Grand Tasting au delà des Master Class vendredi, 10 décembre 2010

Au-delà des Master Class, le Grand Tasting offre la possibilité de participer à des expériences de cuisine et de vins. J’y suis allé entre deux classes. Xavier Thunet a présenté de magnifiques fromages avec des accords judicieux dont un m’a interloqué. Associer un vin rosé du Château Roubine, Côtes de Provence rosé 2009 à un roquefort est particulièrement osé et contre toute attente, ça marche avec une légèreté judicieuse.

Dans un autre atelier le chef Jean-Jacques Daumy a présenté une délicieuse crème de lentilles aux truffes qui a fait exploser de joie un Château Bourgneuf-Vayron Pomerol 2008. Un autre accord de belle intelligence s’est trouvé entre une tartelette au combawa de la pâtisserie Hugo et Victor avec un Vouvray du domaine de la Taille aux Loups 2009. L’accord est frais, jouant sur les acidités légères de la crème pâtissière et du vin. J’ai retrouvé avec plaisir Hugues Pouget, que j’ai connu pâtissier chez Guy Savoy et qui a réalisé des desserts merveilleux pour mes vins.

Comme si les Master Class et les ateliers gourmands n’avaient pas suffi, je me suis promené de stand en stand, sans but précis, car acheter les vins actuels n’est pas dans mon programme. J’ai préféré saluer des domaines que je connais et où j’ai des amis. Nicolas Henriot étant présent, j’ai goûté les beaujolais de la Villa Ponciago, dont un Fleurie 2006 au juteux réjouissant, un autre beaujolais riche splendide, plein, grand beaujolais de garde, et un vin qui n’est pas commercialisé, "le livre de messe", car sa parcelle a la forme d’un livre ouvert. Ce vin est sacrément bon, juteux, joyeux et confondant de générosité. Un futur trésor de cave.

Le Château Gilette 1989 est le dernier commercialisé de cette maison qui est la dernière à offrir chaque millésime. C’est un très beau sauternes encore jeune, plus jeune que ses pairs. Déjà riche et élégant, il promet d’être grand.

Le Château Palmer 1996 m’a été servi trop chaud. Mais on sent que c’est un vin de très belle construction, racé et déjà prêt à être bu.

Le Château Raymond Lafon 2005 est d’une maison que j’apprécie beaucoup. Il est agréable et sans prétention, ce qui ne veut pas dire sans qualité, et joli à boire dès maintenant.

Au stand de William Fèvre, le Chablis Grand cru Les Clos William Fèvre 2005 est un joli modèle de superbe chablis.

Chez Charles Heidsieck le Champagne Charles Heidsieck Blanc des Millénaires 1995 est un très beau champagne de très forte personnalité. Je l’avais bu au Carré des Feuillants la veille du Grand Tasting et il confirme. Le Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1990 est d’un très grand épanouissement. J’adore son style. Le Champagne Cristal Roederer 2004 est encore bien jeune mais bien fait.

Le champagne Pol Roger Cuvée Winston Churchill 1999 est superbe et tout à fait à mon goût. Le Champagne Comtes de Champagne Taittinger 1999 est brillant, rond et joyeux. Le Champagne Veuve Clicquot Cuvée Privée 1990 est très orthodoxe et bien dessiné. On peut dire qu’il était possible de goûter un nombre de champagnes d’exception assez impressionnant.

J’ai sympathisé avec un sympathique vigneron qui fait La Croix Saint Jean Minervois dont j’ai goûté les 2008, 2006 et 2004. De trois expressions très différentes, ces vins sont en recherche d’excellence et cela m’a bien plu.

Au stand de Mas Amiel j’ai goûté le Maury Mas Amiel 1969 qui est magnifique et nettement meilleur que le Maury 1929 que j’ai présenté aux élèves de Sciences Po lors de la présentation de Climens par Bérénice Lurton.

Croisant Pierre-Emmanuel Taittinger au hasard d’une allée, il m’a fait goûter des vins de Savoie dont il est propriétaire. J’y ai retrouvé l’élégance raffinée que j’avais décelée dans ses champagnes rosés.

Le Grand Tasting permet, selon mon analyse, d’aborder des grands vins de trois façons. Soit dans des Master Class où ce sont les vignerons eux-mêmes qui présentent leurs vins avec une rare générosité, soit dans des ateliers culinaires où des accords vibrants et intelligents sont proposés, soit aux stands où la disponibilité des uns et des autres permet de mieux approcher un producteur ou une région. Au bout de deux jours, j’étais épuisé, mais j’avais participé à un grand moment de partage de la connaissance du vin.

présentation de Climens à Sciences Po jeudi, 9 décembre 2010

Prenons les choses dans l’ordre. L’académie des vins anciens s’est terminée hier ou plutôt, tôt ce matin. Ce soir, le groupe "in vino veritas" des élèves de Sciences Po reçoit Bérénice Lurton qui va présenter Château Climens. Je serai à ses côtés comme je l’avais été à la récente présentation d’Yquem par Pierre Lurton. David, l’organisateur m’a proposé de me joindre au dîner qui suivra cette conférence-dégustation. Fatigué par l’académie et contrarié par la neige qui paralyse les banlieues, je décline son invitation.

