rencontre de forums, jour 2 avec un éventail de bons vins samedi, 10 juin 2006

Il fait une chaleur anormale dans le délicieux jardin du restaurant Laurent. Les bouteilles que j’ouvre sont immédiatement portées en chambre semi-froide, pour éviter des évanouissements d’arômes. Deux phénomènes se sont conjugués pour me pousser à élargir mon apport de vins. Le premier est qu’une participante ayant déclaré ne pas aimer les bourgognes, et ayant apprécié mon Richebourg 1973, la tentation était grande d’enfoncer le clou. La seconde est qu’un photographe est venu photographier ma cave pour une revue de gastronomie. J’ai erré dans la cave pendant les réglages. J’ai repéré une bouteille intéressante et une en dessous du niveau de vidange. L’envie de faire de la pédagogie s’offrait. Je l’ai suivie.

Pendant l’ouverture des bouteilles, j’ai composé avec Philippe Bourguignon un menu tenant compte de la chaleur et des vins. Le voici : volaille de Bresse et foie gras en gelée au vin d’Arbois / filet de saint-pierre, moelle, rôtie, sauce matelote / agneau de lait des Pyrénées, épaule confite aux épices d’un tajine, côtes caramélisées et bayaldi d’aubergines / bleu de Sassenage / clafoutis aux cerises. Ce fut délicat, sain, adapté comme il convient à un éventail de vins très large.

Le Vieux Château Chauvin 1998 ne me parle pas au premier abord, tant je sens la structure moderne qui crée chez moi comme une allergie. En laissant le vin s’ébrouer on sent une certaine intelligence, mais ce n’est pas pour moi. Au contraire, le Château Léoville Las Cases 1997 me plait, et encore plus, du fait de cette association avec le 1998. Léger, frêle, tout en suggestion, j’adore sa distinction. Pourquoi faudrait-il que les vins fassent boum-boum ? Très agréable vin tout droit sorti de mon imaginaire des salons littéraires du XVIIIème siècle. J’avais tenté de mettre sur l’entrée en troisième vin le Château Ducru-Beaucaillou 1978 et ce fut un bon choix. Même si sa couleur est déjà marquée, le vin chante d’équilibre et ne paraît pas « vieux » à côté des bambins. Très belle réussite de l’année 1978 d’un vin que je sais solide, sérieux et constant. Son 1961 est légendaire.

La Mission Haut-Brion 1985 en magnum a été carafé. L’image qui me vient est celle de l’étudiant qui pendant l’année scolaire a les carnets de notes les plus brillants, faisant la joie de ses professeurs, et qui, paniquant le jour de l’examen, perd le bénéfice de son travail. Ce Mission que l’on sent bien structuré n’est pas présent au moment où il le faudrait. Trop tard, c’est trop tard. A l’inverse, l’équilibre éblouissant de Château La Lagune 1982 impose le respect. Ce vin est la définition de ce que devrait être le bordeaux. Il est en ce moment à un point d’équilibre parfait. C’est tellement bon qu’on ne peut même pas imaginer le moindre petit défaut. Mais le Château L’Eglise Clinet 1964 parle à mon goût des vins anciens. Ce vin est chaleureux, joyeux, chantant, très peu conforme au schéma classique des Pomerols. J’adore ce vin plein de vie, qui emplit la bouche avec bonheur. La Lagune est plus construit, L’Eglise Clinet est plus séducteur et charmant.

Viennent ensuite pour notre assemblée de onze dont la composition avait un peu changé, sans réduire son cosmopolitisme, mes trois bourgognes. Le Chambertin caves Nicolas 1953 arrive trop froid de la chambre froide. Il faut lui laisser le temps de s’ouvrir. Et quand il s’ouvre, quel gentil bonheur. Il est bourguignon, un peu coincé, n’a pas la noblesse d’un Chambertin des plus hauts niveaux, mais c’est vraiment adorable. Ma voisine que je cherchais à convaincre commence à se poser des questions. C’est bon signe. Le Volnay Santenots Lucien Chouet 1966 se présente à l’ouverture beaucoup plus civilisé que le Chambertin. Il tient la corde pendant quelques minutes, mais dès que le Chambertin a changé de braquet, l’aimable Volnay à la complexité folle et à l’énigme intéressante n’a plus suivi le sillage de son aîné.

La surprise que je voulais didactique, vint du Beaune Marconnets Remoissenet 1937. Nettement sous la vidange, il était à jeter. J’ai donc annoncé à cette noble assemblée que je ne me battrais pas pour le défendre, mais pourquoi ne pas l’essayer ? Déjà, le nez annonce que ce vin est buvable. A la première gorgée, il y a du caramel, du torréfié qui trahit la fatigue du vin. Mais dans le verre, par un phénomène aussi impressionnant que lorsqu’un honnête garçon de bureau se transforme en superman pour sauver la planète ou en Hulk pour effrayer les foules, nous avons assisté à l’éclosion d’un vin que je qualifierais volontiers d’immense. Bien sûr, ne rêvons pas, il n’a pas repris l’intégralité de sa forme. Mais c’est sans doute le plus racé des bourgognes de ce soir. Je ne le mettrai pas dans mon classement, mais avec quelques convives nous nous faisions la réflexion que les dernières gouttes de ce vin étaient éblouissantes.

