dîner dans le sud photos samedi, 17 juillet 2010

Un magnum de Salon 1997 et un magnum de Laurent Perrier Grand Siècle, ça promet une belle soirée !

ajoutons donc un champagne Bollinger Vieilles Vignes Françaises 1999 !

et pourquoi pas un Champagne Krug 1982 !!!

Ce qui est intéressant à remarquer, c’est que le Richebourg Anne gros 1996 comporte une capsule qui indique : Anne et François Gros. Sans doute par souci d’économie.

les merveilles de la cuisine basse température. Un rosé aussi frêle est assez irréel

dîner de famille avec Salon et Richebourg samedi, 17 juillet 2010

Mon gendre va repartir. Un dîner s’impose. Il se trouve qu’Yvan Roux participe à la formation de commis dans le domaine de la restauration. Un de ses employés s’est lancé dans la boucherie, et l’on sent en lui un besoin d’excellence. Mon gendre a rapporté de sa boutique un jambon Pata Negra et un grenadin de veau. Nous allons ensemble avec mon gendre, ma fille et mon petit-fils dans les bras de sa mère chercher dans ma cave de quoi structurer le dîner. Un vent chaud et sec de type saharien recouvre notre région, au point de porter les températures au-delà de 35°. Il faut donc gérer au milli degré les températures de ce que nous boirons.

Guillaume a choisi un jambon du sud ouest de la France fait selon les méthodes ibériques et un Pata Negra. Le Champagne Salon en magnum 1997 est prévu pour les accompagner. Le premier contact avec le champagne est absolument féerique. Par rapport au Vieilles Vignes Françaises et au Krug Grande Cuvée, il n’y a pas l’ombre d’un doute, ce Salon les transcende. Ce champagne est d’une affirmation incroyable. Il y a en lui un tempérament guerrier, alors que le champagne n’est fait que de fleurs blanches et roses et de fruits des mêmes couleurs. Le jambon français est intéressant, mais il n’a rien du gras de l’espagnol. Aucune comparaison n’est possible. Le champagne réagit magnifiquement au gras noisette du jambon. Et la poutargue qui suit virilise le champagne dont l’équilibre est impressionnant. Après les millésimes 95 et 96 beaucoup doutaient de la solidité du 97, sauf Didier Depond qui me disait : « tu verras ». Ce 1997 est spectaculairement Salon, dans la ligne de ce que j’adore de ce champagne d’exception.

Le grenadin de veau a été cuit à basse température et se présente avec un rosé et une tendreté qui sont incroyables. Le Richebourg Anne Gros 1996 est, à mon sens, une des preuves de l’existence de Dieu. J’ai rarement bu un vin à l’équilibre sensoriel aussi réussi. J’ai bu des grands bourgognes typés. Celui-ci est une leçon, car il n’a aucune aspérité. C’est l’équilibre dans le charme le plus absolu. Quel grand vin subtil, caressant, féminin, intense dans la subtilité. On est dans un rêve éveillé. La viande à la chair douce épouse parfaitement le discours de ce Richebourg parfait. Si Henri Jayer a fait des vins archétypaux, je ne suis pas loin de penser qu’Anne Gros est dans cette même ligne. Dans une chaleur qui préfigure les cataclysmes de demain, il était inutile d’aller plus loin. Avoir dans un repas simple un Salon 1997 au sommet de son art, car il décline l’identité de Salon avec un talent rare, et avoir une perfection de subtilité bourguignonne grâce à ce Richebourg d’Anne Gros, c’est un privilège dont nous avons joui goulûment.

dîner chez Yvan Roux jeudi, 15 juillet 2010

Mon gendre arrive deux jours après par l’avion. A peine sort-il de l’aéroport, quelques baisers à ses enfants et nous voici de nouveau à la table d’hôtes d’Yvan Roux. Le Pata Negra est toujours là pour nous accueillir, petite merveille d’équilibre entre le gras et le doucereux, le sel jouant en sourdine, ce qui est bien. Nous le dégustons sur un Champagne Bollinger Vieilles Vignes Française 1999. Dans le calme du soir, lorsque les nuages rosis de soleil couchant se reflètent sur la mer, le champagne dans nos verres prend des couleurs d’un rose délicat, alors qu’il est blanc comme un diamant. Le nez est un régal de subtilité. Le mot qui convient à ce champagne est grâce et féminité. Nous sommes dans de grandes subtilités et ce qui m’impressionne, c’est que le final, plus il se prolonge en bouche, plus il devient fumé, lourd et marqué d’épices, influencé par la profondeur du jambon espagnol.

