dîner au Crillon – photos mardi, 22 juin 2010

Photos de groupes de bouteilles

On note le bas niveau de La Tâche 1957 ce qui rend encore plus intéressant le commentaire fait sur sa dégustation

les bouchons

Le bouchon de La Tâche 1957 est en charpie. Le bouchon du vin de 1911 est récent

L’inscription sur le bouchon du Montracher Lupé Cholet 1943 est : Boillereault de Chauvigny

Bouchon du Climens et l’ensemble. Le bouchon de La Tâche 1950 est à gauche de la deuxième assiette du haut.

Les plats (voir menu)

Tous les verres n’étant pas restés sur place, il n’y a pas eu la traditionnelle photo de la "forêt" de verres.

137ème dîner de wine-dinners au restaurant Ambassadeurs de l’hôtel de Crillon mardi, 22 juin 2010

Le 137ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Ambassadeurs de l’hôtel de Crillon. Je souhaitais depuis longtemps faire un dîner dans cette salle à manger magique, mais les stratégies ne s’accordent pas toujours. Ayant dîné au restaurant le premier soir où le nouveau chef Christopher Hache officiait, j’ai été conquis par sa cuisine. Et grâce à l’efficacité de Loïc Launay, directeur de la restauration, nous avons pu faire aboutir ce projet.

A 16 heures, au moment où l’équipe de France de football allait vivre la dernière station de son chemin de croix, j’arrive pour ouvrir les bouteilles. Par les aléas des inscriptions, qui ont fait du yoyo, ce sont douze personnes qui vont participer. Boire une bouteille à douze peut être frustrant car la quantité paraît assez faible. J’ai donc ajouté à mon programme initial cinq vins, pour satisfaire mes amis.

Parmi les cinq ajoutes, il y a une bouteille de Montrachet de Lupé Cholet à l’étiquette quasi neuve qui se décolle quand je prélève le vin en cave. Sur l’étiquette, il y a une inscription en danois. La capsule est marquée du département 21 et semble récente, alors que la bouteille est ancienne, avec une poussière épaisse qui explique le décollement de l’étiquette. J’ai inscrit sur mon menu, que personne ne connaît encore, que le vin est des années 80. Mais l’inscription danoise trotte dans ma tête. Et je me souviens qu’un cousin danois m’offrait toujours des vins de mon année de naissance. Quand j’ouvre les vins, j’ai envie de vérifier et c’est effectivement un Montrachet de 1943, dont le bouchon porte l’inscription : Boillereault de Chauvigny.

Les bouchons viennent généralement bien. Les deux sauternes ont des odeurs merveilleuses. Le Montrachet du domaine de la Romanée Conti a un parfum impérial, mais celui du Montrachet 1943 est encore plus enivrant. Il y a quatre La Tâche, et deux au moins ont une incertitude forte, dont celui qui devrait être le clou de ce dîner, le magnum de La Tâche 1950. Il y a l’équivalent de quinze bouteilles pour douze, chacun aura ainsi de quoi trouver son content de plaisir.

La réunion est cosmopolite, car trois pays asiatiques sont représentés. Tous les participants sont des amis ou amis d’amis. Le Champagne Bollinger Grande Année 1990 a une couleur déjà ambrée, marquant une évolution que l’on sent en bouche. Le nez est racé, la bulle active, et le vin est extrêmement vineux. C’est un grand champagne qui commence à quitter sa belle jeunesse pour une maturité plus doctrinaire.

Le menu créé par Christopher Hache est ainsi présenté : Coques et couteaux à la crème d’artichauts et espuma marinière / Le Foie Gras de canard des Landes rôti en cocotte lutée / L’Ormeaux sauvage de Stéphane Feret, petit pois et mousserons relevés au lard fumé / La Morille farcie au jambon ibérique, écume de noisette / Ris de veau de Corrèze doré, étuvée de choux / Le Pigeon de Vendée oignons grelots façon Tatin, les cuisses en raviole dans un bouillon / Plateau de vieux fromages affinés (comté 18 ou 24 mois, vieille mimolette, Salers) / Ile flottante gaspacho d’ananas, mangue et passion / Le Finger ‘chocolait’ glace à la banane, croustillant noisette et mousse " Jivara ".

Je n’ouvre pas les champagnes à l’avance aussi est-ce l’incertitude quand on me verse la première gorgée du Champagne Heidsieck Monopole Magnum 1952. La bouteille est d’une rare beauté. La couleur du champagne est presque plus jeune que celle du Bollinger, de 38 ans son cadet. La bulle est entière, riche, puissante et joyeuse. Et en bouche, c’est un coin de paradis qui s’ouvre. Je suis tellement heureux que ce champagne soit parfait que je laisse exploser ma joie. Ce champagne est d’une perfection absolue. Je dis que si la note de 100 sur 100 doit exister, c’est pour ce champagne et un ami qui écrit sue le vin et la gastronomie dit : il mérite mille, ou peut-être 997, si l’on veut être critique. Il y a des fruits jaunes opulents dans ce champagne mais surtout un équilibre dans la complexité. On peut aussi trouver du toast et des viennoiseries. La coque réagit joliment sur ce champagne.

