Corton Charlemagne Coche Dury 1998 à La Cagouille mercredi, 16 janvier 2008

Le Président de Château Latour, Frédéric Engerer, vient sur Paris présenter certains de ses vins. Je suis informé de l’événement auquel je ne pourrai me rendre. Je lui demande s’il est libre à déjeuner avant ou après. Il l’est. Il me demande de lui proposer un lieu mais après quelques échanges, je sens qu’il souhaiterait de la nouveauté. Jean-François Coche-Dury, grand vigneron de Bourgogne, m’avait suggéré d’aller à La Cagouille, restaurant de poisson. C’était l’occasion. Nous nous y retrouvons. J’arrive en avance et je me présente à André Robert le tonique propriétaire des lieux. Lorsque je dis qui m’avait suggéré l’adresse, son visage s’éclaire. Il se sent honoré qu’un tel vigneron ait pensé à le recommander. Il cherche avec quel vin trinquer avec moi, demande la carte des vins et choisit un Meursault Coche-Dury 2001 qui fera le début de notre repas. Nous trinquons joyeusement et je vais m’attabler. Le vin a une acidité citronnée très plaisante et un nez soufré qui n’est pas désagréable. Le vin se place bien sur la langue. Je regarde la carte des vins et je m’étonne qu’il n’y ait pas de Corton Charlemagne de Coche-Dury. André Robert m’explique qu’il les garde pour lui. Il voit ma mine, ce qui l’attendrit et il me dit : « bon, je ferai une exception si vous me proposez un prix qui me convient ». Je lui réponds : « si je suis hors cible, surtout, ne le prenez pas mal, je ne mets aucune intention dans le fait de taper trop haut ou trop bas ». Il acquiesce et je lance un prix qui lui sied. L’affaire est conclue.  Je lui demande alors seulement quel est le millésime. C’est 1998.

Pour commencer, je prends des huîtres « pousse en claire » de David Hervé, fort goûteuses, qui se marient bien avec le Meursault. Belle salinité, expressivité forte, ce sont des huîtres délicieuses d’un calibre supérieur à ce que je choisis habituellement. Les langoustines juste saisies sont délicieuses et appellent le Corton Charlemagne Coche-Dury 1998. Le nez est très pétrolé, l’attaque est belle et virile. Le vin frais, carafé mais encore peu oxygéné a une belle acidité faite d’agrumes confits. Le final est marqué mais encore peu rebondissant. Cela viendra plus tard avec l’oxygène et un ou deux degrés de plus. Nous avons pris un bar entier de un kilo pour deux dont la cuisson est parfaite. C’est un plat remarquable. Le Coche-Dury vit sa vie dans son coin, car même s’ils font un bout de chemin ensemble, le vin et le poisson ne se parlent pas beaucoup. Le Corton Charlemagne aurait besoin de provocations plus fortes. C’est en effet un vin charnu qui appelle un combat gustatif. J’adore ce Corton Charlemagne, même s’il explose un peu moins que d’autres que j’ai bus.

Le chef apporte un Cognac Paul Giraud, grande champagne « très rare », d’une quarantaine d’années. C’est délicieux et sans aspérité. Nos discussions se poursuivent dans une ambiance amicale. Nous sommes heureux tous les deux d’avoir découvert un restaurant accueillant, au patron plus que sympathique, qui fait une cuisine juste, sans chichi, respectueuse du produit. Une adresse à ne divulguer à personne, pour se la garder.

Un Charlemagne, beaujolais blanc 1943 exceptionnel samedi, 12 janvier 2008

Après des journées bien tristes sous un ciel chargé de pluie, c’est le retour à Paris. Le pied à peine à terre, nous accueillons mon fils, sa femme, et une gentille troupe de cinq enfants. Mon fils pose sur la table un argument de poids : dans un linge dépassant des bords d’un cageot, un kilo de truffes s’offrent à notre regard. Je m’inquiète de savoir s’il n’y aura pas demain dans les journaux un écho au titre accrocheur : « le casse du siècle », car il n’est pas possible d’avoir chapardé un tel monceau de tubercules sans avoir défénestré ses détenteurs. Dans la table de la cuisine, sur une planche, un couteau découpe des tranches épaisses, que l’on oint dans une huile salée, qui s’empilent en liasses sur une baguette croustillante. Je prends conscience de la notion d’infini, car il y en a tellement que l’on peut tartiner sans limite. Le goût intense nous imprègne. Tout ceci se mange sans boire car nous sommes au milieu de l’après-midi. L’exercice continue au moment de l’apéritif sur un champagne Bollinger Grande Année 1990. La couleur s’est orangée, la bulle s’est calmée, et je n’attendais pas que ce champagne ait pris une telle maturité. Les Salon et Krug de la même année semblent des gamins. Mais le champagne est subtil, expressif, d’un fruit joyeux. On a en bouche un champagne riche, heureux, précis, patiné, mais qui n’a pas la complexité des Salon et Krug. La vitesse à laquelle la marée s’est retirée indique que nous l’avons aimé.

