galerie 1848 mercredi, 6 septembre 2006

Ce Château Bel Air Marquis d’Aligre dont le nom est gravé dans le verre apparaît périodiquement en salles de ventes. Existe-t-il un stock important de ce vin ?

J’en ai deux ou trois, dont une est totalement dépigmentée. Celle-ci parait plus homogène, mais le contenu doit être imbuvable. A noter que sur la bouteille il est écrit, gravé dans le verre : "interdit d’en laisser".

A ce jour, j’ai bravé les interdits !

 

 Cognac 1848 Grande Fine Champagne, eau de vie du Grand Hôtel Tivollier.

galerie 1849 lundi, 4 septembre 2006

Contrairement à ce qui constitue la galerie de photos, cette bouteille ne fait pas partie des bouteilles de ma cave ou des bouteilles que j’ai bues. Elle est mise ici compte tenu de son intérêt.

 

Vin de paille Bourdy 1849. Ce serait assez fantastique de le comparer à l’un de mes vins de Chypre de 1845.

France Inter et blog jeudi, 31 août 2006

France Inter consacre aux blogs une émission le matin à 6 h 20. Donc, normalement, en rentrant du jogging, on peut l’écouter.

David Abiker m’a très gentiment interviewé, et ça passera à une date que je communiquerai par mail et sur ce blog.

A propos, la moyenne des visites depuis la création du blog est de 150 visites par jour, et la moyenne de pages consultées dépasse 4 par visite, ce qui fait que plus de 600 pages sont lues par jour. Merci à tous ceux qui s’intéressent à ce blog, mais surtout aux vins et repas magiques qui sont racontés.

langoustes et vins rouges vendredi, 25 août 2006

Je suis invité par des voisins. La répartition des tâches est la suivante : un ami apporte les sorbets de chez Ré, les meilleurs de la région, le voisin nous apprend à cuire les langoustes, et je suis en charge du vin. La décision ayant été prise très tard, les langoustes seront étrangères et non filles du pays. L’apéritif est un champagne Mumm 1998 avec des confits fourrés au foie gras. Les langoustes sont absolument délicieuses, à la cuisson astucieuse et orthodoxe. Elles sont associées à trois vins. Le Château Figeac 1988 est épanoui, joyeux, et montre la précision de sa structure raffinée. Le Beaune-Grèves Vigne de l’Enfant Jésus Bouchard Père & Fils 1976 est un peu plus difficile à comprendre pour les néophytes de cette table. Je lui trouve le charme bourguignon que j’apprécie, sous une présentation relativement discrète. Le Châteauneuf du Pape Domaine Saint-Préfert 1996 est le plus modeste des trois. Et l’on s’amuse à faire des constatations intéressantes : sur le corail, c’est le Chateauneuf-du-Pape qui s’exprime le mieux. Lorsque la chair est associée à des feuilles de sauge, c’est le Figeac qui brille le plus. Et sur la chair seule, c’est le Beaune-Grèves qui – à mon palais – a le plus de pétulance. Mes hôtes, découvrant que l’on peut s’intéresser à des questions qui ne les effleurent pas habituellement sont ravis de cette expérience. Les délicieux sorbets sur un nouveau Mumm paraphent un dîner fort amical, de vin, de mer et de glace.

poissons et vins : rouges, blancs ou moelleux ? mercredi, 23 août 2006

Un membre de l’Académie des Vins Anciens fanatique de vins chenus ayant lu sur le blog les adresses où je me rends et partageant les mêmes eut l’idée que nous nous rencontrions. Ce fut fait. Nous allons déjeuner chez Yvan Roux ce rugbyman chaleureux aux poissons délicieux. Nous arrivons pour déjeuner, et la beauté du panorama découverte à travers l’immense baie de la salle où nous serons installés nous stupéfie. La maison est harmonieusement dessinée. Le nombre d’or a dû être utilisé dans toutes les proportions. La piscine intérieure émeraude, la mer d’un bleu azur de fin d’été, la terrasse immense où des sofas profonds attendent des rêves, la vue californienne, la table unique qui fait de nous les maîtres de l’espace, tout porte au plaisir gastronomique.

muscat de Samos Jarrousse datant très probablement de la fin des années 50 est chaleureux, délicat, avec des notes de vanille et une finale de café. Une belle tranche d’un Pata Negra onctueux, dont le gras et le sel sont harmonieux fait sourire le muscat. Les bouteilles que j’ouvre proviennent d’une excursion qu’il avait faite en Languedoc. Une étiquette manuelle indique « vin rouge 1920 ». Tout indique que c’est 1920 et que c’est mort. Ce vin aigrelet ne reviendra pas à la vie.  Nous l’essayons sur des beignets d’anémones de mer au goût très expressif, mais ça ne le réveille pas, alors qu’avec le Samos, la combinaison se fait bien si on prend bien soin de ne pas laisser l’alcool dominer en bouche, l’anémone prenant un léger goût d’artichaut. Le « demi doux 1948 » lu sur une étiquette de la même écriture est éblouissant. Ce vin a des inflexions de vieux Maury, a une complexité aromatique rare. Sur les seiches cuites élégamment, le demi-doux exprime son talent. J’avais apporté un Laville Haut-Brion 1983 au nez impérial qui fonctionne aussi bien sur les seiches mais imprime sa forte personnalité au chapon à la chair intense. Nous essayons un Bagnard, Côtes de Provence rouge 2004 du Château des Valentines. Ce jus sur-travaillé est manifestement hors sujet. Une glace vanille éteint le feu de la passion gustative de ce moment de grand bonheur. Je retiens surtout le demi-doux 1948 comme surprise absolue, tant l’élégance et la complexité aromatique étaient insoupçonnables dans ce banal flacon perdu dans le recoin d’une cave ignorée.

