Dégustation de 120 vins du Jura – les Côtes du Jura blancs mardi, 9 mai 2006

Dégustation de 120 vins du Jura –  les Côtes du Jura blancs

Devant chaque vin les deux chiffres indiquent si le vin a été bu le jour 1 ou le jour 2, et le numéro d’ordre dans l’ensemble de la dégustation.

1 – 20 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 2002 – "œil" : belle couleur  – "nez" : élégant, alcoolique – "bouche" : agréable et élégant, même si très peu complexe. Plutôt léger pour un 100% Chardonnay – "remarques" : pas mal du tout pour seulement un mois de bouteille – "accords" : truite, pizza

1 – 21 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 2000 – "œil" : plus soutenu – "nez" : alcoolique, joli, élégant – "bouche" : beau, rond, galbé, expressif, très agréable, bravo – "remarques" : c’est très élégant – "accords" : ris de veau, coquilles Saint-Jacques

1 – 22 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1999 – "œil" : jaune élégant, clair mais dense – "nez" : très élégant, expressif – "bouche" : élégant, racé, encore plus beau que le 2000. C’est très agréable – "remarques" : remarquable, élégant – "accords" : langoustines

1 – 23 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1998 – "œil" : belle couleur qui évoque le gras – "nez" : élégant, discret – "bouche" : plus simple, plus accessible. Pas mal, mais n’a pas la noblesse du 1999. Agréable – "accords" : sandre

1 – 24 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1997 – "œil" : belle couleur – "nez" : très joli, très romantique, très expressif – "bouche" : élégant. J’aime ce style. Final un peu limité. Agréable au total – "remarques" : vin servi un peu trop chaud – "accords" : escargots

1 – 25 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1996 – "œil" : un peu moins clair – "nez" : très surprenant. Immense, puissant. Citron. Fleurs blanches – "bouche" : puissant, chaud, expressif. Vin très agréable à boire – "remarques" : très agréable. Va bien vieillir – "accords" : poulet à la crème

1 – 26 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1995 – "œil" : jolie couleur – "nez" : très intense, moins coloré, très riesling quand le 1996 était Sauvignon – "bouche" : plus ascétique, fermé. Va se révéler plus tard. Un peu austère. S’ouvre un peu – "remarques" : va bien vieillir – "accords" : côte de porc

1 – 27 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1994 – "œil" : RAS – "nez" : assez discret et retenu – "bouche" : attaque très élégante. Vin très agréable à boire maintenant – "remarques" : moins brillant que le 1996 – "accords" : saumon

1 – 28 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1993 – "œil" : RAS – "nez" : nez minéral un peu limité – "bouche" : manque un peu de caractère. Convenable, mais ne parle pas beaucoup – "accords" : cochonnaille

1 – 29 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1992 – "œil" : couleur plus prononcée – "nez" : très expressif et chaleureux. Joli – "bouche" : gras. Très agréable, chaleureux, expressif, très doux – "remarques" : très bon vin – "accords" : volaille

1 – 30 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1990 – "œil" : prononcé – "nez" : élégant, prononcé, agréable – "bouche" : léger, très élégant, très jeune, coule bien en bouche – "accords" : turbot

1 – 31 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1989 – "œil" : belle couleur – "nez" : puissant, alcoolique, nez de grand vin – "bouche" : un très grand vin. Il a tout pour lui, racé – "remarques" : + + + bravo – "accords" : toutes les cuisines. Olivier Poussier dit vol ,au vent. J.F. Bourdy préfère le 1990, mais sur le fond, pour moi, me 1989 est le plus agréable

1 – 32 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1988 – "œil" : plus évolué – "nez" : plus avancé, agréable – "bouche" : plus simplifié, mais agréable, car arrondi. Vieillira bien – "remarques" : nettement meilleur au deuxième essai – "accords" : sole meunière

1 – 33 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1987 – "œil" : très foncé, ambré – "nez" : joli nez, alcool, champignon – "bouche" : très sympa. A bien intégré son vieillissement. Très intéressant, élégant – "accords" : assiette de champignons

1 – 34 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1986 – "œil" : belle couleur – "nez" : discret, à peine animal – "bouche" : plus moyen. On sent un vin évolué, mais il n’en dit pas beaucoup plus. Citron – "remarques" : meilleur au deuxième essai, je l’apprécie plus après – "accords" : veau

1 – 35 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1985 – "œil" : très joli. Vin qui ne fait pas vieilli – "nez" : très élégant, pas de vieillissement (à peine) – "bouche" : agréable, acide, pas trop de matière, mais ça me plait assez, même si un peu plus banal – "accords" : viande blanche

1 – 36 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1983 – "œil" : très joli  – "nez" : très joli, élégant – "bouche" : beau, rond, agréable, complet. C’est un très grand vin, frais, vin de plaisir, sans complication – "remarques" : beau final, beau vin – "accords" : homard

1 – 37 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1982 – "œil" : plus clair – "nez" : de vin jeune, acide – "bouche" : élégant et jeune. Belle acidité. Potentiel formidable et plaisant comme cela. Belle acidité – "remarques" : remarquable  – "accords" : turbot

1 – 38 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1981 – "œil" : plus foncé – "nez" : bouchonné   – "bouche" : bouchonné 

1 – 39 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1979 – "œil" : très coloré  – "nez" : un peu d’animal, pas très structuré – "bouche" : assez fade et plat – "remarques" : sans grand intérêt, fatigué – "accords" : rien