Je rends visite à son bureau à un ami, Michel, qui me dit : "un de mes amis, vigneron italien, vient de m’expédier une magnifique truffe blanche. Je dînerai ce soir avec un vigneron allemand et son épouse. Alain Dutournier va cuisiner autour de ma truffe. Veux-tu te joindre à nous ?". Et pour me tenter un peu plus, il me conduit à sa voiture où une boîte en bois, écrin de trois belles truffes blanches, embaume l’atmosphère.

A cet instant, plus de fatigue, plus de neige. Je dis oui. Il est probable que je serai en retard du fait de la présentation de vin. Je demande à Michel que le repas commence sans moi.

A Sciences Po, à 19 heures, c’est une intense fourmilière. Toutes les salles disponibles sont encore prises d’assaut pour des cours ou pour des activités ludiques comme celle de la notre. Pas moins de quarante élèves et d’étudiants d’autres écoles viennent écouter Bérénice Lurton qui présente l’histoire de sa propriété qui n’a pas changé de territoire depuis deux siècles. Son père l’a achetée en 1971. Propriétaire de Brane-Cantenac et père de dix enfants dont Bérénice est la cadette, il a voulu que chacun de ses enfants soit à la tête d’un domaine viticole. On comprend que le nom de Lurton soit aussi présent dans le paysage bordelais. Bérénice Lurton explique les spécificités du terroir de Barsac, très différent du reste du sauternais.

Nous goûtons Cyprès de Climens 2008, le deuxième vin de Château Climens, fait pour être agréable très jeune. On sent les fruits confits, un bel équilibre et une présence en bouche certaine. Le Château Climens 2007 est beaucoup plus gracile, frais, élégant. C’est encore un enfant. Très prometteur et porteur du style Climens.

Le Château Climens 2005 est un vin puissant, riche et l’on sent qu’il faudra beaucoup attendre avant de jouir de toutes ses qualités. Le Château Climens 2002 est calme, élégant, et beaucoup plus prêt à boire que le 2005. J’aime beaucoup ce vin moins tonitruant.

Le Château Climens 1990 a tous les attributs d’un grand Climens. La juxtaposition avec le Château Climens 1976 est très intéressante, car ils sont très différents. Le 1990 est le colosse qui n’a pas fini de grandir. Le 1976 est racé, moins doté par la nature que le 1990 mais joue sur son charme pour séduire.

Ces vins très différents ont une constante, c’est d’être très bien faits. Ils ont des fruits confits très ronds et équilibrés, dont l’insistance varie selon les millésimes. Tous sont d’une grande fraîcheur. On imagine aisément les richesses qu’ils offriront à leur maturité.

Les élèves ont acheté à ma demande des chocolats qui sont bons mais hélas, fantaisie. Il y a des crèmes ou des parfums qui vont limiter la démonstration que je veux faire de la pertinence de l’accord du chocolat avec un Maury 1929. L’accord est là, mais pourrait être plus spectaculaire. Le Maury a passé plus de 70 ans en fût et a été mis en bouteille il y a environ dix ans. Ce qui est souhaité, c’est de montrer à quel point l’âge arrondit les saveurs. Et c’est probant, car les saveurs de pruneaux se sont apaisées. Et l’on peut percevoir combien le chocolat arrondit encore plus le vin.

Bérénice Lurton a fait une présentation aussi élégante que son vin. L’expérience Maury et chocolat a été divertissante. Je quitte cette assemblée intéressée et compétente car le devoir (une truffe blanche) m’appelle.

Les élèves attentifs

les vins dégustés

Bérénice Lurton présentant ses vins

explosion de truffe blanche au Carré des Feuillants jeudi, 9 décembre 2010

Au restaurant le Carré des Feuillants, Monica, Armin et Michel m’attendent, malgré ma recommandation de ne pas le faire, autour d’un Champagne Mumm cuvée R. Lalou magnum 1998. Je me joins à eux et le champagne me paraît assez ennuyeux. Il est bien fait, mais l’émotion n’est pas là, ce qui étonne Michel qui ne retrouve pas le goût qu’il avait en mémoire. J’en ai parlé au chef de caves de Mumm qui présentait au Grand Tasting ce même vin. Dans cette autre atmosphère, il m’a beaucoup plu. Mes amis ont faim, et Alain Dutournier aime tellement discuter avec Michel que nous avons peur que le festival ne démarre pas. D’autant qu’Alain vient nous mettre sous le nez la truffe encore dans sa boîte, nous disant qu’il n’a jamais senti une truffe blanche de cette qualité. Ce que nous ne savions pas, c’est que tout se prépare en coulisse avec une extrême efficacité.

