Trois fois par an ma sœur, mon frère et moi, nous nous retrouvons pour parler de tout et de rien, de la situation de nos familles respectives et de tous sujets d’actualité. J’invite à mon tour et j’ai choisi le restaurant Le Petit Sommelier où la cuisine de bistrot est simple et la carte des vins de grande qualité, gérée intelligemment par le patron Pierre Vila Palleja.
Pour l’apéritif, le champagne que je voulais prendre arrive sur table trop chaud. Manon la très aimable sommelière me demande si je peux attendre que le champagne rafraîchisse, mais je préfère commander un Champagne Duval-Leroy Blanc de Blancs Brut Nature 2002. Ce champagne est classique et je n’avais pas en tête de le boire aussi mon accueil à son égard n’est pas aussi ouvert que ce que ressentent mon frère et ma sœur. Il est bon, classique, agréable, mais je n’étais pas assez réceptif. Sur le champagne le pâté en croûte et la cochonnaille sont les compagnons idéaux.
Pour la délicieuse viande de bœuf à maturation prolongée, j’ai choisi une Côte Rôtie La Landonne Guigal 2006. Manon apporte une carafe dans laquelle elle avait versé le vin et à mon regard elle sent qu’elle n’aurait pas dû en prendre l’initiative. Je lui explique, comme je le ferai plus tard avec Pierre, que pour les vins jeunes, j’aime jouir de l’éclosion du vin qui n’est sensible que pour le premier tiers de la bouteille, car elle s’aère vite, mais offre des sensations de fraîcheur que ne peut offrir un vin carafé. Elle avait hésité à me demander avant de carafer. C’est fait et nous avons profité de ce vin généreux qui offre un fruit opulent et joyeux. L’association avec le bœuf est un régal. Le fruité de cette Côte Rôtie est beau, ensoleillé, d’un vin de belle mâche. Un régal juteux et joyeux mais noble.
J’ai fini le repas avec une glace vanille. Les petits incidents de parcours ne changeront en rien le plaisir que j’ai de me retrouver dans ce bistrot vivant et sympathiquement français.