La 18ème séance de l’académie des vins anciens se tient au restaurant Macéo. Vers 16h30, deux amis m’attendent déjà pour m’aider à ouvrir les vins. Il y a 36 flacons dont un jéroboam, pour 24 convives annoncés mais seulement 20 présents. Comme il faut s’y attendre, de nombreux bouchons posent des problèmes, mais nous arrivons à les résoudre tous, même lorsque le bouchon tombe dans le vin dès que l’on touche à la capsule. C’est arrivé deux fois et les vins n’offraient rien de bon à sentir. L’un des amis présents m’a montré une méthode que j’ignorais pour extraire le bouchon tombé quand la bouteille est vide : on insère un petit sac plastique. On renverse la bouteille pour que le bouchon soit près du goulot, posé sur le sac. Puis on souffle dans le sac qui se gonfle. On tire, et le bouchon vient avec le sac. D’autres amis arrivent « armés » d’un Champagne Dom Ruinart 1993 que nous buvons pour nous refaire des forces après l’effort physique d’une bonne trentaine de bouchons qui se déchirent. Le champagne est une heureuse surprise pour cette année jugée plutôt faible.
Le champagne de l’apéritif est un Champagne Charles Heidsieck Réserve Privée jéroboam mis en cave en 1987. Il est vraiment très agréable et brillant sur des gougères. C’est une série limitée de Charles Heidsieck au style franc, sans signe d’âge.
Le menu préparé par le chef du Macéo est : feuilleté d’escargots petits gris du Poitou / homard breton, caviar d’aubergine / aiguillettes de saint-pierre et houmous / caille sur rôties façon bécasse / carpaccio de figues, figues rôties au miel, framboise / pêche de vigne en crumble et émulsion.
Nous passons à table et voici les vins des deux groupes :
Les vins du groupe 1 : Champagne Mercier années 30/40, Meursault Veuve Genin 1961, Chablis 1er Cru les Vaucoupins Bichot 1988, Corton Blanc Les fils de M. Jacqueminot 1919, Château Haut-Bailly 1970, Château Lanessan 1970, Château Batailley 1964, Château Calon Segur 1949, Nuits Saint Georges « Les Vaucrains » 1961 , Beaune Clos des Couchereaux Grand Cru Jadot 1964, Bourgogne Bouchard 1937, Vacqueyras domaine de la Garrigue A. et L. Bernard et Fils 1970, Chateauneuf-du-Pape Château Maucoil domaine Pierre Quiot 1973, Chateauneuf-du-Pape Clos de Panisse Mme Prunis vers 1961, Chateauneuf-du-Pape Yves Chastan 1965, Monbazillac Theulet Marsalet 1970, Madère Cruz 1860.
Les vins du groupe 2 : Champagne Piper Heidsieck années 60 , Chassagne Montrachet tasteviné en 1951 Moillard Grivot 1947, Meursault Veuve Genin 1961, Chablis 1er Cru les Vaucoupins Bichot 1988, Château Haut-Batailley 1970 , Château Duhart-Milon 1970, Château Haut-Bailly 1970, Château La Gaffelière Naudes 1959, Chambolle-musigny Vignes du Château domaine Grivelet 1953 (basse), Vosne Romanée Chaumes Naigeon-Chauveau 1964, Lirac Cuvée Jean XXII caves des vins de cru de Lirac 1989, Gigondas domaine du Pesquier Bontière et Fils, ancien vignoble des Princes d’Orange 1979, Chateauneuf du Pape Mas Saint Louis 1977, Chateauneuf-du-Pape domaine de la petite Gardiole Charles Establet 1965, Valbuena Vega Sicila 1992, Monbazillac Theulet Marsalet 1970, Monbazillac Château de Monbazillac années 30, Château Rabaud Promis 1953.
Comme nous étions peu nombreux, les échanges entre groupes ont été fréquents. Les verres venaient à ma place de la gauche, de la droite, à un rythme effréné aussi était-ce impossible de tout mémoriser d’autant plus que parfois, je ne savais plus quel verre contenait quel vin. Je signalerai seulement les vins qui m’ont marqué. Le Champagne Mercier années 30 est sensiblement dosé mais excellent. Le Champagne Piper Heidsieck annoncé années 60 est en fait des années 30. Il est d’une grâce extrême. Le Meursault Veuve Genin 1961 est superbe de générosité. Le Corton Blanc Les fils de M. Jacqueminot 1919 au niveau parfait est d’une grande personnalité. Si les bordeaux de 1970 sont bons, le Château Calon Segur 1949 et le Château La Gaffelière Naudes 1959 sont de grands vins, surtout le 1949. Tous les Chateauneuf-du-Pape même s’ils sont ordinaires se sont bien comporté. Le Valbuena Vega Sicila 1992 a des accents de rose du meilleur effet. Le Monbazillac Château de Monbazillac années 30 est superbe. C’est probablement pour moi le vin de la soirée avec les deux bordeaux canoniques et le blanc de 1919.
Une fois de plus l’académie des vins anciens a permis de partager des bouteilles anciennes dans une ambiance enjouée et amicale. Nous referons une séance avant la fin de l’année, car il faut que les bouteilles qui dorment dans des caves remplissent leur mission : être bues en bonne compagnie.