Yvan a préparé de nouveau le plat de carpaccio de pélamide avec son pesto et des tomates confites. La chair est toujours aussi délicate, mais l’accompagnement est un peu fort pour le champagne. Yvan nous avait montré deux magnifiques langoustes, et nous avait prévenus qu’il y aurait une surprise. Lorsque les assiettes sont servies, il faut quelques secondes d’accommodation pour comprendre qu’il y a sur chacune d’elles une demi langouste et une demi cigale. Quel bonheur ! Je commence par la langouste à la chair divine. Tout ici combine tendresse et force. Le corps est charnu, mais en même temps délicat. J’adore cette chair immense. Nous essayons le Champagne Krug Grande Cuvée dont la force très juvénile correspond à la langouste. Alors que je suis un amoureux des cigales, avec leur côté noisette, je préfère nettement la chair de la langouste. Peu après le dîner, lorsque j’indique ma préférence à Yvan, je suis bien embarrassé de dire si j’ai préféré la langouste pour sa chair pure, ou pour le fait que je l’ai mangée en premier, dans la fraîcheur de sa cuisson, alors que la cigale a été mangée plus tard, refroidie par la brise venant de la mer.

Le Krug est un bon compagnon des crustacés, même si ce n’est pas un multiplicateur de vibrations. Ce champagne est solide, demanderait quelques années de vieillissement de plus pour atteindre sa plage d’excellence. Je serais bien incapable de dire lequel des deux champagnes est le meilleur, car le Krug joue dans l’affirmation de soi, qui n’exclut pas la complexité, et le Bollinger joue dans l’élégance raffinée, juste suggérée.

Un soufflé à la vanille a trouvé un très joli écho avec le Krug qui a su faire un contrepoint à la richesse expressive de la vanille sucrée par le soufflé. Ce fut un bien agréable dîner de famille chez le prince des cuissons.

dîner chez Yvan Roux photos mardi, 13 juillet 2010

Yvan découpe du Pata Negra

Notre jolie table sur la terrasse

Les vins :

Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs en magnum 1988

Meursault Clos de la Barre Domaine Comtes Lafon 2000

Hermitage Chave rouge 1997

Châteauneuf-du-Pape Beaucastel Hommage à Jacques Perrin 2001

Château d’Yquem 1990

les plats :

Fleur de courgette, un beignet de lotte et un « foie gras » de lotte au basilic

Carpaccio de pélamide avec son pesto et des tomates confites

Esquinade en copeaux dans sa coquille, au beurre salé, avec une ratatouille (la coquille paraît vide, mais elle ne l’est pas !)

Liche crue et cuite aux sésames avec une purée de poivron au piment d’Espelette

Chapon à l’ail rose confit et thym de Sisteron

Pêche rôtie au thé, miel en sabayon

Jonathan et Camilla (le Krug est un cadeau pour le père de Jonathan)

les bouteilles sur table

La table, vue de nuit

beau dîner d’été à la table d’hôtes d’Yvan Roux mardi, 13 juillet 2010

Jonathan, jeune complice de beaucoup de dîners amicaux, descend dans le sud avec ses parents et sa fiancée. Il souhaite montrer à son père la table d’hôtes d’Yvan Roux. Il nous invite amicalement à nous joindre à son cortège. Par une lourde soirée d’été, devant une mer sans le moindre frissonnement, plate comme un miroir, la vue de la terrasse est toujours aussi merveilleuse.

