivant. Aubert de Villaine m’a fait l’honneur de me demander, comme pour la première d’ouvrir cette bouteille relique

Musigny Coron Père & Fils 1899 : j’avais ouvert ce même vin le 31/12/1999 à 23h40 pour passer à l’année 2000 avec un vin de juste cent ans. Ce Musigny s’est montré lors d’un dîner d’amis aussi sublime que le précédent.

Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1946 : ouvert au domaine par Aubert de Villaine lors de la cérémonie d’ouverture de la relique de l’abbaye de Saint-Vivant.

Chartreuse faite à Tarragone vers 1928 : bue en de nombreuses occasions à la maison, car c’est sans doute ce qui se fait de mieux en termes de goût.

Champagne Krug Clos du Mesnil 1981 : champagne sublime de complexité bu avec un ami.

Pingus Ribeira del Duero 2009 : ouvert lors d’un repas d’été. Il est ajouté dans cette liste par amitié envers Pieter Siesseck, touché par un deuil familial d’infinie tristesse

Marc de Bourgogne Chauvet 1913 : le seul flacon de 1913 que j’ai ouvert pour ses cent ans, lors de mon dîner d’aniversaire

Maurydoré Rancio de Volontat 1880 : ouvert lors du dîner de vignerons. Je connaissais le tonneau d’où fut extrait ce vin concentré comme un parfum

Château La Tour Blanche 1943 : ouvert par mes hôtes au château lors de ma visite, pour honorer mon anniversaire

Château Lafite-Rothschild 1947 : mis dans cette sélection à cause de la perfection du goût de ce vin

Musigny Roumier 1969 : ajouté parce que je n’ai que rarement bu des vins de ce prestigieux domaine.

Au-delà de ces vins il y a des vins extraordinaires, mais j’ai choisi ceux que ma mémoire a reconnus et ceux qui ont été entourés de l’émotion de les partager.

2013 a été une année bénie pour moi, m’offrant des rencontres avec des vins extraordinaires. Je suis sensible à cette chance extrême que j’ai et aussi à l’amitié que me portent des vignerons et des amateurs qui sont chers à mon cœur.

Emission « on ne parle pas la bouche pleine sur France Culture dimanche, 29 décembre 2013

J’avais annoncé l’émission à 12h30 mais elle a été diffusée à 12h00 ce 21/12/2013.

Beaucoup d’amis ne l’auront pas entendue.

Il reste une chance pendant 8 jours de l’entendre :

http://www.franceculture.fr/emission-on-ne-parle-pas-la-bouche-pleine-du-beau-du-bon-et-des-canons-2013-12-29

on ne parle pas la bouche pleine

Déjeuner au restaurant Okuda avec de beaux vins vendredi, 27 décembre 2013

Le Réveillon du 31 décembre se passera pour une fois dans notre maison parisienne et non dans notre maison du sud. Tomo prévoit d’apporter un vin et voudrait me le donner en avance pour qu’il repose dans ma cave. Comment prendre possession de son vin ? Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Le rendez-vous est au restaurant Okuda dans le 8ème arrondissement. Nous apportons nos vins.

Dès le seuil du restaurant, on est déjà au Japon. L’accueil est souriant. Nous allons dans une petite salle où il n’y a que sept places sur des tabourets alignés face à la grande table de préparation des plats. Les couleurs sont agréables, le service est parfait. Il y a cette atmosphère que j’aime : des assiettes ou plats artistement conçus, une présentation esthétique des produits, un service attentif. Le temps s’est arrêté et l’on est bien.

Le menu dégustation est impressionnant : ormeau cuit à la vapeur et algue Wakame à la gelée de vinaigrette japonaise / huîtres frites, sel et sudachi / bouillon clair à la langouste, radis et tranche de boutargue / thon rouge, turbot et seiche de l’île d’Yeu, boules d’igname et algues nori d’eau douce / anguille laquée et grillée, chou de Bruxelles à la crème de sésame, chips de topinambour et radis mariné, entrecôte japonaise grillée / riz au congre grillé et aux légumes / compote de pommes de quatre variétés, sorbet à la pomme et pâte de riz frite à la cannelle.

