Archives de catégorie : dîners ou repas privés

Déjeuner au restaurant Diane du Fouquet’s samedi, 1 novembre 2014

(décidément, mon appareil photo a du bleu à l’âme ! il faudra que j’apprenne à m’en servir)

Je suis invité au restaurant Diane qui est au premier étage de l’immeuble du Fouquet’s. La décoration est moderne et plaisante, les tables sont espacées. On se sent bien. Le menu du déjeuner est d’un prix attractif. Les plats que je choisis sont : la courge « Jack be little », foie gras et châtaignes, chantilly à la Cazette / le brochet en mousseline, écrevisses, chou rouge, sauce Nantua / fromages.

Au déjeuner, c’est le champagne qui convient le mieux si l’on veut pouvoir travailler ensuite. Il y a un choix acceptable, avec une valorisation assez forte des plus grands champagnes. Etant chargé de commander le vin, je pointe une Cuvée Louise 1999 mais le sommelier m’annonce qu’il a des 2002 qui ne sont pas à la carte, et me les conseille. J’acquiesce évidemment.

Dès les amuse-bouche, on sait que l’on est face à une cuisine raffinée et talentueuse. Le velouté de courge est présenté dans une citrouille, Halloween oblige. Il est délicieux et les composantes du plat sont d’un rare équilibre. Le brochet en mousseline est superbe mais c’est surtout la sauce Nantua qui est une vraie merveille de gourmandise. Cette cuisine vaut facilement deux étoiles.

Le Champagne Pommery Cuvée Louise 2002
m’épate par sa joie de vivre. Il a une prestance, une opulence de bon aloi et se permet d’être en même temps frais, fluide et gourmand. C’est un champagne de grand équilibre et de charme. J’ai senti des fruits jaunes mais aussi des pâtes de fruit qui épaississent le champagne, lui donnant étoffe et longueur. C’est un grand champagne et cette bouteille se place au-dessus de la mémoire que j’en avais.

Le service est attentionné, l’ambiance est agréable. Voilà un restaurant à recommander.

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Deux repas avec mon fils jeudi, 30 octobre 2014

Mon fils passe avec sa mère et moi le dernier jour de son séjour en France. Pour le déjeuner, je repère en cave deux bouteilles qui me tendent les bras. L’une est en danger de mort car elle a perdu près de la moitié de son volume. L’autre a un niveau assez beau. Il n’y aura pas de miracle pour le Chambolle-Musigny Remoissenet Père et Fils 1937. Lorsqu’un vin a perdu trop de volume, la grande faucheuse a eu le temps d’œuvrer. Il y aura bien quelques sursauts de vie dans le parfum du grand malade, mais la cause est entendue.

En revanche le Châteauneuf-du-Pape Réserve des Chartes 1947 au niveau très satisfaisant a un parfum joyeux et avenant et une bouche toute en velours. Je ressens quelques effets de l’âge mais mon fils est enthousiaste. Et il a raison car le vin est vif, complexe, avec des évocations de fruits bruns. Sur un poulet fermier goûteux à souhait nous profitons de ce vin dont un exemplaire aussi vivant avait brillé lors du 150ème dîner.

Le soir, nous trinquons à l’envie de nous revoir bientôt avec un Champagne Perrier Jouêt Belle Epoque 1982. Le bouchon ne veut pas venir et se cisaille. Le bas du bouchon vient, après bien des efforts, au tirebouchon. Sa couleur est claire, sans trace d’âge, la bulle est active, le nez est subtil et engageant et en bouche, ce qui frappe, c’est la belle jeunesse et l’équilibre de ce champagne de joie et de bonheur. Il est beau, fin et racé. Sur des filets d’anguilles fumées, du saumon fumé et autres harengs, il est à l’aise et vibre, apportant sa douceur au mariage avec les notes iodées des poissons scandinaves.

