Le lendemain matin, jour de Noël, ma femme s’affaire en cuisine pour préparer des gougères, un Parmentier de canard confit et pour présenter un Apfel Strudel composé par Jacques Nebot, le fondateur de Kaviari.
A 9 heures j’ouvre un champagne Substance de Selosse dégorgé en 2007 qui fait un gentil pschitt et offre un parfum puissant.
J’ouvre ensuite un Meursault Réserve personnelle du Comte de la Rochefoucauld expédié par un négociant Chandivin de 1962. Le volume a baissé dans la bouteille mais pas trop et le vin est très foncé. Le nez est peu expressif mais ne montre pas de défaut. L’aération lui fera du bien.
J’avais prévu plusieurs possibilités pour le vin rouge mais une bouteille m’envoie un signe, un Volnay-Champans Bouchard Père & Fils 1964 au niveau superbe. Le bouchon vient bien, le parfum est superbe. Ce vin promet.
Vers 12h30 commence la deuxième série des cadeaux car deux des petits-enfants ne nous ont rejoints que ce matin. C’est assez fascinant de voir que les enfants connaissent parfaitement les marques des objets, les noms des créateurs de chaque objet, comme s’ils passaient leur temps à faire du shoping virtuel. Et chaque cadeau est « trop ». C’est trop bien, trop beau, trop super, trop génial, trop fort.
Au lieu de faire des petites gougères, ma femme a fait deux couronnes de gougères, que l’on découpe. C’est délicieux. Le Champagne Substance Jacques Selosse dégorgé en mars 2007 est absolument splendide. Il est joliment ambré et le mot qui s’impose est « glorieux » car ce champagne est impressionnant de complexité, de puissance, d’énergie et de suggestions. C’est la plus belle aristocratie du champagne. Son ancienneté en a fait un champagne mature et cela lui va bien car il n’a pas perdu en énergie. Nous nous régalons. Il y a aussi du jambon Pata Negra et des chips à la truffe mais l’accord le plus beau est avec les gougères.
Nous commençons le repas par du dos de saumon fumé délicieux. Le Meursault Réserve personnelle du Comte de la Rochefoucauld expédié par un négociant Chandivin de 1962 est assez sombre dans le verre. Son parfum est discret mais c’est une jolie surprise en bouche car il a une belle structure. Il est plein, simple, sans grande complexité mais avec le saumon qui offre un beau gras, l’accord se trouve bien. Il n’a pas inventé la lune, mais il joue son rôle de bel accompagnement.
Le Parmentier de canard confit est délicieux et la chair est fondante. Il restait un peu de l’Echézeaux domaine de la Romanée Conti 1991 qui est encore meilleur que la veille car il s’est élargi. Le Volnay-Champans Bouchard Père & Fils 1964 est beaucoup plus adapté que le 1991 au plat, car ce vin est rond, suave, velouté et d’une douceur extrême. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir du caractère. Il est délicieux et l’accord est prodigieux. Tout cela est de la gourmandise pure.
Le vin de Bouchard se comporte très bien avec un saint-nectaire et avec un fromage de chèvre de Selles-sur-Cher.
Pour l’apfel strudel superbe et goûteux où la cannelle est bien dosée, comme les grains de raisins, nous profitons des deux champagnes, le Selosse et le Krug rosé d’hier, qui lui aussi a profité d’une aération supplémentaire. C’est le Krug rosé deuxième génération qui forme le meilleur accord avec le dessert.
Le vin le plus brillant du repas est le Champagne Substance. Le plus bel accord est celui du Volnay avec le Parmentier.
Sur ces deux repas de Noël, nous avons eu huit vins dont quatre champagnes et quatre bourgognes. Ceux qui émergent particulièrement sont, pour moi : le Richebourg 1942, le Substance de Selosse et l’Echézeaux 1991. Mais tous les vins avaient des choses à dire.
Le fait gagnant de loin est de voir nos enfants et petits-enfants, même si pour ce Noël on ne peut ni s’embrasser, ni se prendre dans les bras. Vivement la fin de ce cauchemar covidesque.
les gougères en couronne
l’apfel strudel