La veille de Noël obéit au même rituel : je suis en charge des achats qui pèsent sur la carte de crédit. Je choisis les truffes à la Maison de la Truffe en les sentant. Qui achètera celles qui ne sentent rien ? C’est au restaurant Prunier que je vais acheter le caviar d’Aquitaine que j’aime particulièrement. Etant dans ce lieu que je connais depuis quarante ans, l’envie me prend d’y déjeuner. Je commande trois grosses langoustines mais on m’en sert quatre. Je ne refuse pas. C’est un Champagne Krug Grande Cuvée en demi-bouteille qui accompagne mon repas.
Etant un inconditionnel de la brandade de morue, j’en commande une. Elle arrive avec des pommes de terre en morceaux au goût dominant par rapport à celui de la morue à l’ail chiche. Les petits pots de crème de la maison Prunier sont délicieux, surtout celui au café. Lorsque le chef très sympathique est venu me saluer, il m’a confié que la discrétion de l’ail dans la brandade est liée à l’envie de protéger la clientèle des retours de parfums. C’est compréhensible mais bien dommage.
Selon la tradition, je me suis fait réprimander d’avoir acheté des quantités trop importantes, ce qui m’a quand même valu de goûter une brouillade d’œufs à la truffe. La grosse truffe qui sentait divinement bon dans le magasin fait fade au milieu des œufs. Elle sera meilleure demain.