Le retour sur terre se fit beaucoup plus facilement que ce que l’on pouvait craindre. Le Clos Vougeot Henri Rebourseau 1998 plut à beaucoup de convives, car il est facilement compréhensible. En dégustant ses notes de cassis, de poivre, et ce goût juteux fort plaisant, je mesurais à quel point la complexité est chez les vins anciens. Je suis heureux d’explorer les vins anciens. Car quelles que soient les blessures que l’on rencontre, il y a un monde de complexité qui vaut la démarche.

Note ami ayant récidivé avec le Clos de Papes Châteauneuf du Pape 2003, je ne rajouterai pas au commentaire d’hier, sauf à dire que celui-ci me paraissait plus civilisé (si c’est possible) que le même de la veille.

Le Château Filhot crème de tête 1990 est une curiosité, car Filhot ne fait jamais, en dehors de ce millésime, de crème de tête. Aussi, l’étonnante couleur ambrée s’explique par la concentration. C’est prodigieusement étonnant. C’est tellement sucré et concentré qu’on pense à un Essencia de Tokaji. L’accord avec le délicieux bleu est magique. Mon goût va plutôt vers des sauternes moins lourds. Mais c’est un très grand vin.

Je suis très heureux d’avoir suggéré à Philippe Bourguignon de faire des clafoutis. Car avec le Porto Taylors Flagdate Vintage 1977, l’accord est fusionnel. Ce Porto est lourd comme le plomb, flatteur, rassurant, et je comprends pourquoi je n’en mets quasiment jamais dans mes dîners : ça plombe la bouche et le cœur pour l’éternité de la nuit. Mais quel plaisir !

Voter pour des vins aussi disparates est un exercice difficile. Je m’y risquerai pour le fun. Je mets en premier l’Eglise Clinet 1964, car trouver un Pomerol aussi joyeux est un grand plaisir. En deux, ce sera le Chambertin 1953, car son émotion est belle. En trois le Filhot 1990, car son goût est d’une rare séduction. Et en quatre La Lagune 1982 pour la précision de sa définition. Donc : 1- L’Eglise Clinet 1964, 2 – Chambertin caves Nicolas 1953, 3- Château Filhot crème de tête 1990, 4- Château La Lagune 1982.

Sur deux jours, avec des amis de tous pays qui échangent des anecdotes et avis sur les vins dans plusieurs forums, nous avons approché de très grands vins de tous âges et de toutes régions. Un grand succès de l’amitié internationale que crée l’internet.

rencontre de forums – un immense La Tour Milon 1926 vendredi, 9 juin 2006

Sur des forums internet, des liens se sont créés, et des rencontres de moins en moins virtuelles nous réunissent. Ce soir, c’est un dîner à la brasserie Dauphin qui rassemble onze passionnés de vins, dont un couple d’allemands, un couple de texans, un couple de suisses, un hollandais et le reste de français. L’idée est de partager nos vins et nos impressions.

Faute de temps, je n’ai pas pu me concerter avec le chef sur le menu. Aussi, la cuisine, que j’apprécie souvent, va ici jouer son numéro sans se soucier de ce qui se passe du côté des vins. Cela permet de prendre conscience du fait que les beaux accords ne sont pas le fruit du hasard. Voici le menu : langoustines rôties, vinaigrette de pomelos et melon / raviole de crabe au jus de bouchot / gâteau de cèpes de printemps au foie gras grillé / suprême de pigeonneau rôti au jésus de Morteau, jus simple / la tomme de chèvre au raisiné / le cakaille pistache aux fruits rouges. Rien ne fut mauvais, rien ne fut bon. Mais c’est ma faute : pas de concertation suffisante. Regardons du côté des vins.

Un champagne Salon « S » 1983 dégorgé le matin même et non dosé, voilà un beau début. Champagne à la forte personnalité,  original, typé, vineux, dense, présent en bouche, il forme un contraste absolument intéressant avec le champagne Bollinger R.D. 1982 dégorgé en 2000 et très faiblement dosé. Le Bollinger est un vrai champagne, à la bulle active et puissante. Si l’on devait désigner des deux lequel est du champagne, c’est sans hésiter le Bollinger, magnifique de jeunesse, de rayonnement et de pureté. Le Salon, c’est autre chose. C’est du vin. C’est un vin qui appelle une cuisine, pour se frotter avec des saveurs étranges qui vont le mettre en valeur. Faut-il en préférer un ? Bien sûr que non. Il faut aimer les deux.

Ayant ouvert toutes les bouteilles (ça devient une habitude) qui avaient été apportées à ma demande en avance, j’avais ouvert le Montrachet Bouchard 1980 vers 19 heures. Sa couleur fort ambrée et son nez fatigué m’avaient poussé à annoncer aux convives de se méfier de ce vin là, et de l’approcher avec précaution : tout jugement hâtif prononcé sur l’instant empêcherait  de comprendre ce vin. A ma grande surprise, le vin existe. Et non seulement il existe, mais il parle. Ce n’est évidemment pas un Montrachet flamboyant et fougueux. Mais il est élégant, centré sur ses valeurs de base, et il joue sur un registre de finesse qui le rend plaisant. On ne joue pas à plein régime, on suggère en délicatesse.

