L’été est l’occasion de découvrir des vins différents. Il y a de belles choses en Côtes de Provence, et Rimauresq m’a séduit, particulièrement dans l’année 1990. Un vin qui à l’aveugle donnerait des sueurs à des étiquettes de renom. Oserais-je dire que mis à coté de Mouton 1983, dans le contexte de l’été, il procurait un plus grand plaisir. Mon amour pour Mouton en a souffert, car je suis un fan de Mouton, que j’aimerais voir au firmament en toutes circonstances. Un étonnant Macvin 90, ce mélange si chatoyant de vin jaune non encore formé et de marc du Jura. Il y a un petit goût de ratafia, mais c’est le marc qui domine, donnant ce plaisir fumé et si particulier que n’offrirait jamais une grappa, même de noble extraction. Un Château Chalon 66 m’a de nouveau rassuré sur l’excellence étonnante de ce vin si particulier. Sur un Comté de deux ans, quelle association magique. Que ceux qui n’ont jamais goûté Château Chalon viennent à lui, mais en faisant attention : le premier goût est un choc, une surprise !
L’été a été l’occasion de recevoir le patron d’une entreprise américaine qui vend du fromage sur le Web (José Bové n’écoutez pas !). J’ai cherché des associations avec ses fromages. Un Gewurztraminer André Lorentz SGN (sélection de grains nobles) 1989 très onctueux et liquide, un Bonnes Mares 76 d’un petit producteur, exemple parfait d’un vin qui allie le boisé de barrique avec le fruit rouge le plus juteux. Petit négociant inconnu, mais grand vin. Un Chassagne Montrachet 1947 de chez Charles Viénot était coincé, fatigué, et décevant, mais quel miracle le lendemain. Servi à des amis avec une journée de plus d’oxygénation, il était impossible d’imaginer qu’il n’était pas parfait la veille. Un magistral Banyuls des années 1890 au nez incertain mais au goût puissamment clair riche chaud chaleureux envoûtant a montré la magie qu’il y a dans ces vins de soleil, quand ils ont presque l’âge de Jeanne Calment.