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champagne superbe avec un beau camembert

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Dîner dans le sud avec de beaux 1996 samedi, 25 octobre 2014

Le temps de fin octobre dans le sud est radieux. Le soleil est fort. Je vais dîner chez un couple d’amis. Il a ouvert ce matin un magnum de Beaucastel 1996 et comme l’odeur lui déplaisait fortement, il en a ouvert un deuxième dans la foulée. Il me dit : « on devrait te statufier, car tu m’as permis d’éviter une erreur. J’aurais volontiers jeté le premier magnum, mais tu nous dis toujours de laisser au vin le temps de se reconstruire. Or maintenant, c’est celui que j’aurais jeté qui a le plus beau parfum ».

Nous sommes cinq, et nous commençons par un Champagne Les 7 Laherte Frères
qui a la caractéristique d’être fait avec les sept cépages de la Champagne, alors que la quasi-totalité des maisons de champagne s’arrêtent à trois cépages. Le champagne est très peu dosé, voire non dosé car son final citronné est très acide. Il a une attaque plaisante, mais le final resserre les joues. C’est un champagne bien fait mais peu charmeur. Nous grignotons trois présentations de viande de cochons espagnols Belota, tranches de jambon, lomo et saucisson. C’est délicieux.

Le Champagne Bollinger Grande Année 1996
a été dégorgé en décembre 2006. Le saut qualitatif est réjouissant. Il y a dans ce champagne une grande complexité et une belle mâche. La joie que nous procure ce champagne masque un peu l’analyse, car après plusieurs gorgées je me rends compte qu’une acidité anormale prend le dessus, alors qu’à l’ouverture le champagne était serein. On peut supposer que ce champagne n’a pas vieilli comme il aurait dû, ou bien que 1996 ne tient pas toutes ses promesses. A goûter de nouveau. Des toasts au foie gras poêlé font leur apparition et créent avec le champagne un accord de pure luxure, qui avantage le Bollinger.

Nous passons à table et un délicieux rouget fourré de tapenade est accompagné par un Champagne Collection La Côte en Bosses extra-brut domaine Dehours 2005. Si le champagne est plus léger, moins dense que le Bollinger, il apporte plus de plaisir, par sa jolie fluidité. C’est un champagne très agréable et frais, dégorgé en décembre 2012.

Nous allons nous partager quelques perdreaux chassés de peu et des confits de canard accompagnés d’une poêlée de champignons et d’une purée. C’est idéal pour les vins. Le Châteauneuf-du-Pape Château de Beaucastel magnum 1996 est un vin d’un rare confort. Il est tellement civilisé que c’est son velours qui emporte les suffrages. Très bien fait, au fruit joyeux, il est encore dans sa belle jeunesse.

Il faudra sans doute attendre avant de me statufier, car le magnum qui sentait mauvais à l’ouverture et dont le parfum surpassait à 21 heures la meilleure bouteille montre que la mauvaise odeur trouvée ce matin correspond à un vin moins équilibré que l’autre. Buvable bien sûr et qui donnerait du plaisir s’il était le seul servi, mais il n’a pas le velours et l’équilibre du plus charmant Beaucastel.

Par hasard, j’avais apporté une bouteille d’un autre 1996. J’aime que Vega Sicilia Unico 1996 soit ouvert au dernier moment, car on profite de la générosité de l’éclosion du goût. Ce vin est extraordinaire car il a une fraîcheur mentholée rare. Tout le monde est aux anges, car ce vin puissant, au fruit lourd, arrive à nous offrir fraîcheur, jeunesse et légèreté. C’est fascinant.

Ce qui m’a plu, c’est que le retour vers le Beaucastel après avoir bu un peu du vin espagnol montre encore mieux l’élégance discrète du vin du Rhône.

L’avantage avec la situation actuelle de la France, c’est que nous n’avons pas besoin de chercher longtemps pour trouver des sujets de conversation.

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Déjeuner au Yacht Club de France mardi, 21 octobre 2014

Notre groupe de conscrits se retrouve au Yacht Club de France. L’apéritif est composé de poutargue, de poulpe, d’encornets et d’olives vertes que nous grignotons avec un Champagne Moët & Chandon Brut Impérial sans année qui est extrêmement plaisant, chaleureux, aux jolis fruits dorés.