Le Château L’Evangile, Pomerol 1998 plait instantanément à cette assemblée qui ne vit que de vins jeunes. Beau nez épicé, belle structure joyeuse en bouche. C’est un vin serein, dans la plénitude absolue de ses moyens. Vin très bon. A côté de lui, le Château Magdeleine 2001 fait plus sénateur, bourgeois. Il est confortable. Ah, il ne va pas faire l’école buissonnière ! Mais comme il est, déjà accompli, propre sur lui, c’est un agréable compagnon de jeu.

Le Gruaud-Larose 1986 est trompeur. Car il joue en sourdine en début de verre. Et quand il s’installe, quelle merveille de joie de vivre. C’est un vin sans défaut. Il ne brille pas par des risques insensés. Il fait son devoir. Servi en même temps, le Château Ausone 1983 éclipse le beau Gruaud-Laroze. Car cet Ausone est immense. Est-ce cette bouteille qui est particulièrement brillante ? Toujours est-il que l’amoureux d’Ausone que je suis prend un plaisir incontrôlable. C’est immense, je le redis une nouvelle fois. Comment décrire cette petite merveille de précision ? Un vin qui chante, qui s’installe en bouche comme en un canapé profond. Si Saint-Emilion a un type, ce n’est pas avec ce vin étonnamment charmeur qu’on le reconnaîtra. Je le désignerais volontiers comme vin de la soirée si n’apparaissait le Château La Tour Milon Pauillac 1926. D’un niveau dans le goulot, d’une couleur irréellement jeune, au nez fruité et joyeux, ce vin, s’il était bu à l’aveugle ferait se tromper tout dégustateur de plus de vingt ans. On me dirait 1964, voire 1961, je ne dirais pas non. Toute la table est estomaquée. Et ce d’autant plus que nous parlions de la courbe de la vie du vin. Je défends un parcours sinusoïdal à périodes irrégulières, alors que le schéma traditionnel commande un plateau de maturité et un déclin. Quand on voit ce 1926, quand était son pic de maturité ? Aucun schéma politiquement correct ne s’applique à ce vin. J’avoue qu’il constitue pour moi une énigme, car il est grandiose. Décidément, l’année 1926 que j’adore ne m’apporte que des surprises extrêmes.

Je suis servi en premier du Richebourg Charles Noëllat 1973. Ce sont donc des gouttes très légères et pâles qui se déversent dans mon verre. J’annonce donc un grand danger (je préfère toujours commencer par un discours pessimiste pour que mes convives aient de bonnes surprises. Et le Richebourg, objectivement fatigué, séduit par son message bourguignon authentique. Il joue manifestement à 80% de sa valeur, comme une équipe de France sans Djibril Cissé, mais ce qu’il raconte est loin d’être sans intérêt. Il aurait dû être bu il y a au moins dix ans. Mais il est là, écoutons-le.

Alors, quand arrive le Clos des Papes Châteauneuf du Pape 2003, ça décoiffe. Car là, ce n’est plus pareil. C’est Monsieur Robert Parker en smoking. Tout y est. C’est le kit complet du petit Parker illustré. Vous voulez du poivre ? Il y en a. Vous voulez du jus de cassis, ça baigne. Vous voulez du copeau, il infuse. Du clou de girofle, c’est une pleine moisson. On ne peut pas dire que c’est désagréable. Car ça flatte et excite la papille. Mais on est entré dans un monde du vin qui pourrait sortir d’un laboratoire et n’a plus aucun besoin de terroir. Je dis ça d’autant plus volontiers que j’adore les vins de Paul Avril quand ce sont des Châteauneuf du Pape.

Le nez du Christoffel WS Riesling Auslese 1976 est d’une promesse quasi irréelle. Magique. C’est le champion du Monde du nez. Hélas en bouche, on en est loin. Il y a de belles variations sur le thème du Riesling, avec des suggestions de complexités ravissantes. Mais c’est l’intégration du tout qui manque. Le nez et l’attaque en bouche annoncent un triomphe, et ça finit comme Clearstream.

Il faut aimer les vins de glace. J’en ai aimé la découverte. A l’usage, c’est comme avec les muscats de Beaumes de Venise, on en a un peu fait le tour. Alors, ce Karlsmühle Eiswein 2002 est amusant par ses évocations étranges où le litchi prend sa part. Mais ça s’arrête là.

Le Malaga Larios, solera 1780 a forcément quelques molécules du 18ème siècle. On s’amuse de cette datation généreuse. Mais ce vin mérite d’être pris au sérieux. Il y a assurément une part non négligeable de ce vin qui a plus de 150 ans, et certainement plus de cent ans de fût. On sent que cette date n’est pas qu’un baptême ambitieux. Il y a un charme qui ne peut provenir que d’un grand âge, et le rapprochement gustatif avec les Commandaria de Chypre indique l’authenticité de la vétusté respectable de ce grand vin doux de pur charme, que l’on siroterait pendant des heures si l’on avait encore une petite place dans son cœur, après tant de belles bouteilles.

Si l’on parle de goût pur, c’est Ausone 1983 que je placerai en premier. Mais si l’on intègre d’autres dimensions de rareté, de surprise, d’étonnement, c’est le La Tour Milon 1926 qui ramasse la mise. Mon classement sera donc : 1- La Tour Milon 1926, 2 – Ausone 1983 3 – Malaga 1780, 4 – L’Evangile 1998.

