Archives de catégorie : dîners ou repas privés

Déjeuner du 13 août samedi, 13 août 2016

Tomo et son épouse arrivent pour le déjeuner avec leur toute petite fille. Nous sommes rejoints par nos hôtes de ce soir pour l’apéritif. J’ouvre un Champagne Grand Siècle Laurent Perrier magnum qui est depuis huit ans dans ma cave. Le nez du champagne est d’une race certaine. Il y a un léger goût fumé qui suggère que la liqueur d’expédition s’est un peu caramélisée. Il est très gastronomique, extrêmement plaisant. Mais je lui trouve moins de vibrations que le Salon 1997 d’hier. Tomo a apporté une andouille de Guéméné qui est divine et s’accorde merveilleusement au champagne. Poutargue et jambon Pata Negra complètent l’apéritif ainsi qu’un fromage de Bretagne à pâte lavée qui a des évocations de munster mais en plus doux. A table, nous avons chacun une demi camerone et un délicieux plat de pommes de terre. Le Côtes de Provence Clos Cibonne Tibouren rouge 1994 rapporté du domaine montre ses limites, vin qui a perdu en vivacité et expression.

Après le déjeuner nous réunissons nos amis en conseil d’administration en vue d’affecter les vins apportés par chacun aux deux repas « de gala », celui chez nos amis hyérois et celui en notre maison. Ayant préparé les documents nécessaires à la tenue de ce conseil, le choix est fait rapidement et la séance vite levée pour laisser la place à des siestes de réconfort. Pour chacun des deux dîners il y aura onze vins pour sept buveurs. L’ordre du jour est à la fête.

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Festivités du 15 août, le coup d’envoi samedi, 13 août 2016

Les festivités du 15 août vont bientôt commencer. Ce rendez-vous dans notre maison du sud est devenu un rite. Les deux premiers amis arrivent de Paris le 12 août. Le premier dîner est traditionnellement le dîner de bienvenue. Je suis allé acheter des camerones chez le très bon poissonnier de la gare d’Hyères. L’apéritif comprend un jambon Pata Negra bien gras et goûteux évoquant fortement la noix, une poutargue bien moelleuse et iodée, des olives noires, une anchoïade à se damner et des crevettes roses. Le Champagne Salon magnum 1997 est époustouflant. Ayant bu ce 1997 en bouteille récemment, je peux mesurer l’effet magnum. Le vin a une personnalité tranchée spectaculaire. Subtil, romantique, ce champagne floral est tout en suggestion, mais une suggestion pénétrante. S’il n’a pas la force vineuse, il a la persuasion. C’est un très grand champagne de plaisir. Lors de la sortie du 1997, je ressentais un jeune ado plutôt boutonneux, encore timide. Didier Depond, président de salon m’avait dit : « tu verras ». Et l’on constate aujourd’hui qu’il avait bien raison. Les camerones sont extrêmement goûteuses, associées à du riz blanc assez neutre et le champagne répond très bien, même si un fort blanc de Bourgogne eût été un meilleur compagnon. Nous avons contemplé les étoiles face à la mer, heureux de nous retrouver pour ce qui promet d’être un week-end de gastronomie et d’amitié.

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Dîner au vin rosé mercredi, 10 août 2016

Une amie de ma femme vient nous rendre visite. Pour l’apéritif j’ouvre un Côtes du Rhône Domaine des Julliandes rosé 2014. C’est un voisin à qui j’avais rendu service qui m’en a offert trois bouteilles. L’attention est aimable mais hélas la bouteille que j’ouvre est bouchonnée. On imagine que ce serait un rosé possible, à la couleur assez foncée, mais l’essai n’est pas concluant.

Un Clos Cibonne Côtes de Provence Tibouren rosé 2013 le remplace et l’on change de catégorie. J’ai un fort penchant pour ce vin dense, charpenté, noble et fruité, qui fait honneur aux rosés des Côtes de Provence. Il est joyeux, riche et emplit bien la bouche. On en redemande tant il est bon. Il accompagne avec aisance des joues de lotte et un pressé de pommes de terre à l’ail.