Nous n’avons pas notre salon habituel et nous déjeunons dans la grande salle à manger du club. Le menu est ainsi agencé : assiette de fruits de la mer / rôti d’agneau lardé, asperges vertes, haricots fins, pomme Duchesse / fromages affinés Eric Lefebvre / angeline au chocolat. La caractéristique de ce lieu, c’est que Thierry Le Luc est toujours à la recherche des meilleurs produits qu’il fait cuisiner par le chef. Et c’est réussi.

Le Chassagne-Montrachet La Maltroie Louis Latour 2010 est une heureuse surprise. Il est joyeux, plein en bouche, rondement fruité et il ne porte pas les signes d’une trop grande jeunesse. Avec les bulots et les langoustines à la mayonnaise, c’est un régal.

Le Château Beychevelle 1998 est très joli, avec une belle densité évoquant la truffe. Il est à la fois strict et généreux.

Le Château Figeac 1989 est un grand vin, raffiné, mais pas au niveau que j’attendais. C’est un vin noble. Les fromages sont superbes.

L’actualité politique de la France nous offre comme rarement des sujets à commenter. Nous avons passé, en un lieu agréable, un très beau déjeuner d’amitié.

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déjeuner à l’hôtel Pullman de Bercy mardi, 21 octobre 2014

Pour des raisons de proximité il m’arrive d’aller déjeuner à l’hôtel Pullman de Bercy. L’espace n’est pas mesuré, l’accueil est professionnel. Au menu, une assiette de champignons et une daurade. Un Puligny-Montrachet François Carillon 2010 a beaucoup de vitalité, un joli fruit entraînant. Il est manifestement joyeux et plein en bouche. Nous l’apprécions. On ne peut pas dire que cet endroit est une table à recommander, mais on peut y discuter affaires sans regretter d’y être venu.

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Anniversaire à la maison lundi, 13 octobre 2014

Ma fille cadette atteint quarante ans, ce qui est une étape pour elle, mais aussi pour ses parents qui mesurent la marche inéluctable du temps. Alors que j’ai ce soir un dîner de wine-dinners, il faut honorer comme il convient cet événement important.

Le Champagne Dom Ruinart 1981 est d’une sérénité absolue. Alors que le millésime n’est pas cité parmi les plus grands, ce champagne a tout d’un grand. Sa bulle est active, le jaune de sa couleur est très jeune, le nez est subtil et précis et en bouche, c’est un régal. Toutes les composantes du goût sont d’une exactitude parfaite. C’est la belle acidité qui me séduit. Sur des lamelles de rougets séchées, sur des bulots et surtout sur des petits fours secs, c’est un bonheur. Ce 1981 est un grand champagne à la longueur sensible.

La Côte Rôtie La Turque Guigal 1996 claque avec bonheur sur le langue. Le nez est profond, de fruits noirs, et ce vin est le jour et la nuit avec La Turque 1999 fade bue à Reims. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai choisi ce vin dont je sais qu’il plait à mes deux filles. Ce vin me fait toujours penser à Federer au sommet de sa gloire. Chaque geste paraît facile, aérien, mais se montre percutant et gagnant. On a de ça avec cette Turque, très lisible, facile, mais diablement efficace.
Ma femme a prévu deux viandes aussi délicieuses l’une que l’autre et c’est avec un pressé de pommes de terre que je préfère la chaude générosité de cette grande Côte Rôtie.

La reine de Saba portant les bougies est une institution familiale. Parents, enfants et petits-enfants la partagent en évoquant de beaux souvenirs de famille.

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3ème jour à Venise et dîner au Cipriani dimanche, 28 septembre 2014

Troisième jour à Venise. Nous visitons le musée de François Pinault. Le lieu, une ancienne douane, est extraordinaire, avec des volumes qui coupent le souffle. Ce qui est exposé me décontenance. C’est un art pour initiés, assez ésotérique.

