Mon gendre et ma fille louent une maison non loin de la notre. Ce soir ils reçoivent. Ce soir nous recevons chez nous. Alors, nous annonçons les vins de nos deux dîners. J’invite mon gendre et ses amis à venir goûter les vins de notre dîner au moment de leur ouverture. Et mon gendre me propose de goûter un des vins de son dîner : Mas Jullien Coteaux du Languedoc 2001. Évidemment, je ne bois qu’une goutte pour ne pas prélever plus qu’il ne faut. Quelle belle surprise ! C’est la première fois que je bois ce vin et je suis conquis. Ce qui apparaît tout de suite, c’est l’équilibre, la justesse de ton, l’absence totale de goût de « too much ». Un vin extrêmement plaisant, franc, aux accents chantants et offrant une belle fraîcheur. Il joue juste et ne surjoue pas. J’ai beaucoup aimé.
Des amis viennent à la maison. Le Champagne Bollinger RD magnum 1985 dégorgé en 1999 est un solide champagne, très droit, à la trace très longue en bouche. Il est d’une grande année et nous offre ce que nous attendions. Sur des fleurs de courgettes, des anchois au gingembre, des gougères, de la poutargue et un délicieux cake au parmesan, le champagne prend des facettes différentes, toutes intéressantes. Le Champagne Dom Pérignon 1998 forme un contraste extrême avec le Bollinger. Plus féminin, évoquant des fleurs et des pêches blanches, c’est un champagne délicat, lui aussi doté d’une trace très longue en bouche.
Ma femme a préparé pour le veau une sauce originale au boudin noir et des petites pommes de terre sautées sur leur peau. Le Château Franc Grâce Dieu saint-émilion 1985 est extrêmement raffiné. Il est généreux, goûteux, et de grande finesse. C’est un très beau saint-émilion, comme on les aime.
La Côte Rôtie La Turque Guigal 2000 est impériale. Le nez est puissant mais évoque la fraîcheur. En bouche, le vin puissant qui suggère le fenouil, l’anis et la menthe est brillant. C’est surtout sa fraîcheur mentholée qui marque les esprits. Quel beau vin. Nous sommes conquis par son audace et son charme.
Le Champagne Perrier Jouët rosé 1969 est d’une belle couleur rose légèrement ambrée. Il est intéressant à boire, mais je suis trop gêné par une amertume désagréable, aussi est-ce le moment d’ouvrir un Champagne Krug 1996 magnifique de complexité. Quel gaillard. C’est le jeune homme qui a tout pour lui. Il a des fruits presque rouges, des évocations de pâte de fruits, mais aussi de la groseille du fait de sa belle acidité. C’est sa belle complexité que l’on retiendra surtout. A part le 1969, tous les vins se sont présentés sous leur meilleur jour par un beau soir d’été.
ce vin que j’ai ouvert n’a pas été bu car il est bouchonné : Monbousquet 1982