Archives de catégorie : billets et commentaires

Ecole d’hôtellerie ou pas ? lundi, 22 juillet 2013

Le sujet est anodin mais il peut aussi être plus important qu’on ne le croit.

Un hôtel offre les services d’un restaurant gastronomique deux étoiles et d’un restaurant de bord de piscine qui jouit de la qualité des produits achetés par le chef, cuisinés d’une façon simple mais plus que correcte.

Les tables sont mises à l’extérieur ou à couvert et le vent est assez fréquent. Les tables sont dressées avec deux couteaux et deux fourchettes de tailles différentes à chaque place. Comme il y a du vent, on a protégé les serviettes en glissant l’un des couteaux dans le rond de serviette en papier, ce qui leste la serviette.

Nous nous mettons à table, passons les commandes et les entrées sont servies.

Ma femme a enlevé le petit couteau de son rond de serviette mais elle s’est servi du grand couteau pour l’entrée.

Que fait la serveuse lorsqu’elle débarrasse l’assiette de l’entrée ?

Elle voit qu’il y a eu erreur de couteau aussi elle enlève le couteau utilisé de l’assiette, le pose là où il aurait dû être. Puis elle prend le bon couteau, qui est propre, le pose dans l’assiette qu’elle ramasse et repart en cuisine.

Voyant cela, je fais le pari qu’elle ne reviendra pas avec un couteau propre et laissera ma femme utiliser le même couteau pour deux plats.

J’ai gagné mon pari.

Alors ? Est-ce que cette jeune serveuse est issue d’une école hôtelière ?

Si oui, c’est assez inquiétant.

Si la réponse est non, est-ce qu’un hôtel Relais et Château peut se permettre d’utiliser du personnel non formé ?

Ces petits détails sont plus importants qu’on ne le croit.

La coriandre dimanche, 14 juillet 2013

La théorie du genre, le « gender » est probablement le coup le plus tordu qui pourrait être porté à nos civilisations.

Les mots de la langue française se positionnent par rapport à cette théorie.

Le mot « gens » a choisi d’être transsexuel puisqu’il est féminin pour tout ce qui le précède, et masculin pour ce qui le suit : « les bonnes gens sont intelligents ».

D’autres ont choisi d’être masculins quand ils sont tout seuls et féminins quand ils sont plusieurs. Ce sont amour, délice et orgue : « de grandes délices aux grandes orgues ne valent pas le délice d’un grand amour ».

Ces mots sont « bi », à leur façon.

Il en est un qui a choisi de mettre une robe aux garçons et de donner des mécanos aux filles, c’est le mot coriandre. Il applique la théorie du genre en bon garçon ou bonne fille.

On dit la coriandre, ce qui est paradoxal pour une terminaison en « andre », même si Andromaque n’était pas proxénète.

La coriandre est un délice en cuisine, propice à de folles amours pour de gentilles gens, au son d’un orgue magistral.

L’hôtel Les Lodges au Tholonet ouvert le 1er juillet vendredi, 12 juillet 2013

L’ hôtel Les Lodges de Sainte-Victoire vient d’ouvrir le 1er juillet 2013 au Tholonet, à l’est d’Aix en Provence. La route Cézanne a été classée par André Malraux aussi la signalisation est-elle quasi inexistante, car on ne doit pas toucher à cet environnement préservé. Le lieu est luxueux et la décoration est de belle qualité. Les chambres sont spacieuses. Il y a un spa. Cette halte en pleine nature plaira aux amoureux des beaux sites de Provence. Le restaurant s’appelle Le Saint-Estève et Mathias Dandine en est le chef et l’associé. Nous le retrouvons avec plaisir depuis qu’il avait quitté l’hôtel des Roches au Lavandou, vendu pour travaux.

La salle de restaurant est très joliment décorée, avec des couleurs raffinées. Il y a trois possibilités de combinaisons d’un menu et un menu signature est à six plats. Mon choix est à la carte : cèpes d’été, risotto Aquarello, riquette et févette, jus à la truffe / homard bleu, pommes de terre ratte au jus, ail confit et cébettes / bœuf de race Angus, pommes de terre boulangères, girolles, réduction d’un braisage. Du fait de la chaleur et du trajet en voiture, le repas sera sans vin.

La cuisine de Mathias Dandine est fondée sur des produits de grande qualité et des cuissons exactes. C’est une cuisine bourgeoise généreuse. Son homard est superbe ainsi que les cèpes et sa cuisson des pommes de terre est un régal. Le chef a maintenant un outil de très haut niveau. A lui de laisser s’exprimer son talent sans le forcer pour gravir progressivement les étoiles.

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Jacques Maximin au Bistrot de la Marine dimanche, 30 juin 2013

Avec Jean-Philippe nous prenons la direction de Cagnes-sur-Mer pour rendre visite à Jacques Maximin au Bistrot de la Marine. Sur un front de mer qui s’étend à l’infini, les restaurants se succèdent, alignés à touche-touche. Les passants savent-ils que ce bistrot qui propose un opulent menu à 25 € est tenu par un des plus grands cuisiniers de l’époque ? L’endroit est simple mais charmant, face à la mer. Mais l’espace en plein air est en contrebas de la route, ce qui fait que l’on respire dix fois plus de gaz d’échappement que de brise marine.