Voici le menu qu’Alain Dutournier a conçu, donnant libre cours à son talent : infusion de girolles spéciales d’Arcachon en aumônières de calamar et truffe blanche d’Alba / saumon sauvage juste poché en gelée de sous-bois et délicatement fumé à l’aulne, avocat en chantilly et truffe blanche d’Alba / bouillon mousseux de châtaignes, truffe blanche d’Alba râpée, aiguillette de poule faisane pochée / tronçon de turbot sauvage étuvé dans son jus de cuisson, truffe blanche d’Alba, semoule de brocoli et riz noir / la truffe noire à la truffe cuite entière à l’étouffée – piccata de ris de veau / envie de lièvre en prestigieuse "royale", le râble servi en rosé en médiéval "saupiquet", quelques gourmandises braconnier / vacherin et truffe blanche d’Alba / perles de mangoustan, marrons glacé "Mont-Blanc", parfait vanillé, gelée de rhum.

Ce repas réalisé par le grand chef pour la truffe a été d’un niveau exceptionnel, avec une sensibilité extrême, d’un niveau de trois étoiles.

Le Mumm est vite remplacé par un Champagne Charles Heidsieck Blanc des Millénaires 1995. L’écart de présence et de personnalité est très grand. Ce champagne très vineux, puissant, à la grande longueur nous ravit. Il est plein, typé, expressif. Il "cause".

Le sommelier qui a assuré le service tout au long du repas s’est régalé à entendre les supputations de Michel fort en verve, car tout s’est déroulé à l’aveugle. Il dépose devant nous trois blancs. Le Jurançon sec La Canopée domaine Cauhapé 2007 est d’un jaune clair et jeune. Je suis frappé par la construction d’une précision extrême de ce vin. Il est fin, précis et élégant. Pour moi, son nez est définitivement sud-ouest et Michel est de ce même avis. Puis il change, se mettant à explorer plusieurs régions. Je suis sûr qu’il s’est amusé à brouiller les pistes par ce numéro de patinage artistique interrégional.

Le Jurançon sec Château des Navailles F. Paul 1992 est plus doux que le 2007 et plus fruité, mais moins fin. Je le trouve un peu plus pataud. Le Pur Sang Didier Dagueneau Pouilly Fumé 1996 au nez de litchi est un vin canaille qui pirouette, d’un immense vigneron hélas disparu, que je suis incapable de situer dans sa région. Là aussi nous avons tous fait du patinage artistique, glissant sur les régions avec une insolente légèreté. Le vin est beau, et sa complexité atypique m’a empêché de le reconnaître. C’est un grand vin.

C’est sur le vin suivant que la bonne humeur de Michel s’est exprimée de façon éclatante. Il lance, tout de go : "si ce vin là n’est pas un Pessac Léognan, je quitte mon métier". Et sa confusion est grande puisqu’il s’agit du Vin de jardin Alain Dutournier 2001, vin qui doit être de son sud-ouest. Brillant de précision, riche en bouche et joyeux, c’est un vin de belle mâche au fruit généreux.

Pendant que nous cherchons, nous prenons quand même le temps de nager dans les odeurs de truffe blanche invraisemblablement enivrantes. Les plats concoctés par Alain Dutournier sont au sommet de la gastronomie. La châtaigne crée un accord prodigieux.

Alain a voulu que la truffe noire soit aussi à l’honneur, et le Château La Cabanne pomerol 1989 nous a immensément plu, réussite superbe d’équilibre d’un grand pomerol pour la truffe noire, mais aussi pour le plat le plus chaleureux, le divin lièvre à la royale, dont la force est adoucie par le foie gras.

Le vacherin et la truffe blanche ont formé un couple parfait. Le Maury Thunevin Calvet 2007 est joliment fait dans sa fraîcheur juvénile. Nous voulions éviter le dessert mais Alain nous l’a imposé. Michel voulait un digestif et nous a entraînés vers un Bas Armagnac domaine Charlot 1970 d’une pureté exemplaire.

Alain Dutournier a fait une cuisine exceptionnelle en traitant la truffe blanche dans des compositions éblouissantes. Michel était en pleine forme. A la générosité de Michel qui a offert la truffe blanche a répondu la générosité d’Alain qui nous a offert le repas. Ce fut un grand moment d’amitié.

Académie des vins anciens – 14ème séance VINS mercredi, 8 décembre 2010

les champagnes d’apéritif

Vins du Groupe 1

Champagne Europe Fleury 1990 magnum

Meursault Perrières 1964 R.Ampeau

Chante-Alouette Hermitage blanc M. Chapoutier 1959

Château Lafite-Rothschild 1970

Château Montrose 1955

Château Malescot Saint-Exupéry 1934

Château La Mission Haut-Brion 1988

Clos de Vougeot Château de la Tour Morin P&F (2 1/2 bt) 1947

Clos Des Mouches Joseph Drouhin 1959

Vega Sicilia 1936

Beaulieu Vineyards Georges de Latour cabernet sauvingnon 1960

Château Pion Monbazillac 1973

Château Haut-Sarpe Sauternes # 1896

Vins du Groupe 2 :

