Archives de catégorie : dîners ou repas privés

Dîner au restaurant Hiramatsu mardi, 27 mai 2014

Dîner au restaurant Hiramatsu. Arrivé en avance j’ai le temps de consulter la carte des vins riche et intelligente. Le soir le menu est déjà tracé, avec le choix possible entre un dîner à cinq ou à neuf plats dans lesquels on compte l’amuse-bouche et le pré-dessert. Le plat principal est proposé avec deux variantes. Le vin que j’ai choisi est le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle dont le très sympathique sommelier – qui m’a fait visiter la cave bien fournie – me dit qu’il a quatre à cinq ans de cave. C’est cette particularité qui a entraîné le choix de ce vin.

L’amuse-bouche est d’une poudre de petits pois qui arrive trop glacée mais qui est goûteuse. Les asperges sont très bonnes, le rouget est succulent et les desserts sont gourmands, avec de jolies évocations de caramel. Cette cuisine est rassurante, experte, et comme la décoration du lieu est très apaisante, on se sent bien. Le personnel est d’une amabilité particulière. C’est un endroit à recommander.

Le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle est très romantique. J’aime ses évocations de fleurs blanches et ses subtilités discrètes. Ce n’est pas un champagne puissant, c’est un champagne raffiné. Il est très agréable et gagnerait encore s’il avait quelques années de cave de plus. Hiramatsu, restaurant courtois et raffiné est une table que je devrais fréquenter plus souvent.

DSC08827

DSC08821 DSC08822 DSC08823 DSC08824 DSC08826 DSC08828 DSC08829

bien curieuse expérience au restaurant Saturne vendredi, 16 mai 2014

C’est une bien curieuse expérience que nous venons de faire au restaurant Saturne. Lorsque nous arrivons, assez tôt, il n’y a que deux ou trois tables qui sont occupées. Il serait intéressant d’être près de la cuisine ouverte sur la salle, pour voir les cuisiniers officier. Notre table étant bien loin, nous demandons à changer et on nous dit que c’est impossible alors qu’il y a une vingtaine de tables vides dont les futurs occupants n’ont probablement pas tous demandé à être dans cette partie de la salle.

La décoration est agréable et de bon goût. Nous choisissons les plats dans le menu et on nous demande si nous voulons du vin. Dans la carte, je vois qu’il y a quatre vins de la maison Selosse et je demande Substance de Selosse. Et je dis à la serveuse, avant de commander je voudrais voir la date de dégorgement. La serveuse ne se sent pas compétente et nous dit : « attendez j’appelle quelqu’un ». Je réitère ma demande à la charmante jeune fille qui arrive. Elle fait des yeux ronds, car manifestement, elle ne sait pas ce qu’est un dégorgement. Elle va chercher un homme, probablement plus gradé, après lui avoir répété ma demande.

Il arrive et nous dit : « nous n’avons plus aucun champagne de Selosse, car notre allocation est très petite et a été épuisée ». Or il reste quatre lignes sur la carte des vins.

Je demande à nouveau la liste des vins pour commander autre chose et je choisis un champagne 2002 d’Agrapart. Le même maître d’hôtel revient et me dit qu’il n’a pas ce champagne. Ça commence à m’agacer, car à quoi sert une carte des vins si les articles manquants ne sont pas enlevés ? Je commande alors Champagne La Colline Inspirée Jacques Lassaigne extra-brut blanc de blancs sans année.

Le même maître d’hôtel ou sommelier revient avec un seau à glace où la bouteille de champagne est ouverte. Là, je me dis que ça commence à bien faire et je lui dis qu’il aurait dû ouvrir le champagne devant nous. Il me répond que dans ce restaurant on sert les champagnes sans les ouvrir à la table mais loin de la table. Je lui dis que ce n’est pas normal et il commence à devenir agressif, doutant que je lui fasse confiance. Nous en sommes restés là, mais voilà un service du vin de qualité déplorable. Le seau ne contenait que de la glace et pas d’eau, ce qui fait que seul le bas de la bouteille est très frais. Mais cela n’a pas gêné la dégustation.

Le caractère extra-brut est suffisamment bien fait pour qu’il ne gêne en aucun cas le goût, car l’acidité est bien maîtrisée avec une jolie évocation citronnée. C’est un très joli champagne agréable à boire et flexible avec les plats.

