Académie des vins anciens du 11 avril, allo, quoi allo ! jeudi, 4 avril 2013

Académie des vins anciens, « allo, quoi allo. Non mais allo, quoi ». L’académie, ce n’est pas lastminute.com.

1- les vins

Si je demande que les vins soient livrés longtemps avant, c’est pour les regrouper, faire les plans de table des vins, faire les photos à l’avance pour les inclure dans le blog, mémoire de l’académie, et surtout pour les ouvrir plusieurs heures avant le début de la soirée, car l’oxygénation lente a un pouvoir spectaculaire de remise en forme des vins fatigués.

J’exclus de recevoir un vin à l’arrivée de l’académicien, et en tout état de cause, je ne l’ouvrirais pas moi-même, car je me dois à mes invités.

Il y a un énorme retard pour les vins. Livrez vos vins au plus vite selon les règles définies ci-dessous.

 

2 – le paiement

Dernière date d’envoi de chèques : vendredi 5 avril. Si l’envoi n’est pas fait vendredi, venez avec votre chèque à la réunion. Car il est exclu que l’on me dise que le chèque est parti par la poste. Si je n’ai pas physiquement le paiement sur place, l’accès sera refusé.

Par ailleurs j’aimerais accueillir les académiciens sans avoir à pointer s’ils ont payé ou non. C’est très désagréable de ne pas pouvoir s’occuper des académiciens l’esprit libre.

 

Alors, allo, quoi allo, réagissez avant demain vendredi 5. Car l’académie, ce n’est pas lastminute.com.

Substance de Selosse et Mouton 2000 lundi, 1 avril 2013

Nous sommes dans la sud. Nous invitons un couple d’amis. Lui m’envoie un SMS : « je peux apporter un Mouton 2000, mais n’est-ce pas trop jeune ? ». L’envie de goûter ce vin que je révère est trop forte. Je lui dis : « il sera parfait ».

Je demande à mon ami qu’il dépose le vin avant 17 heures pour que je l’ouvre. Il me l’apporte. Ma femme prépare une joue de bœuf et me demande un vin rouge. Je cherche des vins du Rhône dans ma cave, mais aucun ne convient car les acidités ou les amertumes sont trop fortes. Ma femme, lassée de ces essais me demande un vin blanc. Celui que je trouve a son agrément.

A vingt heures, nous sommes réunis. Je décide d’ouvrir un Champagne Substance Jacques Selosse dégorgé le 20 mars 2007, car Anselme Selosse vient de vivre un drame : on lui a cambriolé près de quatre mille bouteille de vins, mais le plus triste, car le plus dangereux, est qu’on lui a volé seize mille étiquettes et plus de dix mille capsules. De quoi pourrir le marché avec des faux. C’est donc un toast de solidarité et d’amitié que nous portons. Le vin est d’un or clair généreux. La bulle est active. Ce vin est typé, comme tous les vins de Selosse, mais ce qui frappe, c’est son extraordinaire sérénité. Il est tendu comme un arc, mais il domine cette tension. C’est fascinant de voir que ce vin puisse combiner à ce point extrémisme et sérénité. C’est un immense vin. L’intensité de saveurs de fruits qui pourraient être au sirop mais sont sans sucre est extrême, avec une trace de suggestion de fumé.

Nous grignotons de la poutargue, de la Cecina de Léon, du jambon San Daniele, des petites tartines à la tapenade et tout cela se goûte bien. Le champagne qui suit est le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle magnum sans année que je dois avoir depuis plusieurs années. Ce champagne est radicalement opposé au précédent. Il est romantique, floral, avec des notes de fleurs blanches. Son élégance est délicate. C’est un champagne de plaisir, moins cérébral que le Selosse, mais qui n’est pas dominé par lui. Il se boit bien.

Ma femme a préparé une lotte recouverte par une belle tranche de foie gras. C’est un Rossini de lotte, sans sauce, sauf pour les femmes qui ont sur leur assiette une trace de gelée de citron. C’est le vin de la joue de bœuf qui accompagne la lotte, un Mas de Daumas Gassac blanc 2001. La couleur légèrement ambrée est très jolie. Le nez très pur est engageant. En bouche, le vin est généreux, droit, clair. Il manque un peu de folie mais il est solide et accompagne bien les deux composantes du plat. La juxtaposition de mâches de la lotte et du foie gras est saisissante de pertinence. C’est un plat remarquable.

La joue de bœuf est superbe et la sauce faite au vin blanc se révèle être une belle solution, car il y a une légèreté que ne donnerait pas un vin rouge. Le Château Mouton Rothschild 2000 frappe par sa puissance de pénétration. C’est un vin tout en profondeur, avec une richesse de trame remarquable. On sent que l’on est face à un grand vin, opulent, velouté, acéré comme la lame d’une épée.