A l’inverse, au musée de Peggy Guggenheim, je me sens de plain pied avec la collection. Picasso, Miro, Dali, Modigliani, Léger, Chirico, Kandinsky, et tant d’autres, représentés par leurs œuvres sur une période très concentrée des années de 1910 à 1930. Là, les yeux se remplissent de mille émotions.

Davide Bissetto, le chef du restaurant Oro de l’hôtel Cipriani nous a donné rendez-vous à 18h45 pour nous faire visiter l’hôtel. Nous nous présentons à une entrée différente ce celle de la veille, et le service d’ordre, sans doute excité par la présence de George Clooney et de sa clique, nous considère plus comme de dangereux intrus que comme des visiteurs. La vérification de la pertinence de notre présence prend un bon quart d’heure dans une ambiance policière.

Davide nous fait visiter les jardins, où pousse une vigne, où des poules des lapins et des canards forment une basse-cour et où légumes et herbes poussent de-ci-de-là, abîmés par des grêles récentes. La piscine de l’hôtel est impressionnante. Pas de trace des invités de George Cloonez partis festoyer ailleurs. Nous aurons ainsi la chance de dîner dans un hôtel presque vide et de disposer de l’attention charmante de tout le personnel.

Nous prenons l’apéritif avec Davide Bissetto qui a rejoint notre table en plein air. Teseo Geri le sommelier a prévu un champagne qui sera sabré par le chef. Le premier champagne lui résiste et Teseo le sabre. Le second est réussi par le chef. Nous bavardons avec lui de ses ambitions pour ce lieu où les habitués veillent jalousement au maintien des traditions.

Notre table est en plein air dans le beau jardin le long de l’eau. Davide a conçu le menu et nous nous laisserons guider car Teseo proposera les vins qu’il juge les plus pertinents. L’un des amis a noté les intitulés des plats, mais ce n’est pas facile tant les ingrédients abondent. On excusera les fautes d’orthographe qui peuvent exister.

Voici le menu noté à la volée : Croûton de pain de potiron, foie gras, truffe blanche / Assiette de légumes de la région, betterave rouge et jaune salsifis, panais, courgette jaune, quenelle, radis avec un vinaigre balsamique Malpighi de 25 ans / Carpaccio de seiche et coquillages de la pêche du jour, pain d’encre, glace de moule marinière / Crevette sur lit de tomates, sauce de crevette, mousse de ruccola citron (verdello), gingembre cube de taggliolini cuit puis frit, or 18 carats et huile de réduction de crustacés / Lasagnetta champignons porcini, fondue de fromage briaco al barollo, ail noir / Bisque, cigale de mer (canoccia avec thym) de la lagune, boulette de crabe et gambas rouge de Sicile, bergamote / Ecume de panais, canard au miel, boulette de cuisse de canard / Intermède avec le chef pour une dégustation d’huiles / Sorbet réglisse gelée sambucca sorbet café / Perle du Japon grenade, rooibos, pamplemousse, ricotta, caramel / Feuilleté et crème chocolat et café.

On comprendra aisément que sans prise de notes, j’aurai du mal à commenter ce feu d’artifice de saveurs. Davide est en recherche permanente de saveurs nouvelles et de combinaisons surprenantes. Sa recherche est aussi celle de l’authenticité et des produits régionaux. Le plat le plus exceptionnel pour moi est celui des champignons, suivi de celui des légumes et enfin celui des crevettes.

Teseo nous a proposé des accords très pertinents.

A l’apéritif, Ca’del Bosco, spumante 2009 non dosé, juste pour se faire la bouche avant le sabrage. A titre de boutade j’ai dit que ce Spumante ne mettrait pas en danger les vins de Champagne, car il se ferme très vite en bouche.

Le Champagne le Clochard à Damery que Davide a sabré en biais, par opposition au sabrage droit de Teseo est un agréable champagne simple au dosage mesuré.