Les forums gagnent en intérêt dès qu’ils cessent d’être virtuels. Cette assemblée qui n’est plus virtuelle se revoit ce soir pour de nouvelles agapes.

académie des vins anciens – séance du 8 juin – des vins éblouissants jeudi, 8 juin 2006

Devant préparer l’ouverture des vins de l’académie des vins anciens, j’ai le temps de faire un détour à la maison du Japon où plusieurs vignerons des Beaumes de Venise présentent leurs vins. La jolie organisatrice de cet événement m’accueille avec un large sourire plus parisien que nippon. Je goûte quelques rouges intéressants et prometteurs, présentés avec d’originaux mets japonais d’une belle réussite. Je ne prétends pas devenir un prescripteur de ces vins, mais la simplicité des rouges m’a plu.

L’académie des vins anciens tient sa troisième séance officielle à la Résidence Maxim’s. L’idée était de boire les vins des académiciens sur un vrai repas, au lieu de fromages qui, même délicieux, ont du mal à captiver l’ensemble de l’assistance sur la durée totale d’une longue soirée. La préparation donna lieu à des échanges agréables avec une équipe motivée et un chef attentif et intelligent. L’envie de réussir se sentait avec force.

A partir de quinze heures, j’ouvre les bouteilles, recevant le renfort d’académiciens désireux d’apprendre de petits trucs qu’ils ne connaîtraient pas. Dans cette ambiance bon enfant, peuplée d’histoires qu’on se raconte, pas une seule bouteille bouchonnée n’est à signaler. Deux bouteilles ont des niveaux au-delà de la vidange. Une me paraît définitivement morte. Les autres vont profiter d’un oxygène qui va gommer toutes les petites imperfections que le premier examen olfactif révèle.

Malgré une grève de la RATP et d’immenses encombrements qui eux seuls ont un goût de bouchon, les académiciens sont d’une exactitude exemplaire (quand on aime, on ne compte pas les quelques retards). J’avais prévu de faire face à des arrivées non synchrones en offrant au bar de la résidence le champagne que buvait ma famille depuis trois générations, déjà goûté à la précédente réunion de l’académie : le champagne Léon Camuzet non millésimé de Vertus, que je situe à environ 15 ans d’âge. Son petit goût évolué charmant m’a permis de jauger l’acceptation de plusieurs académiciens au goût des vins anciens. Quelques uns l’ont adoré, car cette évolution lui donne un charme subtil fait de fruits blancs. D’autres ne comprennent pas. Ils auront compris ce soir.

Nous sommes environ 50 pour 50 vins. Les vins sont répartis en trois groupes dont je donne ici le détail, dans l’ordre de service :

Groupe 1 : Champagne Léon Camuzet environ 15 ans – Champagne Gonet 1973 – vin nature de champagne Saran, blanc de blancs Moët 1950 – Bâtard Montrachet Chanson 1959 – Montrachet  domaine Bichot 1943 – Château Saint Georges, St Georges St Emilion 1961 – Château Taillefer Puisseguin Saint-Emilion 1966 – Château La Louvière rouge 1967 – Chateau La Gaffelière 1949 – Château Montrose 1934 – Château Gruaud Larose Faure Bethmann 1928 – Fleurie Beaujolais 1943 – Richebourg Charles Noëllat 1974 – Vosne Romanée Réserve Reine Pédauque 1945 – Cave Jean Bourdy, Blanc vieux d’Arlay 1907 – Domaine du Pin 1ères Côtes de Bordeaux 1937

Groupe 2 : Champagne Léon Camuzet environ 15 ans – vin nature de champagne Saran, blanc de blancs Moët 1950 – Bourgogne Aligoté Barozzi 1950 – Montagny Barozzi 1949 – Meursault (?) 1953 – Tokay de Riquewihr 1966 (Dopff et Irion) – Riesling Kaefferkopf 1983 Jean-Baptiste Adam  – Riesling Sélection de Grains Nobles Hugel 1976 – Clos Joliette 1974 Jurançon – Vin Jaune d’Arbois 1966 domaine de la Pinte – Cos d’Estournel 1966 – Château Pontet Canet 1964 – Château d’Arsac Margaux 1925 – Gevrey Chambertin J. Faiveley probable 1947 – Château Chalon Jean Bourdy 1928 – Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 – Barsac (?) 1937 – Rivesaltes ambré 1955 – Maury 1928

Groupe 3 : Champagne Léon Camuzet environ 15 ans – Champagne Deutz 1978 – Pouilly-Vinzelles 1956 de Cabet-Frères – Montrachet Bouchard 1988 – Château Bellefont Belcier (Saint Emilion) 1964 – Mouton Baron Philippe (d’Armaillac) 1959 – Château Haut-Brion 1925 – Bourgueil Sélection Vieilles Vignes 1989 du Domaine des Ouches – Cave Jean Bourdy, Côtes du Jura rouge 1945 – Hautes Côtes de Nuits J. et M. Gauthet 1969 – Volnay 1957 de De Moucheron – Beaune Champimonts 1er Cru Joseph Drouhin 1948 – Gevrey Chambertin Marius Meulien 1933 – Corton Clos du Roy L.A. Montoy 1929 – Montlouis Demi-sec 1983 de Fradin-Georges – Banyuls hors d’âge, Dom du Mas Blanc, Parcé, sostera – Rivesaltes ambré 1955 – Cognac trois quarts de siècle Tiffont # 1874.