Le menu que nous avons pris est : tourteau, gaspacho de cerise à l’huile d’olive, radis / merlu de ligne, petits pois, fenouil, l’arroche pourpre / fraise, yaourt de brebis, oseille.

Nous avons été servis très vite de l’entrée dont le coulis de cerise masque un peu le caractère marin du beau tourteau. J’ai demandé que le poisson ne vienne pas trop vite pour que nous profitions du champagne. Plus d’une demi-heure plus tard, ne voyant rien venir j’ai demandé où on en était et on m’a expliqué que l’on lance les plats par vagues successives et que nous avions manqué deux vagues.

Le poisson est fort bien cuit et la vedette du repas, c’est l’excellent dessert. La cuisine est manifestement de bonne qualité mais le service peu agréable et d’une compétence à revoir et l’agacement de ces trous dans la carte des vins seront un obstacle à ce que l’on cherche à donner au Saturne une nouvelle chance.

DSC08675 DSC08678

DSC08677 DSC08679 DSC08681

Déjeuner au restaurant La Cagouille lundi, 5 mai 2014

Déjeuner au restaurant La Cagouille. J’arrive en avance et je suis accueilli par André Robert, l’heureux propriétaire de ce restaurant. Nous trinquons ensemble avec un Champagne Laurent Perrier Brut non dosé sans année qui est très agréable et très équilibré. On l’imagine très bien s’adapter à toutes les situations gastronomiques.

Je choisis le vin et le menu avant que mon ami n’arrive. Mes choix sont approuvés. Le Corton Charlemagne Jean François Coche Dury 2006 a un parfum très intense. Il est très sensible à la température et il faut qu’il ne soit pas trop froid pour que le gras apparaisse. Ce n’est pas le plus puissant des Corton Charlemagne de ce domaine, mais il est d’une longueur superbe et d’une grande complexité. Avec les coques qui sont l’amuse-bouche traditionnel du restaurant, c’est une belle explosion de fruits. Avec les asperges vertes, le vin prend sa plus belle longueur et développe son amertume. Les céteaux cohabitent bien avec le vin opulent sans créer de multiplication du goût du vin. Le turbot au contraire amplifie le vin qui devient de plus en plus percutant. C’est un grand vin complexe et ensoleillé.

La cuisine du restaurant, fondée sur de beaux produits est naturelle, rassurante. Le service est efficace. L’atmosphère est amicale. C’est un restaurant où je viens avec un grand plaisir.

DSC08597 DSC08596

DSC08598 DSC08599 DSC08600 DSC08601

Caviar et Grand Siècle jeudi, 1 mai 2014

Le bonheur, ça tient parfois à peu de choses. Un 1er mai, des collaborateurs viennent m’aider à des rangements que je serais bien incapable de faire seul. C’est un jour où on ne travaille pas, mais la fidélité ne chôme pas le 1er mai. Lorsque tout est accompli, je propose d’ouvrir quelque chose. Ça ne se refuse pas. Le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle des années 80 ou peut-être plus vieux fait un pschitt sympathique. Le champagne versé est riche en bulles, la couleur est encore très claire. En bouche, tout est en délicatesse et en raffinement. S’il y a des fruits comme la pomme, c’est surtout le vineux joyeux qui marque la longueur quasi inextinguible de ce champagne. Lorsque je propose un deuxième tour, je suis retoqué comme les socialistes aux municipales, car chacun doit repartir en voiture. Je me trouve là, seul, avec ce beau Grand Siècle.

Lorsque mon fils était venu de Miami pour mon anniversaire, il m’avait offert une belle boîte de caviar Prunier en boîte noire. J’avais voulu la partager avec lui mais il avait refusé : « non, c’est ton cadeau, pour toi tout seul ».

Chacun trouvera facilement la solution de cette équation : un Grand Siècle de compétition qui reste sur la table, un caviar qui n’attend que moi. Simple comme un jour heureux. Le caviar est superbement iodé, avec un sel bien contrôlé. L’accord avec le champagne est impérial. Je savoure, en vérifiant la pertinence de l’adage : « le caviar n’est bon que lorsqu’on en a trop ». Ce qui me fascine, c’est la longueur de la trace de l’iode. Un camembert Gillot est un peu trop fait pour le champagne. Une folie : des carrés de Lindor dont l’onctueux arrive à ensoleiller ce brillant champagne.

