Académie des Vins anciens – 13ème séance du 10 juin 2010 – note d’annonce vendredi, 12 mars 2010

Académie des Vins anciens – 13ème séance du 10 juin 2010 – note d’annonce qui permet de s’inscrire dès à présent

Informations sur la 13ème séance de l’académie des vins anciens du 10 juin 2010 :

>>> l’expérience a montré qu’il est bon de lire entièrement et minutieusement ce qui est indiqué ci-après

Lieu de la réunion : restaurant Macéo 15 r Petits Champs 75001 PARIS 01 42 97 53 85

Date de la réunion : c’est le 10 juin à 19 heures, heure absolument impérative.

Coût de la participation : 120 € pour un académicien qui vient avec une bouteille ancienne. 240 € pour les académiciens sans bouteille. Chèque à adresser dès maintenant à l’ordre de "François Audouze AVA" à l’adresse suivante : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec.

Inscription : par mail à François Audouze

Proposition de vins anciens : indiquer toutes informations sur l’état et le niveau. Toute bouteille proposée doit être agréée par François Audouze.

Nouveautés : il est possible de proposer une bouteille récente de qualité, qui sera remplacée à la réunion par un vin ancien de François Audouze. Et il est possible d’ajouter une bouteille de bas niveau à la bouteille "officielle" qui sera agréée. François Audouze gérera le nombre maximum admissible de bouteilles de bas niveaux.

Dates limites : livrer les bouteilles après approbation avant le 10 mai. Envoyer votre chèque avant le 10 mai, date vraiment limite.

Nota : les chèques reçus avant la séance ne sont pas remis en banque avant la séance. Il n’y a donc aucun avantage à retarder l’envoi.

Livraison des bouteilles : Si vous déposez les bouteilles, faites le au bureau de la maison de champagne Henriot 5 rue la Boétie 75008 PARIS – tél : 01.47.42.18.06. C’est au deuxième étage. Indiquez bien votre nom sur votre paquet, mais surtout, n’écrivez rien sur les bouteilles et ne collez rien sur les bouteilles. Ne mettez pas votre chèque avec la bouteille.

Si vous expédiez les bouteilles, faites le à l’adresse de mon bureau : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec, et je les garderai dans ma cave. Bien indiquer ACIPAR sur l’adresse de livraison

Informations complémentaires : Vous pouvez vous informer sur les précédentes réunions en regardant sur le blog, dans la catégorie « académie des vins anciens ».

Académie des vins anciens 12è séance – le récit vendredi, 12 mars 2010

La douzième séance de l’académie des vins anciens se tient une nouvelle fois au premier étage du restaurant Macéo et j’apprends à cette occasion que la salle est appelée « salle de bal ». Nous sommes deux fois moins nombreux que d’habitude. Nous pouvons innover en formant une table de vingt personnes, ce qui permet des discussions transversales. L’ambiance y a gagné.

Il y a l’équivalent de 29 bouteilles, aussi ai-je organisé deux groupes de dégustation de dix personnes ayant accès à plus de quinze vins puisque certaines bouteilles seront partagées en vingt parts au lieu de dix.

Je suis venu à 17 heures et malgré la présence d’un ami fidèle venu pour m’aider, j’ai ouvert toutes les bouteilles, découvrant parfois des odeurs quasi insupportables comme celles des deux Hospices de Beaune 1929 ou du Gewurztraminer 1959. Le temps faisant son œuvre certaines odeurs ont disparu. Les plus belles odeurs à l’ouverture sont celle du magnum de Léoville Las Cases 1924 au parfum tellement extraordinaire que j’ai vite rebouché pour conserver intacte cette fragrance rare, le vin d’Arbois de 1979 au nez tonitruant, le Chablis 1972 aux senteurs d’anthologie et le Fonplégade 1947 diablement prometteur.

Pour attendre les retardataires, nous partageons deux bouteilles de Champagne Pommery & Gréno Brut Royal. Au vu du bouchon devenu parfaitement cylindrique, on donnerait 25 ans à ce champagne, mais en bouche, on irait volontiers vers trente ans. La bulle est peu active mais la sensation pétillante est intacte, le nez est parfois imprécis. La bouche est plus qu’agréable, avec le charme particulier des champagnes anciens. C’est un régal ponctué de délicieuses gougères.

