Jacques Martin dans l’école des fans, disait « les enfants sont formidables ». Eh bien, les lecteurs de mon bulletin sont formidables !
Il y a des réponses tellement belles ou tellement poétiques que j’ai eu envie de montrer les plus belles.
La réponse a été trouvée et ce qui a encore plus de sel c’est que celui qui a trouvé a énoncé la réponse pour l’écarter aussi vite. Je vous avoue que je jubile.
Lisez toutes ces réponses car il y a une imagination et une culture qui sont spectaculaires et seulement enfin allez à la fin de cet article où figure la réponse.
mar. 24/10/2017 22:19 – je pense voir un parallèle entre le mode de découverte de la Venus de Milo et sa « non-restauration » d’une part, et votre expérience avec les bouchons, et la qualité des vins d’autre part. En effet : – la vénus de Milo a été sortie de terre et mise au jour difficilement, et était fortement endommagée (pas de bras, nez endommagé…), ce qui fait penser à l’extraction de vos bouchons : extraction difficile, bouchons particulièrement endommagés/cassés… – malgré un projet de restauration complète (ajout de bras et d’autres éléments…), elle a finalement été conservée en l’état, ce qui permet d’apprécier sa beauté antique et authentique. C’est également le cas des vins que vous avez évoqué, notamment le Musigny, qui semblait mal parti, et qui pourtant a su exprimer sa beauté de vin ancien, en laissant simplement faire l’oxygénation, sans agir d’aucune sorte. Ces parallèles sont par ailleurs renforcés par vos propres métaphores féminines (Sissi impératrice, Gene Kelly, ballerine), qui rappellent la déesse Aphrodite, que la Vénus de Milo est censée représenter. Et à 22h25 une suite : En y repensant, j’ajoute un autre parallèle : – nez et bouche de la Vénus de Milo étaient en partie endommagés, et on finalement été restaurés / – nez et bouche du Musigny étaient en partie endommagés au départ, et se sont finalement restaurés…tout seuls
mar. 24/10/2017 18:38 – je te propose: devant un tel repas et de tels vins je peux dire comme « la Venus de Milo »: « les bras m’en tombent » ! Je ne suis pas sûr que ce soit l’explication que tu attends, je vais étudier la question d’un peu plus près et la serrer à bras-le-corps… Bonne Soirée, François !
mar. 24/10/2017 17:14 – J’ai beau connaître la logique de tes énigmes, je ne trouve pas du tout !!! L’avenue de Millau, la veine eu deux mille hauts, ils sont venus de Millau,… rien qui fait le lien avec le repas de Rostang… je vais essayer encore
mar. 24/10/2017 17:13 – Bonjour et tout d’abord bravo pour votre blog et vos récits. Je me permets de proposer une solution concernant l’énigme de la Vénus de Milo : Vénus est la déesse de l’amour, de la séduction et de la beauté dans la mythologie romaine. Son étymologie classique est le verbe latin vincire (lier, enchaîner). Elle unirait d’après Varron le feu mâle à l’eau femelle, ce qui donne la vie. Ainsi lors de ce dîner la liaison entre les plats et les vins serait le symbole de la vie, de la renaissance,tel le phénix qui renaît de ses cendres ou la résurrection de Vénus qui par ses pièces éparpillées et le génie de passionnés donnera l’une des plus grandes sculptures. L’un sans l’autre ne pourrait produire ce moment magique. La symbiose, le lien des vins et des plats de ce dîner formant un grand moment représentant la vie donné par Vénus
mar. 24/10/2017 16:47 – ma réponse au mail de 16/38 . Vous avez gagné mais vous ne savez pas pourquoi. Attendez la réponse et vous verrez.