1 – 40 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1978 – "œil" : très pâle, jeune – "nez" : discret, élégant – "bouche" : bien agréable mais pas flamboyant. Agréable vin un peu moins dense que le 1982 – "remarques" : très agréable   – "accords" : foie de veau

1 – 41 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1975 – "œil" : clair – "nez" : fermé, discret, agréable – "bouche" : acidité volatile, manque d’épanouissement, mais bien équilibré. En fait, assez agréable si pas explosif. Beau final – "remarques" : pas mal du tout pour seulement un mois de bouteille – "accords" : palourdes farcies

1 – 63 – vin rosé – 1971 – "bouche" : bu au dîner. une curiosité comme je les adore.  – "remarques" : rosé Comte de Guichebourd (dont le nom résulte de l’association de Comte de Voguë, de Laguiche et de Bourdy)

2 – 80 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1973 – "œil" : beau jaune – "nez" : neutre – "bouche" : la transition après les rouges est difficile. Pâteux, gras – "remarques" : en fait, agréable

2 – 81 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1967 – "œil" : beau doré – "nez" : amande, joli nez – "bouche" : élégant, varié, subtil, bon vin

2 – 82 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1966 – "œil" : doré – "nez" : immense, la vrai définition du Côtes du Jura blanc – "bouche" : C’est grand, il y a de la structure. Elégance, finesse et légèreté.  – "remarques" : j’ai mis une croix pour l’inclure dans un classement

2 – 83 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1964 – "œil" : plus doré – "nez" : plus fermé, dénote une évolution – "bouche" : très agréable, plus évolué. Un peu plus facile et un peu moins noble

2 – 84 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1962 – "œil" : or clair – "nez" : soufre, souris – "bouche" : un peu de glycérine, de yaourt. Un peu fatigué

2 – 85 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1959 – "œil" : or magnifique, très clair – "nez" : élégant – "bouche" : vin absolument parfait. Peut-être pas très long, mais c’est grand – "remarques" : vin d’immense plaisir, je lui mets deux croix – "accords" : ris de veau au vin jaune

2 – 86 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1955 – "œil" : jaune un peu fatigué – "nez" : très subtil, signes de fatigue – "bouche" : très subtile, assez avancée, un peu désagréable et salé en fin de bouche, mais il raconte des choses

2 – 87 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1953 – "œil" : très belle – "nez" : nez très racé – "bouche" : fameux, sans histoire, parfait, magnifique. Belle acidité de fin de bouche. Va bien vieillir

2 – 88 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1952 – "œil" : couleur dorée très belle – "nez" : d’une finesse exceptionnelle. Nez immense – "bouche" : superbe, très beau, belle acidité très porteuse – "remarques" : remarquable, j’ai donné une croix

2 – 89 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1949 – "œil" : or très pur, beau – "nez" : pur !! – "bouche" : magique, au dessus de tout. Finesse absolue. Intégré, structuré, parfait d’équilibre – "remarques" : éblouissant. J’ai donné trois croix, ce qui en fait le second des Côtes du Jura blancs. C’est un vin exemplaire

2 – 90 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1947 – "œil" : or parfait – "nez" : à peine soufré – "bouche" : très scolaire, c’est le bon élève. Plus fruité, plus fort, plsu alcoolique – "remarques" : grand vin, qui est désavantagé de venir après le 1949, mais c’est grand

2 – 91 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1946 – "œil" : très beau, dense – "nez" : épices, clou de girofle – "bouche" : excellent. Contrairement à la hiérarchie des millésimes, il est grand, joyeux, dense. C’est un vin que j’apprécie, fruité – "remarques" : va bien vieillir encore, très bon – "accords" : canard !

2 – 92 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1945 – "œil" : couleur plus évoluée, moins belle – "nez" : plus évolué – "bouche" : pas mal, pas très éblouissant. On sent le grand vin mais a vieilli. Il a un final de grande noblesse. Puissant – "remarques" : on sent le grand vin. Le final est grand. Le plaisir est un peu plus faible

2 – 93 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1942 – "œil" : bel or un peu gris – "nez" : séducteur, raffiné, féminin, sexy – "bouche" : magnifique de subtilité. Il y a tout ce qu’on peut souhaiter. C’est complètement grandiose – "remarques" : j’ai donné trois croix, ce qui me met au niveau du 1949

2 – 94 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1938 – "nez" : bouchonné

2 – 95 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1937 – "œil" : or doré (si on peut dire) magique – "nez" : élégance rare, doucereux – "bouche" : un peu liquoreux, agréable, moins bien structuré. Léger, plaisant, mais atypique – "remarques" : élégance, beau final bien sincère, grand

2 – 96 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1934 – "œil" : joli doré – "nez" : alcool, très joli, dense – "bouche" : lourd, alcoolique, intégré, fruité, grand mais ne vaut pas le 1942, car l’alcool domine trop – "remarques" : très grand vin, je lui ai donné deux croix

2 – 97 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1929 – "œil" : celui-ci est rebouché en 1983, avec étiquette d’origine. L’or est à peine gris – "nez" : très élégant, très jeune – "bouche" : très élégant, subtil, léger, un peu court. Il y a le souvenir d’un grand vin. Jolies notes de fleurs dans le final – "remarques" : c’est un peu trop tard, aurait dû être bu plus tôt