Le menu conçu par le restaurant Macéo est très agréablement exécuté : Concentré de châtaignes, châtaignes fumées & foie gras / Saint- Jacques d’Erquy marinées et fines betteraves condimentées / Bar sauvage doré sur peau et capuccino de crustacés, topinambours aux herbes / Noisette de quasi de veau fermier, tendres endives et champignons sauvages / Croquant de clémentines & agrumes zestés et Soupe de chocolat intense, crème arabica. A chaque expérience, j’ai l’impression que la qualité de la cuisine s’améliore.

Nous passons à table et le service de Guillaume, habile sommelier, délimite bien les deux groupes. Me trouvant à la limite territoriale des deux groupes, j’ai la chance qu’il y ait des incursions frontalières à mon profit. Je voulais offrir à mes amis académiciens un Champagne Mumm Cordon Rouge magnum 1937. Au moment où je l’ai saisi en cave, je me suis aperçu que deux tiers du liquide s’étaient évaporés, sans que l’étagère où il était stocké ne soit tachée. Le jeter, c’eût été dommage, aussi ai-je ajouté d’autres vins, tout en prévoyant que celui-ci soit goûté. Le nez n’est pas désagréable. Le vin sans bulle est buvable, léger, aqueux, sans trace de fruit. A l’inverse, le Champagne Veuve Clicquot 1953 au niveau très bas, que j’avais demandé à un ami d’ajouter à son apport prévu, s’il a aussi perdu sa bulle, offre un beau fruit jaune joyeux et plaisant. Un vrai plaisir de champagne ancien.

Les Petites Granges, Bordeaux blanc 1955 est une immense surprise. Lorsque je l’avais pris dans ma cave, j’avais été séduit par la beauté de son étiquette. Le niveau était à mi-épaule, et la couleur avenante. Je l’ai posé dans la case prévue pour l’académie, et lorsque j’ai voulu photographier les bouteilles, au moment où je la saisis, quelques semaines après l’avoir sélectionnée, je constate que la capsule s’est ouverte comme la corolle d’une fleur, et le bouchon est remonté dans le goulot de près d’un centimètre. La couleur, quant à elle, s’est ambrée. Au moment où j’ai ouvert le vin avant le dîner, il a suffi que je plante le tirebouchon pour que le bouchon s’expulse avec le bruit d’un bouchon de champagne que l’on fait sauter. Et le vide de la bouteille s’est rempli d’un gaz opaque comme du brouillard. Le vin avait donc déclanché une nouvelle fermentation, à un niveau que j’ai rarement rencontré. Alors, qu’y a-t-il dans le verre qui nous est versé ? C’est une saveur inconnue. On dirait une sorte de ratafia de champagne, comme si l’on avait mélangé un jeune champagne avec de l’eau de vie. Au-delà de la curiosité, ce vin inclassable, même s’il est buvable et bien excité par le velouté, n’apporte pas une franche émotion.

Le Chablis Montée de Tonnerre Raveneau 1972 servi au deuxième groupe est tout à l’opposé. Son odeur est la définition absolue du Chablis parfait. On pourrait s’arrêter à cette seule odeur tant elle est envoûtante, avec une minéralité exacerbée. En bouche le vin est grand, j’oserais dire parfait mais c’est peut-être un peu trop dire, car le goût n’est pas à la hauteur du parfum.

A ce stade, je constate que Guillaume, appliquant un sage principe de précaution, ne verse que la moitié de la bouteille dans les verres du groupe auquel le vin est affecté. Cela me donne une idée : si Guillaume est capable de verser la moitié d’une bouteille à dix personnes, cela veut dire qu’il est capable de verser la bouteille entière à vingt personnes. La décision qui s’impose est immédiatement prise : nous ne formerons plus qu’un groupe et partagerons tous les vins en vingt et pas en vain.