2014-05-01 13.57.14 2014-05-01 20.22.08 2014-05-01 14.29.00

2014-05-01 14.15.33 2014-05-01 13.56.40

Dîner de famille au restaurant du Pré Catelan vendredi, 25 avril 2014

Dîner de famille au restaurant du Pré Catelan pour mon anniversaire. Le cadre est joliment décoré, l’accueil est chaleureux. Le Champagne Larmandier-Bernier Vieille Vigne de Cramant extra brut 2003 est de très haute qualité pour ce millésime difficile. Il a un beau fruit, une plénitude de bon aloi et ce qui est plaisant, c’est qu’il gardera la même vivacité du début à la fin du repas. C’est un grand champagne gastronomique. Son dosage m’a donné l’impression d’être supérieur à celui d’un extra brut.

Nous prenons chacun des plats à la carte. Pour moi, ce sera ris de veau, cuit en casserole, fine purée de céleri à la cannelle, blanquette à l’ancienne, rognons au porto, morilles / le pigeonneau rôti, miel et truffe au parfum de marjolaine, au foie gras en gelée, pommes fondantes et oignons / fraises des bois.

L’Hermitage Chave blanc 1998 est d’une solide maturité. Il est d’un discours simple, joyeux, et nous ravit par sa joie de vivre. C’est un blanc très gastronomique qui s’accordera exactement au ris de veau et à sa sauce réduite.

Le Clos de Vougeot Méo Camuzet 2005 se caractérise par un mot : velours. Ce grand vin est un chef d’œuvre de délicatesse et de raffinement. Quel plaisir ! C’est un vin phénoménal et c’est probablement le vin que je trouve le plus réussi de toute la gamme de Méo Camuzet. Car il a un « je ne sais quoi » qui est transcendantal. Ce sera le gagnant de ce soir.

Le plat de veau est une merveille de trois étoiles, avec le ris qui est splendide, la blanquette qui évoque des souvenirs d’adolescence, et des rognons superbes. J’ai été un peu gêné par l’insistance du miel qui fait un peu perdre le goût sauvage mais civil de la chair du pigeon. Le fait que l’on carafe le rouge sans me demander m’a contrarié, ce qui est dommage. Cela n’empêche pas ce lieu d’être un des sommets culinaires de Paris.

DSC08529 DSC08531

DSC08533 DSC08532

DSC08526 DSC08525

DSC08536

DSC08513 DSC08514 DSC08515 DSC08518 DSC08519 DSC08520 DSC08523 DSC08524 DSC08527 DSC08537

Dîner à mon domicile avec Salon 1982 jeudi, 24 avril 2014

Mon fils étant de passage à Paris le dîner d’anniversaire s’impose à mon domicile. J’ai pris en cave une bouteille de niveau bas et dont l’étiquette est quasi illisible. On peut lire Bourgogne suggéré par quelques lettres puis « REUSES » très net. Ce pourrait donc être un Chambolle-Musigny Amoureuses comme celui de ce midi, mais plus vieux d’au moins un demi-siècle car la capsule le suggère. Probablement des années 20.

Le bouchon vient en charpie, éclaté en mille morceaux dont plusieurs tombent dans le vin, ce qui n’arrive que rarement. Nous goûtons le vin qui sent plutôt bon, mais le goût est trop dévié pour que nous ayons envie de poursuivre l’expérience.

Je vais chercher une Romanée Saint Vivant Pierre Jaeger négociant 1961. Le niveau dans la bouteille est très haut, la couleur est engageante et le parfum est superbe. Nous goûtons alors que mon fils n’a pas vu l’étiquette. Il suggère les années 80 ce qui montre la jeunesse de cette Romanée. En bouche, il y a une petite évocation de cerise, mais sans aucune acidité associée. Le vin est chaleureux et se régale d’être associé à une épaule d’agnelet et un gratin de pommes de terre. Le vin est gourmand, et s’accorde à merveille avec un camembert Jort de compétition. L’amertume du fromage titille le bourgogne.