Chaque groupe a pu profiter de vins de grande qualité avec un profil différent selon les tables, celles du groupe 2 bénéficiant d’un plus grand nombre de blancs, et celles du groupe 3 d’un plus grand nombre de bourgognes. Il faut rappeler, afin que nul ne l’oublie que la qualité de l’événement dépend de la qualité des apports de chacun. Quand on est généreux, on partage de grands vins. Ce fut le cas ce soir.

Le repas fut fort intelligent, le chef ayant eu le courage de simplifier sa cuisine pour se mettre au service des vins. Voici le menu : grosses gambas de la Méditerranée à la plancha / volaille fermière des Landes rôtie, écrasé de pommes Charlotte à l’huile d’olive / sélections de fromages de Bernard Antony / les abricots Bergeron en tarte feuilletée à l’amande de Provence, éclats de pistache.

Tous ont remarqué comme ce fut adapté et fort bon. Le service des vins était difficile pour une première fois, car respecter l’ordre des vins quand des changements dans les vins apportés ont eu lieu jusqu’à la dernière minute, ce n’est pas facile. Ce qui fait que les membres du groupe 1, dont je faisais partie, qui devaient boire le Riesling Sélection de Grains Nobles Hugel 1976 que m’avait offert Jean Hugel pour la circonstance, empêché qu’il était de venir, virent que ce délicieux nectar, d’une année phénoménale, fut apprécié par le Groupe 2. Réagissant avec célérité, je pus capter quelques gouttes de ce merveilleux Riesling doré et d’une persistance aromatique extrême, que je partageai avec l’une des plus fidèles et jolies académiciennes assise à mes côtés.

Quelques commentaires sur les vins de notre groupe. Le champagne Gonet 1973 est manifestement avancé. La bulle existe, mais fragile, la couleur est ambrée. On est dans un autre monde. Mais si l’on accepte la logique de ce vin, on lui découvre de belles subtilités. Un champagne expressif que je verrais bien avec une truffe ou du foie gras. Le vin nature de champagne Saran, blanc de blancs Moët 1950 est un peu de la même veine. Il n’a pratiquement plus de bulle, il est aussi fort foncé. Des convives vont le trouver d’une subtilité rare. Il y avait à ma table de solides palais, acquis à la cause des vins anciens. J’ai moins aimé le Saran que le Gonet, à cause d’une petite amertume juste après le milieu de bouche qui m’a un peu gêné.

Le Bâtard Montrachet Chanson 1959 est un vin délicieux. D’un jaune citron signe de pure jeunesse, d’un nez franc et direct, il occupe la bouche avec gentillesse. C’est un merveilleux blanc bien arrondi au plaisir sans complication. Je l’aime bien sûr, parce que c’est le mien, réflexe naturel qu’auront beaucoup d’académiciens, fiers de leur vin.  Le Montrachet Bichot 1943 a un beau niveau, une couleur foncée. Il rebute un peu car il montre son âge. Mais quand on veut le comprendre, on sent toutes les qualités qu’il a, légèrement voilées par son vieillissement. Un bras amical me tend un verre de Montrachet Bouchard 1988. J’en reconnais le pedigree instantanément, car les Montrachets de ce domaine, je les connais sur le bout des lèvres. Quel grand vin et quel cadeau pour l’académie !

Le Château Saint Georges, St Georges St Emilion 1961, encore un de mes enfants, est fort civil et plaisant. Une belle couleur d’un beau rubis de jeunesse et un niveau parfait. Un goût solide de 1961. Vin sans histoire, très rassurant. Mon ami hollandais qui a apporté le Montrose 1934, qui aime assez peu les vins anciens, est tombé en admiration totale pour ce Château Saint-Georges qu’il a trouvé d’un épanouissement idéal. Les deux bordeaux qui suivent sont un peu plus difficiles à suivre. Car le Château Taillefer Puisseguin Saint-Emilion 1966 et le Château La Louvière rouge 1967 n’ont pas des trames très solides. L’âge les a ‘dentellisés’, et leur goût éphémère laisse peu d’empreinte. Le Chateau La Gaffelière 1949, ça c’est du sérieux. Ça cause, comme dirait Zazie. C’est un beau vin auquel 1949 donne une élégance raffinée. On se complairait à ne boire que de tels vins.

Je suis très admiratif du Montrose 1934 au message subtil, dans la lignée historique de Montrose, et meilleur que d’autres Montrose 1934 que j’ai bus, dont celui avec Bipin Desai, dans cette verticale de légende. Très pur, strict, archétypal, il récite le terroir de Montrose à la perfection.

J’ai l’expérience de Gruaud Larose 1928, aussi bien Faure-Bethmann que Sarget. Celui-ci, un Faure-Bethmann, est souple comme un 1928. Décidément, les vins de ce soir se calent dans le moule de leur année. Grand bordeaux au discours clair, sans surprise, généreux exemple de l’intérêt de l’académie.

Soudain mon cœur s’enflamme quand on me fait goûter le vin qui vient. Je me trémousse, je glousse, je l’agite sur ma chaise, car c’est beau comme une midinette en robe vichy. Le Fleurie 1943 a un nez à se pâmer, d’une séduction coquine. Et en bouche c’est un bourgogne plein de talent, défroqué de sa soutane beaujolais.