Le Montrachet Boillereault de Chauvigny Lupé-Cholet 1943 va-t-il confirmer son odeur merveilleuse à l’ouverture ? La réponse est oui. Ce Montrachet est extraordinaire. N’étaient les bulles, il y a un fort cousinage avec le Heidsieck. La couleur est joliment dorée, le nez évoque le citron vert assagi de douceur et en bouche, le citronné est sous contrôle, le vin joue sur un registre de fruits jaunes délicats, avec une noblesse que donne l’année. Le foie gras qui était prévu pour le champagne trouve avec le Montrachet un accord charmant.

Le Montrachet Domaine de la Romanée Conti 1999 est d’une belle puissance, mais pas autant que je ne le croyais, car après deux vins extrêmes, il montre les boutons de son acné. Il est définitivement puceau, même si c’est le plus grand puceau du monde. Car toute sa complexité que nous aimons manque de mise en place après la spectaculaire expression glorieuse des deux vins précédents. Une femme Master of Wine classera ce vin premier, car son quotidien est de goûter des vins à ce stade de leur vie. Ce grand vin, qui serait impérial en d’autres circonstances, a pâti de suivre deux triomphes.

J’ai annoncé que deux au moins des quatre La Tâche poseront sans doute des problèmes. Aussi suis-je fébrile à chaque fois que David Biraud, sommelier dont j’apprécie la compétence, me sert un vin. La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1986 me rassure dans l’instant. Son nez est de fruits rouges et en bouche, la framboise abonde. Le vin est bourguignon à l’extrême, avec la salinité propre aux vins de la Romanée Conti. Sa joie de vivre est conquérante, et je ne l’attendais pas à ce niveau. Il est plus directement joyeux que la Romanée Conti 1986 que j’ai bue il y a peu, mais c’est un autre vin. La morille est parfaite, et son goût crée un écho avec ce vin comme avec le suivant. C’est le fruit riche qui caractérise ce 1986.

Avec La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1957 dont le niveau était très bas, nous voilà de plain pied dans le monde des vins qui ne se livrent que si on les écoute. Car la première gorgée est d’une fatigue certaine. Va-t-on laisser tomber ce vin, l’ignorer pour passer au suivant ? Ce serait une erreur, car le vin connaît une remontée à la surface digne du Grand Bleu (pas l’équipe de foot de la France au Mondial). C’est spectaculaire car la transformation au nez et en bouche peut se suivre à vue d’œil, si l’on accepte de mélanger ainsi tous nos sens dans cette expression. Ayant demandé à David de me servir les lies, je fais sentir le vin et goûter à la Master of Wine qui avait grimacé au début de ce vin. Elle est surprise que le vin dans mon verre n’ait plus aucun défaut. S’il est un point dont je tire fierté et joie, c’est que mes amis ont su profiter de ce vin comme il fallait : un vin à la première gorgée rebutante a recueilli quatre votes de premier lors de nos votes finaux. Mes amis, vous êtes géniaux.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1983 est un vin que j’ai ajouté pour le cas où. Son année n’est pas des plus glorieuses, et le vin donne un coup de pied dans les tables de la loi. Car cette Tâche est tout simplement charmante. Il est évidemment tentant de comparer 1986 et 1983 et la table se range en deux camps à peu près opposés. Mon cœur penche pour le 1986, plus solide, alors que mon ami écrivain avec qui j’adore partager des vins, penche pour le 1983, plus romantique et gracieux.

C’est pour moi le grand moment : l’arrivée de La Tâche Domaine de la Romanée Conti magnum 1950 dans une bouteille poussiéreuse d’une grande beauté. Le vin sentait la fatigue à l’ouverture, mais le retour à la vie me semblait probable. La première gorgée est toujours la plus amère. Il y a une fatigue évidente, mais on sent que le vin va se réveiller. Il suffit d’attendre, et le jus de la raviole de pigeon va jouer les infirmières réanimatrices. Et c’est une grande Tâche, dont le fruit est faible, mais dont la salinité « continienne », est une merveille. On lit des pages de l’histoire de La Tâche en buvant ce vin, encore un peu fatigué, mais diablement plaisant.

A ce stade, je fais « ouf ». Car mes vins sont comme mes enfants. J’ai envie qu’ils brillent quand ils montent sur la scène, et quand des fatigues ne gênent pas la compréhension par mes amis, je suis heureux. J’étais heureux après le Montrachet 1999, et la table avec moi, car nous pensions que la performance des quatre premiers vins est un miracle. Les quatre La Tâche qui ont suivi sont plus irrégulières, mais le panorama qu’elles ont offert valait le voyage. Que dire après ces quatre La Tâche ? Il est assez difficile de définir un type bien précis du fait des écarts de conservation de ces vins, qui jouent beaucoup plus que tout autre critère. Mais la magie bourguignonne et ‘continienne’ opèrent, et nous immergent dans un monde de délicatesse, de subtilité et de ferveur.