mar. 24/10/2017 16:38 – Pardonnez ma témérité mais la perspective de partager un vin ancien en votre compagnie étant une motivation solide, je récidive en proposant une dernière interprétation plus terre à terre. Dans votre carnet de route (votre blog), vous faites trois fois mention de la Vénus de Milo si l’on exclut l’énigme de ce jour. D’abord en rapport avec une Côte Rôtie La Landonne Guigal 1991. Je vous cite « Ce vin, c’est la Vénus de Milo avec des bras. C’est Grace Kelly, Gisele Bundchen, ou toute autre symbolisation de la beauté parfaite. Le nez est un parfum pur, enivrant, qui donne l’image de la perfection. » Ensuite, lors d’un dîner au Carré des Feuillants, le restaurant du chef Alain Dutournier où « Lorsque l’on descend aux toilettes (mesdames, ne lisez pas plus loin), il n’existe qu’un urinoir. Et lorsque l’on est devant la vasque pour satisfaire un besoin traditionnellement qualifié de naturel, une Vénus de Milo nous regarde. Elle semble impressionnée par la vision qu’offre l’entrebâillement de notre pantalon, et son sourire en dit long. Elle est tellement impressionnée que les bras lui tombent. On se rebraguette avec un regain de masculinité. » Puis enfin en rapport avec un Château d’Yquem 1949 bût au restaurant Laurent sur lequel vous disiez « C’est précis comme la Vénus de Milo, attirant comme le sourire de Laetitia Casta, et solennel comme le couronnement de Napoléon 1er. » Ayant déjà proposé une réponse avec comme thèse la beauté féminine, j’ai immédiatement pensé à la présence possible d’une réplique de la Vénus de Milo dans le restaurant de Michel Rostang mais voilà une intuition que même Sherlok Holmes ne pourrait soutenir sans une enquête sur place. J’ai ensuite pensé à un lien géographique car en traçant une ligne droite depuis le restaurant de Michel Rostang jusqu’au musée du Louvre, le tracé passe presque parfaitement par le Carré des Feuillants où une seconde Vénus de Milo trône dans les toilettes… Mais cette hypothèse de solution est sans doute un peu trop ésotérique et davantage digne du Da Vinci Code. J’ai ensuite regardé la photo d’alignement des bouteilles au restaurant (dans le récit de votre 217ème diner) et l’on aperçoit la tête d’une jeune femme qui ressemble étonnamment à la Vénus de Milo… Mais j’imagine que mon désir ardent de trouver la solution à votre énigme me fait prendre des vessies pour des lanternes… J’ai donc décidé de revenir aux fondamentaux. D’abord la Vénus de Milo, sculpture incomplète mais néanmoins icône de la beauté féminine, découverte au XIXème siècle (1820) et fièrement exposée au Louvre grâce au don de Louis XVIII l’ayant lui-même reçu en don du Comte de Rivière en 1821. Ensuite le 217ème dîner au restaurant Michel Rostang, un dîner d’émotions et de résurrection, avec comme point culminant un vin du XIXème siècle, le Sigalas Rabaud 1896. Alors peut-être que le XIXème siècle est le point commun que je recherche, faisant également référence à l’une des originalités de votre 217ème diner puisque vous avez choisi de positionner un foie gras poché durant le repas à une place qu’il occupait dans les menus au XIXème siècle. Peut-être que le Sigalas Rabaud possède les qualités que vous associez à la Vénus de Milo, tout comme le Château Yquem 1949 au restaurant Laurent incarnait ces qualités également. Et peut-être que votre passion des vins anciens trouve une émotion particulière dans les vins du XIXème. Enfin, peut-être que je me trompe entièrement (c’est fort probable d’ailleurs) mais j’aurai au moins le plaisir de vous avoir diverti par cette lecture, tout comme je m’enrichis à chaque fois que je lis vos écrits. Au plaisir de vous revoir pour de nouvelles aventures.
mar. 24/10/2017 16:07 – Je tente ma chance à votre énigme… La cave du restaurant Michel Rostang possède une belle collection de chartreuses. Or, il s’avère que le massif de la chartreuse « détient » une des plus importantes concentrations de sabots de Vénus d’Europe (Cypripedium calceolus L.). Il s’agit d’une des fleurs les plus rare de France. J’ai trouvé sur Internet que : « La légende raconte, qu’un jour d’été, Vénus fût surprise par l’orage. En errant dans les bois, elle perdit l’un de ses brodequins orné d’or et de pourpre. Le lendemain, une jeune bergère, qui se rendait à la montagne avec son troupeau de moutons, passait par le bois et vit le beau petit soulier. Très émue, elle voulut le ramasser, mais le trésor disparut et à sa place elle ne trouva qu’une fleur ayant la forme d’un petit sabot ». « Cette orchidée montagnarde se sert de son impressionnant labelle jaune pour piéger les insectes pollinisateurs. Attirés par la couleur vive du sabot de Vénus, ils entrent dans le labelle à la recherche de nectar. En vain, car il n’y en a pas ! » Quoique n’étant pas des insectes pollinisateurs, certains êtres humains sont également à la recherche de (divin) nectar ! Voici peut-être une piste…