Yvan tranche de fines lamelles d’un jambon Pata Negra de Séville qui est d’un goût parfait. Le gras, la douceur de ce jambon sont dosés idéalement. J’ouvre un Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs en magnum 1988. Ce champagne est extrêmement plaisant. Sa couleur est celle d’un minot, alors qu’il a vingt-deux ans. La bulle est fine et active, le nez est racé, et le plaisir de boire est extrême. C’est un vrai champagne de soif au goût de revenez-y. Avec le jambon, l’association est tellement naturelle qu’ils sont faits l’un pour l’autre.

Nous passons à table sur la grande terrasse, et l’entrée consiste en une fleur de courgette, un beignet de lotte et un « foie gras » de lotte au basilic, la préparation des foies ressemblant visuellement à s’y méprendre à un foie gras. Cette partie de l’entrée se marie très précisément avec le champagne. La fleur de courgette est agréable et le beignet de lotte, absolument délicieux, donne envie d’aborder le Meursault Clos de la Barre Domaine Comtes Lafon 2000. La couleur du vin est d’un beau citron clair. Le nez donne une image de sérénité et d’équilibre. Et en bouche, le vin qui n’est pas trop puissant joue agréablement de sa fraîcheur mariée à des effets de beurre et de lait discret. C’est un beau vin, qui profite de l’accord avec la lotte.

Mais le véritable régal pour ce vin, c’est un divin carpaccio de pélamide avec son pesto et des tomates confites. La chair de cette bonite est d’une douceur extrême. Elle fond en bouche et le meursault répond au quart de tour à sa douceur. Un meursault plus puissant eût dominé. Celui-ci ajoute sa grâce à celle d’une chair rose terriblement fondante.

L’esquinade est présentée en copeaux dans sa coquille, au beurre salé, avec une ratatouille. Ma femme est ravie de la qualité expressive de cette chair. L’Hermitage Chave rouge 1997 est exactement ce qui convient pour créer un accord de texture de première grandeur avec le décapode. On retrouve avec ce vin les problèmes de l’été : très sensible à des variations infimes de températures, il ne nous a jamais donné ce qu’il est capable, n’arrivant pas à passer à la vitesse supérieure. Il a fallu attendre deux plats pour qu’il soit assez frais et décline sa finesse extrême.

A l’inverse du Chave, le Châteauneuf-du-Pape Beaucastel Hommage à Jacques Perrin 2001 est immédiatement glorieux. Quel beau vin. Il se marie très bien à une liche crue et cuite aux sésames avec une purée de poivron au piment d’Espelette. Le vin est riche, charnu mais aussi élégant et accueillant.

Le chapon à l’ail rose confit et thym de Sisteron a une chair que j’adore. Quel beau poisson ! Sur cette chair, les deux vins conviennent. Mais mon cœur va pencher vers le Chave, devenu enfin spirituel, qui a l’élégance des années calmes, ce qui lui va bien. Les deux vins sont passionnants. Le Châteauneuf a été constamment grand. L’Hermitage, quand il a brillé, a montré une délicatesse et une richesse expressive remarquable. Il est clair que boire de grands vins par de grandes chaleurs n’est pas le meilleur service à leur rendre.

La pêche rôtie au thé, miel en sabayon se marie avec une grande pertinence au Château d’Yquem 1990 à la robe très jeune. Ce sauternes à la couleur encore pâle est d’une grande solidité. Il est droit dans ses bottes, fidèle à la ligne historique d’Yquem. C’est un très bel Yquem jeune.

Yvan Roux a démontré une fois de plus que ses choix de poissons sont pertinents et que ses cuissons sont d’une exactitude absolue. Les chairs les plus belles ont été pour moi le carpaccio de pélamide, l’araignée de mer et le chapon à l’ail. Les accords les plus beaux sont le Pata Negra avec le champagne, le chapon avec le Chave, le carpaccio avec le meursault. Pour les vins, ma préférence va au champagne Henriot, qui profite mieux des fortes chaleurs puisqu’il rafraîchit le palais, puis au même niveau les deux vins rouges du Rhône. Dans une ambiance amicale, sur un panorama grandiose, une cuisine exacte, de beaux produits et de grands vins, les vacances ont un sel particulier.