Le tartare de poissons est élégant et de grande fraîcheur et le bar de belle taille, avec sa sauce et ses pommes de terre est un plat d’une justesse d’école de cuisine. Car l’exécution de ce plat simple est parfaite. C’est une grande leçon de cuisine. Le millefeuille est un petit bijou.

Après des hauts et des bas, Jacques Maximin a choisi de mettre son talent au service d’une cuisine de bistrot. C’est une pépite. On ne peut qu’approuver ce choix que madame Maximin plébiscite, me confiant : « nous aurions dû faire ce choix il y a vingt ans ».

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Après match à l’hostellerie Jérôme de La Turbie dimanche, 30 juin 2013

Nous avions été conquis, Jean-Philippe et moi, par la cuisine de Bruno Cirino à l’hostellerie Jérôme de La Turbie. Comme les assassins reviennent sur les lieux de leurs crimes, nous nous présentons le lendemain matin au même endroit pour saluer nos hôtes. Marion Cirino a déjà lu sur mon blog le récit du dîner de la veille et me remercie pour les mots aimables que j’ai eus. Nous bavardons sur la terrasse autour d’un café, et la camionnette de Bruno se gare. Il vient de faire la tournée de ses fournisseurs, et fait une halte avant d’aller en visiter d’autres. Alors qu’il est pressé, nous allons discuter pendant près de deux heures de produits, d’approvisionnements et de visions sur les tendances culinaires. Cet échange est extrêmement fécond et nous fait entrer dans l’intimité créatrice d’un chef amoureux des produits qu’il travaille selon des recettes des années 50 et 60, époque où les grands chefs ont préparé la cuisine d’aujourd’hui. Bruno est passionné d’authenticité culinaire, Marion est passionnée de vin et de service. Entendre Bruno parler des pois chiches verts et de leurs vertus est un régal. Ce dialogue fut un plaisir de plus.

Salon 1996 dans le sud dimanche, 23 juin 2013

Ça y est, je suis descendu dans le sud. Pendant une dizaine de semaines, je me sentirai plus concerné par l’humeur de la mer que des tribulations hollandiennes, même s’il est impossible d’en faire complètement abstraction. Un tour-operator spécialisé dans le vin, qui officie à Hong-Kong, vient me rendre visite. C’est à l’heure du café, avec des petits gâteaux secs. Mais il est difficile de ne rien boire.

Le premier vin bu dans le sud, ce sera donc Champagne Salon 1996. Sa couleur est de grande jeunesse, très belle. La bulle est active. L’attaque est sur les fruits, pomme, poire, agrumes, surtout pamplemousse. Puis viennent les noisettes et un peu de biscuit. Mais ce qui frappe le plus, c’est le caractère franc, direct, carrément facile de ce vin qui se boit avec une infinie fluidité. Heureusement qu’on se retient, car la bouteille s’assécherait dans la minute ! Je ne m’attendais pas à ce que Salon 1996 soit aussi joyeux et épanoui, avec un aussi beau fruit. Apparemment, il est dans une phase de total épanouissement. Tant mieux !

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Christie’s lance le 100% internet jeudi, 13 juin 2013

La maison de ventes aux enchères Christie’s veut lancer des ventes aux enchères où tout se passe sur internet, un peu sur le modèle utilisé par eBay ou plutôt par idealwine. Pour lancer ce concept, Christie’s invite dans le merveilleux salon lambrissé de l’hôtel Bristol. Le cocktail solide est préparé par l’équipe d’Eric Fréchon. Il est de grande qualité. Les langoustines épicées sont savoureuses. Les vins proposés se retrouveront à la vente.

Le Meursault Perrières Bouchard Père & Fils 1999 est un peu trop froid et ne dégage pas beaucoup d’émotion. Le Chambolle-Musigny 1er cru les Amoureuses Antonin Rodet 1989 est sympathique, et on en ferait volontiers son ordinaire, mais il est éclipsé par le Chambolle-Musigny 1er cru les Amoureuses Morin 1980 qui est la vedette de cette soirée. Son nez est extrêmement expressif et engageant. En bouche, c’est une symphonie de subtilité. Il a tout pour lui. Heureux sera celui qui l’achètera à la prochaine vente du 28 juin.

Le Chambertin Bouchard Père & Fils 1989 est un grand vin, de belle pureté, mais la jouissance est du côté du Morin. Dans la vente, il y a majoritairement des icônes que des collectionneurs ont acquises pour les revendre. Ces vins vont une fois de plus changer de mains. Souhaitons qu’ils soient bus. Espérons que cette nouvelle technique où l’on peut enchérir sans avoir le frisson qui parcourt la salle de ventes par le suspense du bras qui abat le marteau ne conduira pas à des prix qui favorisent surtout les vendeurs.