Pour les pommes de terre aux truffes, j’ai pensé à un vin blanc, pour changer du dernier essai, et j’ai prélevé en cave un Charlemagne, appellation contrôlée, Jacques Bouchard 1943. Ce n’est pas un Corton Charlemagne, mais un Charlemagne, vin blanc du Beaujolais. Au moment où je saisis la bouteille qui est présente dans ma cave depuis plus de vingt ans, je constate que le bouchon flotte dans le liquide. Je vais immédiatement carafer et je sens une odeur particulièrement plaisante. Le bouchon devait être à sa bonne place, et a glissé au moment où j’ai saisi la bouteille,  sans polluer le contenu. Quand nous le buvons à table, je constate de nouveau une odeur précise et précieuse, une couleur d’un ambré presque rose plutôt que gris, et en bouche, je suis frappé par la perfection du vin. Même si l’on cherche le moindre indice de fatigue, on ne trouve pas le moindre défaut. Le vin a une magnifique acidité citronnée, un fruit riche et un final enlevé. On ne peut pas dire que ce vin est jeune car il fait son âge. Ce qui frappe au lieu de la jeunesse, c’est la vivacité. Je dirais très volontiers que c’est un vin parfait. Avec la truffe et sa pomme de terre à la crème, la cohabitation est quasi inexistante. Aucun des deux n’ajoute quoi que ce soit à l’autre, du plat et du vin. Il reste un peu de ce blanc pour accompagner un poulet fermier farci avec une abondante truffe. La chair du poulet vibre remarquablement avec le vin. Pour le volatile j’ai prévu Pétrus 1974. Mais c’est surtout la présence de truffes qui a guidé mon choix. Le niveau dans la bouteille est dans le goulot, le bouchon est d’une qualité exemplaire. Le nez du vin est clair, précis, et en bouche on est heureux. Le vin est assez discret dans son attaque, et quand il s’étend en bouche il décline une palette raffinée. C’est son final qui me ravit, vif, enjoué, d’un beau panache. Ce vin est l’exemple le plus convaincant de l’intérêt qu’il y a à ne pas juger ou comparer les vins. Car on a la bonne surprise que ce vin se comporte mieux que ce que l’on attend d’un 1974. Et on a une belle expression de Pétrus, que l’on aurait sans doute critiquée si elle était comparée à un autre Pétrus. Là, sans obligation de noter ou de comparer, on a un beau Pétrus qui nous rend bien l’hommage que nous lui faisons, car sur la farce à la truffe, Pétrus devient truffe, phénomène que j’ai très souvent remarqué. L’ambiance étant festive J’ai exhumé une vieille bouteille de Liqueur de la Vieille Cure qui doit bien avoir 70 ans. Les parfums champêtres et les douceurs sucrées ponctuent le retour familial en capitale.

dîner avec un Beaujolais blanc de 1943 samedi, 12 janvier 2008

L’arrivée des truffes. Puis leur découpe.

 

Champagne Bollinger Grande Année 1990.

Pomme de terre à la crème et à la truffe.

 Le "Charlemagne" 1943 Jacques Bouchard et Cie négociants à Beaune et Paris, concessionnaires exclusifs du château de Poncié

La mousse au chocolat de mon épouse. Un monument !

 

Liqueur de la vieille Cure.

HABANOS EPICURE CLUB Repas du 21 décembre 2007 mercredi, 9 janvier 2008

HABANOS EPICURE CLUB Repas du 21 décembre 2007   (récit d’un ami)

(je n’étais pas à ce déjeuner, mais le récit d’un ami de l’académie des vins anciens trouve sa place sur ce blog)

Hommage à Etienne Harding, 3ème abbé de Cîteaux, savant mystique anglais cistercien ayant participé à la création de l’abbaye de la Bussière en 1131, devenue quelques siècles plus tard, grâce à une brigade passionnée, un des belles étapes culinaires de France.