ça sent les vacances ! jeudi, 8 juillet 2010

La canicule s’installe. Lorsque l’on fait du sport, les polos dégoulinent de sueur. Après une partie de tennis acharnée et une douche réparatrice, des amis arrivent pour dîner. Le vrai coup d’envoi des vacances, c’est lorsque explose dans les airs un bouchon de Champagne Laurent-Perrier Grand Siècle en magnum. Car à cet instant, les vacances s’installent. Et la première gorgée de champagne, juste après le sport, provoque une sensation de plaisir qui est la même que de boire un bière juste après une séance de sauna. Le corps aspire le liquide avec envie et volupté. La bulle du champagne est fine et picote agréablement le palais. La couleur est pâle et le vin évoque les fruits blancs, comme la groseille blanche et la pêche blanche. C’est manifestement un champagne de soif car il désaltère avec une franche joie de vivre. Je me laisse conquérir par son charme. Son équilibre, sa longueur sont très convaincants, nettement plus enthousiasmants que lors de dégustations d’hiver. Si l’on accepte d’effacer ce que la formulation a de péjoratif pour d’autres vins, je dirais volontiers que ce champagne est un champagne de piscine, c’est-à-dire qu’il atteint son excellence en été. Un très bon Pata Negra met en valeur son côté floral, de la poutargue fait apparaître de l’iode. Sur un foie gras que l’on peut à sa guise frotter d’une confiture de citron, le champagne trouve sa plus belle expression, toute de sérénité.

Sur un grenadin de veau cuit plus de trois heures à basse température, tendre et rosé comme un cuisse de nymphe émue, la Côte Rôtie La Turque Guigal 2000 est une pure merveille. Ce vin est enthousiasmant car il est un hymne à la joie. Le nez est la joie de vivre et en bouche le vin est juteux, joyeux, multiforme, naturel. On aime chaque gorgée. Il y a dans ce vin du poivre en grain et des feuilles de menthe. Il combine force et fraîcheur. Ma femme a préparé de minuscules pommes de terre juste plongées dans l’huile, que l’on croque avec la peau. Et cette saveur apaisante enhardit La Turque qui devient, à cet instant, le plus beau cadeau du monde. Qu’y a-t-il de plus joyeux, de plus voluptueux que ce vin riche et entraînant ? Ce soir, comme sans doute chaque fois, il nous a transportés aux cimes du bonheur.

Nous avons fini le champagne toujours aussi floral sur des petits palets qui ont entretenu nos discussions juste que tard dans la nuit.

archives sur un vin mercredi, 7 juillet 2010

Cette nouvelle catégorie est ouverte pour permettre de pouvoir accéder facilement aux commentaires sur un vin particulier.

Pour un vin en face de l’année, on donne le n° du bulletin qui évoque ce vin. En allant ensuite dans la catégorie "bulletins", on trouve facilement le bulletin qui parle du vin.

http://academiedesvinsanciens.org/?cat=5

(si le n° de bulletin est soit "*" soit "A", c’est que ce vin a été bu avant le 20 décembre 2000, date du premier bulletin et que j’en ai gardé la mémoire en conservant un menu, mais sans commentaire écrit)

Commençons par quelques vins :

Chateau d’Yquem archivesYquemetY.pdf

Pétrus archivesPtrus.pdf

Chateau Gazin Pomerol archivesGazin.pdf

Vins du Domaine de la Romanée Conti archivesDRC.pdf

Bourgognes de Camille Giroud archivesCamilleGiroud.pdf

Champagne Dom Pérignon archivesDomPrignon.pdf

Château Sigalas Rabaud archivesSigalasRabaud.pdf

champagne sur mer ! dimanche, 4 juillet 2010

Mon fils et mon petit-fils nous rejoignent dans le sud. Après une journée caniculaire, il reste une petite soif pour un champagne Perrier-Jouët brut cuvée Belle Epoque 1998. La couleur est claire, la bulle est active et le champagne, très léger, se caractérise par un fumé qui me semble provenir de l’intensité de la liqueur de dosage, qui ne donne aucune impression de vin trop dosé. Plus le champagne s’aère et plus il devient délicat. Sur du foie gras, c’est un délice. Voici un champagne que je bois peu mais qui mérite l’intérêt, car son romantisme et sa délicatesse sont charmants.