2 – 98 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1911 – "œil" : or magnifique – "nez" : magnifique de jeunesse – "bouche" : éblouissant, magique, il a tout. Une belle acidité citronnée. Le final est à peine court – "remarques" : ce vin va durer 150 ans de plus. Il est exceptionnel. On est dans le haut de la hiérarchie des vins. J’ai donné quatre croix ce qui en fait le premier (c’est du 100 points Parker, largement)

2 – 99 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1888 – "œil" : couleur magique, doré, à peine gris – "nez" : subtil – "bouche" : magique, émouvant, gras, alcoolique, très fruité, confituré, un peu vers le vin de paille, un peu liquoreux, devient plus sec en s’oxygénant – "remarques" : émouvant, c’est un vin qui devient de plus en plus immense, même une demi-journée après, quand je finis les dernières gouttes…

Dégustation de 120 vins du Jura – les vins jaunes et Château Chalon mardi, 9 mai 2006

Dégustation de 120 vins du Jura –  les vins jaunes et Château Chalon

Devant chaque vin les deux chiffres indiquent si le vin a été bu le jour 1 ou le jour 2, et le numéro d’ordre dans l’ensemble de la dégustation.

1 – 42 – Château Chalon, Bourdy  – 1999 – "œil" : jaune clair – "nez" : de colle de gamin, alcool – "bouche" : encore trop gamin. Très fort en alcool – "remarques" : pas à boire encore, mais sera grand

1 – 43 – Château Chalon, Bourdy  – 1998 – "œil" : blanc – "nez" : alccol  – "bouche" : plus agréable, plus rond – "remarques" : pas encore arrondi

1 – 44 – Château Chalon, Bourdy  – 1997 – "œil" : à peine un soupçon de jaune. Les autres étaient blancs – "nez" : un peu de citron – "bouche" : ça s’arrondit un peu. Très Xérès comme les autres. Pas assez typé – "remarques" : les trois sont coincés, se ressemblent trop

1 – 45 – Vin Jaune, Bourdy  – 1996 – "œil" : clair – "nez" : encore jeune – "bouche" : très alcool, en bouche, c’est un marc – "remarques" : bon pour la cuisine – "accords" : truffe

1 – 46 – Vin Jaune, Bourdy  – 1995 – "œil" : clair – "nez" : convenable, alcool, mais un peu plus – "bouche" : impression de marc comme le 1996, mais plus arrondi – "remarques" : plus agréable

1 – 47 – Vin Jaune, Bourdy  – 1994 – "œil" : clair – "nez" : très différent au nez, il n’y a plus le côté marc – "bouche" : c’est beaucoup plus intégré. On quitte le côté marc pour avoir quelque chose de plus arrondi. Manque un peu de puissance – "remarques" : le terroir de Montausson est exceptionnel

1 – 48 – Château Chalon, Bourdy  – 1993 – "œil" : un peu plus citron – "nez" : ça commence à s’animer. Un voisin dit : beurre rance – "bouche" : citron. N’est pas très Château Chalon. Manque plutôt de matière – "remarques" : faible

1 – 49 – Château Chalon, Bourdy  – 1992 – "œil" : clair, un peu de jaune – "nez" : plus Château Chalon, joli – "bouche" : on retrouve le marc. Manque d’ampleur et de structure. Trop linéaire et alcoolique – "remarques" : moyen

1 – 50 – Château Chalon, Bourdy  – 1991 – "œil" : citron – "bouche" : c’est bon, c’est très bien structuré, c’est très astringent mais s’arrondit dans le verre – "remarques" : à voir sur la durée (très peu de bouteilles du fait du gel)

1 – 51 – Vin Jaune, Bourdy  – 1989 – "nez" : assez amer, peau de noix – "bouche" : beaucoup plus rond en bouche. C’est très agréable. – "remarques" : Moins de structure que le 1991, mais c’est plaisant à boire

1 – 52 – Vin Jaune, Bourdy  – 1988 – "nez" : nez agréable, assez doucereux – "bouche" : bien arrondie, agréable à boire, mais astringence finale. Élégant, fin. – "accords" : viande blanche

1 – 53 – Château Chalon, Bourdy  – 1985 – "œil" : commence à jaunir – "nez" : un peu de soufre, boule puante (à nuancer) – "bouche" : viril, mais rond. Fort en alcool. Pas très compliqué, mais passe en force – "remarques" : très puissant, une bombe – "accords" : pas possible du fait de la puissance

1 – 54 – Château Chalon, Bourdy  – 1979 – "œil" : très jaune d’or – "nez" : un peu de soufre, très personnalisé. Ça c’ets du Château Chalon – "bouche" : très joli, très bien intégré, très structuré, très agréable – "remarques" : ça se boit !  – "accords" : morilles

1 – 55 – Château Chalon, Bourdy  – 1976 – "œil" : jaune d’or – "nez" : flatteur, fruits confits – "bouche" : très agréable en bouche. Manque de structure, mais ce n’est pas mal. Assez léger – "remarques" : n’est pas totalement un Château Chalon – "accords" : foie gras poêlé 

1 – 56 – Château Chalon, Bourdy  – 1975 – "nez" : bouchon – "bouche" : bouchonné 

1 – 57 – Château Chalon, Bourdy  – 1973 – "œil" : jolie couleur pas dorée – "nez" : beau nez – "bouche" : c’est beau, c’est agréable, très acide. Final très ingrat, mais j’aime. Long et fin – "remarques" : gros potentiel. À atttendre – "accords" : un peu difficile pour la cuisine. Raviolis ?