Le Champagne Salon 1982 est une merveille. Sa couleur a des traces de thé. La bulle est fine et belle, le champagne pétille bien. En bouche, c’est la complexité vineuse qui frappe. Tout est élégance mais énigme, car il faut découvrir le message du vin. On dirait un parchemin antique dont il faut déchiffrer le texte. J’ai partagé beaucoup de 1982 de Salon avec mon fils et c’est une joie d’en goûter un nouveau qui délivre une palette d’émotions différente des autres, toujours au plus haut sommet de la hiérarchie des champagnes. Ce sont des fines tranches de mangue et framboises qui ont accompagné le Salon ainsi que de gourmands chocolat.

DSC08494 DSC08493 DSC08495 DSC08496

DSC08504 DSC08503

DSC08501 DSC08500

DSC08498

Déjeuner au restaurant Arpège jeudi, 24 avril 2014

Un ami de l’Ile Maurice m’appelle et m’annonce son passage à Paris. Il veut un déjeuner de vins et propose l’Arpège. Ça ne se refuse pas. Le jour dit, je me présente au restaurant Arpège un peu avant les autres. Le Montrose 1945 a été ouvert par le sommelier. Le bouchon est beau, le parfum est sympathique alors que Gaylord n’y croit pas trop. Il a eu la main moins heureuse avec le Gewurztraminer Trimbach dont le bouchon est tombé dans la bouteille. J’ouvre les autres bouteilles et il m’arrive un cas que j’ai déjà rencontré et dont il faut se méfier. Lorsque je pointe le tirebouchon court dans le bouchon de l’Yquem 1959, je vois que le bouchon bouge. Il ne devrait pas créer de résistance aussi, lentement, je tire le tirebouchon pour faire remonter le bouchon qui résiste peu. Je connais ce piège. A un moment de la remontée, la base du bouchon se coupe net, et la dépression créée par la montée aspire le reste du bouchon qui recule de trois centimètres, prêt à plonger dans le vin. Je prends alors la mèche longue et le problème est de la planter dans le bouchon sans le pousser et le faire tomber. Il faut une patience d’horloger pour arriver à trouver le point d’accroche. J’ai réussi à retirer tout le bouchon sans que rien ne tombe. La leçon est la suivante : même lorsqu’un bouchon semble facile à lever il faut toujours utiliser la mèche longue.

Les amis arrivent, le déjeuner peut commencer. Le Champagne Substance Selosse dégorgé le 6 juillet 2011 que j’ai apporté est une grande surprise. C’est probablement le plus grand Substance que j’aie jamais bu. Il atteint un niveau de sérénité et d’excellence qui dépasse tout ce que j’avais en mémoire de ce grand champagne. Ambré, presque fumé, il a une complexité extrême combinée à un grand charme. Flexible, il s’adapte au menu d’Alain Passard que nous allons découvrir puisque rien n’est annoncé. De mémoire, voici ce que nous avons mangé : de très fines tartelettes aux multiples saveurs / une entrée légumière en forme de sushi / un mesclun de salades vertes variées / asperge et champignons, sauce verte / épinards et sauce orange / salade de pommes de terre et herbes / saumon navet et petits pois / bouillon et ravioles végétales / couscous et saucisse végétale / agneau rosé / comté 48 mois.

Pour le dessert puisque c’était mon anniversaire, Alain a composé une petite pièce montée avec des dragées et sa traditionnelle pâtisserie en forme de roses / pommes juste cuites pour le sauternes.

Les vins ont dû jongler sur les plats en début de repas. Les rouges ont eu plus de correspondances.

Le Gewurztraminer Cuvée Des Seigneurs de Ribeaupierre Trimbach 1976 a été carafé du fait de la chute du bouchon. Dans le verre, son or est glorieux. Ce vin combine élégamment le doucereux avec une approche de vin sec maîtrisée. Je pressens qu’il ira bien avec l’asperge et c’est la sauce verte qui propulse ce grand vin d’Alsace à des sommets. Ce vin est riche, plein, kaléidoscopique. Je l’adore car il change à chaque gorgée. On est au sommet des Gewurztraminers.