A côté de lui, c’est une Côte Rôtie La Mouline Guigal 1996. Au premier abord, le Mouton semble dominer, tant sa trame riche trace la route. Mais il faut attendre l’épanouissement dans le verre et c’est alors qu’apparaissent le charme, la séduction et la sensibilité. On ne peut pas comparer les deux vins tant ils sont dissemblables. Le Mouton, c’est la profondeur, la pertinence, la conviction et la persuasion sur un vin de texture riche et profonde. La Mouline, c’est Rita Hayworth qui retire ses gants noirs dans Gilda. Car la séduction que l’on pourrait croire au premier degré est redoutable d’efficacité.

Les deux vins acceptent volontiers la joue de bœuf, surtout le rhodanien, et sont plus circonspects avec les fromages. Le Laurent-Perrier Grand Siècle accompagne le dessert à la mangue avec entrain.

Les vins sont tellement disparates qu’il serait difficile de les départager. Mais Philippe sans que je lui demande m’indique que la plus grande émotion fut avec le Selosse. Je suis de cet avis. Je mettrais en tête le Selosse et ensuite ex-æquo le Mouton et la Mouline, avec s’il fallait les départager, un léger avantage pour le Mouton.

Les deux vedettes de ce repas d’amitié, ce sont la lotte mariée au foie gras, accord tactile de deux mâches opposées, et le Selosse Substance, pénétrant, typé à l’extrême, subjuguant par sa capacité à offrir cohérence et charme.

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Le premier dîner de la Fondation Chasseuil jeudi, 28 mars 2013

Michel Chasseuil vient de finaliser la création de la Fondation qui recevra sa cave dont il est dit sur le document remis que c’est « la collection de vins la plus prestigieuse au monde ». La banque Rothschild et la maison Guigal sont au conseil du Fonds de Dotation Chasseuil. Le premier dîner de la Fondation se tient au restaurant Laurent. Dans la hall d’entrée en forme de rotonde, nous sommes une soixantaine d’amis de Michel-Jack, puisque c’est ainsi qu’il faut dire, et des collectionneurs ou passionnés de vins. Il fait soif, et il faut faire pression sur Michel-Jack pour que nous puissions nous rafraîchir du Champagne Bollinger Grande Année 2004, frais, agréable, le prototype idéal du champagne de belle soif.

Nous passons à table dans l’un des grands salons du Laurent et le menu mis au point par Alain Pégouret est : araignée de mer dans ses sucs en gelée, crème de fenouil / fregola-sarda truffée sauce poulette / selle et carré d’agneau de lait des Pyrénées grillotés, bulbes et racines sautés comme un tajine / millefeuille à la mangue et piment d’Espelette / café, mignardises et chocolats.

L’exécution de ce repas a été parfaite avec des cuissons exactes. Même les plats que je connais par cœur ont eu le petit coup de génie de la première pleine lune de printemps.

Le Condrieu « La Doriane » Guigal 2010 est un vin riche et puissant. L’accord avec l’araignée est un délice. Mais il est à mon goût encore trop jeune, pas assemblé, mustang tout fou qui caracole dans les longues prairies.

Le programme annonce un 2006 mais c’est un Château Feytit-Clinet Pomerol 2004 qui nous est servi et Michel-Jack nous dit que son fils Jérémy a estimé que le 2004 se goûte bien maintenant. Et c’est vrai. Ce vin me plait beaucoup, car il ne surjoue pas. Il est très pomerol, avec une élégance certaine.

A ma table il y a des connaisseurs extrêmement érudits du vin et de grands palais. Nous ressentons tous que la Côte Rôtie La Mouline Guigal 1999 est un peu en sourdine. Il est vrai que les vins rouges ont été servis beaucoup plus frais que d’habitude, ce qui les anesthésie un peu. A la fin du repas je suis allé voir Marcel Guigal pour lui demander ce qu’il pensait de son vin. Il m’a dit que le service étant froid, le vin retrouvait à l’aération les qualités qu’il devait avoir. J’ai malgré tout ressenti un manque de générosité de ce très grand vin, par rapport à des expériences déjà faites de cette Mouline 1999, grande année.

Sur le dessert nous goûtons Le 7ème ciel du Prince Golitzine, vin de Massandra 2006. Quel vin étrange ! On a l’impression de boire un coulis de fraises. Les suggestions de roses rouges inondent les narines. On se sent dans la luxure la plus consommée et le vin accompagne divinement le millefeuille. Il est assez probable que ce vin n’est pas fait pour vieillir. Dans la virginité de sa nudité, c’est un vin d’une sensualité exacerbée, sans équivalent dans la palette gustative des muscats dont il a la structure et la trame.