A l’ouverture, j’avais été étonné que Blanc Vieux d’Arlay caves Jean Bourdy 1911 ne soit pas plus tonitruant au nez. Or six heures plus tard, tout s’est assemblé. Ce vin, qui est un blanc des Côtes du Jura, n’est pas un jaune, comme dirait M. de la Pallice, ce qui explique le nez un peu discret à l’ouverture. Il est d’une jeunesse éternelle malgré ses 99 ans. Ses saveurs sont étranges, inhabituelles, mais profondément séduisantes. Nous sommes nombreux autour de la table à aimer ce vin, qui cousine avec le comté car il préfère le fromage de sa région. Les notes un peu fumées, de paille brûlée de soleil, et une longueur infinie, signent un grand vin.

L’envie est grande d’essayer la mimolette sur le Château Climens 1966. Ce vin est insolent de charme évident. C’est Brigitte Bardot quand elle venait d’être créée par Dieu ou par Vadim, je ne sais plus. La couleur est d’abricot et en bouche tout respire la jubilation. C’est du plaisir pur, facile. Avec le dessert, c’est une aubaine.

Par contraste, le Château de Fargues 1989 expose ses biscotos. Il joue sur sa puissance riche quand le Climens joue de ses œillades assassines. Et si le sauternes est d’une exactitude extrême, le cœur penche pour le Barsac au charme emballant. Ce Fargues a une opulence digne d’Yquem 1989, quand le Climens, qui joue à l’abricot, a un air de fruit défendu.

Nous avons tellement bu, et il est tard, car le service fut un peu lent, aussi me permets-je de suggérer que nous ne prenions qu’un champagne, en laissant de côté celui que j’ai rajouté, le 1975. Mais voici qu’arrive David portant les deux champagnes ouverts. Nous rions de cette situation comique, mais David a, sans le savoir, visé juste, car le Champagne Moët & Chandon Brut Impérial rosé 1955, dont je ne savais pas qu’il était rosé et le menu n’indique pas sa couleur, est définitivement mort. S’il a peut-être quelque chose à dire, nous n’avons plus envie d’écouter, d’autant plus que le Champagne Moët & Chandon Brut Impérial 1975, blanc celui-ci, est, à cette heure tardive, follement jeune et charmant. C’est un beau champagne de soif avec des notes de citron charnu, pour finir en beauté. Je lui trouve une charpente supérieure à ce que j’attendais.

Le moment des votes est toujours l’occasion de grandes surprises. Nous sommes douze votants pour treize vins. Un seul vin n’a pas eu de vote, malgré sa qualité, c’est le Champagne Bollinger Grande Année 1990. Même le Champagne Moët & Chandon Brut Impérial rosé 1955, véritablement mort a eu droit à un vote, pour une question de date de naissance, caprice d’un ami. Sept vins, tous placés à la suite, du deuxième au huitième servi, ont eu au moins un vote de premier. C’est assez extraordinaire que douze personnes à une même table puisent leur premier, leur chouchou, dans sept vins différents. Avec un étonnement que l’on devrait fortement méditer, c’est La Tâche 1957 qui a recueilli quatre votes de premier. C’est une surprise et une sacrée leçon. Le Montrachet 1943 et le Montrachet DRC 1999 ont eu deux places de premier, et ensuite le Champagne Heidsieck 1952, La Tâche 1986, La Tâche 1983 et la Tâche 1950 ont eu chacun un vote de premier.

A chaud, avec des neurones affaiblies par ce dîner, le classement provisoire donnait approximativement ceci : 1 – Champagne Heidsieck Monopole Magnum 1952, 2 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1983, 3 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1957, 4 – Montrachet Boillereault de Chauvigny Lupé-Cholet 1943, 5 – Blanc Vieux d’Arlay caves Jean Bourdy 1911.

En refaisant à tête reposée le calcul en donnant 20 points au premier, 15 au second, 11 au troisième, 8 au quatrième et 6 au cinquième, le classement serait : 1 – Champagne Heidsieck Monopole Magnum 1952, 2 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1986, 3 – Montrachet Boillereault de Chauvigny Lupé-Cholet 1943, 4 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1983, 5 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1957. En prenant des points de 10, 8, 6, 4, 2, on arrive au même résultat, le quatrième et le troisième étant ex-aequo.

Mon vote est : 1 – Montrachet Boillereault de Chauvigny Lupé-Cholet 1943, 2 – Champagne Heidsieck Monopole Magnum 1952, 3 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1986, 4 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1983, 5 – Blanc Vieux d’Arlay caves Jean Bourdy 1911.