Le menu du déjeuner, façonné avec passion et rigueur par Olivier Elzer, jeune chef de 32 ans déjà remarqué qui mérite de monter au firmament des étoiles, était à la hauteur de l’évènement annuel du club d’épicuriens.  L’équipe, animée notamment par Nicolas, sommelier talentueux et vigilent, s’affairait dès les heures matinales en ouvrant avec attention quelques précieux nectars.

Les convives se pressaient, en ordre dispersé, alors  que le Champagne Billecart Salmon 1983,  Magnum, déjà à l’honneur l’an dernier, prouvait la force du blanc de blancs alliant justesse et élégance. Sa belle fraîcheur de près de 25 ans faisait honneur à ces épouses des ducs de bourgogne dont quelques sépultures auraient élu domicile pour l’éternité en ce lieu symbolique.

Après un très surprenant Chardonnay fruité, domaine Pellehaut, côte de Gascogne 2005, le foie gras de canard cuit à la vapeur, gingembre et poire,  d’une cuisson délicate et parfaite, commençait le repas accompagné d’une Vendange d’octobre, les vignerons ardéchois, Ruoms, 2005, flacon introuvable aux arômes d’abricot, de noyau et de fruits d’hiver, propulsant le viognier à une altitude gustative inégalée.

Un Champagne Besserat de Bellefond, cuvée des moines, 1980, montrait fièrement son nez brioché et de pain perdu, pour retrouver les fines saveurs des escargots cuits au champagne, crème de raifort, simplement entourés de ronds tubercules frits, qui permettaient de faire une belle et courte pause en attendant la litanie joyeuse des rouges éternels.

Elle débutait par un Aloxe Corton 1er cru, Clos du chapitre, Latour, 1966, d’un équilibre parfait, aux odeurs torréfiées et d’étonnant coing cuit, qui précédait une poitrine de pintade « Excellence Mieral » pomme agria, truffes de bourgogne et espouma. Une composition qui atteint la perfection, ou la légèreté de la mousse truffée vient caresser la saveur de ce plat de terroir revisité, avec un goût de terre profonde aux caudalies infinies, qui se fondera magnifiquement avec le Chapelle chambertin, Drouhin Laroze, 1996, alliant puissance et finesse, en dévoilant de subtiles fragrances de framboise.

Les Noisettes de biche d’alsace rôties, macaronis farcis et sauce chocolat au piment d’espelette au glaçage mirifique, ne se lassaient pas de se faire embrasser par ses voisins septentrionaux qui avaient patiemment attendu, un Côte Rotie, les Grandes Places Gérin, 2002, et un Côte Rotie, la Mordorée, Chapoutier, Années 50. Le plus ancien avait gagné leurs coeurs, le velours de ce noble syrah buriné à la faconde magique les emportant vers de sylvestres olympes.

Avec quelques fromages affinés avec attention, le Charmes Chambertin, J. Drouhin et le Nuits Saint Georges, J. Crotet, jumeaux de 1998 nous ramènent à la délicatesse du pinot. Le premier, plus évolué que l’autre, à la robe déjà pourpre fait la belle aux fruits rouges de l’autre. 

Vient ensuite un Sauternes Suduiraut 1947. Sa seule évocation provoque l’énamourement. Sa couleur ambre force le respect. Le silence se fait, comme lorsque deux amoureux s’embrassent en commençant par se regarder tendrement. Carla Bruni et Disneyland, à coté, c’est petit. Les Suprêmes de pomelos, panacotta à la vanille bourbon et gelée de coing, glissent de bonheur dans ses arômes de caramel et de pâte de fruits, sautillant de l’un à l’autre. Nous sommes transportés vers ces instants de bonheur qui se prolongent avec délectation. Magie de ces instants de partage.

Nous rejoignons les salons pour déguster un Robusto Montecristo cabinet 2001, et notre ami Christophe nous sert un cadeau des cieux. La propriété familiale, la plus ancienne du pays, n’en possède plus que deux bouteilles, qui retiennent patiemment des effluves de près 120 ans : c’est un Armagnac Castarède 1888. Les lèvres sont caressées par quelques centilitres de ce nectar. A l’heure ou j’écris ces lignes, ses arômes m’enveloppent encore les sens. Le paradis n’est pas très loin. 

Nous pensons à notre frère Francis à qui est dédié ce billet d’amitié.