Champagne Europe Fleury 1990 magnum

Champagne Veuve Pommery Brut "25ème année de règne de SAS le Prince Régnier III " 1974

Agneau Blanc de Mouton Rothschild Graves 1948

Meursault du Château de Meursault (propriété du Comte de Moucheron) 1969

Chassagne Montrachet blanc Soualle et Bailliencourt 1948

Château du Cauze Saint Emilion Grand Cru 1985

Château Saint Martin Médoc 1964

Château Montrose 1960

Château Margaux, Margaux NM # 1931

Gevrey-Chambertin Bouchard P&F 1962

Santenay Dufouleur négociants 1955

Chateauneuf-du-Pâpe Bessac Monopole 1938

Barolo anno 1958

Château Suduiraut 1975

Malaga Lagrima Scholtz Hermanos début des années 30

Vins du Groupe 3 :

Champagne Nicolas Feuillate 1982

Agneau Blanc de Mouton Rothschild Graves 1948

Clos de la Coulée de Serrant N. Joly 1983

Arbois rouge Domaine de la Pinte 1961

Château L’Eglise-Clinet 1971

Château Grand Corbin Despagne 1961

Château Lagrange St Julien 1943

Nuits Saint Georges Pierre Gruber 1974

Beaune Bressandes Joseph Drouhin 1955

Vega Sicilia 1940

Château Suduiraut 1975

Ste Croix du Mont Château Bel-Air La Mouleyre 1er Cru 1964

Vins du Groupe 4 :

Champagne brut Ayala, années 70

Arbois blanc Fruitière Vinicole d’Arbois 1961

Château La Rose-Pourret Saint Emilion Grand Cru 1983

Château Haut-Brion rouge 1963

Château Haut-Brion rouge 1970

Château Dupeyron Margaux 1982

Château de Sales 1949

Nuits Saint Georges Pierre Gruber 1974

Santenay Clos de Tavannes 1959

Clos des Papes Chateauneuf-du-Pape 1975

Vega Sicilia 1953

Sainte Croix du Mont Château Lamarque 1969

Saint-Raphaël Quinquina vieux # 1950

14ème séance de l’académie des vins anciens au restaurant Macéo mercredi, 8 décembre 2010

La 14ème séance de l’académie des vins anciens s’est tenue au restaurant Macéo. La gestation de cette réunion fut lente, mais plus structurée que lors des réunions précédentes et nous avons rassemblé le plus grand nombre d’inscrits : 48. L’apport étant de 58 vins, pour la première fois nous avons pu créer quatre groupes de dégustation, chaque participant ayant accès à 14 ou 15 vins, auxquels s’ajoutent ceux qui s’échangent assez naturellement entre les tables. Voici les vins répartis en quatre groupes, dans l’ordre de service :

Groupe 1 : Champagne Europe Fleury 1990 magnum – Meursault Perrières 1964 R.Ampeau – Chante-Alouette Hermitage blanc M. Chapoutier 1959 – Château Lafite-Rothschild 1970 – Château Montrose 1955 – Château Malescot Saint-Exupéry 1934 – Château La Mission Haut-Brion 1988 – Clos de Vougeot Château de la Tour Morin P&F (2 1/2 bt) 1947 – Clos Des Mouches Joseph Drouhin 1959 – Vega Sicilia 1936 – Beaulieu Vineyards Georges de Latour cabernet sauvignon 1960 – Château Pion Monbazillac 1973 – Château Haut-Sarpe Sauternes # 1896.

Groupe 2 : Champagne Europe Fleury 1990 magnum – Champagne Veuve Pommery Brut "25ème année de règne de SAS le Prince Régnier III " 1974 – Agneau Blanc de Mouton Rothschild Graves 1948 – Meursault du Château de Meursault (propriété du Comte de Moucheron) 1969 – Chassagne Montrachet blanc Soualle et Bailliencourt 1948 – Château du Cauze Saint Emilion Grand Cru 1985 – Château Saint Martin Médoc 1964 – Château Montrose 1960 – Château Margaux, Margaux NM # 1931 – Gevrey-Chambertin Bouchard P&F 1962 – Santenay Dufouleur négociants 1955 – Chateauneuf-du-Pâpe Bessac Monopole 1938 – Barolo anno 1958 – Château Suduiraut 1975 – Malaga Lagrima Scholtz Hermanos début des années 30.

Groupe 3 : Champagne Europe Fleury 1990 magnum – Champagne Nicolas Feuillate 1982 – Agneau Blanc de Mouton Rothschild Graves 1948 – Clos de la Coulée de Serrant N. Joly 1983 – Arbois rouge Domaine de la Pinte 1961 – Château L’Eglise-Clinet 1971 – Château Grand Corbin Despagne 1961 – Château Lagrange St Julien 1943 – Nuits Saint Georges Pierre Gruber 1974 – Beaune Bressandes Joseph Drouhin 1955 – Vega Sicilia 1940 – Château Suduiraut 1975 – Ste Croix du Mont Château Bel-Air La Mouleyre 1er Cru 1964.