Ce dîner est important, car pour plusieurs vins, l’écart de sensation a été considérable entre la première gorgée et la dernière, épanouie dans le verre. Des vins, probablement trois, qui auraient été refusés à une table où un sommelier les aurait proposés, ont été non seulement acceptés, mais compris et couronnés de votes. La volonté d’être accueillant au message d’un vin est une de mes croisades. Beaucoup d’amateurs passeraient à côté de messages extraordinaires, qui ne s’écoutent que si on a la volonté de les entendre.

Dans cette salle merveilleuse, avec des amateurs de vin de talent, nous avons passé un dîner unique. Christopher Hache a réalisé des plats dont la philosophie convient aux vins anciens. Ses deux plus beaux plats ce soir sont le foie gras et la morille, et le petit bouillon de la raviole du pigeon a joué un rôle majeur pour un vin. Le service, même s’il fut un peu lent, a été exemplaire. David Biraud a entouré nos vins avec une grande classe. Les Ambassadeurs, avec un nouveau chef et une équipe rodée méritent leur nom, car ils sont les ambassadeurs d’une gastronomie à la française dont nous ne pouvons qu’être fiers.

137ème dîner de wine-dinners – les vins lundi, 21 juin 2010

Champagne Bollinger Grande Année 1990

Champagne Heidsieck Monopole Magnum 1952

Montrachet Lupé Cholet 1943

Montrachet Domaine de la Romanée Conti1999

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1986

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1957

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1983

La Tâche Domaine de la Romanée Conti magnum 1950

Blanc Vieux d’Arlay caves Jean Bourdy 1911

Chateau Climens 1966

Château de Fargues 1989

Champagne Moët & Chandon Brut Impérial 1955

Champagne Moët & Chandon Brut Impérial 1975

dîner chez un ami – les vins samedi, 19 juin 2010

champagne Alexandra rosé Laurent Perrier 1998

Champagne Krug Vintage 1990

Vin de l’Etoile Chateau de l’Etoile Vandelle 1959

l’étiquette de ce vin de Mascara des années 40 crée en moi une grande émotion. C’est si beau et si évocateur !

Chateau Cheval Blanc 1983 et Chateau Haut-Brion 1975

Richebourg, Domaine de la Romanée Conti 1973

Ermitage le Pavillon Chapoutier 1991

Chateau d’Yquem 1986

Chateau Filhot 1972

repas chez un ami avec la cuisine sublime de Jean-Philippe samedi, 19 juin 2010

Jonathan ayant quitté sa nouvelle Australie pour un court séjour parisien, il enchaîne à un rythme endiablé les grands repas. Ce soir, il nous reçoit au domicile parisien de son père, et confie la cuisine à Jean-Philippe. La salle de la cuisine est immense, toute en longueur, très haute de plafond, et équipée comme la force de frappe nucléaire française. Au moment où nous arrivons, ma femme et moi, une gentille brigade commandée par Jean-Philippe s’affaire autour de produits merveilleux.

Lorsque j’avais annoncé les deux vins que j’apporterais, Jean-Philippe, suivi par Jonathan, a fait la moue soit du snob, soit de l’enfant gâté (vous cochez la case qui vous paraît la plus appropriée). Vexé comme un pou, caractéristique caractérielle de cet insecte un peu tirée par les cheveux, je viens avec cinq bouteilles dans ma besace, en tonitruant : « à vous d’en choisir deux, puisque vous n’aimez pas mes vins ». Mais à force de vanter les mérites de chacun pour convaincre de leur pertinence, j’ai fini par ouvrir les cinq, doublant presque le nombre de vins de cette olympiade gastronomique.

Jonathan a invité deux de ses amis dont j’avais fait la connaissance chez Yvan Roux, Jean-Philippe a invité deux de ses amis que j’ai connus en diverses circonstances, et mon épouse qui redoutait un dîner où l’on parle de vins a été servie !

Pensant que démarrer par un champagne sublime est un départ trop rapide, j’ai insisté pour que l’on boive « mon » Champagne Laurent Perrier rosé Cuvée Alexandra 1998 pour se faire le palais. J’y étais conduit par la présence de copeaux de saucisse de Morteau que Jean-Philippe agrémenta de mizuna. Le rose du champagne est joli, frais, alors que le champagne ne l’est pas, puisqu’il a été mis au froid tardivement. La bulle est belle et je suis agréablement surpris de voir que c’est un bon rosé. Il a de la consistance, et il manque un peu de folie. C’est un exercice de style très appréciable, mais qui ne crée pas une grande émotion. L’accord avec la saucisse est très pertinent.