Excellentes fêtes à tous.

Jean-Pierre

http://www.abbaye-dela-bussiere.com/home.shtml

Le résultat des votes :

1.      Sauternes Suduiraut 47

2.      Côte Rotie, la Mordorée, Chapoutier années 50

3.      Billecart Salmon 1983

4.      Aloxe Corton clos du chapitre Latour 1966 et Vendange d’octobre 2005

VIVE LES VINS ANCIENS ET TOUS LES AUTRES !

PS : Présentation du déjeuner largement inspirée d’un collectionneur et ambassadeur renommé des vins anciens, M. François Audouze.    

               ww.academiedesvinsanciens.org

Hommage à Jean Claude Vrinat mardi, 8 janvier 2008

Un grand homme vient de nous quitter.

La gastronomie, c’est une affaire d’hommes et de femmes de cœur.

Il y a ceux qui sont derrière les fourneaux.

Il y a ceux qui sont dans la salle.

Le travail de Jean-Claude Vrinat a fait de son établissement la référence absolue en matière de service.

Soucieux de satisfaire le client, l’ami qui vient chez lui, il n’avait de cesse que chaque geste, chaque action soit tournée vers la satisfaction du client.

Il n’aurait sans doute pas dû perdre sa troisième étoile. Cela l’a peut-être déstabilisé. Mais il a vu à quel point la fidélité des clients était importante.

Toutes mes pensées vont à son épouse, que j’ai connue lors d’une des croisières gastronomiques du France où Taillevent a réussi des prouesses de logistique pour servir des plats d’une cuisson parfaite à près de 2000 personnes.

Mes pensées vont aussi à Valérie, qui reprendra les rênes et peut compter sur l’amitié de l’abondante et raffinée clientèle du restaurant.

Mes pensées vont aussi à Alain Solivérès, le chef qui officie dans l’ombre mais sans lequel Taillevent ne serait pas ce qu’il est. Et aussi au personnel engagé dans une recherche d’excellence qui est l’un des succès de la rigueur de Jean-Claude Vrinat.

Nous nous souviendrons longtemps d’une homme d’un raffinement hors du commun, d’un sens de l’accueil unique, d’une volonté de perfection infatigable, qui nous a permis et m’a permis de faire certains des dîners les plus émouvants de ma vie.

Le dernier en date, du 22 novembre 2007 mérite d’être rappelé, en hommage à ce grand homme de la gastronomie :

92ème dîner de wine-dinners le 22 novembre 2007 au restaurant Taillevent

Les vins de la collection wine-dinners en hommage à Joseph Asch

Champagne Dry Monopole, Heidsieck & Co en Magnum 1955

Vouvray sec, clos de Nouys, domaine Maurice Audebert 1966

Pinot Gris Réserve spéciale, Schlumberger 1953

Château Laville Haut-Brion 1948

Vin d’Arbois Vigne de Pasteur 1968

Château Latour 1957

La Tâche, domaine de la Romanée Conti 1955

Nuits Saint-Georges « Les Cailles » Morin Pères & Fils 1915

Anjou Caves Prunier 1928

Château Lafaurie-Peyraguey  Sauternes 1964

Clos du Pape Fargues  Sauternes 1924

Vin de Massandra, Madère, Collection Massandra (19°) 1953

Le menu, créé sous l’autorité de Jean-Claude Vrinat par Alain Solivérès

Rémoulade de tourteau à l’aneth, crème fleurette citronnée

Epeautre du pays de Sault en risotto aux champignons

Viennoise de sole, boutons de guêtre et vieux comté

Palombe rôtie aux légumes d’automne caramélisés

Tourte de lapin de garenne au genièvre

Cristalline aux coings, glace au riz au lait

Croustillant au chocolat et aux fèves de Tonka

Je concluais mon récit par ces mots : Taillevent a fait comme à son habitude une prestation de grande qualité. Le service efficace, la gentillesse de Jean-Claude Vrinat, le menu bien ordonnancé qui a produit quelques accords rares, le salon de toute beauté, tout cela portait au bonheur. Mais ce fut l’ambiance de la table qui a fait de ce dîner un moment d’une intensité exceptionnelle. Un ami de Joseph qui participait au repas au château d’Yquem fit un petit speech pétillant d’esprit sur Joe et Elizabeth, avec sensibilité, exprima tout ce que Thanksgiving Day apportait à la joie amicale et familiale. Tout le monde a communié à l’amitié, à la bonne chère et aux vins anciens. Ce fut l’un des plus enthousiasmants de mes dîners.