mar. 24/10/2017 14:04 – Merci de votre reconnaissance à travers la diffusion sur votre blog de ma première proposition. Je ne m’avoue toutefois pas vaincu et je désirerais vous soumettre une nouvelle interprétation de votre énigme, davantage philosophique… Du point de vue philosophique (et pardonnez-moi si je vais un peu loin…), la Vénus de Milo nous permet de réfléchir sur le statue de l’œuvre en tant qu’œuvre vivante d’émotions et symbole de beauté alors que partiellement détruite car amputée de ses deux bras. Une question paradoxale qui pose la problématique de l’amputation ou de la destruction d’une chose pour mieux la rendre vivante. Votre 217ème dîner a amputé votre cave de plusieurs paires. Une paire de Champagne (le Mumm cuvée René Lalou et le Dom Pérignon), une paire de prestigieux Bourgogne (le Bâtard-Montrachet et la Romanée Saint-Vivant), une paire de prestigieux Bordeaux (le Château Mouton Rothschild et le Château Haut-Brion), une paire de Musigny (autre paire de prestigieux Bourgognes) et une paire de Sauternes (le Château Yquem et le Château Sigalas Rabaud). Pour autant, cette amputation n’est pas un mal car elle fait vivre votre passion et celle d’autres amateurs. De plus, votre récit de la dégustation de ces vins (dégustation qui peut s’apparenter à une forme de destruction) est une belle preuve vivante que la passion des vins anciens est une source forte d’émotions (le Sigalas Rabaud 1896 en est l’illustre exemple). Au même titre que la Vénus de Milo est une œuvre incroyablement vivante émotionnellement car amputée de ses deux bras, votre collection et votre passion sont d’autant plus vivantes à mesure que vous les amputez régulièrement de vos précieux flacons. Comme le disait M. Philippe Bourguignon (du restaurant Laurent) dans un numéro de la Revue des Vins de France « Le vin est la seule collection qu’il faut savoir sacrifier pour la faire vivre ». Votre 217ème dîner pourrait donc représenter ce paradoxe philosophique qui veut que l’on détruise l’existant pour finalement faire vivre ce qu’il représente. Ceci en opposition avec d’autres approches comme par exemple celle de M. Michel Chasseuil, qui préfère figer une collection qui finira par mourir d’elle-même… Est-là la réponse à votre énigme ? Je l’ignore. Mais j’ai la satisfaction d’avoir aimablement philosophé sur la question =).
mar. 24/10/2017 13:26 – je ne me sens aucunement légitime pour m’adresser à vous mais je ne résiste pas à la tentation de tenter ma chance. Je goute parfois certains vieux vins et j’ai pu admirer cette statue. Aussi vais-je exprimer ce qui selon ma sensibilité peut rapprocher ces deux expression de l’art… A mon sens vous pouvez faire référence à une forme d’épanouissement partagé par le corps et le cœur. Un sentiment magnifique de joie profonde et pure, hors du temps, hors du monde… De même que se sentir tellement chanceux de pouvoir vivre ces moments intellectuels et pourtant si proches du corps… Votre énigme me fait fichtrement penser à l' »esthétique » de Hegel. Merci de partager votre passion.
mar. 24/10/2017 12:35 – Après recherche, il apparaît que la plupart des millésimes ouverts lors de ce dîner ont également été des millésimes de « réinterprétation » de la fameuse Vénus de Milos. Pour preuve: Vénus de Milo hystérique par Salvador Dali, 1983 – Romanée Saint Vivant Domaine de la Romanée Conti 1983, / Vénus de Milo aux tiroirs par Salvador Dali, 1971 – Château Mouton Rothschild 1971, / Venus de Milo, titre de Miles Davis, enregistré le 22 1949 – Musigny Duvergey-Taboureau 1949, / … ou encore l’année 1966 qui a vu la naissance de l’artiste français Richard Orlinski ayant sculpté en 2015 la Vénus de Milo bleue!
mar. 24/10/2017 12:11 – Bonjour, la rapport entre votre rapport du 217 ème dinner et la Vénus de milo ne serait pas tous les bouchons cassés, et émiettés, semblables au bras de la fameuse Vénus qui sont eux aussi cassé?
mar. 24/10/2017 11:11 – J’espère avoir décrypté votre énigme selon votre pensée. Selon moi, la Vénus de Milo s’incarne dans le récit de votre 217ème dîner à travers la référence à la célèbre actrice Danielle Darrieux, qui s’est éteinte à l’âge de 100 ans et qui se définissait comme « une amoureuse », l’archétype de la beauté féminine d’avant-guerre, égérie d’Henri Decoin qui l’a filmé dans une demi-douzaine de films. Dès lors, la Vénus de Milo, censée représenter la déesse Aphrodite, la déesse de l’amour, est le symbole de la beauté féminine selon la culture Grec. De plus, au même titre que Madame Danielle Darrieux a rejoint il y a quelques jours son créateur, la Vénus de Milo pourrait faire de même puisque la Grèce revendique désormais cette œuvre d’art car des élus de l’île Grec de Milos ont lancé une campagne pour orchestrer son possible retour au source et donc au pays de son créateur. Enfin, le récit de votre dîner fait référence à plusieurs icônes féminines célèbres (Gene Kelly, Sisi Impératrice, la ballerine à l’Opéra et Danielle Darrieux). Ainsi, il semble clair que votre dîner fût placé sous le sceau de la beauté, à la fois de ces femmes que vous avez cité mais également des vins que vous avez présenté et dégusté et qui furent splendides.
