L’ami américain avec lequel nous allons partager des bouteilles historiques est arrivé à Paris. Il dépose dès sa sortie d’avion, chez Guy Savoy, les bouteilles de notre dîner. Mais il en a beaucoup d’autres du même calibre, car le programme de toute la prochaine semaine qu’il va passer à Bordeaux est assez exceptionnel. Il tiendra six dîners de suite avec tous les vignerons qui comptent dans le ciel de Bordeaux. Je le rejoindrai sur place pour le dernier.
Je lui rends visite pour un salut de bienvenue à l’hôtel Ritz. Quand je m’annonce à 13 heures précises au concierge, je sens qu’il doit dormir encore, du fait du décalage horaire. Cela me donne le temps d’admirer cet hôtel unique où le plus grand luxe semble naturel. La profusion de richesses fait plaisir à voir. La destiner seulement à des étrangers, n’est-ce pas le statut par essence d’une colonie ?
Pendant que je l’attends, j’ai le bonheur de découvrir cette rare bouteille.
Après avoir relancé au moins cinq fois la demande d’une bouteille d’eau minérale, indicateur sensible de la qualité du service, nous déjeunons au bar du Ritz de façon frugale. Les salades composées sont absolument délicieuses. Un champagne Laurent Perrier Grand Siècle à la couleur de miel est fort agréable pour que nous nous racontions nos aventures depuis notre dernière rencontre au Mandarin Oriental à San Francisco et cet inoubliable cristal Roederer 1949 au charme insensé.
Ils vont faire une sieste, je retourne au bureau. Demain, de grandes aventures nous attendent.