Le Montrachet domaine des Comtes Lafon 1995 qui est mon second apport est tout simplement la quintessence du montrachet. Riche, plein, possessif, c’est lui qui nous entraîne sur son terrain d’opulence. Quelle force de caractère. Il a tout pour lui, des épices, des fruits, un alcool prenant. C’est un immense vin.

Le Château Montrose 1945 a une magnifique couleur. Son nez est superbe. Le bouillon ne lui rend pas service car il l’assèche. Le vin est grand et celui qui l’a apporté l’adore mais je suis gêné par une légère sensation de bouchon que l’on a en bouche et pas au nez. Cela limite le plaisir même si l’essentiel de la grandeur du vin est là, dont sa longueur et sa trame truffée.

Le Moulin à Vent Les Vieilles Combes François Paquet négociant 1964 à la couleur clairette me ravit sur les premières gorgées, car il a un charme doucereux assez rare. Mais le vin ouvert juste avant le repas évolue mal et sa douceur devient caricaturale. Dommage car pendant un instant il a débordé de charme.

Le Chambolle-Musigny Amoureuses Robert Groffier 1985 est à un sommet de son art. C’est le vin bourguignon tel qu’on l’aime, râpeux mais charmeur. Un grand vin épanoui, juteux, de beaux fruits déjà un peu fondus. Je l’adore.

Je souffle la bougie de la pièce montée sous les encouragements de toute la salle, car chez Alain Passard, on forme une grande famille même avec ceux que l’on ne connait pas et le Château d’Yquem 1959 tombe à point nommé. Sa couleur est d’un ambre foncé avec des notes dorées. Il combine agréablement des notes grasses et doucereuses avec des évocations de thé d’un Yquem devenu sec. Cette double direction est plaisante. Les pommes arrivent un peu chaudes, ce qui cuit l’Yquem en bouche mais rapidement l’accord s’installe.

Nous votons tous les quatre pour nos quatre préférés des sept vins. Ce qui est intéressant c’est que les premiers sont tous différents. Mes amis célèbrent le Selosse, le Montrachet et le Montrose lorsque je préfère le Trimbach. Tous les vins reçoivent deux ou trois votes sauf le beaujolais qui n’en reçoit aucun. La disparité des votes est saisissante.

Le vote du consensus serait : 1 – Montrachet domaine des Comtes Lafon 1995, 2 – Champagne Substance Selosse, 3 ex aequo : Gewurztraminer Cuvée Des Seigneurs de Ribeaupierre Trimbach 1976 et Château Montrose 1945, 5 – Chambolle-Musigny Amoureuses Robert Groffier 1985.

Mon vote diffère beaucoup de celui du consensus : 1 – Gewurztraminer Cuvée Des Seigneurs de Ribeaupierre Trimbach 1976, 2 – Chambolle-Musigny Amoureuses Robert Groffier 1985, 3 – Champagne Substance Selosse, 4 – Château d’Yquem 1959.

Comme c’est mon anniversaire, je sors de ma musette une Grande Chartreuse Jaune des années 40, cachée jusqu’alors, que nous avons partagée. Cette liqueur est merveilleuse, car le sucre est suffisamment fondu pour donner une cohérence extrême au bouquet d’herbes et de fleurs de printemps.

La cuisine d’Alain Passard est toujours aussi inventive et raffinée. La foison de légumes n’est pas toujours la meilleure amie des vins, mais cela n’avait pas trop d’importance, car on a toujours trouvé dans nos assiettes de quoi satisfaire les vins. L’ambiance est chaleureuse, le service attentif. Mes amis sont des amoureux des vins. Que demander de plus, quand, en plus, mes deux vins se retrouvent les premiers du vote du consensus. Ce fut un beau déjeuner d’anniversaire.

DSC08444 DSC08445

DSC08464 DSC08463

DSC08443

DSC08455 DSC08448

DSC08451 DSC08449 DSC08450

DSC08457 DSC08456

On voit bien la cassure nette du bouchon de l’Yquem

DSC08453 DSC08454 DSC08480

DSC08459 DSC08460 DSC08462 DSC08466 DSC08467 DSC08469 DSC08471 DSC08473 DSC08475 DSC08476 DSC08479

la pièce montée pour mon anniversaire

DSC08484 DSC08485 DSC08486

la liqueur finale

DSC08487 DSC08489

DSC08492

Dîner à la maison avec deux beaux vins de Bouchard samedi, 12 avril 2014

Des amis viennent dîner à la maison. Lui est très amateur de vins et me fait goûter à l’aveugle lorsqu’il nous reçoit. Nous ferons de même, pour le plaisir, sauf pour le champagne.