Longue vie à son restaurant, pour que son action se prolonge dans la voie qu’il a tracée.

The trip of a wine lover in 2007 dimanche, 6 janvier 2008

As I am retired, I live my passion for wine rather intensely. I have the impression that 2007 represents something which is above my expectation. I had never dreamed of that. Of course, I do not compete with others as I know people who open wines that are not within my reach, but I compete with myself, which means that I will try to drink the wines that I love with the greatest and the most perfect gastronomic atmosphere.

I have looked at what has happened. I have drunk 995 wines in 2007.

It represents 2.73 wines per day, but as I have drunk 185 days and not drunk 180 days, it makes 5.38 wines that I have drunk on the days when I drink.

As my personal consumption has been of 30.9 cl per day, it means that I have drunk 11.33 cl per bottle that I have shared, which means that the average people drinking wine with me were 6.6 people including me.

Here are the years that I have drunk in 2007 :

1845 (1)  – 1856 (1)  – 1868 (1)  – 1880 (1)  – 1889 (1)  – 1891 (1)  – 1893 (1)  – 1898 (1)  – 1899 (4)  – 1900 (1)  – 1907 (1)  – 1910 (1)  – 1912 (1)  – 1913 (1)  – 1915 (2)  – 1916 (1)  – 1918 (2)  – 1919 (1)  – 1920 (1)  – 1921 (6)  – 1922 (1)  – 1923 (1)  – 1924 (4)  – 1925 (8)  – 1926 (4)  – 1928 (10)  – 1929 (10)  – 1930 (1)  – 1931 (2)  – 1932 (1)  – 1933 (5)  – 1934 (11)  – 1936 (1)  – 1937 (5)  – 1938 (1)  – 1939 (2)  – 1940 (2)  – 1941 (1)  – 1942 (7)  – 1943 (3)  – 1945 (12)  – 1947 (19)  – 1948 (5)  – 1949 (18)  – 1950 (4)  – 1951 (2)  – 1952 (9)  – 1953 (11)  – 1954 (2)  – 1955 (11)  – 1956 (1)  – 1957 (4)  – 1958 (3)  – 1959 (18)  – 1960 (6)  – 1961 (18)  – 1962 (11)  – 1963 (1)  – 1964 (13)  – 1965 (1)  – 1966 (11)  – 1967 (3)  – 1968 (1)  – 1969 (3)  – 1970 (8)  – 1971 (4)  – 1972 (3)  – 1973 (6)  – 1974 (4)  – 1975 (5)  – 1976 (15)  – 1978 (10)  – 1979 (9)  – 1980 (6)  – 1981 (7)  – 1982 (25)  – 1983 (12)  – 1984 (2)  – 1985 (18)  – 1986 (16)  – 1987 (5)  – 1988 (22)  – 1989 (19)  – 1990 (43)  – 1991 (2)  – 1992 (9)  – 1993 (5)  – 1994 (3)  – 1995 (24)  – 1996 (36)  – 1997 (20)  – 1998 (45)  – 1999 (31)  – 2000 (26)  – 2001 (37)  – 2002 (23)  – 2003 (19)  – 2004 (41)  – 2005 (44)  – 2006 (21)  – NV (73).

There was no special will to explore so many years, but it happens to be so. It represents 100 different vintages excluding the not vintage.

The number of wines before 1990 is 493, with an average age of 48 years. So I have nearly drunk 500 wines having an age of 50 years in average.

The origin of the wines that I have drunk is following :

         producers, who invited me, who made big events, or who participated to fairs represent 401 wines, which is a great number (I have a special thank to Bipin Desai, who organised vertical tastings with the producers themselves)

         family or friends have provided 185 wines

         I have ordered 125 in restaurants, which is rather few, as I am authorised to bring my own wines generally

         From my cellar, 284 wines have been used. With this rhythm, I have more than 100 years of consumption. So, I can invite many friends up to 2120, roughly.