L’ormeau est superbe, l’huître est un peu cachée par le goût de la panure, le bouillon est superbe et la langouste perd un peu de sa vivacité dans le bouillon, tous les autres plats sont goûteux, surtout le congre, l’anguille et le merveilleux bœuf Wagyu d’Australie. C’est un repas très élégant.

J’ai apporté un Champagne Krug Clos du Mesnil 1981. Il faut imaginer le tir d’une fusée de feu d’artifice. On voit la trace de la fusée qui monte, puis c’est une explosion magistrale, suivie d’autres explosions. Avec ce champagne c’est ça. Il prend possession de la bouche très calmement. Puis c’est une explosion de complexité, faite de fruits confits de toutes les couleurs. Ce champagne n’en finit pas et on se demande quand il va s’arrêter. C’est très probablement le meilleur de Clos du Mesnil que j’aie bu, mais il faut se méfier tant il y en a de grands. C’est la persistance aromatique qui est impressionnante.

Tomo a apporté un Corton-Charlemagne domaine Leroy 2009. La couleur est d’un or intense, glorieux. Il promet ce vin ! Le nez est une invasion de gaz mortel. Ce n’est pas pétrolé, c’est un gaz charmant. L’attaque du vin montre toute de suite que le vin est élégant. Il n’y a rien d’excessif, tout est en persuasion. En goûtant ce vin si jeune, on trouve un grand plaisir et l’idée qui me vient est qu’il faut boire ce vin soit maintenant dans sa jeunesse folle, soit attendre au moins dix ans pour le goûter dans sa maturité épanouie. Malgré sa puissance, je le range plus dans le camp des Corton Charlemagne de Bonneau du Martray que dans le camp des Coche-Dury. Mais lui aussi imprègne la bouche d’une trace profonde faite de fruits dorés.

Chacun des deux vins trouve sa place sur l’un des plats, la préférence de l’un ou de l’autre changeant à chaque saveur. L’ormeau est divin pour le Clos du Mesnil mais plus encore, c’est la gelée qui crée la résonance. Le Leroy s’accorde au bouillon de façon divine. Ensuite c’est l’un ou l’autre et les deux vins se fécondent, s’élargissant l’un l’autre.

Tomo sort de sa musette un Château d’Yquem demie bouteille 1999. La couleur n’est pas plus foncée que celle du Corton-Charlemagne. Ce vin est une belle surprise. Car un Yquem si jeune pourrait être limité. Or ce qui frappe c’est la justesse de ton. Il n’en fait ni trop ni trop peu, avec un équilibre rare. On pourrait dire que cet Yquem est un exercice de style. Ce n’est pas un « grand » Yquem car il n’a pas l’âge pour être grand, mais c’est un vin délicieux.

Nous avons regardé la carte des vins qui recèle plusieurs belles pioches. Un repas en cet endroit est un moment de joie. Il serait étonnant que je n’y retourne pas.

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Analyse des champagnes que j’ai bus jeudi, 26 décembre 2013

Il s’agit des champagnes que j’ai bus depuis 2000.

Il y en a 2285 dans ma base de données, avec une accélération de leur consommation.

Ainsi, sur la période 2002 + 2003 + 2004 j’ai bu 179 champagnes et sur la période 2011 + 2012 + 2013, j’ai bu 857 champagnes soit près de cinq fois plus. C’est très probablement lié à trois causes : ma meilleure compréhension des champagnes, le développement de mon amour pour les champagnes anciens, et la plus grande digestibilité (à mon âge) des champagnes.