Le Château Bouscaut blanc 1959 a une magnifique couleur dorée. Solide bordeaux blanc, il a une façon de résister aux atteintes du temps qui est remarquable. Rond, puissant, joyeux, il est agréable, sans toutefois la petite once de folie que sa couleur promettait.

Le Château Brane-Cantenac 1959, d’un niveau un peu bas se présente fort joliment. Il n’a pas l’exubérance de son millésime et joue un peu en dedans. Le Château d’Arsac Margaux 1925 est d’une remarquable constance, car ce n’est pas la première fois que nous le goûtons, et chaque fois, c’est une belle surprise, car on ne l’attendrait pas à ce niveau. Avec un léger goût de framboise, il est d’un charme particulier.

Un nouvel académicien nous a fait le plaisir d’apporter trois millésimes d’un même château. Le Château Roudier, Montagne Saint-Émilion Roudier 1955 est extrêmement plaisant. Son nez est bien formé, la bouche est agréable. Il lui manque un peu de structure et d’imagination, mais le plaisir est là.

Je suis heureux que les académiciens aient apporté autant de 1955, année particulièrement agréable à boire en ce moment. Le Château Clos-Fourtet 1955 est un saint-émilion solide s’il en est. Je prends un grand plaisir – et je ne suis pas le seul – avec ce vin. Le Château de Pez 1955 est une belle surprise. Un académicien dit qu’il verrait bien le Clos Fourtet en rive gauche et le Pez en rive droite, tant ils semblent avoir échangé leurs caractéristiques, mais en goûtant à nouveau le Clos Fourtet, son nez de truffe indique qu’il est vraiment de son appellation.

Le Château Malescot Saint Exupery 1961 nous donne comme un coup de poing qui rappelle opportunément que si 1955 est plaisant, 1961 est à de nombreuses coudées au dessus. Ce vin est d’une facture exemplaire. Il a tout pour lui à ce stade de sa vie où il apparaît éternel. C’est un grand vin. Le Château Roudier, Montagne Saint-Émilion Roudier 1953 se présente avec un niveau qualitatif beaucoup plus grand que le 1955. Il dépasse même les canons de son appellation. Je prends un grand plaisir avec ce vin bien fait. Hélas, le Château Roudier, Montagne Saint-Émilion Roudier 1943, son aîné de dix ans, est bouchonné. L’académicien qui avait apporté des bouteilles de réserve pour chaque vin suggère que l’on ouvre l’autre 1943. La sagesse, vu notre programme, est de ne pas le faire. Nous saisirons une autre occasion.

Le Château Fonplégade Saint-Émilion 1947 que j’ai apporté est une pure merveille et il dépasse largement le 1961. Nous sommes avec ce vin à des hauteurs gustatives qui justifient l’amour que l’on peut avoir pour les bordeaux. Le vin est grand, pur, plein, parfait, au parfum capiteux.

Le Château La Gaffelière Saint-Émilion 1969 qui est servi en intermède avant le 1924 a bien du mal à succéder au 1947. Plaisant, il est un peu court. A ses côtés, le Château Lynch-Moussas 1970 est beaucoup plus ingambe, d’une jeunesse bien préservée. Je n’ai pas beaucoup de temps pour analyser ces deux vins car arrive un sommet gustatif : le Magnum de Léoville Las Cases 1924. Je prends la parole pour demander à tous mes amis de porter toute leur attention sur un goût qui fait partie des plus belles merveilles que l’on puisse rencontrer. A l’aile gauche de la table, je sens un brouhaha réprobateur. Remettrait-on en cause la parole du président ? Apparemment certains ne vibrent pas comme moi à ce parfum de framboise, signe d’une évolution à la bourguignonne, qui enveloppe délicatement le Saint-Julien élégant. J’adore ce vin et sa petite déviance charmante.