J’ai dû passer mon tour pour le Richebourg Charles Noëllat 1974, car je n’en ai pas le souvenir. Je boirai son aîné d’un an demain avec des amis de tous pays. Passant de table en table, j’ai peut-être été oublié, de ce vin que j’avais apporté, par notre efficace serveur Thibaud. Mais le Vosne Romanée Réserve Reine Pédauque 1945 compte double. Ça c’est bourguignon. Un nez éblouissant, et toute la chaleur humaine d’un vin qui vit. J’avais demandé qu’on me fasse goûter l’un de mes enfants, le Gevrey Chambertin Marius Meulien 1933 dont j’étais si fier à l’ouverture : un nez magistral. Là, en bouche, il est immense de jeunesse de robe, de nez chaleureux, et de puissance de feu dans mon palais conquis. Je suis tellement fier quand un vin démontre la vanité de toutes les idées surfaites sur les millésimes. Car 1933 ne passionne pas les foules depuis fort longtemps. Ce Gevrey est immense, comme l’est le Vosne Romanée 1945.

A propos d’année classée dans les médiocres, on m’apporte quelques gouttes de Château d’Arsac Margaux 1925. Vin très subtil, aux évocations de fraises des bois, de fruits rouges. Adorable témoignage d’un vin policé.

Hélas, le doyen de cette soirée, le Blanc vieux d’Arlay Cave Jean Bourdy 1907  est fort désagréable. Un côté glycériné, animal, gêne d’en saisir toute la complexité qu’on devine sans en jouir. Une gorgée du Château Chalon Jean Bourdy 1928 raccroche mon palais au wagon du Jura. Très beau vin jaune au goût naturel, qui donne une réplique théâtrale aux fromages de Bernard Antony appréciés de tous.

Encore un de mes bébés, le Domaine du Pin 1ères Côtes de Bordeaux 1937, va surprendre les deux tables de notre groupe. L’élégance d’un sauternes, une trace en bouche d’une belle consistance qu’on n’attendrait pas de cette appellation. J’ai senti que chacun en profitait.

Je n’ai pas goûté mes autres bébés, le Gevrey-Chambertin Faiveley # 1947 et le Corton Clos du Roy 1929. J’ai pu en revanche constater combien le Côtes du Jura rouge Cave Jean Bourdy 1945 est un vin d’une subtilité extrême, tellement plus à l’aise en dîner que dans la verticale analytique que nous avons faite à Besançon. Le Volnay Moucheron 1957 au niveau plus qu’extrêmement bas avait bien survécu, comme son auteur vint me le prouver fièrement.

Un académicien nous fit goûter un alcool assez exceptionnel, un Cognac trois quarts de siècle Tiffont # 1874, cognac fait avec deux fûts dont un de 1854 et l’autre de 1904, qui, du fait de l’évaporation, n’ont produit que 120 flacons, lors de leur mise en bouteille en 1979, quand M. Tiffont eut 100 ans. Une pureté, une précision, une légèreté de bois assez remarquable. Ce fut un joli point final à une dégustation rare.

Difficle de faire un classement des vins que j’ai bus. Je m’y risque, avec l’impartialité qui me fait aimer mes bébés aux deux premières places. En un, Gevrey Chambertin Marius Meulien 1933. En deux, Bâtard Montrachet Chanson 1959, en trois, Montrachet Bouchard 1988. En quatre, le Fleurie 1943. Et mention spéciale pour le cognac, le Vosne Romanée 1945 et le Montrose 1934.

La générosité des académiciens a permis de rassembler des bouteilles spectaculaires. Comment pourrait-on autrement accéder à des témoignages historiques de la plus haute valeur sans devoir sacrifier des budgets considérables ? Chacun ressentait que l’on trouvait en cette troisième édition un rythme de croisière prometteur. Car la clef de la réussite de l’académie, c’est la générosité des membres. Et ce soir, elle fut grande. Vivement la prochaine.

académie du 8 juin – rapport d’un académicien jeudi, 8 juin 2006

Académie des vins anciens

Résidence Maxim’s 8 juin 2006

Très belle table, la n°4, studieuse également 

Nous avons votés à l’unanimité 1er, 8 votes

pour le Gevrey-Chambertin Marius Meulien 1933

Robe sombre, Nez franc de sous-bois humide, de truffe et de poivre noir. Quelle fraîcheur!

Bouche ample, gourmande, petits fruits noirs mêlés, cassis, myrtille et fraise des bois.

Finale ré glissée, tabac blond et café, un vin étonnant, élégant et canaille, superbe.

On lui aurait donné 50 ans de moins..

Les deux autres vins  de notre tiercé, arrivent à égalité avec 5 votes chacun.

Mouton Baron Philippe 1959 (d’Armaillac)

Belle robe rubis foncée avec des reflets orangés, Nez agréable et subtil de fruits noirs, cuir, et de champignons sauvages. Bouche généreuse et soyeuse, prune, chocolat, et fruits compotés.

Finale longue et élégante, un grand Vin.

Montrachet 1988 Bouchard Père et fils

On en boirai à en pleurer ! Quelle classe, très élégant.

Belle robe jaune-or intense, Nez expressif sur les fruits mûrs et le pain grillé, agrumes et fleurs blanches. Bouche suave de beurre frais de fruits jaunes, mirabelle et poire, crémeuse à souhait. Un vin virtuose : Finale opulente et riche, rehaussée d’une note minérale.