Nous recevons une minuscule cuiller en plastique transparent sur laquelle est posée une grosse goutte d’un « Nectar balsamique » Leonardi cent ans d’âge. Ce vinaigre est profond, pénétrant et goûteux. C’est une petite merveille dont je me régale.

La représentante du domaine Dudognon qui est présente à ce dîner a offert un flacon magnifique en or et argent contenant un Cognac Dudognon Héritage qui est composé d’eaux de vie dont la moyenne est de cinquante ans, entre quarante et cinquante-cinq ans. Le cognac est très pur, très frais, sans signe d’âge et sans trace de bois. Il est très agréable et conclut magnifiquement le repas.

Michel-Jack Chasseuil nous a raconté la genèse de sa cave, insistant sur les bonnes affaires qu’il a pu faire en s’intéressant à des vins que personne ne recherchait. On le sent heureux que sa cave soit dans une Fondation. Sa collection cherche un écrin, puisqu’il est prévu qu’un public vaste puisse la regarder. Lorsque je pense aux bouteilles qui vont être exposées avec un éclairage qui sera probablement excessif, j’en tremble par avance. Des dîners seront prévus pour que cette collection ne soit pas complètement dormante. Apparemment, la structuration de cette gestion n’est pas encore bien définie mais l’on peut supposer que le comité de gestion aura à cœur de ne pas laisser mourir des bouteilles dont la vocation première est d’être bues.

L’ambiance était sympathique. J’ai rencontré notamment le représentant à Londres de la Massandra Winery qui possède en Crimée des flacons qui sont le rêve de tout collectionneur. Beaucoup de belles aventures peuvent être imaginées autour de cette fabuleuse collection Chasseuil.

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J’ai bu l’alcool le plus cher du monde ! jeudi, 28 mars 2013

En allant au dîner de la fondation Chasseuil, je croyais que j’allais boire des vins intéressants, mais calés sur la taille du groupe : plus de 60 personnes.

Lorsqu’on nous a présenté la bouteille du Cognac Dudognon Héritage, dans un joli flacon d’or et argent, j’avais conscience que Madame Dudognon nous faisait un joli cadeau.

Mais j’avais mal lu ce qui est écrit sur la plaque en or de la bouteille : « World’s most expensive Cognac ».

Et je n’avais pas lu que c’était le cognac Héritage Henri IV !

En allant sur internet, j’ai vu que cette bouteille a été vendue deux millions de dollars !

TWO MILLIONS

Eh bé !

Je m’en suis bu tranquillement deux verres, en faisant profiter aussi mes amis de table.

A 20.000 $ le centilitre, j’ai bu probablement pour 160.000 $. Mon gosier vaut de l’or.

Merci Michel Chasseuil et merci la maison Dudognon.

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doit-on dire le ou la finale ? mardi, 26 mars 2013

Lorsqu’on parle de finale d’un vin, doit-on dire le ou la finale ?

Personnellement, j’aime bien dire le final, car cela me fait penser à la musique, à un opéra, plutôt que de dire la finale qui me fait penser à Roland Garros.

La finale d’un vin n’est pas un combat alors que le final d’un vin peut être une apothéose.

La question étant posée, j’ai regardé le Petit Robert.

Et à ma grande surprise, le final d’un Opéra s’écrit le finale, car on s’inspire du mot italien « finale » que l’on prononcerait en italien finalé mais le dictionnaire nous dit qu’on prononce final.

Alors, je devrais écrire le finale.

A première vue, ça choque. Car les mots en « ale » qui sont masculins ont un chapeau sur le a.

Hâle, mâle, râle, sont des masculins à accent circonflexe.

Mais la langue française glisse ou serpente avec délice et c’est alors qu’arrive le crotale, enroulé autour d’un squale.

Ces deux animaux m’indiquent qu’on peut écrire le finale.

 

Là-dessus, on me souffle dans l’oreillette que le Hachette du Vin parle de la finale.

En gaulois têtu, j’utiliserai le finale, car le lien entre le vin et la musique est plus pertinent pour moi que le lien avec une compétition sportive.

Vive le finale !

Stéphane Derenoncourt presents the 2012 of the wines for which he is consultant lundi, 25 mars 2013

It is the tenth time that Derenoncourt presents the wines of the numerous domains for which he acts as a consultant. It was in Paris in hotel George V.