1 – 58 – Château Chalon, Bourdy  – 1969 – "œil" : gentiment doré – "nez" : l’alcool domine comme dans les jeunes – "bouche" : quel charme ! Ça c’est élégant ! C’est poivré, fumé, très caramel poivré – "accords" : caviar

1 – 59 – Château Chalon, Bourdy  – 1964 – "œil" : or – "nez" : citronné, élégant, complet; ça parle – "bouche" : n’est pas très complet. L’acidité prend le dessus. Citron vert, joli, tr_s coloré en bouche, kaléidoscope – "remarques" : pas mal du tout   – "accords" : difficile pour la cuisine

1 – 60 – Vin Jaune, Bourdy  – 1962 – "œil" : un peu ambré – "nez" : morille à plein nez – "bouche" : sauce de morille. C’est très joli. Monolithique, un peu avancé. Belle longueurs – "accords" : morilles

1 – 61 – Château Chalon, Bourdy  – 1959 – "œil" : doré – "nez" : pas très agréable, un peu évolué et alcool – "bouche" : rond puissant, il manque quand même quelque chose. Un peu destructuré. Manque de finesse. Un peu de lait – "remarques" : une autre bouteille serait sans doute meilleure

1 – 62 – Vin Jaune, Bourdy  – 1959 – "bouche" : bu à dîner. Le contexte n’est pas le même – "remarques" : aucune note prise – agréable

2 – 100 – Château Chalon, Bourdy  – 1958 – "œil" : bel or cuivré – "nez" : calme, agréable, pas offensif – "bouche" : agréable pour la reprise après le déjeuner, car peu marqué vin jaune. J’aime assez

2 – 101 – Vin Jaune, Bourdy  – 1957 – "œil" : or très beau – "nez" : très pur – "bouche" : très bon, belle acidité, très agréable, beau – "remarques" : très agréable 

2 – 102 – Vin Jaune, Bourdy  – 1956 – "œil" : bel or – "nez" : très agréable, doux – "bouche" : final assez désagréable, appelle peu d’intérêt. Acidité intense – "remarques" : c’est un Château Chalon "replié" en vin jaune, car l’appellation a été refusée

2 – 103 – Château Chalon, Bourdy  – 1955 – "œil" : bel or – "nez" : un peu laiteux – "bouche" : fait très peu Château Chalon. Agréable, intégré, astringence finale, beaucoup de boisé sec – "remarques" : je n’aime pas trop (j’en ai bu de meilleurs de cette année et de Bourdy)

2 – 104 – Château Chalon, Bourdy  – 1954 – "œil" : or très intense – "nez" : un peu laiteux aussi, un peu strict – "bouche" : agréable, salin, colré, expressif. Trop salé. Il y a quand même beaucoup de caractère

2 – 105 – Château Chalon, Bourdy  – 1953 – "œil" : magnifique d’équilibre, or vert très beau – "nez" : superbe, beau – "bouche" : magnifique, c’est beau, et c’est assez peu Château Chalon. Bel équilibre – "remarques" : très élégant

2 – 106 – Château Chalon, Bourdy  – 1952 – "œil" : très or – "nez" : joli nez   – "bouche" : magnifique. Ça, c’est un vrai Château Chalon, le premier vrai de la série. C’est grand, long, solide, carré – "remarques" : Je discuterai longtemps de ce concept de "vrai" Château Chalon à mon goût avec Christian Bourdy, né en 1928, qui ne jure que par le 1865 !

2 – 107 – Château Chalon, Bourdy  – 1951 – "œil" : joliment clair – "nez" : clou de girofle, épices – "bouche" : un peu austère, amer, même si c’est très Château Chalon. Manque un peu de joie de vivre. – "remarques" : Olivier Poussier s’écrie : "c’est une Tarragone !"

2 – 108 – Château Chalon, Bourdy  – 1949 – "œil" : magnifique  – "nez" : de miel doux, joli, magique – "bouche" : bouche magnifique d’écorce de citron vert, quel bel équilibre ! C’est joli. Le final est éblouissant – "remarques" : Vin éblouissant, il a des caractéristiques communes avec le Château Chalon Clos des Logaudes 1864 que j’avais bu quelques jour avant

2 – 109 – Château Chalon, Bourdy  – 1948 – "œil" : vin au bouchon d’origine – or discret – "nez" : magnifique, mais à laisser éclore – "bouche" : très beau. Ce n’est pas pétulant, mais c’est solide. C’est un ebeau vin, un peu coincé en final, mais très acceptable. Un peu austère

2 – 110 – Château Chalon, Bourdy  – 1947 – "œil" : or resplendissant – "nez" : c’est le premier qui a le vrai nez de Château Chalon avec sa complexité et sa noix – "bouche" : la perfection absolue du Château Chalon. C’est absolument parfait à la longueur infinie – "remarques" : Parfait il reçoit quatre croix. On est à 99 ou 100 points Parker

il faut être concentré pour saisir toutes les nuances de ces beaux vins

2 – 111 – Château Chalon, Bourdy  – 1945 – "œil" : or foncé plus prononcé – "nez" : discret, alcool fort – "bouche" : très beau, intégré, rond joyeux, mais c’est une forme déviée du Château Chalon.  – "remarques" : Très agréable, même si pas archétypal