Groupe 4 : Champagne Europe Fleury 1990 magnum – Champagne brut Ayala, années 70 – Arbois blanc Fruitière Vinicole d’Arbois 1961 – Château La Rose-Pourret Saint Emilion Grand Cru 1983 – Château Haut-Brion rouge 1963 – Château Haut-Brion rouge 1970 – Château Dupeyron Margaux 1982 – Château de Sales 1949 – Nuits Saint Georges Pierre Gruber 1974 – Santenay Clos de Tavannes 1959 – Clos des Papes Chateauneuf-du-Pape 1975 – Vega Sicilia 1953 – Sainte Croix du Mont Château Lamarque 1969 – Saint-Raphaël Quinquina vieux # 1950.

La veille, j’ai envoyé un mail aux participants pour leur rappeler l’heure d’arrivée et j’ai pris soin de mettre un phrase qui est : "tout semble au point, mais il faut encore être prudent, car chaque jour peut apporter sa dose d’imprévu."

Je ne croyais pas si bien dire, puisque le matin une forte neige avec des flocons de la taille de galettes Saint-Michel s’est abattue sur Paris. La France se paralyse dès que la neige abonde. Ayant peur de défections, j’ai demandé que l’on me prévienne des impossibilités de venir et je suis parti au plus vite vers le lieu de la réunion, le coffre de la voiture rempli des vins de ce soir. Et là, c’est l’incertitude la plus complète. Etant conduit, j’ai pu envoyer des mails aux inscrits les tenant au courant de ma progression dans la neige. Il se trouve qu’à la Porte de Pantin, il y a une place plus vaste que la place de la Concorde. Mais l’intelligence de nos édiles fait que, lorsqu’à Tokyo on investit pour fluidifier la circulation, à Paris, on fait tout pour la figer. Et le succès est complet les jours de neige. Ayant mis plus d’une heure pour faire cinq cent mètres, j’informais en temps réel mes amis, et je recevais des messages d’annulation.

Dans Paris tout s’est éclairci et je suis arrivé à 16 heures pour pouvoir ouvrir les bouteilles. Pierre, un nouveau participant me propose de venir m’aider. J’accueille avec joie cette aide utile, d’autant que Pierre, vigneron de son état, est un expert du tirebouchon. Dans les apports, il y a de tout. Des vins sublimes et d’autres moribonds, voire franchement morts. Il s’agit généralement de bouteilles ajoutées à l’apport "officiel", ce qui est acceptable. Les bouchons gras salissent nos mains. Le bout de mon nez est noir. Les bouteilles des amis qui ont annoncé leur désistement sont mises de côté. Lorsque tout est fini, je me vêts de frais, mes mains sont propres. Un ami arrive apportant en supplément de son apport un champagne Laurent Perrier ancien et une bouteille en vidange de Château Coutet 1917, dont la couleur est prometteuse. Il me faut me salir de nouveau, mais pour la bonne cause, car le vin qui sera ajouté au groupe 3 a un nez rassurant.

Il y a plusieurs mois, assistant à une signature de livre suivie d’un cocktail au Ritz, le champagne Soutiran m’avait plu. Ayant reçu un sympathique cadeau de la vigneronne, l’apéritif s’est fait avec : Champagne Soutiran GC Perle Noire – Champagne Soutiran brut GC – Champagne Soutiran brut GC rosé – Champagne Soutiran Brut GC Blanc de Blancs. Chacun a pu essayer tel ou tel de ces quatre champagnes, simples, sympathiques, sans grande longueur, mais de bon aloi.

Le propriétaire des champagnes Fleury ayant apporté deux magnums de Champagne Symphonie d’Europe Fleury 1990, nous avons pu en profiter à l’apéritif et à table. Tout à la gestion des arrivées et des absences, je n’ai pas apprécié ce champagne comme il conviendrait. Il faudra vite que j’en fasse une nouvelle expérience.

Nous sommes fort heureusement nombreux, dépassant les quarante et aidés par un ami, qui, voyant que des places sont libres, a fait venir dare-dare son fils et un de ses amis américain. Le groupe 4 est formé essentiellement d’étudiants de Sciences Po et de l’institut supérieur du marketing du luxe ou du goût. C’est une erreur de les avoir mis ensemble. Il eût été plus intéressant de les disperser dans chacun des groupes.

Après mon discours de bienvenue, nous commençons notre dégustation. Je bois les vins du groupe 1. J’avais remarqué à l’ouverture que le Meursault Perrières 1964 R.Ampeau avait un nez de bouchon. Cette déviation est intense au nez plus qu’en bouche. La couleur est d’un or très beau. Le vin montre qu’il pourrait être riche. Je suis beaucoup plus intolérant que deux vignerons présents à ma table, dont l’ouverture d’esprit à ce vin me plaît beaucoup.

Avec le Chante-Alouette Hermitage blanc M. Chapoutier 1959, il n’est point besoin d’être tolérant, car le vin est splendide. D’une richesse extrême, d’un aplomb certain, ce vin est d’une rare complexité, déclinant des saveurs de fruits, mais aussi de beurre et de pâtisserie. C’est un grand vin.