J’ai osé les noter sur 100 points :

Gevrey-Chambertin 1933             95/100, vu la rareté de ce vin, il est donc hors classement

Mouton Baron Philippe 1959       92/100  très beau vin à maturité

Montrachet 1988  Bouchard         96/100 vin de référence pour l’Appellation Montrachet

Encore merci François pour cette dégustation d’exception !

Amitiés

Denis Garret

Remarque de François Audouze : je suis particulièrement fier que ce vin de 1933 vienne de ma cave !

académie des vins anciens – séance du 8 juin mercredi, 7 juin 2006

La séance se tiendra à la résidence Maxim’s, en face du restaurant Laurent. J’ai réservé deux salons et j’ai prévu un dîner assez simple, mais plus agréable que le seul plateau de fromages.

Le coût est de :

          100 € pour celui qui apporte une bouteille ancienne acceptée (définition ci-après)

          140 € pour celui qui apporte une bouteille non ancienne acceptée (définition ci-après)

          180 € pour celui qui vient sans bouteille

Le prix est plus élevé car on entre dans la logique d’un repas assis. Et il faut que l’on puisse couvrir des aléas.

Est ancienne une bouteille :

          de rouge ou de liquoreux d’avant 1962

          de blanc ou de champagne d’avant 1985

Est non ancienne une bouteille que j’accepte, plus jeune que les dates indiquées.

académie des vins anciens – séance du 8 juin – situation au 29 mai mercredi, 7 juin 2006

Message adressé à tous les inscrits.

Voici la situation du groupe dont vous êtes leader, ou votre situation si vous venez seul.

Merci de confirmer si votre groupe est bien composé des personnes indiquées.

J’ai supposé qu’une personne paiera pour la totalité du groupe. Si ce n’est pas le cas, me l’indiquer, en informant bien la personne qui paie des sommes qu’il aura à payer.

Me donner le nom des personnes qui paient, si je ne les ai pas.

Merci de me confirmer aussi si votre ou vos vins sont bien conformes à la liste ci-dessous. Si vous prévoyez de changer un vin, me le dire.

Les vins doivent obligatoirement être remis avant le 1er juin chez Henriot, 5 rue La Boétie 75008 Paris (téléphone de Mme Martine Finat : 01.47.42.18.06 )

La réception à 19 heures étant faire par des bénévoles, tout ce qui simplifiera le contrôle du paiement sera le bienvenu.

A ce sujet, le paiement anticipé par chèque à l’ordre de « François Audouze – AVA », envoyé à l’adresse ci-dessous, simplifierait beaucoup les choses. Il arrangerait aussi  AVA puisque j’ai payé des arrhes à la Résidence Maxim’s.

Si tout est conforme, répondez quand même. Il serait utile que tous les fichiers soient à jour.

Pour finir sur une note moins administrative, voici la liste des vins annoncés :

Cave Jean Bourdy, Blanc vieux d’Arlay 1907   Château d’Arsac Margaux 1925 –  Château Haut-Brion 1925 –  Maury 1928 –  Château Gruaud Larose 1928 –  Château Chalon Jean Bourdy 1928 –  Corton Clos du Roy L.A. Montoy 1929

Gevrey Chambertin Marius Meulien 1933 –  Château Montrose 1934 –  Barsac (?) 1937 –  Domaine du Pin 1ères Côtes de Bordeaux 1937 –  Montrachet  domaine Bichot 1943 –  Fleurie Beaujolais 1943 –  Cave Jean Bourdy, Côtes du Jura rouge 1945

Vosne Romanée vieille Réserve 1945 –  Gevrey Chambertin J. Faiveley probable 1947 –  Beaune Champimonts 1er Cru Joseph Drouhin 1948 –  Chateau La Gaffelière 1949 –  Montagny 1949 –  Aligoté Darozzi 1950 –  vin nature de champagne Saran, blanc de blancs Moët 1950

vin nature de champagne Saran, blanc de blancs Moët 1950 –  Meursault (?) 1953 –  Mouton Baron Philippe (d’Armaillac) 1959 –  Bâtard Montrachet Chanson 1959 –  Château Bellefont Belcier (Saint Emilion) 1964 –  Cos d’Estournel 1966 –  Château Taillefer Puisseguin Saint-Emilion 1966

Vin Jaune d’Arbois 1966 domaine de la Pinte –  Tokay de Riquewihr 1966 (Dopff et Irion) –  Château La Louvière rouge 1967 –  Champagne Gonet 1973 –  Clos Joliette 1974 Jurançon –  Richebourg Charles Noëllat 1974 –  Riesling Sélection de Grains Nobles Hugel 1976

Montrachet Louis Jadot 1982 –  Riesling Kaefferkopf 1983 Jean-Baptiste ADAM    Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 –  Banyuls hors d’âge, Parcé, sostera

Le Montrachet samedi, 3 juin 2006

sur un forum, un sujet concerne le Montrachet. Je suis allé voir dans mes statistiques ce que j’ai bu depuis 6 ans. Voici ce que j’ai écrit sur le forum : la passion du vin

Voyant le sujet, j’ai voulu chercher quels sont les Montrachet que j’ai bus.
Si je les cite, on le sait maintenant, ce n’est pas pour la ramener, mais pour voir de quoi je peux être un témoin.
Voici la liste (sur les 6 dernières années seulement) :