2 – 112 – Château Chalon, Bourdy  – 1942 – "œil" : très bel or équilibré – "nez" : très équilibré, très joli, très séduisant – "bouche" : magnifique d’aquilibre, c’est beau. Manque un peu d’exubérance. Il est quand même très équilibré (manque un peu de folie) – "remarques" : c’est très joli. Final immense. A ce stade, je classe 47/49/42

2 – 113 – Château Chalon, Bourdy  – 1937 – "œil" : or un peu trouble – "nez" : très discret, calme, pas un nez de Château Chalon – "bouche" : plus assis, un peu sénateur, fait penser à un marc, mais en doucereux. Agréable, mais trop évolué

2 – 114 – Château Chalon, Bourdy  – 1935 – "œil" : or un peu gris – "nez" : supérieur – "bouche" : magnifique, équilibre extraordianire, c’est rond, c’est beau, final de rêve – "remarques" : c’est un très beau vin. A noter qu’il a passé onze ans en fût !!

2 – 115 – Château Chalon, Bourdy  – 1934 – "œil" : or magnifique – "nez" : d’un raffinement exceptionnel – "bouche" : très fluide, parait simple, mais a une complexité redoutable. Le comble du raffinement. Il y a de l’alcool – "remarques" : j’adore ! Jean François Bourdy préfère le 1934 au 1947. Je mets deux croix car je préfère le 1947 de ce jour

2 – 116 – Château Chalon, Bourdy  – 1929 – "œil" : orangé, a pris un peu de gris clair – "nez" : vrai nez de Château Chalon – "bouche" : c’est magnifique, c’est parfait, c’est le vrai Château Chalon – "remarques" : j’adore, c’est pur. Je donne trois croix

2 – 117 – Château Chalon, Bourdy  – 1928 – "œil" : or neutre – "nez" : discret – "bouche" : douceruex, séduisant, gentil rond accompli, sans doute trop sympathique. Quel alcool ! – "remarques" : magnifique, mais assez archétypal. Très grand, trop doucereux. A ce stade, je classe : 47/29/49/42/28

2 – 118 – Château Chalon, Bourdy  – 1921 – "œil" : orangé, à peine trouble – "nez" : plus austère, plus strict – "bouche" : pamplemousse rose, discret, subtil, raffiné, c’est un vrai Château Chalon – "remarques" : le 1928 est plus séduisant, mais celui-ci est plus typé

2 – 119 – Château Chalon, Bourdy  – 1911 – "œil" : or clair – "nez" : très marc, agréable – "bouche" : très étonnant, alcool, il s’est simplifié. On a l’alcool, des fruits oranges, il s’est simplifié – "remarques" : c’est un vin d’une autre planète. Celui que j’ai déjà bu était nettement meilleur. Nota : quand il s’ouvre, il devient plus réaliste et plus grand

2 – 120 – Château Chalon, Bourdy  – 1895 – "œil" : très bel or, à peine thé, très belle couleur – "nez" : magnifique, c’est jeune, équilibré, il y a du thé, des fruits jaunes – "bouche" : magnifique, c’est absolument parfait. Il est d’une rondeur, d’un accomplissemnt et d’une jeunesse. C’est fou – "remarques" : c’est parfait. "Lui", c’est la perfection absolue. C’est exceptionnel, c’est plus que 100 points Parker tant c’est irréel. Je classe 1895/47/29/49/42/28/34/11.

31 years of Lynch Bages up to 1929 with Jean Michel Cazes in L.A. samedi, 6 mai 2006

After the dinner devoted to the wines of Trimbach, Bipin invited the same group for a lunch devoted to the wines of Lynch-Bages and some Ormes de Pez.

We meet by restaurant Spago in Beverly Hills, a place where it seems more common to come with a Rolls Royce than with a bicycle.

Jean-Michel Cazes came with his son who will take the responsibility of the familial group in a few weeks.

Jean Michel Cazes et Bipin Desai

By a nice symmetry, I sit next to Jean Trimbach, when yesterday I was sitting next to Jean-Michel Cazes. I will not talk a lot with Jean, as Jean Michel talks endlessly. And, as what he says is passionate, I listen to him.

I will have the same problem to taste the wines as I had yesterday : to taste the wines in a constant way, I drink when I am served. So the wine is not really opened. It becomes more and more charming when it opens in the glass. So my notations are more restrictive than the real value of these wines.

I have noticed that in each flight you can easily rank the wines just by looking at the glasses. The glasses which are rapidly empty were filled with the best wines.

glasses ready to be served

We were able to “learn” Lynch Bages as no other mean could give such a complete view of the wine making of this prestigious property.

The cook was very proper.

The service of the glasses (roughly 1,500) was efficient.

Here are my notes, rather simplified, but which give my rapid impressions.

Bollinger grande cuvée Non Vintage : very agreeable champagne, much more interesting than the Louis Roederer of yesterday.

Flight # 1

Lynch-Bages 1934 : cold nose, very fruity taste. A little tired. Very nice on the course. Ranked 3rd in the 1st Flight.

Lynch-Bages 1937 : more welcoming, more round, Nice adidity, but does not keep the distance as the 1934.

Lynch-Bages 1999 : the nose is rather dry. The taste is nice, very similar to the 1934, which I find very interesting.

Lynch-Bages 2002 : very young, rather more modern than the 99, with a more insisting wood. Goes very well with the risotto.

Lynch-Bages 1957 : the nose of red fruits pleases me a lot. Very nice in mouth, balanced and dense. All the table has loved this wine. It is an interesting surprise that everyone applauded a rather discrete year. Ranked 1st in the 1st Flight.