Le Champagne Bollinger Grande Année 1990 est d’une magnifique maturité. Il est ample, précis, intense, de forte personnalité. Sur du Pata Negra au goût agréable et mesuré, il est parfait. C’est un champagne noble et racé et profond.

Mon épouse a préparé des langoustines que l’on cuit soi-même sur des pierres chaudes, puis un veau basse température au boudin noir et gratin de pomme de terre, un camembert Gillot bien fait et un dessert à la mangue et fruit de la passion, avec de petits palets sucrés.

Le Chevalier-Montrachet La Cabotte Bouchard Père & Fils 2000 est un vin glorieux. Il est d’une amplitude spectaculaire. C’est un vin d’une rare perfection. Je suis amoureux de La Cabotte, cette parcelle qui mériterait d’être appelée Montrachet. Ce vin est beau. Il a un joli goût de noisette.

Le Clos de Vougeot Bouchard Père & Fils 1961 avait un niveau superbe dans la bouteille. Le bouchon, collé au verre, est venu en charpie. Mon ami reconnaît facilement la région, mais il commet une erreur majeure pour le millésime puisqu’il cite 2002. Et il ne veut pas croire que le vin puisse avoir 53 ans. Le vin est opulent, assez simple mais très charmeur. Contrairement à mon ami, je trouve qu’il fait son âge même si sa couleur est très jeune. Il s’accorde très bien avec le boudin très doux et avec le gratin.

Nous essayons le camembert avec le blanc et le rouge et le meilleur accord est de loin celui créé avec le vin rouge, contrairement à ce qui est souvent suggéré.

Le sauternes qui apparaît maintenant vient d’une bouteille sans étiquette, avec une capsule neutre et dont la seule indication est celle du millésime visible à travers le verre sur le bouchon : 1950. Le domaine n’a été connu que lorsque j’ai ouvert la bouteille avant le repas. Il s’agit du Château La Carrière sauternes 1950. La couleur est d’un or miellé. Lorsque j’avais senti le vin à l’ouverture, j’avais été heureux de son évocation d’agrume de type cédrat ou pomelos. Mais au service, le vin est légèrement bouchonné, ce que l’on ressent aussi en bouche. Ce n’est pas suffisamment gênant pour que l’on refuse de boire le vin, mais le plaisir est étêté.

Mon classement des vins serait : 1 – Chevalier-Montrachet La Cabotte Bouchard Père & Fils 2000, 2 – Champagne Bollinger Grande Année 1990, 3 – Clos de Vougeot Bouchard Père & Fils 1961.

Les plus beaux accords ont été créés par le Clos de Vougeot, avec le boudin et le camembert. Ce fut un beau dîner.

DSC08331 DSC08329 DSC08330

DSC08315 DSC08314

DSC08312 DSC08310 DSC08309

DSC08317 DSC08321 DSC08322 DSC08323

le bouchon du 1961 est de la charpie

DSC08319

DSC08328

DSC08332 DSC08333 DSC08335

Dîner au restaurant David Toutain jeudi, 10 avril 2014

Nous devions participer à un dîner à quatre mains au restaurant David Toutain. Mais le repas est annulé. Une table est libre pour dîner ce soir. Nous sommes quatre à nous présenter au restaurant de David Toutain qui jouera à deux mains au lieu de quatre.

Le grand menu dégustation est ainsi conçu : carpaccio de bœuf et fraise des bois / financiers épinards, fourme d’Ambert / huître Yuzu kiwi / oursin, pomme de terre fumée, nectar d’oignon / asperge verte, parmesan, citron / calamar, ail des ours / aile de raie, asperges blanches, Pilpil au safran / anguille, sésame noir / pigeon, betterave / comté 48 mois / chou-fleur, chocolat blanc, coco / fraises, persil hibiscus / malt, lait / financier noisette.