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Dîner avec des amis et Salon 96 et 97 vendredi, 5 août 2016

Nous invitons à dîner les amis de notre commune du sud qui participeront aux agapes du 15 août. Le prétexte est de préparer les menus des deux dîners prévus, l’un chez eux l’autre chez nous. Pour l’apéritif, j’ouvre un Champagne Salon 1997. L’attaque de ce champagne est d’une rare fluidité. On sent que ce 1997 s’ouvre et s’affirme. C’est un beau champagne racé, tout en suggestion. On le rangerait volontiers dans les champagnes romantiques. Nous grignotons des olives noires, des gressins frottés d’une anchoïade particulièrement goûteuse, de la poutargue et le Salon est à son aise avec toutes ces saveurs. Un signe qui ne trompe pas, c’est que le 1997 est asséché à vive allure aussi l’idée me vient d’explorer ce que donnerait une comparaison avec Salon 1996.

Le Champagne Salon 1996 est d’une vivacité invraisemblable. C’est le guerrier qui succède à l’odalisque. Le 1996 s’affirme, puissant et conquérant. Et je pense à la difficulté qu’ont les goûteurs professionnels qui doivent juger les vins. Car bien évidemment, un expert mettra le 1996 devant le 1997 pour sa richesse et sa puissance. Mais ce soir, je suis au moins autant conquis par la grâce du 1997 si fluide que par la force affirmée du 1996. De la difficulté de hiérarchiser.

Nous passons à table et ma femme a préparé un poulet bio extrêmement savoureux associé à un « nouillotto », vocable maison, qui est un risotto mais réalisé avec des nouilles qui ont la forme de grains de riz. Ce nouillotto est à l’huile de truffe blanche. J’ouvre au dernier moment un Château de Fonsalette Côtes du Rhône 2005. C’est la première fois que je bois ce vin qui est fait par le propriétaire de Rayas, l’emblématique Châteauneuf du Pape. L’attaque est vive, le vin est riche et joyeux avec des notes d’olive noire et de cassis. Le vin est franchement bon. On sent bien sûr qu’il manque un peu de largeur et de matière, mais il est extrêmement confortable. C’est un vin plaisant et bon compagnon du poulet.

En allant acheter du pain à la maison Sarroche, mon regard fut attiré par un dessert qui ressemble à s’y méprendre à l’Ispahan, le dessert fétiche de Pierre Hermé. Je l’ai donc acheté et nous le goûtons maintenant. Même si les fondations de la maison Hermé ne vont pas trembler, ce dessert est particulièrement brillant, le macaron et la framboise étant d’une fraîcheur et d’une légèreté à signaler. Les quelques gouttes restantes du Salon 1996 ont mis un point final à ce simple mais charmant dîner.

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surprenante différence entre les deux bouchons, celui du 1996 paraissant nettement plus jeune que celui du 1997.

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Deux champagnes éblouissants vendredi, 29 juillet 2016

Les vacances sont aussi l’occasion de faire régime. Pour l’instant, je suis un bon élève, appliquant à la lettre la base de tous les régimes : « dès que c’est bon, tu n’y touches pas et si c’est insipide, c’est ce que tu dois manger ». Ma fille, prêtresse du « vegan gluten free » me tuerait si elle lisait cela. Les résultats sont encourageants mais le passage de ma fille qui nous a confié ses enfants et passe les prendre pour se rendre sur la Côte atlantique va mettre un coup d’arrêt à la résistible descension de ma courbe de poids. J’ouvre un Champagne Initial Jacques Selosse dégorgé le 21 septembre 2011. Il y a de la poutargue, des olives noires et d’autres petites choses à grignoter.

Le champagne est totalement éblouissant. Dès la première gorgée, on est conquis. On est face à un champagne joyeux, porteur de bonheur. La couleur est d’un jaune d’or déjà accentué et les évocations sont de fleurs et de fruits blancs. Tout est raffiné. Il y a de la fleur de sureau dans les arômes. Mais ce qui apparaît le plus c’est une joie de vivre. Dès qu’on boit on dit : c’est grand. Ce n’est que du bonheur. C’est un champagne au sommet de son art, porteur de bonheur. Le champagne a été dégorgé le 21 septembre 2011, un jour d’équinoxe. Ce n’est pas la première fois que je bois des vins de Selosse dégorgés à l’équinoxe. Hasard ou volonté ?

Nous poursuivons par un Champagne Salon 1988. C’est comme une grenade dégoupillée. Ce champagne explose ! Il est vineux bien sûr, mais il arrive avec des tonnes de fruits dorés ou rouges. Et il varie à chaque gorgée. Ce qui est surprenant c’est cette macération de fruits rouges. Le Selosse est rassurant, le Salon est une explosion de richesse, de noblesse et de complexité. Il est assez impressionnant. On dirait volontiers que si on veut un champagne de plaisir il faut boire l’Initial dégorgé en septembre 2011, mais si on a envie de se faire remuer par de l’excellence explosive, on va vers Salon 1988. Tout prouve que 1988 est une année exceptionnelle en Champagne.