Le Champagne Françoise Bedel Cuvée Roger Winer brut 1996 est très adaptable et flexible. Il a accompagné beaucoup de plats dont le foie gras à la truffe blanche.

Le Champagne Substance de Selosse de la veille s’est montré encore plus brillant qu’il y a 24 heures.

Le Villa Bucci Reserva blanc 2009 et le Cerasuolo d’Abruzzo rosé 2012 de la veille, toujours aussi pertinent, ont accompagné les crevettes

Un Montepulciano d’Abruzzo Emidio Pepe 1985 incroyablement jeune et perlant d’une grande vivacité et pertinence, a brillé lui aussi sur les crevettes, mais a accompagné plusieurs plats. Jamais on ne pourrait imaginer qu’un vin de 29 ans ait cette jeunesse de fruit.

La Gioia toscana rouge Riecine 1999 est très agréable sur le canard. Lors de la dégustation d’huiles, il est apparu que l’huile de légumes était idéale avec ce vin, formant un bel accord.

Escenzia Bianco Pojer E Sandri, vendanges tardives des Dolomites titrant 9,5° est très agréable, vin tout jeune et tout frais pour les desserts, sur la piste des vins de glace.

La cuisine de Davide Bissetto est très inventive, en création permanente, puisque, depuis que nous le connaissons, il n’y a jamais eu deux repas de la même inspiration. Il y a du talent, peu tourné vers les vins, même si le chef y est sensible. Il faudra sans doute qu’il ajoute quelques plats plus « rassurants », pour que les guides lui donnent les plus belles notes, qu’il mérite.

Le cadre du Cipriani est somptueux. Davide a tout pour que le restaurant Oro devienne une table incontournable.
Le retour en bateau jusqu’à la place Saint-Marc est un grand moment, fascinant par la virtuosité du pilote qui se joue de tous les obstacles.

Venise est une ville unique, riche de trésors architecturaux, d’art, de musique, de joie de vivre. Espérons que malgré le réchauffement climatique, elle sera toujours l’une des villes les plus inspiratrices du génie humain. Longue vie à cette ville éternelle.

Quelques vues de Venise

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départ pour une visite et dîner au Cipriani

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visite du Cipriani avec Davide Bissetto

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apéritif et sabrage

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les huiles à choisir

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les vins

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les plats

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Venise, dîner au Cipriani, mais où est George Clooney ? samedi, 27 septembre 2014

Nous sommes à Venise et il fait beau. Venise accueille la quatorzième biennale d’architecture avec une multitude de lieux à visiter. Nous en choisissons deux. L’un est une corderie maritime, immense usine étalée sur des hectares et des hectares où l’on présente l’architecture de nombreux pays. L’imagination des architectes est sans limite. Les volumes des salles d’exposition sont impressionnants, avec des colonnes aux hauteurs infinies. Une pause déjeuner est faite au Ristorante Bombarde au sein de l’usine, avec des nourritures végétariennes. Le deuxième lieu d’exposition est dans un parc qui a été le site d’une exposition universelle. Il y a des pavillons pour chaque nation. C’est un site magique, longeant la lagune. Un café s’appelle Paradiso et mérite son nom.

Nous nous faisons beaux, car ce soir c’est fête. Nous allons dîner à l’hôtel Cipriani et nous sommes les seules personnes ne résidant pas à l’hôtel qui seront admises car George Clooney a réservé tout l’hôtel pour son mariage. On nous a jugés suffisamment importants pour qu’une entorse soit faite à cette réquisition. Lorsque nous nous présentons à l’embarcadère, des préposés font barrage à toute demande, mais le nom de notre ami est un sésame compris instantanément par le capitaine du bateau à l’invraisemblable dextérité dans les manœuvres d’accostage.

A l’approche du Cipriani, une bonne dizaine de bateaux de paparazzi sont en attente et lorsque nous débarquons, les flashs crépitent. Les photographes seront bien embêtés lorsqu’il faudra mettre des noms sur nos visages.