Voici la répartition par année :

1893, 1900, 1904, 1907, 1910, 1911 (4), 1914 (4), 1920 (2), 1921 (2), 1928 (6), 1929 (4), 1930 (2), 1934 (4), 1935 (2), 1937 (8), 1940, 1942 (2), 1943 (2), 1945 (6), 1947 (7), 1948, 1949 (7), 1950 (5), 1952 (14), 1953 (9), 1955 (12), 1957, 1959 (26), 1960 (5) – 1961 (11) – 1962 (11) – 1964 (35) – 1965 (4) – 1966 (50) – 1969 (26) – 1970 (13) – 1971 (9) – 1973 (22) – 1974 (4) – 1975 (32) – 1976 (28) – 1978 (12) – 1979 (40) – 1980 (14) – 1981 (9) – 1982 (64) – 1983 (27) – 1985 (86) – 1986 (22) – 1987 (7) – 1988 (105) – 1989 (30) – 1990 (132) – 1991 (2) – 1992 (22) – 1993 (25) – 1994 – 1995 (102) – 1996 (158) – 1997 (60) – 1998 (105) – 1999 (86) – 2000 (62) – 2001 (2) – 2002 (89) – 2003 (28) – 2004 (35) – 2005 (18) – 2006 (8) – 2007 (8) – 2008 (2) – 2009 (2) – 2011 – 2012 – sans année (534) Total (2285) en 74 millésimes.

Il y a 802 champagnes d’avant 1990 (jusqu’à 1989).

Les années les plus fréquentes : 1996, 1990, 1988, 1998, 1995, 2002, 1985, 1999, 1982…. L’ordre est le fruit de hasards et d’occasions.

Les principales maisons dont j’ai bu les champagnes sont :

Krug : 230 / Dom Pérignon : 223 / Salon : 155 / Bollinger : 131 / Laurent Perrier : 124 / Henriot : 101 / Moët & Chandon : 97 / Ruinart 95 / Roederer : 84 / Selosse : 83 / Taittinger : 76 / Pol Roger : 66 / les différents Heidsieck (Charles, Piper et Monopole) : 62 / Mumm : 55 / Deutz : 49 / Philipponnat : 47 / Clicquot : 44 / Delamotte : 44 / Pommery : 39 / Billecart : 32 / Besserat : 23

ce qui fait un sous-total de 1.860 et les autres champagnes représentent 425 champagnes. Il ya donc 19% des champagnes qui ne viennent pas des maisons citées ci-dessus, avec Agrapart, Egly-Ouriet, Diebolt-Vallois, Pierre Péters et beaucoup d’autres.

Evolution des vins que j’ai dégustés. Vive le champagne ! mercredi, 25 décembre 2013

La base de données de 11.315 vins que j’ai bus depuis l’an 2000 permet de faire des analyses. Par région, ils se répartissent ainsi :

valeurs globales

Il est intéressant de comparer ce qui s’est passé entre la période 2002 + 2003 + 2004 et la période 2011 + 2012 + 2013, avec 9 ans de distance entre les deux.

En valeur absolue :

écart en val absolue

Le nombre de vins bus sur trois ans a presque doublé, mais c’est essentiellement parce que je suis invité de plus en plus à des dégustations ayant un objectif professionnel, soit aux domaines, soit dans des manifestations où la presse est invitée. La moitié de la progression est pour les champagnes.

En % de ma consommation de vins :

écart en pourcent vins

C’est assez spectaculaire et on peut l’interpréter ainsi :

1 – le bordeaux pèse de moins en moins parce que je découvre d’autres vins. Le prix peut aussi jouer un rôle, mais pas seulement, car les bourgognes ont aussi augmenté les prix et se maintiennent bien dans l’ensemble. Pourrait-on dire que les bordelais, attiré par les sirènes chinoises, ont oublié qu’ils avaient des amateurs français ?

2 – la progression des champagnes est spectaculaire et a très certainement deux causes principales :

– je comprends beaucoup mieux les champagnes qu’avant et je suis tombé amoureux des champagnes anciens

– l’effet de l’âge, puisque je supporte mieux les champagnes que les autres vins.