Par hasard, les bourgognes sont aujourd’hui peu nombreux et de niveaux bas. Aussi ai-je peu porté mon attention sur eux, le seul souvenir, puisque je n’ai pas pris de notes, c’est qu’ils n’ont pas entraîné de ma part une réelle émotion. Le Romanée St Vivant Pierre Bourée 1957 a dû connaître des fuites dues à la défaillance du bouchon, et une cire récente a tenté de stopper l’érosion. Le vin a un nez agréable, mais manque de corps. Les deux bouteilles d’Hospices de Beaune Brunet 1929 ont été ajoutées par un académicien à son apport du magnifique Chablis. Les bas niveaux ne se conçoivent en effet « qu’en plus ». A l’ouverture, les odeurs de sous-bois, de champignon, de vieille armoire indiquaient que le retour à la vie serait lent. Malgré un millésime de première grandeur, il n’y eut pas beaucoup plus qu’une esquisse d’intérêt.

Les vins du Jura sont mes chouchous et j’ai développé un amour particulier pour les vins de l’Etoile. Le Château l’Etoile, vin de l’Etoile Vandelle 1967 provient de mes achats récents à la Percée du vin jaune. Qu’on ne me demande pas d’être objectif pour ce vin au parfum fort et inhabituel. Le vin échappe aux normes, mais me donne de vraies sensations de bonheur. Il est fumé, étrange et envoûtant. Le Vin du Jura jaune Rolet 1979 a un nez impérieux. C’est toute la splendeur du vin jaune qui envahit les narines. En bouche le vin est bon, mais n’atteint pas la joliesse de son parfum.

Si le Gewurztraminer Clos Zisser (Klipfel) 1959 avait été ouvert au moment de le boire, la bouteille eût été rejetée. Car le bouchon sentait la terre au-delà de toute raison. Les six heures de repos ont permis au vin de se reconstituer et de devenir un solide Gewurztraminer, d’une belle année.

Lorsque j’avais saisi en cave le Château Guiraud 1971, j’avais été impressionné par son élégante couleur d’un cuivre discret. Dans le verre, cette couleur est encore plus brillante. Le vin est délicat, n’en fait pas trop, mais satisfait par la mise en page mesurée de son message.

Le supposé Madère très vieux vers 1850 est effectivement un madère d’un rare équilibre. Tout en lui est élégant.

Pour étancher une éventuelle soif finale, un Champagne Selosse Brut Initial rafraîchit les papilles qui ont été sollicitées tout au long de la soirée et marque un point final de jeunesse à ce beau dîner de l’académie.

On ne vote pas dans ces séances, mais c’est intéressant de classer le souvenir de ces vins. Voici ce que mon palais a retenu : 1 – Château Fonplégade Saint-Emilion 1947, 2 – Chablis Montée de Tonnerre Raveneau 1972, 3 – Magnum de Léoville Las Cases 1924, 4 – Supposé Madère très vieux # 1850, 5 – Malescot St Exupery 1961, 6 – Château de l’Etoile, vin de l’Etoile Vandelle 1967, 7 – Château d’Arsac Margaux 1925, 8 – Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1953, 9 – Château Guiraud 1971, 10 – Château Clos-Fourtet 1955, 11 – Château Bouscaut blanc 1959, 12 – Vin du Jura jaune Rolet 1979, 13 – Château de Pez 1955.

Ayant accepté que des académiciens ajoutent à leurs apports des vins de bas niveau, il est légitime que certains vins n’aient pas la qualité que l’on pourrait attendre, mais cela fait partie de la règle acceptée, car à côté d’eux, les vins « légitimes » ont particulièrement brillé. Autour d’une table agencée comme pour un banquet, nous avons passé une excellente soirée, avec des vins qui marqueront nos mémoires.

Académie 11 mars – photos vins d’après 1958 jeudi, 11 mars 2010

Château Bouscaut blanc 1959 (magnifique couleur)

Château Brane-Cantenac 1959, épaule basse

Gewurztraminer Clos Zisser (Klipfel ) 1959 (cette bouteille m’inspire)

Malescot St Exupery 1961 niveau LB (belle bouteille)

Château de l’Etoile, vin de l’Etoile Vandelle 1967 (j’adore les vins de l’Etoile dont je suis amoureux)

Château La Gaffelière Saint-Emilion 1969 (jolie bouteille)

Château Lynch-Moussas 1970 (jolie bouteille) (j’aurais tendance à penser que ce vin est jeune. mais il faut que je m’habitue au fait qu’un 1970 a quarante ans aujourd’hui !!!)