c’est l’histoire du petit chapon rouge

J’ouvre les reliques apportées par mon ami. Un

Le sourire d’Yvan, son talent à trouver les poissons les plus beaux, sont un appel à revenir… Ce fut fait, pas plus tard que le lendemain, ma fille me conviant à cette adresse que j’avais vantée. Les vins de la veille étaient toujours là, le niveau restant indiquant ceux que nous avions aimés. Le rouge 1920 est toujours mort, mais serait devenu presque buvable. Le Samos est éblouissant, alors que le demi-doux 1948 montre des signes de fatigue, tout en gardant sa jolie complexité. Le Laville Haut-Brion 1983 est impérial de sérénité. J’en ai encore plus goûté le charme exquis que la veille. Ce vin est éblouissant. Je m’attendais à ce que ma fille aux tendances parkériennes apprécie le Bagnard 2004, mais j’avais l’arme fatale, un Mas des Baguiers, Bandol 1989 qui lui fit oublier le jeune vin brutal pour des saveurs subtiles adaptées aux calamars aux seiches et à la langouste. Pour la petite friture de rougets et le Pata Negra, la Cuvée Grand Siècle de Laurent Perrier est l’accompagnement idéal. Une nouvelle belle soirée dans un cadre enchanteur chez un artiste des poissons. 

le jeu des sept – z – erreurs mardi, 22 août 2006

Sur la photo, il y a une erreur grossière.

Est-ce :

– je lis le journal à l’envers ?

– le bob n’est pas à ma taille ?

– je lis un journal de ma tendance politique ?

– je suis assis face à la mer chez le voisin

Jouez en famille à ce jeu. Il n’y a pas de gagnant.

Réponse : je ne fais normalement pas partie des adorateurs de Libé… Peut-on s’en douter ?

un Maury 1928 délicieux samedi, 19 août 2006

Il restait un fond de bouteille d’un Maury 1928 des vignerons de Maury.

Un Saint-Agur particulièrement crémeux passe sous mes narines.

Le lien se fait. Quel délice !

L’astuce est de ne boire qu’une infime gorgée, pour que l’alcool ne devienne pas dominant.

Il avait un léger goût de noix comme le Saint-Agur, et évidemment, cet inimitable pruneau.

Vins du Sud samedi, 19 août 2006

Les vacances des enfants touchent à leur fin. Un agneau de Sisteron cuit au feu de bois crée un consensus gustatif. Trois Bandol pour l’accompagner. Le Domaine de Souviou 1998 a un nez franc de Bandol. En bouche un poivre discret et un cassis austère montrent que l’on travaille bien sans tomber dans l’excès. Le fruit est joli. Nous aimons beaucoup ce vin. Le Mas des Baguiers 1989 montre que l’on a plus de soleil avec un peu plus de maturité qui sied bien à ce Bandol expressif. Le reste d’un Château de Pibarnon 1990 qui nous avait fort déçus la veille a pris, grâce à son aération, une race de Lafite. On dirait vraiment un Bordeaux noble. Le vin est devenu charmant, même s’il manque un peu de ce que l’on souhaiterait de ce Bandol vedette d’une grande année. Des figues cueillies de l’arbre permettent de finir les verres de vin rouge dans la joie.

halte traditionnelle au Petit Nice vendredi, 18 août 2006

Quel contraste le lendemain ! Car au spontanéisme de la table d’hôte succédait l’une des institutions de la côte méditerranéenne : le Petit Nice à Marseille. La mer, à Marseille, a des couleurs inimitables. Les rochers dénudés, polis par le vent, remués par des cataclysmes sismiques qui ont formé les calanques, caressent l’œil de leurs couleurs de chaleur. Sur les rochers du Petit Nice, telles des otaries profitant du soleil souverain, des agrégées ès crème solaire dénudent des chairs noires comme des toasts brûlés. De minuscules bouts de ficelle, sensés représenter un code de décence dont la convention apparait fort symbolique, sont le seul moyen de différencier ces beautés héliotropes. Une coupe de Dom Pérignon 1998 bue sur la terrasse près de la piscine accompagne avec intérêt – là aussi, atmosphère, atmosphère, je le trouve plus goûteux qu’à la maison –  des entrées fort intelligentes et habiles qui sont une carte de visite de l’univers de Gérald Passédat dont j’approuve de plus en plus l’orientation de sa création.

Les amuse-bouche sont légers et goûteux comme l’ensemble de la cuisine de Passédat. La composition à base de langoustine est intelligente, même si le délicieux bouillon impose une cuisson plus soutenue de la langoustine, ce qui en exacerbe moins le goût, et  le pigeon au miel est savoureux. Je vois qu’on se régale en face de moi d’un loup, traditionnelle icône de la maison. Le ris de veau et veau est mémorable.

N’étant pas celui qui invite je n’ai pas la charge du vin. Ma fille aînée au goût plus parkérien que Parker lui-même a choisi un Crozes-Hermitage, Clos des Grives Domaine Combier 2003. En d’autres lieux je l’éreinterais sans doute, mais ici, dans ce lieu si agréable, je lui trouve quelques vertus. Ma fille l’apprécie, c’est le principal.

Gérald Passédat explore dans sa cuisine des chemins de traverse qui détournent parfois du sentier principal. C’est dans sa personnalité. Je suis de plus en plus sensible à sa cuisine, légère et de bon goût.