Usually, the presentation is made some months after the week of primeurs, but this time it is more than one week before.

I am always amazed to see how numerous the domains using his advises are. It is around 60, mainly in Bordeaux but also all over the world.

For the 1st time, I have drunk wines of India. I will need probably one thousand years to understand the Vedic qualities of these wines.

 

What is amazing is that the juices are extremely friendly and nice to drink. Some are already very pleasant to drink.

What is positive too is that the wines are all different which means that they do not have a « Derenoncourt style », but their own style, with a grain of salt of the Derenoncourt talent.

 

Some wine have pleased me a lot : Clos Fourtet, Larcis Ducasse, Smith Haut Lafitte, Canon La Gaffelière, La Mondotte, La Gaffelière, Domaine de Chevalier, Petit Village. These wines have a real character, and are largely more pleasant than what I expected.

 

This said, is it possible to predict something at that stage ? First I am not a specialist of young wines. But I think that the wines which appear to be well built and coherent will be greater wines than the ones that look to be imprecise. Using this type of exclusion : well built versus imprecise is possible for me. But to prognosticate the future of wines one by one is probably not accurate if it would be made by someone like me.

 

My impression is that the wines that I have named are great wines. Now let us wait until the real experts appear on the scene on the beginning of April. We will probably hear that 2012 is for the twelfth time, the millesime of the century.

« l’écurie » de Stéphane Derenoncourt présente ses 2012 lundi, 25 mars 2013

Les vignobles qui composent « l’écurie » de Stéphane Derenoncourt présentent leurs 2012 dans les salons de l’hôtel George V. C’est la 10ème édition. Habituellement, cette présentation est faite quelques mois après la semaine des primeurs du début avril à Bordeaux, mais pour ce millésime la présentation est faite un peu plus d’une semaine avant la fameuse grand-messe des primeurs qui rassemble la terre entière du vin. Ce qui impressionne toujours, c’est de voir le nombre important de propriétés qui ont pour conseil la société Derenoncourt Consultants. De plus, rivalisant avec l’Empire Britannique, le soleil ne se couche jamais sur le champ de bataille de cette société : Italie, Turquie, Syrie, Inde, Etats-Unis, Maroc, et beaucoup d’autres pays font appel à ce brillant winemaker.

Dans les ors de ce bel hôtel, tout le monde est accueillant. Alors que 2012 était annoncée comme une année difficile et alors que les vins sont des bambins, reproche que l’on fait généralement à la semaine des primeurs, les jus sont chaleureux et extrêmement agréables à boire. Commençant par La Mondotte et Canon La Gaffelière, je suis surpris par la rondeur de ces vins.

La deuxième constatation est que les vins sont très différents ce qui indique qu’ils ne sont pas faits selon un « cahier des charges » de Derenoncourt Consultants, mais bien en fonction des caractéristiques propres de chaque domaine.

Parmi ceux que j’ai aimés, je retiendrais volontiers Larcis-Ducasse, Clos Fourtet superbe, Canon Lagaffelière et la Gaffelière, Smith Haut-Lafitte, Domaine de Chevalier, Poujeaux, Petit-Village, Guadet. J’ai bien aimé aussi le vin de Monsieur Louis, le Château Louis du propriétaire de l’Ami Louis, comme le Château Clarisse, du nom de la fille de M. Le Calvez, directeur du Bristol. Restauration et vin font bon ménage !

J’ai revu avec plaisir le souriant propriétaire de La Soumade avec lequel nous avons des souvenirs de folies bachiques, maintenant prescrites. Pour la première fois de ma vie, j’ai goûté deux vins faits en Inde, et je pense qu’il me faudra bien mille ans avant d’en comprendre les subtilités védiques.

On peut se poser la question de l’intérêt de boire des échantillons aussi jeunes. J’aurais bien du mal à reconnaître chacun de ces vins, si je les connaissais bien, sur ces seuls jus. Mais il est réaliste de penser que ceux qui apparaissent brillants sur cette session ont plus de chance de devenir grands que ceux qui paraissent plus imprécis. On peut donc plus facilement détecter des imperfections que prédire l’avenir des vins même quand ils sont flatteurs maintenant.

C’est de toute façon un bel exercice, qui m’a permis de pressentir que beaucoup de ces vins seront réussis. A suivre avec les experts des vins en primeur, qui nous diront peut-être pour la douzième fois que c’est le millésime du siècle.