Château Guiraud 1971 (la couleur de ce Sauternes est très belle)

Chablis Montée de Tonnerre Raveneau 1972 (niveau à 2,8 cm) (la couleur promet des merveilles)

Vin du Jura jaune ROLET 1979 (très belle)

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Champagne Pommery Brut Royal (env. 25 ans) (2 bt)

Champagne Selosse

Académie 11 mars – photos vins d’avant 1959 jeudi, 11 mars 2010

Photos prises dans ma cave, avant l’académie.

Supposé Madère très vieux # 1850 (bouteille qui fait partie d’un lot de très vieux madères, au goût extraordinaire)

Magnum de Léoville Las Cases 1924 (cette bouteille n’a pas d’étiquette, mais la capsule est explicite. Le niveau est beau. Cette bouteille me plaist beaucoup – à vérifier)

Château d’Arsac Margaux 1925

Hospices de Beaune Brunet 1929 (il y a deux bouteilles de niveaux très bas. Incertitude complète. A voir) (je n’ai pas enlevé les films plastiques pour la photo)

Champagne Mumm Cordon Rouge magnum 1937 (grande vidange) (j’ai voulu offrir ce magnum pour l’académie. Je prends la bouteille et je constate que 2/3 du liquide sont évaporés. La jeter ? Non, nous allons essayer, sans garantie)

Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1943 (bouteille récemment reconditionnée au château, difficile à juger sur cette présentation)

Château Fonplégade Saint-Emilion 1947

Champagne Veuve Clicquot 1953 (le niveau est très bas, mais l’expérience mérite d’être tentée)

Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1953 (bouteille récemment reconditionnée au château, difficile à juger sur cette présentation)

château de Pez 1955 (la capsule est invraisemeblablement fraîche, mais c’est un bouchage d’origine. la bouteill est très belle)

Château Clos-Fourtet 1955 (bouteille très engageante)

Les Petites Granges, Bordeaux blanc 1955 (cette bouteille m’a fait une grosse surprise : quand je l’ai prise, intéressé par ce vin inconnu, le niveau était mi épaule. Lorsque je l’ai prise pour la photographier, j’ai constaté que le bouchon a fait éclater la capsule, comme si une fermentation nouvelle avait fait exploser l’air. la couleur du vin n’est pas aussi foncée que ce qu’on voit sur la photo)

à noter que le jour de l’ouverture, le bouchon a encore monté !!!

Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1955 (bouteille récemment reconditionnée au château, difficile à juger sur cette présentation)

Romanée St Vivant Pierre Bourée 1957 (cette bouteille ne m’inspire pas trop, car on a ciré le haut, sans doute pour arrêter une évaporation trop forte. A voir à la dégustation)

Académie des Vins anciens – 11 mars 2010 – note d’organisation jeudi, 11 mars 2010

Académie des Vins anciens – 12ème séance du 11 mars 2010

Informations sur la 12ème séance de l’académie des vins anciens du 11 mars 2010 :

>>> l’expérience a montré qu’il est bon de lire entièrement et minutieusement ce qui est indiqué ci-après

Lieu de la réunion : restaurant Macéo 15 r Petits Champs 75001 PARIS 01 42 97 53 85

Date de la réunion : c’est le 11 mars à 19 heures, heure absolument impérative.

Coût de la participation : 120 € pour un académicien qui vient avec une bouteille ancienne. 240 € pour les académiciens sans bouteille. Chèque à adresser dès maintenant à l’ordre de "François Audouze AVA" à l’adresse suivante : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec.

Inscription : par mail à François Audouze

Proposition de vins anciens : indiquer toutes informations sur l’état et le niveau. Toute bouteille proposée doit être agréée par François Audouze

Dates limites : livrer les bouteilles après approbation avant le 1er mars. Envoyer votre chèque avant le 1er mars, date vraiment limite.