Dès qu’est servi le Champagne Krug Vintage 1990, nous montons quatre à quatre les marches de l’ascenseur gustatif, et cette phrase me plaît tant elle est dans la ligne des légendaires discours du maire de Champignac. Ce champagne est d’une classe extrême, délivrant un flot de complexité dont on saisit des bribes sans jamais embrasser la totalité des messages. Le foie gras poêlé, fève Tonka et fleur de coriandre est parfait, goûteux, d’une extrême qualité. Mais ce qui est curieux, c’est que si la logique de l’accord est respectée, il n’y a aucune valeur ajoutée pour l’un comme pour l’autre. Pas de changement de niveau.

Lorsque j’avais fouiné dans la cuisine, au moment des préparatifs, j’ai mis mon nez dans une casserole pleine de coques. Et une réminiscence à l’évidence criante m’est venue : il faut Yquem pour ces coques. Jean-Philippe les avait prévues en accompagnement du cabillaud. Il fut d’accord de scinder son plat. Aussi le dos de cabillaud est-il accompagné d’épinards à la poire, sur le merveilleux Meursault 1er Cru Perrières – Domaine Coche-Dury 1997. C’est divin. Le cabillaud est un millimètre trop cuit pour mon goût, mais il est goûteux et délicieux. Le meursault a un nez de gaz paralysant. Il nettoie les narines comme on nettoie les banlieues. Et en bouche, il montre une fois de plus le talent extrême de Jean-François Coche-Dury. Ce vin est une bombe gustative, qui trouve dans le cabillaud le répondant parfait. Ce meursault aux variations nacrées, irisées, infinies est un bonheur.

Le homard, céleri, sauce à l’anis et à la réglisse est prévu pour mon chouchou, le Vin de l’Etoile, Château L’Etoile, Vandelle 1959. La chair du homard est parfaite, mais de Jean-Philippe, on s’attend à ce que l’idéal soit standard. Le trait de génie, c’est le céleri, qui apporte au vin du Jura une dimension galactique. Le plat est un rêve avec un céleri diabolique, le vin est un rêve, car il emmène dans des saveurs intouchables et le tout est un rêve.

On s’en souviendra de l’accord entre les coques au bouillon iodé et le Château d’Yquem 1986. Car la correspondance est parfaite. La coque, mais encore plus le bouillon, arrive à accrocher l’iode d’un Yquem puissant, impérieux, presque insolent de charme assumé. Je suis particulièrement heureux d’avoir suggéré cette entorse au programme, qui se justifie pleinement et donne un rare plaisir.

Le lard de Colonnata est présenté sur un pain grillé et c’est l’occasion de servir le Vin de Mascara, vin d’Algérie de Herber-Préau à Oran et à Sète, des années 40. La datation n’est pas évidente, mais le vin est sûrement entre 1930 et 1950. Son nez est impérieux, riche, costaud. En bouche, ce vin annoncé à 13° est d’une puissance certaine, d’une couleur noire, et d’une conviction indestructible. Par son côté légèrement torréfié, café et chocolat, il me fait penser au Vega Sicilia Unico. C’est un vin simple, mais d’une richesse souriante et l’accord avec la Rolls du lard est joyeux.

Tout le monde se recueille quand il nous est donné de goûter une viande transcendantale, un Wagyu, sauce au boudin noir, poêlée de girolles. Ce bœuf venu dans les bagages de Jonathan est d’une qualité qui est introuvable en Europe. On le mange comme une hostie, tant on veut communier avec ce privilège. Et, comme la chance sourit à ceux qui la méritent, nous buvons un Château Cheval Blanc 1983 qui est exceptionnel. Carafé depuis longtemps, ce vin est aérien, gracieux mais aussi noble et racé. Il emporte nos papilles en des cieux inaccessibles. Ce vin sera unanimement couronné comme le plus grand de cette soirée. La sauce crée un pont merveilleux avec le vin. Nous sommes dans l’exception gastronomique.

Lorsque nous sommes servis du Château Haut Brion 1975 le vin fait pataud, collant à la glaise alors que le précédent était sur un petit nuage. Et par la magie de l’accord avec le ris de veau à la cubaine, le vin gagne en hauteur de façon spectaculaire. Cette transformation est inouïe. Le ris est d’une qualité extrême et l’accord crée de la valeur ajoutée.

Le quasi de veau basse température, est accompagnée d’une sauce que Jean-philippe aime à appeler Grand Cru, alors qu’il n’y a pas une goutte de vin. Cette sauce est rose, et la petite pointe de framboise rappelle l’odeur des bondes de fûts en Bourgogne. Ce plat est le velours qui convient au Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1973. Tout en ce vin est subtil, mais un peu timide. On sent qu’il a des choses à dire, mais qu’il reste sur le pas de la porte pour ne pas déranger. C’est un grand vin mais qui joue un peu discrètement malgré la sauce divine qui lui va comme un gant.