168ème dîner de wine-dinners au restaurant Laurent dimanche, 24 mars 2013

Gerhard est compositeur et chef d’orchestre. Sigrid est violoniste et professeur de violon. Ils vivent à Graz en Autriche et sont fous de vins. Ils viennent à Paris pour quelques jours et proposent que nous fassions un dîner de vins. Gerhard m’a envoyé sept bouteilles de vin, ce qui impose d’élargir notre groupe. Je contacte quelques amis en leur demandant de ne pas apporter de vin, puisqu’il y aura pléthore. La forme de l’organisation du dîner est celle d’un wine-diners aussi sera-t-il le 168ème dîner de wine-dinners au restaurant Laurent. J’indiquerai les vins de Gerhard par « (GP) ».

A 18 heures j’ouvre les vins et quelques parfums sont magistraux : celui de Laville Haut-Brion 1962 est conquérant, celui du Gruaud Larose 1922 est tellement flamboyant que je referme vite la bouteille avec un bouchon neutre pour ne pas perdre cette richesse olfactive et celui de la Côte Rôtie 1983 est tonitruant. Aucun autre parfum ne me fait peur.

Les amis arrivant de façon échelonnée, je commande sur la carte du restaurant un Champagne Delamotte Blanc de Blancs 2002. Classique, solide et fin, il est une bonne entrée en matière.

Le Champagne Pol Roger Blanc de Blancs 1985 apporté par Jean-Philippe marque un saut qualitatif significatif. Ce qui marque, c’est l’impression d’être en face d’un champagne parfait. Le sentiment de plénitude est spectaculaire. Alors, nul n’est besoin de décrire ce champagne, car c’est la sérénité l’opulence, la cohérence qui sont ses caractéristiques.

Après l’apéritif pris dans le salon en rotonde, nous passons à table. Nous sommes neuf dont sept buveurs.

Le menu mis au point par Philippe Bourguignon et Alain Pégouret est : royale d’oursins / carré d’agneau de lait grilloté/ canard croisé rôti, navets et endives caramélisés / Frégola-sarda truffée / fourme d’Ambert / cheese-cake et mangue fraîche, sur un sablé au citron vert / tarte fine au chocolat noir.

Le Champagne Krug 1973 est complètement différent du Pol Roger 1985. Si l’on voulait s’amuser à faire un parallèle, on dirait que le Pol Roger, c’est une Côte Rôtie de Guigal et que le Krug est un vin de la Romanée Conti. Car le Pol Roger est l’expression d’une joie de vivre sereine et le Krug est d’un raffinement subtil et émouvant. Ce champagne est d’une grande classe, presque insaisissable tant il déborde de complexité. Il est accompagné par des petits toasts au foie gras qui lui vont bien.

Le Riesling Ried Klaus Naturrein 1970 (GP) a la pureté d’un beau riesling mais il manque un peu de longueur. Il est masqué par le glorieux Château Laville Haut-Brion 1962 (GP) qui est d’une insolente jeunesse. Sa couleur est d’un jaune clair, moins jeune que celle du Carbonnieux blanc 1955 bu il y a deux jours. Mais les deux vins partagent beaucoup de qualités. Le Laville a un nez riche et envahissant, une acidité bien contrôlée et un kaléidoscope de saveurs impressionnant. La royale d’oursin goûteuse aide bien le riesling et cohabite judicieusement avec le Laville.

Le Château Gruaud Larose 1922 a un parfum impressionnant évoquant de lourds fruits rouges. Il est étonnant qu’un vin de 1922 puisse avoir cette puissance, mais c’est bien un 1922. Il est difficile de lui donner un âge car sa couleur est d’un beau rouge sang et son goût, dont Luc et Gerhard disent qu’il est très Saint-Julien est d’un épanouissement absolu. Il a de beaux fruits rouges et un accomplissement qui nous ravissent. Sa longueur est imposante.

J’avais peur que La Romanée, Domaine de la Romanée, Bichot 1969 ne soit pas au rendez-vous car elle avait un niveau assez bas. Si je l’ai choisie, c’est un clin d’œil, car Gerhard avait organisé il y a moins d’un an à Graz une verticale de 41 millésimes de la Romanée du Domaine de la Romanée. De fait, le vin est magnifique, très bourguignon avec des suggestions salines. Il a beaucoup de sensibilité.

A côté de lui sur le goûteux canard, le Richebourg 1949 Jules Belin (GP) est beaucoup plus puissant, aidé par une année splendide, mais il est un peu trop simple à côté de La Romanée. Sans cette proximité, on l’aimerait beaucoup.

La Côte Rôtie Côte Brune Gentaz Dervieux 1983 (GP) qui avait à l’ouverture un parfum tonitruant est d’une force tranquille très agréable. C’est le vin de plaisir mais aussi de raffinement. La Fregola-sarda est superbe mais quelques amis seront gênés par une excès de poivre comme ils l’avaient été avec le piment du carré d’agneau, un peu brûle-gueule. Cette Côte Rôtie est splendide.