Nous sommes conduits au restaurant du Cipriani par Carlo Tofani, directeur du restaurant qui, briefé par Davide Bissetto, le chef que nous connaissons bien, nous traite avec des égards marqués, comme si nous étions plus importants que la cohorte qui va bientôt arriver.

Le sommelier Teseo Geri dit qu’il est allé voir mon blog et me montre un respect lui aussi marqué. Davide vient nous saluer, demande si nous voulons commander à la carte ou le laisser faire. Selon une coutume respectée à chaque voyage à Casadelmar lorsque Davide y officiait, nous laissons Davide choisir ce qu’il veut.

Un ami va noter le menu car aucun intitulé ne nous sera donné. Voici ce qu’il a griffonné : Granité de concombre, aspic pamplemousse, fraise et gingembre, tourteau de la lagune, Bloody mary distillé à froid, poivre Tabasco Worcester sauce / Julienne de tomate verte, concombre, pointe de menthe / Thon marine 8 heures avec du sucre, ventrèche, salade Wakamé, écume de clams, pain cuit vapeur au persil / Tortellini à l’osso bucco, gelée de whisky tourbé et bouillon dégraissé, fleur de safran / Risotto, mulet rouge, Porto, poire / Loup de mer confit à l’huile olive 60 degrés, côte de blette, réduction / Entrecôte Wagyu, sauce de ornella, salade choux rouge, oignon cuit au sel marin au vinaigre, glace de Burrata, réduction oursin, crevettes / Pomme rouge acide, bergamote, sorbet framboise, mousse groseille / Cassata amande, figue fraîche et sorbet, white and red grapes, Ricotta / Friandise datte pistache lime fève de cacao / Cacao et chocolats divers.

Davide est un chef à l’imagination débordante, aimant mêler des saveurs surprenantes, ce qui parfois pose des problèmes de choix de vins. C’est la première fois que nous le voyons ajouter autant d’alcools dans ses plats, ce qui est parfois difficile et parfois heureux puisque le Wagyu a été préparé au même vin que celui que nous avons commandé.

Avec l’aide de Teseo nous avons commandé trois vins, un champagne, un blanc et un rouge, mais Teseo, heureux de nous recevoir, en a ajouté cinq !!! La carte des vins comporte beaucoup de choix possibles. La collection de vins italiens est impressionnante. Certains prix sont raisonnables. D’autres s’adressent à une clientèle internationale aux moyens illimités.

J’ai choisi un Champagne Substance Jacques Selosse dégorgé en 2008 alors que j’avais le choix possible d’un 2010. Au premier contact une petite amertume déviée me fait regretter d’avoir choisi le Substance au dégorgement le plus ancien, mais le champagne va se reconstituer dès qu’il est en présence des plats. Le champagne très typé, ambré, légèrement fumé, aime les saveurs qui le provoquent et il est mis à belle épreuve, au point qu’il se marie divinement avec la sauce au Bloody Mary.

Le vin blanc suggéré par Teseo est un Sterpi Derthona Vigneti Massa 2011 gentil mais trop court et trop jeune. Après avoir discuté sur ce qui pourrait le remplacer, nous avons eu une incompréhension car je voulais un riesling sec et le Clos Saint Urbain Rangen de Than domaine Zind Humbrecht 2006 est en fait terriblement botrytisé, avec le goût d’une vendange tardive. Il évoque Yquem, l’abricot, et n’a pas le tranchant qui conviendrait aux plats. Tant pis.

Le rouge que j’ai commandé est Ornellaia Bolgheri 2005. Ça c’est une bonne pioche. Le vin est d’un charme rare. Affirmé, avec un lourd alcool, il réussit l’exploit d’être d’un superbe velours. Sur les raviolis il fut divin ainsi que sur le bœuf plus ferme que ce que Wagyu suggère.

La vedette, c’est le Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 2011 vin glorieux dont l’accomplissement est très étonnant tant la Coulée de Serrant a besoin d’années pour s’exprimer. Le vin magnifique et joyeux a accompagné le plus beau plat du dîner, le loup qui vaudra à son auteur un beau paquet d’étoiles lors du prochain guide.