Le Château Lafite-Rothschild 1970 est d’une délicatesse assez invraisemblable. En lui, tout est douceur, distinction, raffinement. On se délecte de sa légèreté et je m’amuse à mimer les ondulations d’un goût qui n’en finit pas. Nous somme heureux, mais nous quittons vite Lafite pour une merveille absolue. Le Château Montrose 1955 est un monument de perfection. Avec ce vin, on tient le bordeaux parfait dont on rêve. Tout en lui est profond, dosé, intelligent. C’est un vin à la longueur extrême qui n’a pas d’âge, tant sa couleur d’un rubis en sang et son goût lourd ont acquis l’intemporalité. Quel grand vin !

Alors, la tâche est rude pour le Château Malescot Saint-Exupéry 1934 qui est un très grand vin chaleureux, plus coloré que le Montrose et aussi jeune que lui, mais qui n’a pas l’étoffe et la stature du 1955. Nous saluons malgré tout ce vin de grande séduction.

Le Château La Mission Haut-Brion 1988 sera grand. Mais il ne devrait pas figurer dans ces séances tant il est encore, malgré 22 ans, un jeunot prometteur mais impubère. Un grand vin cependant.

Les Clos de Vougeot Château de la Tour Morin P&F 1947 en deux demi-bouteilles font une transition percutante et convaincante vers le monde du pinot noir. Je suis étonné de la puissance de ce vin et le vigneron qui l’a apporté l’explique par l’année. C’est un beau vin qui passe en force mais avec élégance. Je n’ai pas un souvenir précis du Clos Des Mouches Joseph Drouhin 1959 aussi ne ferai-je pas de commentaire.

Le Vega Sicilia Unico 1936 fait partie des trois vins apportés par l’un des plus généreux de notre académie. Il n’en attendait pas trop et c’est vrai qu’il est fatigué, mais il est quand même charmant, d’un fort exotisme. Le Vega Sicilia Unico 1940 qu’on m’a apporté d’une autre table est beaucoup plus excitant, tant il est inattendu. C’et surtout le Vega Sicilia Unico 1953 qui respecte l’orthodoxie du grand vin espagnol, torrefié comme il convient et puissant "à en revendre".

Le Beaulieu Vineyards Georges de Latour cabernet sauvignon 1960 est avec le Lafite 1970 le cadeau, car il s’agit bien d’un cadeau, d’un ami américain grand amateur de vin. Ce vin est magnifique, d’une grande classe, et qui apporte la démonstration que les grands vins américains ont, eux aussi, une belle aptitude à vieillir. J’ai adoré ce vin au classicisme rassurant et à la précision remarquable.

Le Château Pion Monbazillac 1973 est un gentil Monbazillac encore jeune, sans prétention mais charmant. Le Château Haut-Sarpe Sauternes # 1896 a une couleur très sombre mais prometteuse. Le bouchon était bien collé aux parois de verre, limitant la perte de liquide. Le nez est flatteur, de fruits compotés de la même couleur que le vin. Le liquoreux est chatoyant, calme, au sucre faible mais à la longueur plaisante. C’est un gentil liquoreux dont le témoignage est intéressant à cause de l’âge.

De tous côtés, des amis m’ont apporté des vins à goûter, car notre académie est faite pour partager. Le Barolo 1958 est simple mais bien vivant, le Malaga des années trente est superbe de joie de vivre, aux fruits comme le pruneau tout en douceur. Le Champagne Nicolas Feuillate 1982, même s’il a perdu sa bulle est d’un goût riche et prenant, avec une personnalité impressionnante, La Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 est au sommet de son art, brillante. Le Château Grand Corbin Despagne 1961 est exceptionnel de sérénité, représentatif de son année bénie des dieux. Le Château Lagrange Saint Julien 1943 est un témoignage qui mérite l’intérêt, avec un fruit encore bien présent. Le Saint-Raphaël des années 50 est un gentil rancio un peu fatigué mais charmant.

Le menu a joué sa partition sans tenir compte des vins, parce que c’est impossible : Potimarron, pain d’épices grillé & foie gras / Lamelles de Saint-Jacques, aubergines caviar, brisures d’algues marines / Bar sauvage, jeunes poireaux & dattes, petits oignons roussis / Noisette de filet mignon de veau du Bourbonnais, écrasé de pommes charlotte, girolles & figues / Baguette macaron, crème pur Caraïbe feuilletine / Sablé ‘citron passion’, poire confite & feuille de grué pimenté. Les portions ont été petites, mais bien cuisinées. Il faudra ajouter un fromage pour la prochaine fois.

La qualité des vins a été très variable. Pour notre groupe, il suffit d’avoir eu : Chante-Alouette Hermitage blanc M. Chapoutier 1959, Château Montrose 1955, Château Malescot Saint-Exupéry 1934, Clos de Vougeot Château de la Tour Morin P&F (2 1/2 bt) 1947 et Beaulieu Vineyards Georges de Latour cabernet sauvignon 1960 pour faire notre bonheur.