Nota : les chèques reçus avant la séance ne sont pas remis en banque avant la séance. Il n’y a donc aucun avantage à retarder l’envoi.

Livraison des bouteilles : Si vous déposez les bouteilles, faites le au bureau de la maison de champagne Henriot 5 rue la Boétie 75008 PARIS – tél : 01.47.42.18.06. C’est au deuxième étage. Indiquez bien votre nom sur votre paquet, mais surtout, n’écrivez rien sur les bouteilles et ne collez rien sur les bouteilles. Ne mettez pas votre chèque avec la bouteille.

Si vous expédiez les bouteilles, faites le à l’adresse de mon bureau : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec, et je les garderai dans ma cave. Bien indiquer ACIPAR sur l’adresse de livraison

Informations complémentaires : Vous pouvez vous informer sur les précédentes réunions en regardant sur le blog, dans la catégorie « académie des vins anciens ».

Les vins annoncés sont : Champagne Pommery Brut Royal (env. 25 ans) – Champagne Mumm Cordon Rouge magnum 1937 (grande vidange) – Champagne Veuve Clicquot 1953 basse – Les Petites Granges, Bordeaux blanc 1955 ME – Chablis Montée de Tonnerre Raveneau 1972 (niveau à 2,8 cm) – Château Bouscaut blanc 1959 – Château Brane-Cantenac 1959, épaule basse – Château d’Arsac Margaux 1925 – Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1955 – Château Clos-Fourtet 1955 – château de Pez 1955 – Malescot St Exupery 1961 niveau LB – Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1953 – Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1943 – Château Fonplégade Saint-Emilion 1947 – Château La Gaffelière Saint-Emilion 1969 – Château Lynch-Moussas 1970 – Magnum de Léoville Las Cases 1924 – Romanée St Vivant Pierre Bourée 1957 – Hospices de Beaune Brunet 1929 – Vin du Jura jaune ROLET 1979 – Château de l’Etoile, vin de l’Etoile Vandelle 1967 – Gewurztraminer Clos Zisser (Klipfel ) 1959 – Château Guiraud 1971 – Supposé Madère très vieux # 1850 – Champagne Selosse.

Grands Crus d’Alsace sous l’égide du Conseil Interprofessionnel des Vins d’Alsace lundi, 8 mars 2010

Après la dégustation des vins de 2007 des domaines de tradition de Bourgogne, je vais à l’hôtel Intercontinental, dans le salon Opéra magnifiquement décoré par Garnier pour la présentation de Grands Crus d’Alsace sous l’égide du Conseil Interprofessionnel des Vins d’Alsace (CIVA).

Ici on a mis les petits plats dans les grands, car des huîtres, du foie gras et diverses autres victuailles sont servis à profusion. Mon analyse des vins d’Alsace est peu exhaustive alors qu’il y a de merveilleux domaines. A deux ou trois exceptions près, je ne m’imprègne que de rieslings. Et cette immersion est un véritable bonheur. Qu’y a-t-il de plus beau que le riesling ? Le riesling, quand il est bien fait, est d’une précision et d’une plénitude qui satisfont le plus exigeant des amateurs.

Je goûte les vins des domaines Jean Becker, Marcel Deiss, Dopf-Irion, Klipfel, Schlumberger et sans doute deux ou trois autres. Ce qui me plait, c’est d’ajouter les expériences de différentes versions du riesling, majoritairement de 2008, mais aussi de 2006 et même 1999. Et je me souviens de jean Hugel qui ne manquait pas de me dire à quel point ce cépage confine au sublime. Et c’est vrai.

Des vignerons présents m’ont parlé de la difficulté qu’ils ont à vendre leurs vins à Paris où l’Alsace souffre d’un déficit d’image, alors que ses vins sont grands. Comme pour les vins du Jura, il faut remédier à cette anomalie.

Les 2007 des Domaines familiaux de tradition de Bourgogne lundi, 8 mars 2010

Chaque année, la dégustation des vins des « Domaines familiaux de tradition » de Bourgogne est un événement extrêmement important, car on y retrouve les propriétaires des plus beaux domaines de Bourgogne présentant leurs vins. Cette année, ce sont les 2007 qui sont sur les minis stands de chaque domaine au Pavillon Ledoyen.