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le disque inférieur du bouchon s’est détaché et rétracté pendant que le bouchon s’élargissait !!!

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Dîner chez des amis dans le sud mercredi, 27 juillet 2016

Nous sommes seize à dîner chez des amis sur un menu créole. Les épices sont à l’honneur. Un Champagne Ruinart rosé me fait une belle impression. Franc, droit, c’est un beau rosé épanoui qui réagit bien aux acras épicés.

Le Champagne Deutz brut magnum sans année m’impressionne aussi très agréablement. L’attaque florale est très agréable et l’effet magnum joue pour donner de l’ampleur et de la plénitude à ce beau champagne. J’étais en de bonnes dispositions car j’ai apprécié aussi le Champagne Laurent Perrier brut sans année simple mais sans défaut.

Mon palais est plus rebuté par les vins rouges trop jeunes. Je suis un grand fan du Bandol Terrebrune mais le Terrebrune Bandol 2012, même s’il a un potentiel énorme, est plus jus de cassis que garrigue. Il se boit mais il y a une râpe un peu amère liée à sa jeunesse.

J’ai apporté deux Châteauneuf-du-Pape aux bouteilles sans collerette d’année, qui doivent être des années 70 ou 80. Le Châteauneuf-du-Pape Jean Avril La Font du Pape vers 1980 avait le parfum le plus amer des deux à l’ouverture. En bouche il est toute douceur. Il n’est pas parfait mais cette douceur émouvante emporte les cœurs par contraste avec le 2012 rugueux.

Le Châteauneuf-du-Pape Yves Chastan vers 1980 a un nez de grande race. Comme son frère, sa matière manque un peu de noblesse, mais sa douceur compense et rend le vin très plaisant.

Mon ami nous sert ensuite un Châteauneuf-du-Pape Château de Beaucastel magnum 1996
et les deux précédents lui font de l’ombre, car lui aussi, malgré ses vingt ans, souffre de sa jeunesse. Le vin est d’une autre race, riche et prometteur, mais curieusement c’est encore un bébé non formé.

L’après-midi avait été orageux, la douceur idéale du soir face à la mer nous a permis de passer une agréable soirée, où les conversations animées ont donné du rythme aux vins.

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Dîner au restaurant Pradeau Plage mardi, 26 juillet 2016

Dîner au restaurant Pradeau Plage au sud de la Presqu’île de Giens. Le cadre est sauvage et beau, directement sur l’eau, dans un esprit rustique. Le service est sympathique et professionnel. La nourriture est convenable. Nous choisissons avec mes amis de partager des tapas et je prends ensuite un chapon. La carte des vins est plus que succincte. Nous commençons par un Côtes de Provence Commanderie de Peyrassol rouge 2012 qui est servi très frais. Le froid rend le vin plus acide, et sa jeunesse est difficile pour mon palais. On sent une belle matière qui s’épanouirait mieux avec quelques années de plus.

Nous essayons ensuite un Première de Figuière Côtes de Provence rouge 2013. Le vin est aussi frais que le précédent, un peu plus ample mais souffrant aussi d’une excessive jeunesse. Quand on sait ce que peuvent devenir les Côtes de Provence avec l’âge, on devrait s’abstenir de les boire quand ils en sont encore au stade de jus de cassis. Patience et longueur de temps conviennent plus que partout ailleurs aux vins de cette belle région de Provence.

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Champagne Salon 1996 dimanche, 17 juillet 2016

Les jours qui côtoient le 15 août sont l’occasion de dîners de grands vins. Mon ami Tomo sera de la partie. Devant retrouver des amis sur la Côte d’Azur, il fait un crochet, un mois avant nos futures agapes, pour me confier les vins qu’il a prévus. Il est descendu en avion avec sa femme, sa fille et la nounou. Il a loué une voiture pour se rendre chez ses amis. Nous n’allons pas le laisser repartir sans avoir trinqué. J’ouvre une bouteille de Champagne Salon 1996, dont le bouchon me résiste, comme cela arrive souvent avec les champagnes de cette prestigieuse maison.