Le suprême de pigeon à la goutte de sang, poêlée de févettes est une merveille de la cuisine de Jean-Philippe. En lui associant un Ermitage "Le Pavillon" M. Chapoutier 1991, on sait qu’on a acheté un ticket gagnant. Le vin est sûr de lui, lisible comme une évidence, plein, équilibré, parfait. Et le plat n’a pas besoin de faire d’effort pour coller à lui comme tenon et mortaise. C’est de la gastronomie pullman, fondée sur une dextérité du cuisinier et du vigneron.

Le Stilton est goûteux. Peut-être un peu trop fort et trop salé, mais goûteux. Il en faudrait plus pour faire vaciller le Château d’Yquem 1986 qui est toujours un roc, dans la définition d’un Yquem puissant, archétypal.

Et ce qui est intéressant, c’est que l’Yquem ne porte pas du tout ombrage au Château Filhot 1972 dont le nez était renversant à l’ouverture, avec des notes de poivre et de menthol. La raviole de mangue au pamplemousse rose est née pour Filhot. Dès que je goûte, je demande à Jean-Philippe d’ajouter une jetée de poivre sur la mangue, car le Filhot appelle ce poivre. Et l’accord est merveilleux, confondant, au point que l’on ne sait pas si le goût vient du mets ou du vin. Le Filhot 1972, ayant mangé une partie de son sucre, donne une image du sauternes frais et délicat qui est aussi merveilleuse que celle de l’Yquem, plus guerrier et conquérant.

La tarte Tatin du pâtissier fétiche de Jean-Philippe est bonne, mais elle n’ajoute rien au sauternes. J’aurais aimé qu’on double la portion de mangue plutôt que ce très bon dessert.

L’ennui, quand on « fait du social » en invitant le cuisinier à table, c’est que quand il est à table, il n’est pas en cuisine. Aussi est-ce vers trois heures du matin que nous avons fini un repas qui restera dans nos mémoires comme un moment de justesse culinaire extrême et de choix de vins variés faisant voyager nos papilles dans des jungles inviolées. Quand on y rajoute la mayonnaise de l’amitié souriante et joyeuse, on est très proche du bonheur parfait.

dîner chez un ami – les plats samedi, 19 juin 2010

Cette photo rend bien l’atmosphère de laboratoire qui règne dans la cuisine

Saucisse de Morteau et mizuna – Foie gras poêlé, fève Tonka et fleur de coriandre – Dos de cabillaud, épinards à la poire

Homard, céleri, sauce à l’anis et la réglisse – Coques, bouillon iodé – Lard de Colonnata et pain grillé (deux plats sans photo hélas)

Wagyu, sauce au boudin noir, poêlée de girolles – Ris de veau à la cubaine (pas de photo) – Quasi de veau basse température, sauce Grand Cru (photo à la dernière bouchée, mais au moins, on voit la sauce grand cru)

Suprême de pigeon à la goutte de sang, poêlée de févettes – Stilton – Ravioles de mangue au pamplemousse rose – Tarte tatin

tranche de vie ….. samedi, 19 juin 2010

Je vais chercher les journaux du matin.

De retour à la maison, je constate que j’ai oublié le quotidien de ma femme !

Drame !

"va te faire en.uler, fils de but" me lâche ma femme aussi sec, avec un à propos qui colle à l’actualité.

Mais quand j’ai vu que l’Equipe met en gros titre cette phrase d’Anelka à Domenech, je pense que c’est extrêmement déplacé. Cette surenchère dans la vulgarité n’est pas digne. Voilà une phrase que les jeunes gamins vont reprendre dans les cours de récréation. Pourquoi lui donner tant d’importance à la une du journal sportif le plus lu ?

Après les magouilles de Tapie, le coup de boule de Zidane, la main innocente d’Henry, on ajoute la vulgarité d’Anelka. Le foot, quel exemple pour les jeunes !

136ème dîner de wine-dinners – les photos jeudi, 17 juin 2010

la "photo de famille"

photos de groupes partiels de vins

les bouchons

Le rétrécissement du haut du bouchon du Romanée Saint Vivant, Domaine de la Romanée Conti 1982 est très étrange

bouchon de Château Margaux 1934 et Rosé des Vignobles de Cogolin, Laurens 1936 (deux magnifiques capsules)

Echézeaux Joseph Drouhin 1947 et Romanée Saint Vivant, Domaine de la Romanée Conti 1982

Château Latour 1933 : bouchon en charpie !