Salon 1983 en bord de mer jeudi, 1 juillet 2010

Heureux d’être au bord de mer, j’ai pris dans mon réfrigérateur une bouteille à la tête sympathique. Je sais que c’est Salon, mais je ne sais pas l’année, car le papier qui enveloppait la bouteille s’est collé sur l’étiquette, cachant l’année. J’ouvre la bouteille, et le bouchon m’indique 1980. Comme il n’y a jamais eu de 1980 en Salon, je suis le seul au monde à boire Salon 1980. Je demande à ma femme de contrôler et elle me dit avec certitude : 1980. En fait, il y a des striures verticales qui ont fermé un 3 écrasé et le champagne est Salon 1983.

La couleur est déjà d’un ambre délicat. C’est encore jaune, mais coloré de thé. La bulle n’est pas explosive, mais elle a la densité que j’aime : ça picote délicieusement. En bouche, on entre dans le monde de l’étrange. Le vin est fumé. Il n’y a quasiment pas de fruit. Et tout est étrange. Je ne reconnais pas Salon. Le champagne est dévié, c’est sûr, mais il mérite l’intérêt. Et c’est maintenant qu’une disposition d’esprit va intervenir : quand on est ‘embarqué’ avec un vin dévié, soit on l’ignore, soit on va chercher ce qu’il pourrait raconter.

C’est un champagne à la bulle polie, au piquant joli agrémenté d’un poivre fort, qui ressemble à du thé au poivre. Il y a un peu de bois d’un navire du 17ème siècle, mariné dans des mers hostiles, mais surtout ce thé poivré. Sur un délicieux foie gras, le champagne fait bonne figure, car son poivre picote le foie gras.

Ce qui est prévu ensuite, car aucun vin n’était au programme, c’est une laitue avec quelques câpres. L’association Salon 1983 et câpre, ça arrache. Ça me fait penser aux Tontons Flingueurs, et à la grande Lulu, car ça arrache, et tout d’un coup, le poivre de l’un et le vinaigre de l’autre se confondent dans une sensation violente. Et j’adore.

Comme je voulais voir jusqu’où irait ce Salon, je l’ai essayé sur des abricots peu mûrs, espérant que l’acidité des jeunes abricots piquerait le Salon, mais ils ne se causent pas.

En revanche, une pêche blanche à peine mûre a provoqué un déclic dans le Salon, car dans l’ADN de Salon, il y a de la pêche blanche. Et là, j’ai aimé.

Au bout du compte, Salon 1983 est l’un des plus faibles Salon qui existent, mais c’est Salon, et avec l’âge, qui ne l’a pas vraiment arrangé, j’ai voulu l’aimer, et il me suffit de quelques bribes d’amour de sa part pour que je sois heureux. Un vin peut être aimable quand on a envie de l’aimer. Et les circonstances, comme aujourd’hui une journée proche de la mer ou en mer, influent sur ma capacité à aimer.

An unforgettable dinner in Chateau de Beaune with 5 wines before 1870 vendredi, 25 juin 2010

The dinner that is told has been developed with and by the leaders of maison Bouchard Père & Fils. The day included various recent wine tastings at the Domaine de la Romanée Conti and at the Liger-Belair estate, a lunch with Louis Michel Liger-BelAir and will feature another tasting after the opening of the dinner wines.

At 5 pm precisely, I am ready to open the bottles which are all present in the back kitchen of the castle of Beaune.

A Swiss friend wants to photograph the bottles before they are opened. He came with a small polystyrene tabernacle to make accurate photographs by managing the lighting. I admire this refinement, but my pictures have a definition of points divided by fifty between the picture I take and the one I put on my blog because they have to be reduced. Does the extra precision have so much interest?