Je commence par serrer les mains des vignerons et des visiteurs que je connais, et mon premier contact est le Corton Charlemagne Domaine de Montille 2007. Autant dire que j’ai commencé par le meilleur, car ce Corton Charlemagne est d’une précision et d’un charme particuliers. Juste après lui, je déguste le Corton Charlemagne Bonneau du Martray 2007 que j’ai trouvé plus fermé et moins vibrant. Il faut dire que ces vins sont servis deux ans et quelques mois après leurs vendanges, aussi certains sont-ils encore dans des phases ingrates. Mon intention n’étant pas de délivrer des jugements définitifs, mais plutôt des flashes du moment, voici des impressions du butinage.

En blancs, j’ai beaucoup aimé le Beaune Clos des Mouches Domaine Joseph Drouhin 2007 car j’aime le style de ce terroir. Le Morey-Saint-Denis Les Monts Luisants domaine Dujac 2007 est une curiosité particulièrement intéressante, car je suis plutôt sans repère pour ce vin. Les trois vins du domaine Lafon sont bien ciselés et goûteux, sans trompette tonitruante, et j’avoue que j’ai un faible pour 2007, car cette année mezzo voce fait ressortir encore plus le talent de ceux qui font bien. Le Meursault Clos de la barre Domaine Comtes Lafon 2007 est un vin solide et élégant.

Les vins du domaine Leflaive m’ont séduit parce qu’ils jouent sur un registre calme tout en montrant l’expertise du domaine. J’ai préféré le Puligny-Montrachet Les Clavoillon Domaine Leflaive 2007 au Puligny-Montrachet les Pucelles Domaine Leflaive 2007. Mais les deux vins sont remarquables.

Les vins du domaine Raveneau sont des plaisirs qui devraient être défendus tant ils rendent dépendants comme des drogues dures. J’ai paradoxalement préféré le Chablis premier cru Butteaux domaine Raveneau 2007 au Chablis grand cru Blanchot domaine Raveneau 2007 même si le potentiel à long terme est évidemment en faveur du Grand Cru.

Les blancs que j’ai bus m’ont séduit. L’année 2007 est en demi-teinte, mais les vignerons améliorant leurs méthodes année après année ont produit des vins élégants et intéressants. Au moment où l’on peut grignoter les excellents fromages de la maison Loiseau, un Beaune Clos des Mouches Domaine Joseph Drouhin 2005, un Corton Charlemagne Bonneau du Martray 2005 et un Chablis premier cru Montée de Tonnerre domaine Raveneau 2005 montrent, s’il en était besoin, que 2005 est une immense année, beaucoup plus riche, mais qui ne porte pas d’ombre aux vins subtils de 2007.

Cette affirmation est encore plus vraie pour les rouges, car c’est un festival de finesse, de délicatesse et d’élégance, malgré le jeune âge. J’ai été très intéressé par un Latricière-Chambertin domaine Simon Bize 2007, d’une maison que je ne connaissais pas. Le Chambertin Grand Cru domaine Trapet 2007 est très convaincant. Le Corton rouge Bonneau du Martray 2007, vin que j’adore habituellement m’a laissé un peu dubitatif, alors que le Corton Domaine Méo-Camuzet 2007 est absolument splendide.

C’est amusant de voir le poids de la mémoire. Car j’ai eu la chance d’acheter de vieux Pommard Epenots Michel Gaunoux. Et le Pommard Grands Epenots Michel Gaunoux 2007 a allumé mille bougies de réminiscence qui m’ont fait adorer ce vin, alors que le Corton renardes Michel Gaunoux 2007 le vaut au moins.

Le Clos de la Roche domaine Dujac 2007 est solide et dans la logique de son terroir, le Volnay Taillepieds domaine de Montille 2007 est charmant et romantique, et le cousinage est évident avec la remarquable subtilité des vins de Jacques-Frédéric Mugnier, sachant que j’ai préféré à ce stade de leurs vies le Clos de la Maréchale au célèbre Musigny domaine Jacques-Frédéric Mugnier 2007 qui est dans une phase refermée.