Mon classement serait : 1 – Château Montrose 1955, 2 – Chante-Alouette Hermitage blanc M. Chapoutier 1959, 3 – Beaulieu Vineyards Georges de Latour cabernet sauvignon 1960, 4 – Clos de Vougeot Château de la Tour Morin P&F (2 1/2 bt) 1947, 5 – Château Malescot Saint-Exupéry 1934.

Malgré la tristesse d’avoir perdu en route quelques enneigés, cette séance, la plus nombreuse en convives et en vins, avec un beau repas et un excellent service, a montré, par la générosité des académiciens et les rires qui ont fusé, qu’elle est une des plus belles.

Académie des Vins Anciens 8/12/10 – règles mardi, 7 décembre 2010

Académie des Vins Anciens (AVA) – 14ème séance du 8 décembre 2010

 

Règles et informations mises à jour au 28/11/10

 

(à lire avec attention)

 

Date et heure : 8 décembre à 19h00

 

Lieu : restaurant Macéo 15 rue des Petits Champs à Paris

 

Voici les vins qui sont annoncés à ce jour, 28 novembre :

 

Château Haut-Sarpe Sauternes # 1896 – Château Margaux, MargauxNM # 1931 – Malaga Lagrima Scholtz Hermanos début des années 30 – Château Malescot Saint-Exupéry 1934 – Vega Sicilia 1936- Chateauneuf-du-Pâpe Bessac Monopole 1938- Vega Sicilia 1940- Château Lagrange St Julien 1943 – Clos de Vougeot Château de la Tour Morin P&F (2 1/2 bt) 1947- Agneau Blanc de Mouton Rothschild Graves 1948 – Agneau Blanc de Mouton Rothschild Graves 1948 – Chassagne Montrachet blanc Soualle et Bailliencourt 1948 – Château de Sales 1949 – Saint-Raphaël Quinquina vieux # 1950 – Vega Sicilia 1953- Château Montrose 1955 – SantenayDufouleur négociants 1955- Beaune Bressandes Joseph Drouhin 1955 – Barolo anno 1958- Santenay Clos de Tavannes 1959- Chante-Alouette Hermitage blanc M. Chapoutier 1959 – Clos Des Mouches Joseph Drouhin 1959 – Beaulieu Vineyards Georges de Latour cabernet sauvingnon 1960 – Château Montrose 1960 – Arbois rouge Domaine de la Pinte 1961 – Château Grand Corbin Despagne 1961 – Arbois blanc Fruitière Vinicole d’Arbois 1961 – Gevrey-Chambertin Bouchard P&F 1962 – Château Haut-Brion rouge 1963 – Château Saint Martin Médoc 1964 – Meursault Perrières 1964 R.Ampeau – Ste Croix du Mont Château Bel-Air La Mouleyre 1er Cru 1964 – Meursault du Château de Meursault (propriété du Comte de Moucheron) 1969- Sainte Croix du Mont ChâteauLamarque 1969 – Château Lafite-Rothschild 1970 – Château L’Eglise-Clinet 1971- Château Pion Monbazillac 1973 – Nuits Saint GeorgesPierre Gruber1974- ChampagneVeuve Pommery Brut « 25ème année de règne de SAS le Prince Régnier III  » 1974- Nuits Saint GeorgesPierre Gruber1974- Champagne brut Ayala, années 70 – Château Suduiraut 1975 – Clos des Papes Chateauneuf-du-Pape 1975 – Château Suduiraut 1975 – Champagne Nicolas Feuillate 1982 – Château Dupeyron Margaux1982- Clos de la Coulée de Serrant N. Joly 1983 – Château La Rose-PourretSaint Emilion Grand Cru 1983 – Château du CauzeSaint Emilion Grand Cru 1985 – Château La Mission Haut-Brion 1988 – Champagne Soutiran Brut GC Blanc de Blancs – Champagne Soutiran brut GC rosé.

Nombre de participants et formation des groupes :

Si nous sommes une trentaine, il y aura deux groupes de dégustation, se répartissant une quinzaine de vins chacun

Si nous sommes plus de quarante, il y aura trois groupes de dégustation, se répartissant une quinzaine de vins chacun

Participation financière :

120 € par personne si l’inscrit apporte une bouteille de vin ancien (1) agréée par François Audouze

240 € par personne si l’inscrit vient sans bouteille

(1) si l’inscrit n’a pas de vin assez ancien, un « troc » est possible avec François Audouze, qui mettra au programme un vin ancien, contre une (ou plusieurs) bouteille de vin jeune qui présente un intérêt pour lui

Paiement :

Aucun chèque ne sera remis en banque avant le 8 décembre 2010. Il n’y a donc aucune raison de retarder l’envoi du chèque de paiement.

Le chèque doit être remis avant le 8 novembre à François Audouze. Tout chèque tardif sera refusé et l’inscription ne sera pas confirmée.