****Montrachet Bouchard Père & Fils – 1864
****Montrachet Bouchard Père & Fils – 1865
Montrachet ? – 1906
***Montrachet Bouchard – 1923
Montrachet Chauvenet – 1928
Montrachet Maxim’s – 1929
Montrachet Albert Bichot – 1935
Montrachet Beuvrand de Poligny – 1935
Montrachet Roland Thévenin – 1945
Montrachet Roland Thévenin – 1945
Montrachet Roland Thévenin – 1947
Montrachet Diard – 1949
Montrachet Vincent Girard – 1949
**Montrachet Bouchard Père & Fils – 1953
Montrachet Comte de Moucheron Nicolas – 1955
**Montrachet Bouchard Père & Fils – 1961
**Montrachet Bouchard Père & Fils – 1961
**Montrachet Domaine de la Romanée Conti – 1967
****Montrachet Domaine de la Romanée Conti – 1970
Montrachet Moillard – 1974
Montrachet du Domaine de la Romanée Conti – 1976
Montrachet Baron Thénard Remoissenet – 1978
Montrachet du Domaine de la Romanée Conti – 1979
Montrachet Louis Latour – 1981
Montrachet Bouchard Père & Fils 1983
Montrachet Domaine René Fleurot – 1985
Montrachet Jacques Prieur 1986
Montrachet Grand cru Guichart Potheret en magnum – 1988
Montrachet Grand cru Guichart Potheret en magnum – 1988
Montrachet Guichard Potheret en magnum – 1988
Montrachet Bouchard Père & Fils 1990
***Montrachet Comtes Lafon 1990
Montrachet Guy Amiot 1992
Montrachet Robert Gibourg – 1992
Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin – 1993
Montrachet Louis Jadot – 1995
Montrachet Louis Jadot – 1995
Montrachet Comtes Lafon – 1997
Montrachet Marquis de Laguiche – 1997
Montrachet Bouchard Père & Fils – 1999
Montrachet du Domaine de la Romanée Conti – 1999
Montrachet du Domaine de la Romanée Conti – 1999
Montrachet Bouchard Père & Fils – 2002
Montrachet Bouchard Père & fils – 2003
Montrachet Bouchard Père & Fils – 2004
Montrachet Bouchard Père & Fils 2004
Montrachet Domaine Jacques Prieur – 2004

Les points forts sont précédés d’étoiles.
Avant de goûter les deux plus vieux, qui sont irréellement bons (et je ne voulais pas y croire avant de les avoir bus tant leur âge est incroyable), mon meilleur Montrachet était celui de DRC de 1970.
Les deux : 1864 et 1865 sont de loin les plus grands.
Mais le Comtes Lafon 1990, en vin actuel, est un vin absolument immense.
J’ai bien aimé le Marquis de Laguiche 1997 en vin récent.

Le Montrachet, celui qui n’a que ce nom là, est un monde de saveurs rares.
L’ennui, c’est évidemment le prix, car la demande est forte.
Mais il faut au moins une fois se rendre compte de la perfection de ces vins.
Et ceux du 19ème siècle, quand on dit que c’est fabuleux, personne ne peut le croire, tant c’est invraisemblable.

To buy a cellar is not a job for me ! samedi, 3 juin 2006

To buy a cellar is a job for professionals. Not for amateurs.

I have had some nice tries, with magnificent bottles that I found. But this time, I am not so proud.

Having seen me on TV, a man found my number and phoned me with a very “low profile” presentation : “I have some bottles, my children are not interested. Are you ?”

Me : “what is in your cellar ?”

He : “I have a few Beaucastel 1982, some la Gardine of old years. My cellar consists mainly in Chateauneuf du Pape and Rhone wines”.

I made the mistake to propose a price. I should never have given a price without seeing the wines.

I had in mind to get these bottles for my cellar in the South : some easy bottles for barbecue.

I went there, near Orange, and I met the man, retired after having an auto repair location.

185 bottles were waiting for me. Only two Beaucastel 1982, and one of the two has a low fill.

Many small wines, many cheap Rhone wines, and, now and then a nice wine. All being of the 60ies, 70ies and a few from the 80ies.

I was ready to say : I quit. I said : your wines are not worth the price I said.

The man proposed to reduce the price. I made the mistake to say yes.

My car full of wines, I phoned Jean-Pierre Perrin, owner of Beaucastel, wanting to visit him as I was very near his place. But he was in Spain for a week with friends that I know very well. So as I have a cousin living in the vicinity, I announced my visit.

My cousin had prepared a Bourgogne, Hautes Cotes de Nuits A-F Gros 2002.

I had in hand one of the bottles that I had bought, a Chateauneuf du Pape La Gardiniole 1965 (name completely unknown to me).

My cousin smiled and said : open your ruined wine, you will see how you wasted your money.

He was mocking me.

The wine of  Anne-Françoise Gros is simple, but agreeable and nicely drinkable. My cousin is surprised that my tired wine shows signs of life. The more the lunch lasts, the more my CdP shows improvement. My cousin says : it is not bad, your small Chateauneuf.

I leave the bottle on the table and ask my cousin : tell me how the wine will be for the dinner.

He wrote me an email, saying : your wine was very nice by the dinner.

So, I will not do such a bargain again, as it is too much hazard.

But, if the wines are drinkable as this one, I have probably not made too big a mistake.