Nous avons eu  un Cerasuolo d’Abruzzo 2012 vin rosé, suggestion extrêmement pertinente du sommelier qui a accompagné parfaitement le risotto au rouget.

La ronde des vins ajoutés a été si dansante que je ne sais plus très bien à quel moment chacun est apparu. Un Vecchio Samperi Ventennale Marco di Bartoli titrant 17,5°, vin liquoreux sec qui fait penser à un vin jaune ou à un Xérès, très fort et très percutant, probablement sur la pomme rouge très acide.

Lorsque Davide est venu nous rejoindre et s’est assis à notre table, Teseo nous a offert sur les délicieux chocolats un Porto Graham’s 1945 tout à fait étonnant, car ne montrant aucun signe d’âge et aucun indice de mûrissement. Un véritable régal avec des notes très fortes de tabac.

Nous avons été choyés, chouchoutés. La cuisine de Davide est talentueuse, mais difficile pour les vins. Il foisonne d’idées de combinaisons qui doivent être des casse-têtes pour les sommeliers. Nous avons eu un beau dîner avec le loup, les raviolis et le risotto qui sont des plats merveilleux comme le dessert mauve, signature colorée du chef.

Les plus beaux vins sont La Coulée de Serrant 2011, l’Ornellaia 2005 et le Selosse, sans oublier le gourmand Porto 1945. Le service fut exceptionnel et nous avons été royalement traités.

Bon, c’est bien tout ça, mais George Clooney, où est-il ? En fait la joyeuse bande du mariage de George, avec les flashs qui crépitent, est passée bien loin de nous au point qu’aucun bruit n’est parvenu jusqu’à nous. Seul Bill Murray a pointé son nez dans notre salle. Nous l’avons revu plus tard, lorsque la navette nous a fait accoster sur la place Saint Marc. Il titubait hors de l’eau, mais peut-être était-ce de la comédie ?

Petit déjeuner sur la terrasse surplombant la place Saint-Marc

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happening dans l’un des sites de la biennale d’architecture

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des vues plus inhabituelles de Venise

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dîner au Cipriani – nous prenons un bateau navette du Cirpiani

2014-09-26 19.40.19

2014-09-26 20.31.59 2014-09-26 20.53.21 2014-09-26 21.05.48

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2014-09-26 20.41.36 2014-09-26 20.41.46 2014-09-26 23.02.10 2014-09-26 23.44.19 2014-09-26 23.45.30 2014-09-26 23.44.25-2 2014-09-26 23.44.31 2014-09-26 23.44.38

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le chef nous rejoint à table

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2014-09-26 20.13.41 2014-09-26 20.37.02 2014-09-26 20.57.27 2014-09-26 21.21.18 2014-09-26 21.48.27 2014-09-26 22.14.50 2014-09-26 22.41.37 2014-09-26 22.56.35 2014-09-26 23.12.31 2014-09-26 23.13.23 2014-09-26 23.13.28

2014-09-26 21.29.41 2014-09-26 23.48.37

retour par la navette

2014-09-27 00.13.36 2014-09-27 00.24.44

Premier jour à Venise vendredi, 26 septembre 2014

La grève des pilotes d’Air France a remis en cause le voyage que nous voulions faire, ma femme, deux amis et moi à Venise, cadeau que des amis nous avaient fait lors de mon anniversaire il y a deux ans. La solution trouvée est de prendre un vol à Beauvais, par Ryan Air. Branlebas de combat avant l’aurore pour arriver à Beauvais. Pour éviter la circulation du matin, nous partons très tôt, ce qui nous donne deux heures d’avance sur place, auxquelles il convient d’ajouter les deux heures de retard qui sont annoncées. Le low cost, c’est low cost. Mais le service à bord est meilleur que sur Air France, puisque l’on paie.

Un taxi nous conduit de Trévise à Venise et un vaporetto omnibus nous transporte place Saint-Marc. Onze heures pour arriver à Venise, c’est une expédition, une vraie.