Le Châteauneuf du Pape Domaine de Mont-Redon 1962 (GP) est un vin de grande classe et de grande subtilité. Plus fin que son voisin du Rhône, il souffre un peu du rayonnement du 1983. Mais je l’ai préféré du fait de sa finesse.

J’avais peur de la couleur un peu sombre du Château Rayne Vigneau 1938 et c’est pour cela que j’avais prévu un deuxième sauternes. Mais la couleur dans le verre est beaucoup plus belle et dorée que celle du vin dans la bouteille. Le nez du vin est très expressif, profond, dans des fruits bruns. En bouche, sa densité est belle et il est magnifiquement accompagné par la fourme d’Ambert dont le crémeux est exactement ce qu’il fallait. Malgré une année de petite réputation, nous jouissons d’un très agréable sauternes.

Le Riesling Trockenbeeren Auslese Weingut Johan Kiss 1973 (GP) n’a pas d’étiquette d’année. Gerhard le date de 1973 car le vin a eu une médaille d’or en 1976. Ce vin en demi-bouteille a la perfection du riesling. Je suis toujours impressionné par la précision du riesling, cépage génial. Le vin est délicieusement doux, avec un faible alcool que Gerhard estime de 11°. Le vin est magique.

Le Haut Sauternes Guithon Négociant vers 1894 est difficile à dater, mais fait partie d’un lot que j’ai acheté où tous les sauternes sont de 1891, 1894 et 1896. Prenons donc la valeur médiane. On ressent bien l’écart d’âge avec le Rayne Vigneau et mon cœur penche vers le plus âgé des deux. Je lui trouve un peu plus de profondeur que le 1938.

Le Banyuls Bartissol Vieille Réserve (GP) est probablement des années 50 ou 60. Il est assez simple mais franc et accompagne bien le dessert au chocolat. C’est un vin de gourmandise.

C’est le moment des votes. Il convient de signaler que le Pol Roger 1985 ne figurait pas sur les menus et a été oublié dans les votes. Je suis sûr qu’il en aurait recueilli. Nous sommes huit votants pour quatre vins chacun. Huit vins ont eu des votes. Quatre vins ont eu des votes de premier, le Gruaud Larose trois fois, le Laville deux fois ainsi que la Côte Rôtie et le Krug une fois.

Le vote du consensus serait : 1 – Château Gruaud Larose 1922, 2 – Château Laville Haut-Brion 1962, 3 – Côte Rôtie Côte Brune Gentaz Drevieux 1983, 4 – Champagne Krug 1973, 5 – La Romanée (Bichot) 1969.

Mon vote est : 1 – Château Gruaud Larose 1922, 2 – Champagne Krug 1973, 3 – Riesling Trockenbeeren Auslese Weingut Johan Kiss 1973, 4 – Châteauneuf du Pape Domaine de Mont-Redon 1962.

Les plats étaient judicieux, mais le dosage des épices a parfois gêné certains convives. Le service des vins par Virginie mérite tous les éloges et le service attentionné est toujours remarquable. L’ambiance multilingue était particulièrement enjouée. Il y avait autour de la table de solides connaisseurs de vins, dont les commentaires documentés et pertinents ont contribué à la réussite de cet excellent dîner.

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de beaux bouchons

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belle forêt de verres

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M5 D M5

167ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Ledoyen vendredi, 22 mars 2013

Le 167ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Ledoyen. Lorsque j’avais fait les photos des bouteilles il y a une semaine, avant de livrer les vins au restaurant, j’avais trouvé que l’aspect de deux d’entre elles pouvait laisser penser à des problèmes. J’ai donc rajouté deux bouteilles plus une qui sera une sécurité supplémentaire. Les deux bouteilles ont été rajoutées sur le menu, mais pas la troisième dont l’ouverture n’est envisagée qu’en cas de nécessité.

A 17h30, tout a été préparé dans le beau salon Cariatides 1, d’où l’on voit l’Obélisque et son casque d’or au dessus des cimes des arbres du jardin qui conduit directement du restaurant à la Place de la Concorde. A l’ouverture, le bouchon du Carbonnieux blanc 1955 s’émiette. La Tâche 1950 a sur le sommet du bouchon une odeur de terre et le parfum du vin me soucie, comme celui du Macon blanc. Il s’agit des deux bouteilles qui m’inquiétaient la semaine dernière.

