Encore un déjeuner de conscrits, au siège du Yacht club de France. Un champagne sans âme et un autre, un Champagne Louis Roederer, qui pétille de plus d’esprit. La salle est belle, la forme de la table est parfaite pour neuf conscrits. La discussion intellectualise notre structuration. Même si c’est remarquablement orchestré, cette réflexion sur ce qui devrait être spontané m’ennuie. Le chef est plus inspiré sur un magnifique charolais que sur un homard un peu fade. Le Château Talbot 1998 est encore coincé, mais je décèle des potentialités à long terme qui font un vin de garde. Le Château Beychevelle 1998 est beaucoup plus amène, plaisant et rassurant. A terme, quel sera le plus beau ? Je ne serais pas loin de parier sur le Talbot, même si autour de la table, le Beychevelle recueille les suffrages. La neige aux lourds flocons qui fond doucement sur Paris donne à la belle salle du Yacht Club un petit air de Noël. Nous avons vite pris date pour être à nouveau ensemble.