What is interesting is to see what I drank for some wines :

68 wines of  Yquem : 1889 – 1891 – 1893 – 1899 – 1899 – 1912 – 1921 – 1934 – 1937 – 1938 – 1939 – 1945 – 1947 – 1948 – 1949 – 1953 – 1954 – 1955 – 1955 – 1959 – 1961 – 1962 – 1962 – 1967 – 1970 – 1975 – 1976 – 1976 – 1976 – 1976 – 1978 – 1978 – 1982 – 1983 – 1983 – 1984 – 1986 – 1986 – 1986 – 1986 – 1987 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1989 – 1989 – 1990 – 1994 – 1995 – 1996 – 1996 – 1996 – 1997 – 1997 – 1998 – 1998 – 1999 – 2000 – 2000 – 2001 – 2001 – 2001 – 2001 – 2002 – 2002 – 2003 – 2003

It means that I drink, in average, more than one Yquem per week.

48 Cheval Blanc : 1921 – 1934 – 1937 – 1945 – 1947 – 1948 – 1949 – 1949 – 1952 – 1953 – 1955 – 1959 – 1961 – 1962 – 1964 – 1966 – 1970 – 1971 – 1975 – 1978 – 1979 – 1982 – 1983 – 1985 – 1988 – 1989 – 1989 – 1989 – 1990 – 1990 – 1990 – 1994 – 1995 – 1995 – 1996 – 1998 – 1998 – 1998 – 1999 – 2000 – 2000 – 2000 – 2001 – 2001 – 2001 – 2001 – 2003 – 2004

14 Mouton Rothschild : 1918 – 1928 – 1936 – 1945 – 1945 – 1949 – 1964 – 1975 – 1987 – 1998 – 2001 – 2001 – 2005 – 2006

12 Chateau Latour : 1907 – 1916 – 1926 – 1949 – 1957 – 1986 – 1989 – 1990 – 1998 – 2001 – 2001 – 2005

31 wines from Haut-Brion, Mission and Laville : 1926 – 1926 – 1929 – 1942 – 1942 – 1945 – 1947 – 1948 – 1948 – 1949 – 1950 – 1955 – 1957 – 1958 – 1966 – 1979 – 1979 – 1980 – 1981 – 1982 – 1983 – 1983 – 1988 – 1992 – 1998 – 2001 – 2001 – 2003 – 2004 – 2004 – 2004

6 Lafite-Rothschild : 1868 – 1945 – 1949 – 1986 – 1998 – 2001

5 Pétrus : 1934 – 1949 – 1953 – 1974 – 2001

For Burgundy, I selected so : all the Montrachets (being Montrachet) from every domaine, and only three domaines for the other wines : Romanée Conti, Coche Dury, Armand Rousseau. It represents 26 wines : 1939 – 1942 – 1955 – 1962 – 1963 – 1964 – 1964 – 1970 – 1972 – 1980 – 1980 – 1982 – 1985 – 1986 – 1988 – 1990 – 1993 – 1996 – 1997 – 1999 – 1999 – 2001 – 2004 – 2004 – 2004 – 2004

For champagne, if I take only Krug plus Salon, it represents 44 wines : 1979 – 1979 – 1979 – 1981 – 1981 – 1981 – 1982 – 1982 – 1982 – 1982 – 1982 – 1982 – 1982 – 1982 – 1985 – 1985 – 1986 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1995 – 1995 – 1995 – 1995 – 1996 – 1996 – 1996 – NV – NV – NV – NV

If I add all these wines, plus all the wines of the 19th century, it makes a count of “trophies”.

260 trophy wines : 1845 (1)  – 1856 (1)  – 1868 (1)  – 1880 (1)  – 1889 (1)  – 1891 (1)  – 1893 (1)  – 1898 (1)  – 1899 (4)  – 1900 (1)  – 1907 (1)  – 1912 (1)  – 1916 (1)  – 1918 (1)  – 1921 (2)  – 1926 (3)  – 1928 (1)  – 1929 (1)  – 1934 (3)  – 1936 (1)  – 1937 (2)  – 1938 (1)  – 1939 (2)  – 1942 (3)  – 1945 (6)  – 1947 (3)  – 1948 (4)  – 1949 (8)  – 1950 (1)  – 1952 (1)  – 1953 (3)  – 1954 (1)  – 1955 (4)  – 1957 (2)  – 1958 (1)  – 1959 (2)  – 1961 (2)  – 1962 (4)  – 1963 (1)  – 1964 (4)  – 1966 (2)  – 1967 (1)  – 1970 (3)  – 1971 (1)  – 1972 (1)  – 1974 (1)  – 1975 (3)  – 1976 (4)  – 1978 (3)  – 1979 (6)  – 1980 (3)  – 1981 (4)  – 1982 (12)  – 1983 (5)  – 1984 (1)  – 1985 (4)  – 1986 (8)  – 1987 (2)  – 1988 (15)  – 1989 (6)  – 1990 (14)  – 1992 (1)  – 1993 (1)  – 1994 (2)  – 1995 (7)  – 1996 (8)  – 1997 (3)  – 1998 (9)  – 1999 (4)  – 2000 (5)  – 2001 (17)  – 2002 (2)  – 2003 (4)  – 2004 (8)  – 2005 (2)  – 2006 (1)  – NV (4) 

It makes exactly 5 trophy wines per week. Among those trophy wines 133 came from producers, fact which requires my big thanks.