Le vin que j’ai un peu rapidement appelé Echézeaux Joseph Drouhin 1947 du fait de lambeaux d’étiquette qui ressemblent aux lambeaux d’étiquettes de plusieurs vins que j’ai en cave de cette maison est difficile à identifier. La capsule indique : Cave du restaurant la Bourgogne. Sur l’étiquette je peux lire que la fin du nom du vin est « …ES ». Deux idées me viennent : Bonnes-Mares, ou Nuits Cailles. J’exclus Pernand-Vergelesses et Auxey-Duresses, à cause de la taille des caractères. Le bouchon est beau et me rappelle ceux des Nuits Cailles 1915. Le nez du vin est magnifique. Je goûte un peu du vin et je serais tenté d’imaginer une très grande année ancienne. Dans mon hypothèse, je conçois bien un Bonnes-Mares 1929. Ça ne restera qu’une ébauche d’idée.

Ayant fini d’ouvrir les bouteilles annoncées aux inscrits et les deux supplémentaires, je pourrais estimer qu’avec treize vins dont deux fatigués, nous avons assez pour dix personnes. Mais j’ai furieusement envie d’ouvrir la bouteille qui ne figure pas sur les menus imprimés par le restaurant. Je compte un, deux, trois et hop, c’est parti et je me félicite car le parfum du vin est absolument diabolique. Ce vin est extraordinaire. J’annonce au sommelier qu’il faudra le faire boire à l’aveugle, pour que la surprise de mes amis n’en soit que plus grande.

Tous les convives sont à l’heure, ce qui est agréable, dont quatre, venant de province, sont largement en avance. L’un d’entre eux a soif et veut commander un champagne. Je lui explique qu’il y a quatorze vins au programme, mais il a envie et commande un Champagne Taittinger Comtes de Champagne 2004. Le champagne est très agréable, déjà joyeux malgré son jeune âge que l’on ne ressent pas. Les amuse-bouches sont absolument délicieux et de grand talent. Une bulle iodée présentée sur une cuiller en bois donne un coup de fouet magistral au champagne qui devient plus rond. Dans les amuse-bouches il y a une nouveauté, une bille noire à la truffe avec un eau iodée. C’est goûteux et original.

Le menu créé par Christian Le Squer est : huître de pleine mer au naturel / oursin au goût iodé / asperges vertes truffées, sauce mousseline / sole de ligne, concentré de sous bois / selle d’agneau de lait grillée au charbon de bois / toast brûlé d’anguille, réduction de jus de raisin / stilton / chocolat noir au lait de caramel.

Le Champagne Dom Ruinart 1990 est très bien mis en valeur par le Taittinger. Il est épanoui, solide, carré et l’huître est peut-être un peu trop goûteuse pour lui, l’excitant bien, malgré sa force. Ce champagne serein est une belle réussite de l’année 1990.

Le Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1973 a une personnalité plus affirmée et une complexité plus grande, même si la qualité du vin de base n’égale pas celle du Ruinart. L’oursin est exceptionnellement délicat et l’accord qui se crée est fusionnel. Il y a une vraie continuité entre le champagne et l’oursin. Nous démarrons très fort.

Sur les asperges au goût intense nous aurons trois vins blancs et je fais comprendre à demi-mot que deux d’entre eux sont difficiles.

Le Macon blanc Reine Pédauque 1934 que j’ai daté ainsi en l’absence d’étiquette d’année est plutôt des années 40. Il est fortement madérisé, ce qui serait acceptable s’il avait du charme. Il en manque.

Le Montrachet Robert Gibourg 1992 a une couleur trop ambrée. Le vin est passé, marqué par une oxydation excessive. C’est dommage, car 1992 est une grande année. Mais le plaisir n’est pas là. On aurait pu attendre qu’il se présente un peu comme un vin jaune, mais il ne le veut même pas.

Fort heureusement, le Château Carbonnieux blanc 1955 a tellement de charme qu’il en a pour trois. Sa couleur est d’un jaune citron comme celle d’un vin de dix ans. Et son goût est au même diapason. Le nez est très expressif, profond et le goût est complexe, délié, riche. Les asperges excitent bien les deux blancs de Bourgogne mais c’est inutile d’insister. Le charme est du côté du blanc de bordeaux qui gagne par K.O.

Lorsque j’avais lu « concentré de sous bois » pour le plat de sole, je n’imaginais pas qu’il s’agissait de morilles aussi ai-je peur de l’accord avec les deux bordeaux. Mais en fait cela fonctionne plutôt bien, la sole étant d’une cuisson parfaite. Le nez du Château Mouton-Rothschild 1964 est impérial, conquérant et d’une justesse exemplaire. C’est la promesse d’un vin de première grandeur. Le goût est rassurant, celui d’un Mouton très joyeux, mais n’atteint pas la divine caresse du nez. C’est un très beau vin.