Lynch-Bages 1950 : the nose is a little acid, but positive. Nice taste, complex, exploring many directions. It is for me the purity of what should be Lynch-Bages. A very nice structure. Ranked 2nd in the 1st Flight.

Lynch-Bages 1952 : the nose is slightly animal. In mouth I appreciate and I like this very evolved taste, rather good. Ranked 4th in the 1st Flight.

Lynch-Bages 1998 : the nose is very fruity. It is a little tight in mouth, but the wine will nicely improve.

Lynch-Bages 1991 : the nose is rather disagreeable, watery. In mouth it is very strict, but all in all, its is a pleasant wine.

Flight # 2

Lynch-Bages 2003 : this wine is closed. And there is largely too much wood at its actual taste. Difficult to say what it will become.

Ormes de Pez 1989 : the nose is elegant. It is slightly bitter in mouth.

Ormes de Pez 1962 : very nice taste, round. It has limits, but it is nice. It has nicely developped in the glass. Ranked 3rd in the 2nd Flight.

Lynch-Bages 1962 : the nose is not as frank as the Ormes de Pez. Agreeable in mouth even if a little closed an a little short. When it is opened, it is nice. Ranked 1st in the 2nd Flight.

Lynch-Bages 1985 : has certainly suffered from the trip. Very great potential. Powerful, more open.

Lynch-Bages 1986 : very natural wine, a little bitter and a little short.

Lynch-Bages 1947 : The nose is animal. A little bitter. Becomes largely greater after some minutes.

Lynch-Bages 1945 : Slightly acidic (wines with only a few oxygen). The structure of this wine is nice. Ranked 4th in the 2nd Flight.

Lynch-Bages 1929 : The nose is a little muddy, mushrooms. It is obvious that the wine has been great. Tired by the first sip, it grows enough to show that it has been great. Ranked 2nd in the 2nd Flight.

Flight # 3

Lynch-Bages 1955 : magnificent structure. The wines of 1955 are absolutely great right now.

Lynch-Bages 1959 : magnificent. What an elegance. It is even better than the 1961. Ranked 1st in the 3rd Flight.

Lynch-Bages 1961 : Very typed 1961 with a slight coffee taste. What a charm ! Ranked 4th in the 3rd Flight.

Lynch-Bages 1982 : A little tired in the nose. Very handsome in mouth. Very bright and flamboyant now, it will not age as the 1990.

Lynch-Bages 1989 : A little destructured. I was waiting for more. Bipin did not approve my judgement. The reason is that his glass (that I tasted too) was largely better. I am very sorry for that weak performance.

Lynch-Bages 1990 : came too cold. It has a great structure, and I see a very great future. Ranked 3rd in the 3rd Flight.

Lynch-Bages 1995 : slightly corked. Not agreeable.

Lynch-Bages 1996 : wine rather conventional. Not yet put in its future track.

Lynch-Bages 2000 : Great splendid nose. Very great wine. Not very long, but will get length. I believe a lot in this wine. Ranked 2nd in the 3rd Flight.

Flight # 4

Lynch-Bages 1970 : This wine is very agreeable. Not complicated at all.

Ormes de Pez 1970 : Better than the Lynch Bages. More structured.

Ormes de Pez 2000 : Not bad at all. Rather limited. But finally agreeable.

Ormes de Pez 1985 : Very agreeable. A nice surprise. Ranked 1st in the 4th Flight.

Lynch-Bages 1966 : A little blocked. Nice structure.

Lynch-Bages 2001 : elegant, agreeable, not much future for this wine which will have a short life. But with objectivity, it is really nice now.

Lynch-Bages 1975 : Limited, tight, I do not find anything inspired.

Lynch-Bages 1981 : rather agreeable.I find it a little limited. But it must be observed that at that moment, my palate has not an Olympic form.

Lynch-Bages 1988 : The cheese blocks my appreciation on this wine. I am tired. So, I will declare only one wine as ranked.

Jean-Michel Cazes is a marvellous speaker. He has an historical vision; he is calm, seeing the future of the world of wine. One feels that a lot of work has been made to put this wine at the top of fame.

I had felt that the period 1920-1929 was the best for Montrose, when I attended the huge tasting of Montrose. Clearly today, the best period is 1950-1962. It is now the most accomplished, whatever are the promises of recent well made wines.

The 1959 is, for the moment, the true flag of this great wine.

I have noticed that for some years, Orme de Pez performed more that Lynch Bages which is a good thing.

I had a weak LB 1989. I was disappointed as I have largely bought this year.

I drink generally wines more oxygenated and a little warmer. In that case, this gives since the first sip what I got by the last drop of every glass.

I am happy to have got a very rare perspective on this property. This wine has a nice terroir, and does not need to look for too much wood as it is not necessary. I trust in the intelligence of the family to keep a leadership taking into account the lessons of history.

I wish good luck to Jean-Charles Cazes.

Bipin having asked me if I wanted to share a dinner with him, he mentioned the name of a restaurant : Mori Sushi that a friend of Jeff Leve had mentioned to me, saying : you cannot leave L.A. without going there. So, I said yes. We were four, A Japanese journalist (who will help us to understand some of the sushis), Jean Trimbach, Bipin and I.

We took « Omakaze », the menu by which the chef creates what he wants. It was remarkable.

We drank a Bollinger R.D. 1990 that I had bought for the occasion, a Dom Pérignon rosé 1995 brought by Bipin.