Château Cantegril, Sauternes Barsac 1922 et Coteaux du Layon, Vins fins Brouard 1945

Pommard Grands Epenots Michel Gaunoux 1974 et Château d’Yquem 1969

Le menu :

Maquereau aux citrons / Homard au naturel, Jus de carapace au Végétal / Printanière d’Asperges et Langoustines marinées à cru

Viennoise de sole aux girolles / Le Cochon épicé en différents morceaux

Filet d’agneau à la broche croustillant, fine semoule acidulée / Salers et Stilton / Ananas Victoria et mangue rôtis ensemble (pas de photos hélas)

La forêt de verres

136ème dîner de wine-dinners au restaurant Ledoyen jeudi, 17 juin 2010

Le 136ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Ledoyen. J’arrive à 17 heures pour ouvrir les vins. Le vin que j’attends d’ouvrir avec curiosité et impatience, c’est le rosé de Cogolin 1936, car je n’ai jamais bu un rosé de Provence de cet âge. Hélas, le vin est bouchonné. Il reste l’espoir d’un miracle, mais au vu de la trace en bouche, ça me paraît mal parti. Les odeurs les plus extraordinaires sont celles du Cantegril 1922 qui respire le citron vert gentiment mentholé, et le Château Margaux 1934, cocktail de fruits rouges et noirs délicats. Les bourgognes ont des senteurs profondément bourguignonnes. Les bouchons se sont battus, mais je les ai tous vaincus. Tout semble prometteur à l’exception – qui m’attriste – de ce curieux rosé de Cogolin.

Les convives arrivent tous à l’heure. Ce sont quatre couples d’amis regroupés par Eric. Celui-ci, en avance, commande un champagne à Patrick Simiand. Il se trouve que nous boirons douze vins à neuf, ce qui est plus que d’habitude, aussi Patrick fait de la résistance. Mais Eric est un roc et se rafraîchit avec un Champagne Besserat de Bellefon brut sans année, qui est une bonne idée pour mettre en jambe le palais, si l’on admet cette métaphore à l’anatomie douteuse. Les petits amuse-bouches sont délicieux et fleurent bon la mer bretonne. Je délivre les consignes d’usage dans un petit salon que nous avons squatté.

Nous passons à table. Le menu créé par Christian Le Squer est ainsi rédigé : Maquereau aux citrons / Homard au naturel, Jus de carapace au Végétal / Printanière d’Asperges et Langoustines marinées à cru / Viennoise de sole aux girolles / Le Cochon épicé en différents morceaux / Filet d’agneau à la broche croustillant, fine semoule acidulée / Salers et Stilton / Ananas Victoria et mangue rôtis ensemble.

Le Champagne Richeroy des années 50 est non pas une entrée, mais un plongeon dans le monde des vins anciens. La couleur est d’un bel or ambré, la bulle est faible mais existe, et l’impression de pétillant est très nette. Le champagne est très doucereux, comme si un sauternes avait été champagnisé. L’un des convives, qui n’aime pas le champagne en général, dit : « des champagnes comme cela, on les jette », ce qui me conduit à mieux expliquer l’intérêt de ces champagnes évolués. Et je suis aidé par le plat, car dès que le maquereau est servi, il diminue l’impression doucereuse, donne de la structure au champagne et c’est une résurrection. On comprend par cet exemple l’intérêt de l’association mets et vins. Le champagne a donc réussi la plongée dans le monde des vins anciens, au point qu’il recueillera deux votes de premier en fin de repas.

La cause est entendue pour le Rosé des Vignobles de Cogolin, Laurens 1936 : le nez de bouchon s’est amplifié. Il est moins présent en bouche, mais l’expérience n’a aucun intérêt. La couleur du vin est d’une rose profond et intense. Je suis triste quand des raretés comme celle-là ne peuvent donner leur témoignage qui eût été d’un grand intérêt.

Quand le Champagne Dom Ruinart 1993 est servi, on revient dans un monde connu de tous. La couleur est d’un jaune pâle, la bulle est lourde et le goût est attendu. C’est un champagne riche, équilibré, sans inconnue. Et le Dom Ruinart sert, a posteriori, à confirmer l’intérêt du Richeroy, qui a beaucoup plus de complexité et excite l’envie de le découvrir. Le homard a une chair divine qui répond bien au champagne sans toutefois créer une osmose, et les accompagnements latéraux troublent l’attention. Il n’y a eu aucune valeur ajoutée de cette association.

Le Champagne Salon "S" 1982 est un petit miracle. Il est déjà un peu ambré, et comme à chaque fois, il marie puissance et romantisme. C’est un champagne envahissant, complexe, dont il est impossible de saisir toutes les subtilités. La printanière est un peu trop intellectuelle et laisse le champagne vivre seul sa vie. C’est un très grand champagne, plutôt difficile à comprendre tant il est complexe.

Les deux bordeaux sont servis ensemble. Ils proviennent tous deux de bouteilles magnifiques, aux niveaux quasiment dans le goulot, ce qui est rare. Le Château Latour 1933 est d’une structure très forte, surprenante pour une année qui n’est pas de première grandeur. Il est un peu strict, surtout si on le compare au Château Margaux 1934 qui est l’exemple même de la féminité d’un vin. Avec Eric, nous sommes d’avis que le Margaux est nettement plus séduisant que le Latour, mais cet avis, qui nous paraît évident, n’est pas partagé par la moitié de la table, dont une majorité féminine. Les femmes auraient-elle une prescience ? Car le Latour connaît une évolution assez spectaculaire dans le verre, prenant de la densité et de la profondeur, devenant un grand Latour, tandis que le Margaux reste un grand Margaux, et c’est vrai que le Latour, malgré le handicap du millésime, est plus grand. La sole est goûteuse, et l’on revient à un véritable accord, fondé sur la lisibilité d’un goût.