L’impression générale est moins flamboyante que lors de la récente visite à déjeuner mais cela peut aussi être dû à mon état d’humeur. Des plats ont des saveurs que j’adore : calamar, aile de raie, anguille. Les desserts sont excellents. Ce qui est appréciable c’est que l’on sort léger du restaurant.

Le Champagne Pascal Doquet blanc de blancs Mesnil sur Oger 1996 a un nez est superbe. La bulle est bien active. Le blanc de blancs est assez joli, mais il manque d’ampleur car j’ai en mémoire l’Enchanteleur Henriot 1990. Il accompagne élégamment les plats du repas, mais j’ai un sentiment de manque, comme si le champagne n’avait pas fait la synthèse de tous ses atouts. C’est un beau champagne manquant un peu de souffle.

L’équipe du restaurant est motivée. Le chef a un grand talent. La clientèle est jeune et cosmopolite. Tout semble en place pour faire de ce restaurant un point de passage obligé.

DSC08290 DSC08288 DSC08291

DSC08283 DSC08285 DSC08287 DSC08293 DSC08295 DSC08296 DSC08298 DSC08301 DSC08303 DSC08304 DSC08306 DSC08307 DSC08308

Beau repas de conscrits au Yacht Club de France jeudi, 10 avril 2014

J’ai la charge d’inviter à mon tour notre groupe de conscrits. Le Yacht Club de France faisant des efforts particuliers pour nous coconner, ce sera à la table du Yacht Club de France que se fera notre déjeuner. Avec l’accord de Thierry Leluc, j’ai fait livrer mes vins une semaine à l’avance.

Avant d’attaquer mes vins, nous prenons un Champagne Mumm Cordon Rouge sans année du restaurant qui est fort agréable à boire et constitue une belle mise en bouche.

Le Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs magnum 1990 nous porte dans une autre dimension. Complexe, construit de façon délicate, ce champagne a tout pour lui. C’est sa profondeur qui me séduit. Thierry Leluc a prévu pour l’apéritif un match : andouille contre langouille. La langouille est une andouille faite avec de la langue de porc. Le match ne donnera lieu à aucune hésitation. C’est l’andouille absolument parfaite qui gagne haut la main. Le champagne s’accorde parfaitement à ces cochonnailles.

Le menu mis au point pour les vins est : goujonnette de filets de sole Normande au ris de veau jus de truffes / filet de bœuf Montellos de Galicia cuit entier et découpé devant vous, légumes de saison , jus de viande / fromages affinés maison Lefebvre / millefeuille croustillant de pain d’ épices, mangue et framboises.

Le Chablis Grand Cru Moutonne Long Dépaquit Albert Bichot magnum 2002 est impressionnant tant il est large, imposant, plein en bouche et opulent. Il a une grande minéralité, un beau gras, évoque des noisettes et une trace de réglisse. C’est un très beau vin.

Le Beaune Caves Nicolas 1961 est hélas bouchonné. Même si cela se sent moins en bouche qu’au nez, le plaisir n’est pas là.

Le Vosne-Romanée Les Genévrières Charles Noëllat magnum 1978 accuse un âge plus grand que ce que j’attendais. Il est doux, voire sucré et développe un charme certain. Avec la merveilleuse viande, il s’accorde à merveille.

Le Porto Croft 1963 est d’une année légendaire pour les portos. Ce vin a une ampleur en bouche remarquable et offre une complexité rare. C’est un immense porto qui montre à quel point l’âge embellit ces vins chauds en couleur.

Le Cognac Otard des années 50 est associé à deux chocolats, l’un avec 70% de cacao et l’autre avec 90 % de cacao. Lui aussi est magnifié par l’âge et offre des variations gustatives qui dansent sur la langue. C’est un plaisir de boire ce cognac.

Si je devais classer les vins, je le ferais ainsi : 1 – Chablis Moutonne Long Dépaquit 2002, 2 – Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1990, 3 – Porto Croft 1963, 4 – Vosne-Romanée Les Genévrières Charles Noëllat 1978. Mais la vedette irait sans doute à la merveilleuse viande de la Galice d’une tendreté exceptionnelle. Ce fut un beau repas de conscrit dans l’ambiance si agréable créée par le Yacht Club de France.

DSC08274 DSC08275 DSC08278 DSC08280 DSC08281