J’ai eu une particulière surprise. Car c’est la première fois que je goûtais un rouge du domaine de Bouzeron d’Aubert et Paméla de Villaine. Le Mercurey les Montots domaine A et P de Villaine 2007 est absolument charmant et structuré. C’est un vin de plaisir.

Je ne suis pas un familier des vins de Georges Roumier, que je n’achète jamais car l’occasion ne s’est pas présentée. Mais c’est une grande leçon de rigueur que donnent ses vins, le Bonnes-Mares Grand Cru domaine Georges Mounier étant une réussite certaine.

La grande interrogation a été pour moi le domaine Rousseau dont j’ai bu les quatre vins présentés, Gevrey-Chambertin villages, Ruchottes-Chambertin Clos des Ruchottes, Clos Saint-Jacques et Chambertin. Alors que tous les autres domaines jouent sur un registre délicat, j’ai trouvé une affirmation qui dépasse celle de l’année. Je m’en suis ouvert à Eric Rousseau qui a souri et qui m’a dit qu’il préfère les vins qu’il a faits en 2007 à ceux de 2006, pourtant plus encensés par la critique. Je les ai donc goûtés à nouveau quelques heures plus tard, après m’être rendu à un autre rendez-vous, et si j’ai toujours la surprise de la puissance de ces vins pour l’année, force m’est de constater que les vins d’Armand Rousseau font partie de mes chéris, et le Chambertin Armand Rousseau 2007, quand il aura grandi, sera un vin de belle élégance.

Ayant le palais attiré par les vins anciens il est certain que je me sens à l’aise avec les vins de 2007 qui jouent sur la délicatesse et l’élégance.

Si je devais citer les chouchous de ce jour, il y a le Corton Charlemagne de Montille, le Chablis Butteaux Raveneau, le Corton Méo-Camuzet, le Pommard Michel Gaunoux, le Clos de la Maréchale JF Mugnier, le Bonnes Mares Roumier, le Chambertin Rousseau et la belle surprise du Mercurey de Villaine. Comme disait Jean Gabin en s’adressant (je pense) à la Bourgogne : « t’as de beaux vins, tu sais ».

Rayas 2005 au restaurant Villaret jeudi, 4 mars 2010

C’est François Simon qui m’avait fait découvrir le restaurant Villaret. Je m’y rends à nouveau. La carte des vins est toujours spectaculairement belle, intelligente et abordable. Cela tient à la rare connaissance des vins du chef Olivier Gaslain. Mon menu est : terrine de poitrine de pigeon et sa cuisse confite, salade de mesclun, puis le poulet « pattes bleues », dont la garniture d’olives et chanterelles est changée en fonction du vin par le chef au profit d’une purée de pommes de terre truffée. Il y a l’embarras du choix sur la carte des vins. Je choisis Château Rayas, Châteauneuf-du-Pape 2005. C’est un infanticide, je le sais, mais comme disait la grand-mère de je ne sais plus qui : « c’est toujours ça de pris ».

La patronne veut carafer le vin mais j’arrête son geste. J’ai envie de voir l’éclosion du vin dans sa tendre fraîcheur. Et c’est proprement dionysiaque. Le vin est gymnopédique. Il est d’une subtilité invraisemblable qui entoure un fruit généreux. Tout est délicat dans ce vin qui titre pourtant 14° mais ne les fait pas.

Avec la virile terrine très profonde, le fruit est opulent et remplit la bouche. La chair du poulet est magistrale et l’accord est tout aussi splendide, mais sur un registre plus délicat que fruité. J’ai discuté avec Olivier Gaslain et suggéré que dans un tel contexte la délicieuse sauce qui a enveloppé le volatile ne soit pas présente dans l’assiette si elle l’est à la cuisson, car la pureté de l’accord se trouve sur la chair intense du poulet. François Simon adore le poulet. C’était une façon de le remercier que d’avoir pris ce plat réussi.

Cette adresse est une pioche de première catégorie.