My Swiss friend opens the two bottles that he brought with his Swiss friend, and he plays on velvet because the Lafite 1844 and Lafite 1858 were recorked at the castle in 1983. Their perfumes, very close, are promising. My job is harder, because I have to deal with much older corks. The original Margaux 1929 cork is of a magnificent quality. It is flexible, but it did not stick to the glass, which explains a drop in level to the shoulder that I considered acceptable. The friend who brought it has a reserve bottle. In spite of a slightly roasted nose, it seemed useless to open the wine of rescue.

The part is complicated to open the cork of the La Tour Blanche 1869 that I brought. Due to the heat, the wine has a little oozing and surrounded the circumference of the bottle with a fatty liquid. But the level in the bottle is exceptional for a bottle with the original cork: it is at the base of the neck. The cork breaks into many pieces. Stéphane Follin-Arbelet would like to help me, but I prefer to finish without help. All the broken pieces come out and the smell that invades the room is extraordinary. One feels the citrus fruits that will be freed. The wine looks perfect. I am happy. I then open the tiny bottle of Cyprus wine 1841 and the cork is completely glued to the neck of glass. So, when I pull the corkscrew, I only remove a small cylinder from the torn center, and I have to separate the cork from the neck by cutting with a sharp tip of very small pieces. Inevitably crumbs fall into the wine, which I will remove at the time of the service with a spoon directly in the glasses. The perfume of this wine is to be damned. I’ve never smelt anything so heady and peppery.

Stéphane urges us to go to the cellar of the castle to make a vertical tasting of the Chevalier Montrachet La Cabotte Bouchard Père & Fils.

After this tasting, we go back with our glasses of Cabotte 1992 on the beautiful terrace which overlooks the gardens implanted in ancient moats of the city fortress. Joseph Henriot joins us, all smiles, and gratified each one with kind compliments. In our group, from the house of Bouchard, Stéphane managing director and Philippe the man who makes and knows all wines at his fingertips, two Swiss friends, great collectors, one of the main customers of the house Bouchard who sells the wines on a large scale but also organizes great tastings in the four corners of the planet. There is also Allen Meadows, the man who knows best the wines of Burgundy, who has just released a book on the wines of Vosne Romanée. Two journalists will film some moments of our meal, for the archives of the house Bouchard.

On the terrace, we drink a champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs magnum 1959, wine that I appreciate at the highest point. A big fear takes us, because there is in the mouth but not in the nose, a small beginning of cork. Fortunately this small defect disappears and the richness of this champagne butter and lemon, fleshy and charming, delights me. This champagne is first a wine. Joseph Henriot is exciting because he tells us his questions about strategic choices and we are proud to be in the confidence, but he also takes advantage of it to insist on our responsibility to develop the love of quality wines.

The menu composed by Stéphane and directed by Marie Christine is – I think – the most successful of all the dinners I have been invited to in the Orangerie du Château de Beaune. The menu is: Gougères / monkfish medallion with Bresse curry / poultry with morels and wild rice / veal grenadin, cooking juices and vegetables / Cîteaux and Comté / choco- passion. It was very elegant.

The Corton Charlemagne Bouchard Père et Fils 1961 is a sure bet. It has a lemon nose. In the mouth, it’s magic because the candied fruits and the lemon mix. The end of this wine is extreme, with lemon confit. Curry goes well with wine. This Corton Charlemagne overflows with pepper. What is astonishing is the marriage of delicacy and great power.

The Château Margaux 1929 presents itself with a rather tired nose. But we feel that it will improve. Next to him, the Fleurie Château de Poncié 1929 has a very fresh nose. I was astonished that this domain had kept the 1929, but the explanation exists: this estate belonged to the Bouchard house which had a strategy of preserving a « library » of vintages of its wines. It is therefore normal that they kept the 1929. The castle of Poncié left the Bouchard group and Joseph Henriot bought it recently to integrate it again to his group.

On the palate the Margaux is very pretty and velvety. It has a very feminine charm. And his small weaknesses miraculously disappear with morels. The Poncié has menthol aspects. It is very pretty, old wood, with great charm due to its length. There is wood and coffee. This remarkably preserved wine is an example of the interest of Beaujolais de garde. The bitterness is compensated by the beautiful density.