La couleur du Château Brane-Cantenac 1928 surprend tout le monde tant elle est rouge sang. Le vin de la cave Nicolas est d’un accomplissement exemplaire. Qui dirait qu’il a 85 ans ? C’est le gendre idéal, celui auquel on ne trouve aucun défaut, poli, causeur, charmeur mais aussi profond. C’est un vin plus grand encore que le Mouton.

Sur la selle d’agneau, qui est un parfait accompagnateur, nous avons quatre vins de Bourgogne servis en même temps, l’une des bouteilles étant cachée par une « chaussette ». Le Vosne Romanée Les Beaumonts Charles Noëllat 1961 est un bourgogne de bonheur. Fait par un grand vigneron dans une grande année, il a l’équilibre que l’on demande à un vin de Bourgogne. Il n’est pas très canaille et joue sur son côté rassurant.

Hélas, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1950 n’est pas au rendez-vous. Le plat l’aide un peu mais le vin est fade, sans énergie. Quel dommage, car ce devait être la vedette de ce repas.

Heureusement, le vin annoncé comme Echézeaux Joseph Drouhin 1947 et qui est peut-être un Bonnes-Mares 1929 est une merveille. Puissant, beaucoup plus que le 1961, il envahit le palais. Alors, on pense bien sûr qu’il a pu être aidé par des apports de vins du sud. Mais le résultat est concluant. C’est un beau vin, riche, plein en bouche, au final très long. Un beau bourgogne comme on les faisait en ce temps là.

Le suspense de la dégustation à l’aveugle ne dure pas longtemps, et on découvre l’étiquette du Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1956. Le nez de ce vin est tellement Romanée Conti que c’en est presque la réponse à une question de cours. C’est l’archétype du parfum des vins du domaine. Et en bouche c’est un festival de roses, de sel avec une subtilité et un dosage comme j’en ai rarement rencontrés. Cette année 1956, jugée faible dans les annales, donne ici un vin superlatif, au final inextinguible. Je tombe sous le charme, heureux que les trois bourgognes délicieux compensent La Tâche éteinte.

La Côte Rôtie La Mouline Guigal 1993 est stupéfiante de jeunesse après ces vins anciens, et elle explose sa joie de vivre. Mais ce qui est le plus enthousiasmant, c’est la continuité gustative invraisemblable avec un plat que j’adore, celui de l’anguille. C’est un accord phénoménal puisqu’on ne sait plus qui est le vin et qui est l’anguille. Ce vin montre une performance au dessus de ce qu’on imaginerait d’un 1993.

Ce que le Richebourg offrait dans la suggestion de son parfum, celui de Château Climens Barsac 1949 affirme. Ce nez est digne d’un parfumeur. La richesse de l’abricot des coings confits et autres fruits oranges imprègne les narines. Et le vin est tout simplement glorieux. Quand un sauternes est grand, il est impérial. Le très bon stilton va bien, mais il n’est pas nécessaire, tant le Climens à la robe d’un or noble se suffit à lui-même, insolent de grâce, dans les plus beaux fruits oranges.

Le Banyuls Grand Cru Cuvée du Président Henri Vidal 1956 est un aimable banyuls qui tient bien sa place sur le dessert dans sa simplicité rassurante.

Il est temps de voter. Chacun des dix participants donnera ses quatre préférés. Neuf vins reçoivent des votes, ce qui est une belle diversité et quatre vins ont des places de premier : Brane-Cantenac 1928 et Richebourg 1956 quatre fois chacun, le Carbonnieux 1955 et le Bonnes-Mares 1929 chacun une fois.

Le vote du consensus serait : 1 – Château Brane-Cantenac 1928, 2 – Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1956, 3 – Château Carbonnieux blanc 1955, 4 – Bonnes-Mares 1929, 5 – Château Climens Barsac 1949.

Mon vote est : 1 – Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1956, 2 – Château Climens Barsac 1949, 3 – Bonnes-Mares 1929, 4 – Château Carbonnieux blanc 1955.

Il y a eu deux accords exceptionnels, tant le plat et le vin ont réagi pour créer une fusion entre eux. C’est l’oursin avec le champagne René Lalou 1973 et l’anguille avec la Côte Rôtie La Mouline Guigal 1993. La cuisine a été de très haut niveau, avec des saveurs d’une justesse rare. Le service a été très attentionné. La bonne humeur régnait autour de la table.

Le meilleur des goûts de ce dîner, c’est celui de r

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