L’ordre du chèque est : « François Audouze AVA »

Chèque à envoyer à François Audouze 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Livraison des vins :

Les vins doivent être proposés et agréés par François Audouze. Les bouteilles sont à déposer chez Henriot 5 rue la Boétie 75008Paris – 2ème étage – 01.47.42.18.06. Notre contact sur place est Martine Finat : mfinat@champagne-henriot.com  . Aucune bouteille ne pourra être livrée après le 8 novembre.

Une variante est de m’envoyer par la poste la bouteille à l’adresse : François Audouze 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Toute personne qui n’aurait pas effectué son paiement et livré son vin le 8 novembre perdrait son inscription. Le chèque arrivé tardivement lui serait rendu et la bouteille arrivée tardivement aussi.

Remarque sur le caractère strict de cette mesure : à la dernière réunion, quatre personnes inscrites qui n’avaient pas payé mais avaient promis de payer le jour de la séance ne sont pas venues. Il en est de même pour quatre vins annoncés, affectés à des groupes, et qui n’ont pas été bus. Le respect de la règle de l’engagement définitif et complet avant le 8 novembre est le moyen d’assurer une réunion sans imprévu.

Une autre raison est que je pars à l’étranger du 11 novembre au 26.

Au cas où un trop grand nombre d’académiciens n’auraient pas réglé leur participation et livré leur vin au 8 novembre, j’envisage de supprimer la réunion, du fait de l’absence de rigueur constaté lors de la réunion de juin 2010. Je suis persuadé que je peux compter sur la compréhension de chacun, pour une règle facile à appliquer : on dispose aujourd’hui d’un mois pour l’envoid’un chèque et d’une bouteille, ce qui est une tâche dont la réussite de la réalisation n’est pas irréaliste.

Au plaisir de vous accueillir pour une réunion aussi brillante que les précédentes, et plus rigoureuse.

hommage à une diva – photos lundi, 6 décembre 2010

Le champagne Meunier & Cie a été repris depuis un peu plus d’un an par Julia Goncaruk. On la voit à mes côtés avec sa mère. Elle a apprécié que j’aie choisi cette cravate car j’étais invité par une propriétaire de champagne.

Deux danseurs étoiles qui ont brillé pendant le spectacle et ont rejoint le dîner

Pierre Cardin et Maia Plissetskaia

Peut-on imaginer qu’un si joli sourire soit celui d’une femme de 85 ans ?

hommage à une diva de la danse et dîner au restaurant de la Maison Blanche lundi, 6 décembre 2010

Un hommage exceptionnel est rendu au Théâtre des Champs Elysées à la danseuse étoile Maia Plissetskaia pour ses 85 ans. L’organisateur est l’association "les amis des saisons russes de XXIème siècle". L’un des sponsors est le champagne Meunier & Cie repris depuis un peu plus d’un an par Julia Goncaruk. C’est grâce à un fidèle ami que je suis invité à ce spectacle exceptionnel.

Le rideau se lève. Un pas de deux est exécuté de façon assez athlétique. Le noir se fait puis un halo de lumière éclaire la diva. Cette femme aux gestes pleins de grâce est d’une folle jeunesse. On lui donnerait facilement 35 ans de moins. Elle s’assied près de Pierre Cardin et le spectacle commence. Il est d’une rare qualité avec des danseurs du Bolchoi, du Marilnski, de l’Opéra de Vienne et de l’Opéra de Paris qui parcourent un patchwork de tous les ballets que Maia a sublimés : lac des cygnes, Carmen, Don Quichotte, Giselle, Shéhérazade, le Corsaire et beaucoup d’autres.

Un repas est prévu ensuite au restaurant de la Maison Blanche. L’apéritif se fait au champagne Meunier & Cie que je trouve léger, fluide, frais et agréable à boire, d’un dosage pertinent. Julia est jeune et belle, vit à Londres et a de belles ambitions pour son champagne d’Ay. Elle connaîtra le succès.

Le menu est : amuse-bouche (petite crème de légumes rouges) / chair de tourteau, gelée de pamplemousse et salade croquante / suprême de volaille fermière rôtie, gratin de macaroni, sauce Albufera / Panna Cotta pistache, framboises fraîches, granité de sangria et mousse légère.

Les vins sont un Chablis William Fèvre 2008 de belle consistance, qui sait donner un joli coup de fouet au champagne Meunier qui prend de la matière, et un Brulières de Beychevelle 2004. Ce rouge flatteur et boisé fait partie des vins de tendances qui ne sont pas pour moi. La volaille, manifestement tenue au chaud pendant des heures est sèche comme un coup de trique.

Les participants sont nombreux d’origine russe, ou issus de la danse, mais aussi du "Tout-Paris". Les cartes de visite s’échangent avec des promesses de se revoir. Les danseurs nous rejoignent pour dîner. Cela me fait instantanément penser à l’albatros : sur scène, ce sont des personnages que l’on idéalise, aux corps touchés par une grâce divine. A table, ils redeviennent des humains.

Le plus fascinant de cette soirée, c’est la grâce extrême et la jeunesse d’une danseuse étoile de 85 ans.