Notre hôtel est le Concordia, qui suscite, on l’imagine, quelques jeux de mots (j’ai un penchant pour le Concordia ou bien, voilà où nous échouons). Notre chambre est magnifique, car elle est la seule qui dispose à l’étage, au dessus d’elle, par un escalier intérieur, d’une terrasse en plein ciel qui donne sur la place Saint-Marc et sur la célèbre horloge construite en 1496. C’est un nid de toute beauté.

Un des amis a réservé pour demain et après demain des tables à dîner au célèbre hôtel insulaire, le Cipriani et je téléphone à cet hôtel pour parler au chef Davide Bissetto, qui avait fait pour nous des repas d’anthologie au Casadelmar de Porto-Vecchio.

Lorsque je dis à Davide que nous allons nous retrouver demain il me dit que c’est impossible, car le Cipriani est fermé pour deux jours car réservé au mariage de George Clooney. Il me dit que toute tentative est exclue. Je lui rappelle que nous faisons ce voyage pour le voir, mais rien n’y fait.

Il me demande alors à quel nom la table a été réservée et lorsque je cite le nom de mon ami, je sens Davide soulagé : notre table est la seule qui a été acceptée, alors que George Clooney avait payé pour que toutes les réservations soient remboursées. Serons-nous les seuls à être témoins ? A suivre demain.

A 19 heures nous nous rendons au Théâtre La Fenice qui est celui où Giuseppe Verdi a fait la première représentation de La Traviata et c’est cet opéra que nous allons voir, avec une merveilleuse soprano, Francesca Dotto, qui porte à elle seule le succès de cette représentation.

Des grands airs, ça donne faim, aussi allons-nous souper au restaurant Osteria enoteca San Marco. Le restaurant est sympathique, il y a des vins partout, comme en une boutique de caviste. Je jette mon dévolu sur un vin que j’ai découvert au Grand Tasting en présence du célèbre propriétaire, le Gaja Sperss Barbaresco Langhe 2008. Ce vin de 14,5° a un parfum profond, subtil, élégant. En bouche il est envoûtant de charme. Par beaucoup d’aspects il évoque Vega Sicilia Unico car il y a cette même facilité de lecture combinée à une race extrême. Raffiné, il est d’une grande majesté. Après de fines tranches de jambon, j’ai pris des filets de sole au riz noir, que le vin accepte bien. Ce restaurant est simple mais agréable et ce vin est splendide.

Après une nuit de récupération, le petit déjeuner sur la terrasse surplombant la place San Marco, c’est un grand privilège et un grand moment. Il fait beau, la vie est belle.

2014-09-25 11.56.50

vues classiques de Venise

2014-09-25 15.30.17 2014-09-25 15.30.58 2014-09-25 15.40.26

vues de la terrasse de ma chambre

2014-09-25 16.25.08 2014-09-25 16.26.16 2014-09-25 16.26.21

le théâtre où se joue la Traviata

2014-09-25 18.42.58 2014-09-25 18.50.44

dîner après Opéra

2014-09-25 23.29.45 2014-09-25 22.17.11 2014-09-25 22.22.07 2014-09-25 22.54.55

Dernier dîner avec mon fils avant son retour aux USA vendredi, 26 septembre 2014

Mon fils va repartir aux Etats Unis demain matin. Sa mère a prévu un rôti de veau Orloff. Je n’ai pas eu le temps de préparer un vin aussi faut-il un vin qui est bon dès l’ouverture. Je choisis une Côte Rôtie La Turque Guigal 1996. Ce vin est d’une franchise, d’une simplicité naturelle, dans la joie et la plénitude du fruit. Il est généreux et on peut dire : « ça c’est du vin ». C’est un régal. Et même si ce n’est pas le vin idéal pour le veau, on s’en moque, car le vin a de la joie à revendre. C’est ce qu’il fallait pour donner à mon fils l’envie de revenir vite en France.

2014-09-22 20.33.30 2014-09-22 20.33.24