To thank Bipin of his generosity, I had brought from my cellar a dry white wine from Canary Islands 1828, so having 101 years more that the oldest Lynch Bages of today.

The taste was extremely expressive, strong as an old Jerez.

The Japanese journalist was extremely impressed, thinking of history. She asked me if she could keep the empty bottle. Normally I keep the empty bottles for my private museum. But I was so happy with my entire visit to California that I gave her the bottle, last and oldest wine of all a friendly and generous stay in California.

Lynch-Bages : une verticale unique de 2003 à 1929 samedi, 6 mai 2006

Le lendemain du dîner consacré à Trimbach, déjeuner au Spago, un des restaurants chics de Beverly Hills, où l’on a peu de chance de croiser des érémistes. Ici, c’est plutôt Rolls chauffeur que sac-à-dos tongs. Beverly Hills respire le rêve américain. Ça fait du bien. Dans une salle de belle taille, nous allons découvrir un nombre spectaculaire de millésimes de Lynch-Bages, présentés par Jean-Michel Cazes, venu avec son fils qui doit assurer la relève dans peu de mois. Par une heureuse symétrie, je suis assis aujourd’hui près de Jean Trimbach quand hier j’étais assis près de Jean-Michel Cazes. Mais je ne parlerai avec Jean que ce soir, car Jean-Michel est incroyablement bavard, voulant faire passer mille messages, et en plus il est passionnant. Alors, on l’écoute. Je serai confronté au même problème que pour la dégustation des vins de Trimbach. Pour avoir une approche homogène, il faut goûter les vins au même stade, c’est-à-dire dès qu’ils sont servis, alors qu’après plusieurs minutes, les vins s’épanouissent. Et leur plaisir est manifestement plus grand. Bipin a choisi d’ouvrir les vins très tard, plutôt frais, et de les décanter deux fois. Ce qui fait que les vins sont bons quand on a déjà fini son verre. Car une loi physique se vérifie à chaque fois : les premiers verres qui se vident sont ceux des vins les meilleurs. Nous avons pu néanmoins « apprendre » Lynch Bages, car aucun autre moyen ne sera plus efficace que cette magistrale verticale. La cuisine fut fort courtoise, adaptée à ce vin, et le service des vins fut une fois de plus exemplaire, Bipin ayant fait appel à la même équipe qu’hier. Voici les notes que j’ai prises à la volée, plutôt plus sévères que ce que les vins valent, puisque notés avant leur épanouissement.
Bollinger grande cuvée non millésimé : champagne très agréable, nettement plus intéressant que le Louis Roederer de la veille
Série n° 1
Lynch-Bages 1934 : nez trop froid. Très joli goût fruité. Un peu fatigué. Très beau sur le plat. Classé 3ème dans la 1ère série.
Lynch-Bages 1937 : plus chaleureux, rond. Belle acidité. Tient un peu moins.
Lynch-Bages 1999 : nez assez asséché, joli goût, très semblable à celui du 1934, ce qui est un signe très intéressant.
Lynch-Bages 2002 : très jeune, un peu plus moderne avec du bois plus insistant. Va bien avec le risotto.
Lynch-Bages 1957 : nez de framboise comme j’aime. Très joli en bouche, rond et plein. J’aime beaucoup comme toute la table. Surprise positive. Classé 1er dans la 1ère série. Il est à noter que toute la table a préféré ce millésime qui n’est pas légendaire, dans cette première série.
Lynch-Bages 1950 : nez un peu acide mais positif. Très joli, complexe, explorant beaucoup de directions. Il me semble dans la pure définition de Lynch-Bages, telle que je me l’imagine. Belle structure. Classé 2ème dans la 1ère série.
Lynch-Bages 1952 : nez légèrement animal. En bouche, j’aime ce goût assez évolué, assez bon. Classé 4ème dans la 1ère série.
Lynch-Bages 1998 : nez très fruité. En bouche, c’est encore un peu coincé, mais il va se former.
Lynch-Bages 1991 : nez désagréable aqueux. En bouche, c’est rêche mais finalement, ce n’est pas désagréable.
Série n° 2
Lynch-Bages 2003 : fermé. On ne peut pas dire comment il évoluera. Beaucoup trop de bois !!!
Ormes de Pez 1989 : nez élégant. Très amer en bouche.
Ormes de Pez 1962 : très beau goût, bien rond. Limité, mais joli. Il s’est développé dans le verre. Classé 3ème dans la 2ème série.
Lynch-Bages 1962 : le nez est plus ingrat que celui d’Ormes de Pez. Agréable en bouche, un peu fermé, un peu court. S’ouvre de très jolie façon. Classé 1er dans la 2ème série.
Lynch-Bages 1985 : a dû souffrir du voyage. Très grand potentiel. Puissant, plus épanoui.
Lynch-Bages 1986 : vin très naturel, mais un peu amer et un peu court.
Lynch-Bages 1947 : nez animal. Un peu amer. Devient nettement meilleur après quelques minutes.
Lynch-Bages 1945 : un peu d’acidité, mais on sent la structure très belle. Classé 4ème dans la 2ème série.
Lynch-Bages 1929 : le nez est un peu poussiéreux, de champignon. On sent qu’il a été très beau. Fatigué au début, il s’améliore suffisamment pour qu’on entrevoie sa grandeur. On y prend même du plaisir. Classé 2ème dans la 2ème série.
Série n° 3
Lynch-Bages 1955 : magnifique structure. Les vins de 1955 sont très grands en ce moment.
Lynch-Bages 1959 : magnifique. Quelle élégance. Il est même mieux que le 1961. Classé 1er dans la 3ème série.
Lynch-Bages 1961 : Très 1961 avec un côté un peu torréfié. Quel charme ! Classé 4ème dans la 3ème série.
Lynch-Bages 1982 : un peu fatigué au nez. Très joli en bouche. Flamboyant maintenant, mais ne vieillira pas comme le 1990.
Lynch-Bages 1989 : un peu déstructuré. Pas du tout ce que j’attendrais du fait de la réputation de l’année. Bipin s’est étonné de mon jugement. Cela se comprend, car son verre était nettement meilleur.
Lynch-Bages 1990 : arrivé trop froid. Il a une belle structure et va se développer fortement. Classé 3ème dans la 3ème série.
Lynch-Bages 1995 : une légère trace de bouchon. Pas très agréable.
Lynch-Bages 1996 : vin assez conventionnel. N’est pas encore affirmé.
Lynch-Bages 2000 : nez magnifique. Très beau vin. Pas très long, mais va se former. Je suis très positif sur ce vin. Classé 2ème dans la 3ème série.
Série n° 4
Lynch-Bages 1970 : ce vin est très agréable, pas compliqué du tout.
Ormes de Pez 1970 : meilleur que le Lynch Bages. Plus structuré.
Ormes de Pez 2000 : Pas mal du tout. Assez limité. Agréable.
Ormes de Pez 1985 : très agréable. Belle surprise. Classé 1er dans la 4ème série.
Lynch-Bages 1966 : un peu coincé. Belle structure.
Lynch-Bages 2001 : élégant, agréable, pas beaucoup de futur dans ce vin de courte vie, mais objectivement il est agréable.
Lynch-Bages 1975 : limité, coincé. Je ne trouve rien qui accroche.
Lynch-Bages 1981 : assez agréable. Je le trouve plutôt limité, mais mon palais n’est sans doute plus dans une forme olympique.
Lynch-Bages 1988 : mon palais n’est sans doute plus très réceptif. Le fromage bloque aussi l’appréciation. Je ne classerai qu’un vin dans cette série, du fait de la fatigue et de l’influence dérangeante du fromage.