Mais bien sûr mon attirance est d’abord liée au goût !

3 – il y a certainement un effet de curiosité pour des vins que je cherche a apprendre. Ainsi les bordeaux, que j’ai découverts en premier au cours de ma vie, sont moins un sujet de curiosité, alors que la Bourgogne et le Rhône ont poussé mon envie d’apprendre. On a le même phénomène pour les vins du Jura : je les ai fortement recherchés il y a dix ans. Il y aujourd’hui moins de surprises.

Alors, que dire de cette étude flash : Vive le champagne et vive la Bourgogne !

émission sur radio courtoisie à propos de mon livre mercredi, 25 décembre 2013

Il est possible d’écouter cette interview de 90 minutes sur Radio Courtoisie jusqu’au 20 janvier maximum

Il faut aller sur www.radiocourtoisie.radio.fr  et sur cette page il faut cliquer sur « aller sur le site de la station »

aller sur le site de la station

une fois sur le site de la radio, on fait dérouler le menu des émissions et l’on choisit celle du 21/12 « Journal des Lycéens »

émission F Audouze sur Radio Courtoisie

Un Noël à surprises ! mardi, 24 décembre 2013

C’est Noël. Mon fils a regagné Miami et ma fille cadette est allée fêter Noël auprès de son frère. Le comité est restreint car nous avons chez nous notre fille aînée et ses deux filles. J’ai envie de fêter ma fille aînée qui a choisi une nouvelle voie professionnelle. Ce sera un vin de haute renommée. Comme j’aime faire cohabiter les étoiles et les fantassins, car c’est l’essentiel de ma philosophie, j’ajoute un autre rouge.

L’après-midi se passe dans le rire et la joie d’être ensemble. Le sapin s’illumine, les cadeaux s’échangent dans l’excitation. J’ouvre un Champagne Dom Pérignon 1975 dont le bouchon se casse en deux. Il faut extirper la lunule collée au goulot et un pschitt sympathique accompagne la sortie du chaînon manquant. Le champagne est d’une couleur ambrée. Le goût est très jésuite. C’est : « je pourrais dire, mais je ne dis pas ». La complexité est extrême, mais on est dans un registre sérieux plus que charmeur. On est bien loin de la fanfare qu’offrait le Dom Pérignon Œnothèque 1975. Mais le champagne a une personnalité folle. Il est complexe mais sérieux. Les gougères de mes petites filles ressemblent plus à des crêpes qu’à des gougères, mais peu importe, le goût est là.

Sur des coquilles Saint-Jacques crues au caviar d’Aquitaine, le champagne devient éblouissant. Sur une terrine de foie gras, il devient onctueux, plus charmeur. C’est indéniablement un grand champagne, complexe, énigmatique, peu charmeur, qui est loin de l’Œnothèque bue au dîner de vignerons récent.

Pour le cochon de lait aux pommes de terre, le Clos de Vougeot A. Bichot 1966 avait un superbe niveau et une couleur engageante. Versé dans le verre, le vin claque en bouche. Il est excitant et follement bourguignon, râpeux comme je les aime.

A côté de lui c’est la star prévue pour honorer ma fille : Château Cheval Blanc 1989. La couleur est très foncée. Ce qui apparaît, c’est un vin très pur.

Je suis content que ma fille et moi ayons la même analyse. Le Cheval Blanc, c’est le gendre idéal, en gants blancs. Le Clos de Vougeot, c’est le loulou de banlieue, le vin canaille. Et vers qui va notre cœur ? Vers le loulou. Il ne fait pas de doute que le Cheval Blanc sera un jour un vin éblouissant. Mais aujourd’hui, s’il a la matière, il est trop « propre sur lui ». Alors que le bourguignon nous fait de l’œil et nous emporte dans une danse chaloupée.