Avec la Romanée Saint Vivant, Marey-Monge Domaine de la Romanée Conti 1982, on entre de belle façon dans le monde raffiné des vins du domaine emblématique de la Bourgogne. Et ce vin est délicieusement bourguignon, avec un charme redoutable. Il est subtil, délicat, avec la grâce propre au Saint-Vivant. J’adore ce vin pour sa salinité, une trace fumée comme au feu de bois. Il est associé au Pommard Grands Epenots Michel Gaunoux 1974, dont j’attendais qu’il puisse rivaliser avec le Marey-Monge, car à chaque apparition, ce vin se montre brillant. Lui aussi est très bourguignon, avec beaucoup de classe. Mais cette Romanée Saint Vivant est trop aboutie pour que la rivalité existe.

Pendant que nous dînons, deux convives qui consultent leurs téléphones, nous annoncent les buts de la déroute française face au Mexique. Et c’est le troisième bourgogne qui va marquer le but de la victoire, car il est d’un niveau de perfection qui transcende tout ce que mes convives ont pu approcher dans le monde du vin. L’Echézeaux Joseph Drouhin 1947 est difficile à définir, car il est parfait. Il a tout ce qu’un bourgogne peut donner. Sa couleur est assez claire, son nez est intense, et son goût marie l’amertume, le charme, le salin, le fruit rouge au sirop, mais tout ceci n’est rien à côté de l’impression d’équilibre indestructible. Eric est tellement surpris de sa vivacité qu’il va regarder sur la collerette le millésime, très peu visible, mais que je connais par le lot que j’ai acheté.

Le Coteaux du Layon, Vins fins Brouard 1945 a une belle couleur mêlant l’ambre et le jaune clair. Le nez est fin et en bouche, la simplicité ne limite pas le plaisir. Les deux fromages lui conviennent bien. C’est un vin naturellement plaisant.

Le dessert est parfait pour les deux sauternes. Le Château d’Yquem 1969 a une couleur magnifique de jeunesse, d’un acajou léger. Le Château Cantegril, Haut-Barsac Sauternes 1922 est d’un ambre plus foncé. Si l’Yquem est dans la grâce de sa jeune maturité, avec le charme affirmé d’Yquem, le dessert se précipite sous les jupes du Cantegril pour une fusion totale. Ce vin est éblouissant, avec la précision de ses agrumes, un poivre affirmé renforcé par l’ananas, et un final frais et mentholé exceptionnel. Au moment des votes, le jugement sera sans appel.

C’est d’ailleurs le moment des votes, car nous n’inclurons pas le Champagne Bollinger R.D. 1995 et le Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1995 qu’Eric dans sa générosité a offerts, pour honorer son fils non présent dont c’est l’anniversaire. Sur les quinze vins dont les trois champagnes offerts par Eric ne sont pas inclus, il faut enlever le rosé, ce qui fait onze vins. Trois n’ont pas eu de vote, ce qui montre la sélectivité des convives, puisque ce sont le Dom Ruinart, le Coteaux du layon et l’Yquem qui n’ont aucun vote. A côté de l’Yquem, le Cantegril 1922 a eu sept votes dont un de premier. C’est dire ! L’Echézeaux Joseph Drouhin 1947 a eu huit votes dont cinq de premier, le champagne Richeroy années 50 deux votes de premier et la Romanée Saint Vivant, DRC 1982 a eu comme le Cantegril un vote de premier.

Le vote du consensus est le même que le mien : 1 – Echézeaux Joseph Drouhin 1947, 2 – Château Cantegril, Haut-Barsac Sauternes 1922, 3 – Romanée Saint Vivant, Domaine de la Romanée Conti 1982, 4 – Château Latour 1933 qui bat d’un cheveu le Champagne Salon "S" 1982.

L’ambiance amicale de ce dîner a été assez exceptionnelle, les rires fusant encore longtemps après le départ de la dernière table du restaurant. Vincent, qui avait suivi avec intérêt l’ouverture des vins il y a un nombre d’heures que je n’ose plus compter, a fait un travail de sommellerie parfait,. Trois accords ont été pertinents, celui du maquereau, de la sole et du dessert. Pour les autres plats, il faudra que Christian le Squer, dont j’apprécie beaucoup le talent, revienne aux accords fondés sur le goût le plus pur du produit, que nous avons déjà pratiqués dans de mémorables dîners.

Je peux subodorer qu’avec ces nouveaux amis, nous sommes appelés à nous revoir !