When we are served side by side the Château Lafite Rothschild 1844 and the Château Lafite Rothschild 1858, we become aware that we are entering a world that is the grail of any wine lover. I observed the bottles my friend opened. The original bottles are very old. Recent labels show nothing special, except the vintage and there is a counter label which indicates that the wines were reconditioned at the castle in 1983. Everything appeared to me authentic.

The color of the wines is unreal, because there is not a gram of tile. There is ruby on the edges. The nose is elegant. The wines are very acid, but really elegant. Their youth is confounding. I find the 1844 much more brilliant, with a richness that evokes me Lafite 1961. It has a crazy structure, an incredible density. I find that crazy. We swim in the unreal, with incredible structures and rare aromatic power. The nose of 1858 is delicate. Some prefer the 1858 and I tell them that it is because he is the most bourguignon of the two. The 1844 has the breed and power of a great 1961 and the 1858 flourishes better and is progressively more elegant. But the 1844 conquered me. While I taste, my senses are alert to try to track a possible addition to these wines. But in my opinion it would be impossible to have these balances with wines that would not be completely homogeneous.

Joseph Henriot is an agronomist, so he wonders what would explain a specificity of prephylloxeric wines that would give them this longevity. I am not an expert on this issue, but my Swiss friends and I drank a lot of prephylloxeric wines and it is undeniable that there is a spectacular aging potential in them. Is it because they have been present for a millennium, these varieties felt well in those geological layers that suited them? This idea would please me.

The time has come for the Beaune Greves Vigne de l’Enfant Jésus 1865. Joseph Henriot and Stéphane recall the story of the young Carmelite who had predicted that Anne of Austria would have a child and whose congregation was rewarded from this piece of land called Enfant Jésus. The nose of the wine is extremely bourguignon, with a confusing charm. What strikes me is the perfect balance of this wine with so unreal youth. I think this sublime wine is not the best of the three that I have drunk from this year for this wine. But we are at the top of what Burgundy has given in this historically grandiose year.

All my friends are almost K.O. seated so much the Chateau la Tour Blanche 1869 is of infinite perfection. The perfume is of rare power. On the palate, the wine is of an unheard-of charm. Despite its black color, there is almost no caramel and citrus fruits dominate. We often speak of sauternes who eat their sugar and I remember a Filhot 1858 drunk in this same place that had lost its sugar. This wine of 1869 has kept all its sugar and it is so powerful that it looks like a great Yquem and it evokes me a little the 1861 that I adored and for my Swiss friend it is the Yquem 1869 that he has already drunk three times. He thinks the two are alike. In my opinion this wine is « the » sauternes perfect, with an incomparable enjoyment in mouth. The fat of this wine on a sweet and citrus background is unique.

It is time to share with my friends the Cyprus Wine 1841. It is the only bottle of this year that I have and I took it by game, to offer a wine older than the 1844! The perfume of this wine is incredibly powerful. The feeling of alcohol is very strong. And what makes the charm, unique for me who is crazy about it, is that the strong alcohol is refreshed by a dominant pepper. And wine is a delicacy, mixing power, alcoholic strength with a finesse created by pepper. There is no other wine that has this infinite length.

We are all aware that we have just experienced something unique. Because the quality of all the wines was at the rendezvous. We have seen that wines can approach eternity. Not being the organizer of this dinner, I did not ask that we vote. My vote would be: 1 – Château La Tour Blanche 1869, 2 – Château Lafite Rothschild 1844, 3 – Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus 1865, 4 – wine of Cyprus 1841, 5 – Château Lafite Rothschild 1858.

If I did not put first the Beaune Greves 1865 which was perfect, it is mainly because there was no novelty that this sauternes 1869 absolute perfection offered me. And the 1844 is so much above what I expected from these Lafite that it had to be crowned in good place.

The Bouchard House has created this unique opportunity to drink some of their cherished treasures and bring together lovers of ancient wines around bottles of legend. In my life as a collector – and drinker – of ancient wines, this is perhaps the biggest dinner I have ever been to. Thanks to Henriot and my friends for this unforgettable event.