mar. 24/10/2017 10:48 – la Vénus de Milo est visible au musée du Louvre, aussi nommé la Pyramide du Louvre. La Pyramide est aussi le nom du restaurant du célèbre chef de Vienne en Isère Fernand Point, époux de Madame Point à laquelle fait référence la petite étiquette du Champagne Mumm Cuvée René Lalou
mar. 24/10/2017 05:51 – Voici le lien selon moi entre votre dîner #217 et la Vénus de Milo : Il s’agit du Château d’Audour de la commune de Dompierre les Ormes où la vénus de milo a fait un séjour au début des années 1820. La commune est en Bourgogne du sud comme certains vins servis lors de ce repas.
mar. 24/10/2017 02:22 – Tout d’abord, il existe une version « à tiroir » de la Vénus de Milo, conçue par Dali, exposée au musée Dali de Beaune. – Bien sûr plusieurs vins de votre 217e dîner sont originaires des côtes de Beaune. – Mais surtout, l’étrange hommage à Mme Point pourrait faire référence à Mme Jeanne Marie Point dont le négoce, géré maintenant par ses descendants, est installé à Beaune, « résidence » de la fameuse Venus de Milo à tiroirs. En espérant toucher du clavier la vérité, je vous remercie pour les agréables lectures que votre blog propose.
mar. 24/10/2017 01:40 – À l’instar de l’ouverture des vins anciens, où rien n’est joué d’avance (tout comme ces bouchons successivement brisés lors de votre dîner!), la Vénus de Milo démontre par sa singularité et son histoire que les aspérités de la découverte ne ternissent jamais la beauté enfouie.
mar. 24/10/2017 01:08 – J’aurais pu dire que le rapport entre le compte-rendu du dîner et la Vénus de Milo se trouvait entre le magnifique Dom Pérignon dégusté et la « sculpture » qu’avait faite Jeff Koons pour ladite marque, nommée « Balloon Venus » et inspirée de la Vénus de Milo. Mais je penche quand même davantage pour une explication plus poétique qui est celle de tous ces bouchons brisés en mille morceaux et cette Vénus malheureusement brisée elle aussi. Sans oublier que Vénus (Aphrodite pour être précis) fut l’amante de Dionysos, dieu de la vigne et du vin.
mar. 24/10/2017 01:04 – je ne peux, pour répondre à l’énigme, qu’imaginer comparer l’émiettement et la fragilité des bouchons (dont nombre d’entre eux, vous le dites, étaient abîmés) à la fragilité de la Vénus. Mais en même temps, que de grâce, que de merveilles, sous la terre d’où elle a été extraite… Puissé-je avoir quelque chance d’avoir été l’archéologue de votre secret…
mar. 24/10/2017 00:45 – Comme la Vénus de Milo, mais dans des circonstances très différentes, les bras vous en tombèrent à la première gorgée de Dom Pérignon 1966…
LA RÉPONSE A L’ÉNIGME
Lorsque j’ai mis les photos sur le blog qui accompagnent le récit du 217ème dîner, j’ai ajouté cette photo :
Et j’ai été immédiatement frappé par le fait qu’entre le Haut-Btion 1926 et le Musigny de Voguë 1978 il y a une jeune personne qui travaille en cuisine dont la tête m’imposa un flash : c’est la Vénus de Milo.
et je vous avais donné un indice que vous n’avez pas saisi : si je parle de la Vénus de Milo, j’ai une photothèque pléthorique utilisable où on la voit splendide et nue, avec ses bras manquants. Or je n’ai mis dans l’énigme que la photo de la tête. Je ne mettais donc pas en valeur ce qui fait la spécificité de la Vénus de Milo, mais seulement sa tête, qui est la tête de cette cuisinière.
Et je suis particulièrement heureux, car on m’attendait sur une énigme hyper sophistiquée, alors qu’il s’agissait surtout de cette coïncidence incroyable qu’une cuisinière saisie sur ma photo ait, un court instant, le visage de cette si divine beauté.
Au vu des premières réponses, j’ai pensé que vous partiez sur des fausses pistes. Le fait que le vainqueur ait trouvé la réponse pour la réfuter est une jouissance de plus pour moi. Je vous raconterai mon repas avec lui autour d’un Haut-Brion 1970.
Merci à tous.