Ma fille sait que c’est le Cheval Blanc d’une grande année que je voulais lui offrir. Mais nous convenons tous les deux que celui qui emporte nos cœurs, c’est ce fantassin, ce roturier, qui est là au moment où il le faut. Le Cheval Blanc a un grand futur, mais ce Clos de Vougeot roturier a un grand présent, obtenant nos suffrages, avec des complexités et une tension que le bordeaux n’a pas.

Avec mes petites-filles, nous avons chanté tous les chants de Noël, de Tino Rossi à Mireille Mathieu en passant par les Nana Mouskouri et autres fantômes du passé. Tout était bonheur. Un ordinaire Clos de Vougeot a surclassé une icône du vin bordelais. C’est pour cela qu’il faut avoir l’esprit ouvert pour le vin. Joyeux réveillon de Noël !

Pour Noël, même les pâtes ont mis leurs noeuds papillons

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Un Krug Private Cuvée trahi par son bouchon jeudi, 19 décembre 2013

Mon fils a visité ma cave et je suis fier de lui montrer les transformations. Pour un prochain dîner, je choisis un vin que j’ai envie de découvrir avec lui. Pour son chouchou, ma femme a mis les petits plats dans les grands. Nous commencerons par des coquilles Saint-Jacques crues recouvertes de deux caviars distincts apportés par mon fils. L’un est d’Aquitaine et l’autre d’Uruguay. Ensuite, sur une grosse plaque de sel chauffée au four ma femme étalera des petites langoustines qui cuiront très légèrement sur la surface de la plaque posée sur table et nous continuerons le repas avec une sole à peine poêlée agrémentée par une purée de pomme de terre.

La bouteille prise en cave est un Champagne Private Cuvée Krug années 60. L’étiquette est de grande beauté et j’ai une grande envie de ce vin rare. Je commence à écarter les branches du muselet et tout-à-coup, je soulève le tout, bouchon et muselet, car le bouchon, trop chevillé n’adhérait plus au goulot. Pas la moindre surpression de gaz. Je commence à m’inquiéter. La couleur est grise, le nez est neutre. L’attaque du vin est belle mais c’est la catastrophe dans le final qui s’évanouit en serpillère. Je suis triste, mais aussi parce que je pense à tous ceux qui me restent. Une gorgée tentée une heure après est écœurante.

Nous n’allons pas gâcher notre repas. Un Champagne Dom Pérignon 2002 est immédiatement ouvert. La contreperformance du Krug est un tremplin pour le Dom Pérignon qui n’en paraît que plus spectaculaire. Il a tout, les fleurs blanches, les fruits blancs et une belle onctuosité. Il est vivant, rassurant, tout ce qu’il faut pour les coquilles et les deux caviars. L’Aquitaine est plus iodé, plus vif, plus claquant sur la langue. L’Uruguay est plus rond, plus gras, aux grains plus gros, et a plus d’ampleur en bouche. Il est moins long mais plus charmeur. Au final, malgré la pertinence de l’Aquitaine, c’est l’Uruguay qui emporte nos suffrages.

Mon fils est vraiment le chouchou de sa mère, car elle sort l’arme fatale contre l’anorexie, une crème fouettée que l’on inonde de griottes dans un coulis lourd comme le plomb.

Pour cicatriser les blessures causées par ce mauvais Krug, je sers deux verres de Chartreuse Tarragone fin des années 20 qui est une des preuves majeures de l’existence de Dieu, tant elle offre un bouquet de fleurs de printemps irréelles et sucrées. Dans un but purement scientifique, car on ne fera jamais assez d’expériences pour faire avancer la science, je me suis versé un petit verre de Bénédictine des années 50. Elle est plus vive et plus mentholée, mais elle n’a pas l’ampleur et la richesse de la Tarragone. Après ce passages dans les ordres chartreux et bénédictins, je peux m’endormir du sommeil du juste.

les ingrédients avant

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les vins

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le caviar uruguayaen est en haut sur l’assiette

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