Jean-Michel Cazes est un merveilleux conteur et un homme d’expérience. Il a une vision historique, calme, sur le monde du vin. On sent que beaucoup de travail a été fait pour amener ce vin au sommet des préférences de beaucoup de critiques. Alors que dans la dégustation des Montrose, c’était la décennie 20 à 29 qui apparaissait comme le firmament de ce Saint-Estèphe, ici, c’est objectivement la période 1950-1962 qui semble à mon palais la plus accomplie. Les années récentes vont s’améliorer, et le travail intelligent qui a été fait paiera en termes de goût. Mais le 1959 est aujourd’hui, à mon goût, la consécration de ce terroir.
Et on s’est aperçu que l’Orme de Pez tient bien sa place.
Ma déception est évidemment le 1989 dont mon verre était fade, alors que j’ai massivement acheté ce millésime.
J’ai l’habitude de boire les vins plus aérés et légèrement plus chauds, ce qui donne des saveurs plus sereines. Le réchauffement dans les verres change complètement l’appréciation entre la première et la dernière gorgée. Il n’empêche qu’approcher un domaine avec cette largeur de spectre est une chance unique. Nous avons vu que ce vin a un terroir. Que ce vin l’exploite bien. Que ce vin a du charme. Qu’il n’a aucun intérêt à surboiser, car cette tendance ne durera pas des siècles. J’ai grande confiance dans ce château. Bonne chance à Jean-Charles Cazes.

La journée n’allait pas s’arrêter là. Avec une journaliste japonaise, Jean Trimbach, Bipin et moi allons dîner au Mori Sushi restaurant, le lieu incontournable du sushi parfait. Nous prendrons « Omakaze », le menu où le chef laisse libre cours à sa création. Voyage ahurissant au pays des sushis, bien expliqués par notre charmante convive japonaise, avec un champagne Bollinger RD 1990 apporté par moi et un Dom Pérignon rosé 1995 apporté par Bipin. Pour remercier Bipin de sa gentillesse, j’ai fait goûter un de mes vins qui avait fait le voyage : vin des Canaries sec 1828, âgé de 101 ans de plus que le plus vieux Lynch Bages de ce midi. Ma voisine japonaise, émue de cette évocation historique, au-delà du goût irréellement envoûtant, m’a demandé de garder la bouteille vide. Je la lui ai donnée.

Sur la photo : Bipin Desai et Jean Charles Cazes.
J’ouvre la bouteille de vin des Canaries 1828
 

Avez-vous 500.000 dollars ? vendredi, 5 mai 2006

A Beverley Hills, tout respire l’argent. Jeff Leve, l’organisateur du dîner, me fait entrer au magasin "The Wine Merchant", où se déroule avec Alfred Tesseron une déhustation de Pontet Canet.

 Mon oeil est attiré par une bouteille impressionnante : Mouton 1929 en double magnum.

Elle est proposée à 500.000 dollars, ce qui met le prix de la bouteille à environ 100 fois le prix que j’ai payé Mouton 1929 en bouteille. Mais quand on aime, on ne compte pas.

Ce qui n’empêche pas d’exposer la bouteille à la lumière et au chaud !