La couleur est encore d’un jaune clair, mais apparaissent déjà de fines touches dorées. La bulle est très active. Tomo et moi sommes étonnés, car l’image que nous avons de ce 1996 est d’une énergie extrême. Or cette bouteille nous présente un champagne vineux, mais plus romantique que guerrier. Le vin est très agréable avec des notes dorées, de fruits assez doux. Tout est en charme plus qu’en affirmation. Le soir je finirai le champagne qui aura pris plus de volume, un beau fruit serein et beaucoup de charme, avec plus de calme que d’énergie. Les Salon romantiques me plaisent aussi.

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Dîner chez des amis mercredi, 13 juillet 2016

Par une soirée très venteuse nous allons dîner chez des amis. Au soleil couchant, le ciel nettoyé par le vent donne aux côtes varoises des îles et presqu’île des couleurs d’une grande beauté. Le Champagne Bollinger Spécial Cuvée Brut sans année donne l’impression d’être particulièrement dosé et cela gêne le plaisir, même si sa belle structure lui permet d’accompagner deux délicieux jambons ibériques et des cochonnailles de la même région. Nous poursuivons par un Champagne Egly-Ouriet Brut rosé grand cru qui a passé 52 mois en cave et a été dégorgé en novembre 2014. C’est un agréable rosé, très consensuel mais qui lui aussi souffre d’un petit manque de vibration. Une tapenade marquée d’un ail insistant tire de belle notes de ce champagne.

Nous passons à table pour une entrée d’asperges vertes et tranches de truffe d’été puis une dorade avec des pommes de terre magiquement goûteuses. Trois vins vont accompagner le repas, deux blancs pour les asperges et le poisson, rejoints par un rouge pour la dorade. Le Domaine de Trévallon blanc 2012 a un nez d’une finesse, d’une complexité et d’un charme qui m’émeuvent au plus haut point. Ce parfum montre un saut qualitatif par rapport aux deux champagnes précédents. Le vin est beau, riche, intense, profond, noble et raffiné. On est aux anges avec un tel vin gourmand et complet. Je pourrais me contenter de m’enivrer de son parfum.

L’ami qui nous reçoit m’avait dit qu’il ouvrirait un Beaucastel blanc vieilles vignes, mais en fait c’est un Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape blanc 2012. Le nez n’est pas aussi impressionnant que celui du Trévallon mais pour mon grand plaisir, le Beaucastel tient parfaitement sa place à côté du Trévallon. Plus simple, mais droit, généreux, franc, il est aussi goûteux que le précédent. Des petites notes fumées cohabitent bien avec des copeaux de truffe.

Le vin que j’ai apporté est un Rimauresq Côtes de Provence 1992. C’est un splendide vin d’un épanouissement parfait. Il est garrigue ! tout en lui évoque garrigue, olive noire et romarin. C’est le sud comme je l’aime. C’est un grand vin qui est totalement intégré, accompli et montre que les Côtes de Provence de ce niveau vieillissent bien. Il n’est pas apprécié par l’un des amis qui préfère les vins blancs sur le poisson mais je trouve qu’il est remarquable avec la dorade, les pommes de terre dorées au four et un fromage de brebis affiné à la truffe. Sur le bouchon d’une très grande qualité, il y a une scène de vendange assez joyeuse mêlant hommes et femmes, possiblement dénudés. Est-ce justifié d’y voir des allusions érotiques ? Je ne sais pas.

Le dessert est un Megève, dessert au chocolat et à la meringue qui rappelle la meringue chocolatée dont la bienpensante police du langage a imposé un autre nom, le Merveilleux. Nous buvons un Champagne Bérêche & Fils Extra Brut rosé Campania Remensis dégorgé en mars 2015. Précis, net et agréable à boire, je l’apprécie pour sa netteté et une belle longueur.

Ce soir, une fois n’est pas coutume, les trois vins ont surclassé les trois champagnes, le gagnant étant le magnifique Trévallon blanc 2012.

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déjeuner au restaurant BOR à Hyères mardi, 12 juillet 2016

Nous retournons déjeuner au restaurant BOR par une chaleur orageuse et caniculaire. Notre table est proche de l’eau et selon l’orientation des parasols, on peut souffrir d’un soleil de plomb. La saison est lancée et le restaurant emploie de jeunes étudiants pour des jobs d’été et si, comme aujourd’hui, le propriétaire des lieux n’est pas là, le service s’en ressent. J’ai commandé un Champagne Cristal Roederer 2006 qui m’a fait meilleure impression que la dernière fois, sur des camerones accompagnés d’un risotto. Le champagne a de l’opulence et une belle profondeur. Il lui manque juste une petite étincelle de génie. Viendra-t-elle avec l’âge ? Pourquoi pas ?

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