This means that I have drunk 735 wines that – under my definition – are not trophies. Among them, a great lot of them have reached certainly a quality near the one of trophies.

Of course, figures do not represent the sum of emotion that I have had. But as I live an adventure which is rather unusual, I thought that it would be interesting to see what really happened.

I have made a ranking of the best wines of 2007 for me. It is very difficult.

1 – Champagne Moët & Chandon 1945

2 – Chateau Mouton Rothschild 1945

3 – Chateau Mouton Rothschild 1928

4 – Chateau d’Yquem 1899

5 – Champagne Pol Roger 1921

6 – Château Latour 1947

7 – Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné 1949

8 – Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1959

9 – Champagne Dom Pérignon rosé in magnum 1990

10 – Hermitage Chave Cuvée Cathelin 1998

11 – Chateau Mouton Rothschild 1918

12 – Nuits-Saint-Georges Les Cailles Morin Père & Fils 1915

13 – Château d’Yquem 2001

14 – Vosne Romanée Cros Parantoux Henri Jayer 1989

15 – Pétrus 1934

I do not know if I am able to do the same in the future. I would be happy if I could be sort of a “memory” for old wines put in a situation of dinner. Some people like John Kapon will represent the Bible for precious wines, with his very valuable notes. I would be happy if I can add another perspective for the amateurs interested in old wines, of every level.

Quand on ose un vin ordinaire, ça ne marche pas chaque fois vendredi, 4 janvier 2008

Mon gendre va travailler à Paris et revient deux jours après car il devra reconduire femme et bébé à la capitale. Ce sera ce soir une joue de bœuf aux carottes. Pour l’apéritif, un champagne Ruinart non millésimé a des accents de miel. Il est agréablement typé. Ayant acheté près d’Orange une cave à un particulier – ce que je ne referai plus, car c’est un métier, pas un caprice – il faut bien que l’on ouvre ce que j’ai acquis où nous avons fait d’assez bonnes pioches. Je jette mon dévolu sur un « Réserve de Prévallée », grand vin de Bourgogne sans année, appellation bourgogne contrôlée qui doit dater du milieu des années soixante si l’on se fie au reste de la cave. Ce vin est vendu par « l’agence centrale de distribution des grands vins », qui est parisienne, mais il y a un petit tampon qui recouvre cette mention, d’un caviste de La Rochelle. Le vin a été embouteillé par la SA Valette à Charenton, où l’on a pris la précaution d’indiquer sur la bouteille, gravé dans le verre, qu’il ne doit pas être réutilisé, et tous ces périples après le passage à Orange se finissent chez moi. Le vin n’ira pas plus loin et c’est un bien. La bouteille, délicieusement ringarde d’un vin plus qu’ordinaire, a belle allure. Le bouchon se brise en plusieurs  morceaux et le bouchon sent bon, comme le vin dans le goulot. Je verse deux verres et nous trinquons. Nous ne pousserons pas l’expérience très loin, car le vin est torréfié comme après un coup de chaud en cave. Ce vin est mort. Il offrira un nez agréable le lendemain mais rien ne me motive à l’essayer. J’avais prévu une possible faiblesse de ce bourgogne. Le Côtes de Provence La Courtade 1990, vin de l’île de Porquerolles, est une surprise plus qu’agréable. Il se confirme chaque fois que l’âge profite aux vins de Provence. Le vin est solide, présent en bouche, d’une longueur acceptable, et ce qui est le plus significatif, c’est qu’il joue juste. Il a très plaisamment accompagné le bœuf aux carottes. Ce n’est que plus tard, près d’une heure après, que j’ai pris conscience que la trame de ce vin n’a pas la profondeur des grands vins du Rhône que nous avons bus. C’est intéressant, car sur la viande, il jouait d’un charme remarquable.