Archives de catégorie : vins et vignerons

Dîner « Harlan Estate » à l’hôtel Meurice jeudi, 11 décembre 2014

Anne et Olivier Bernard, les chaleureux propriétaires du Domaine de Chevalier organisent à l’hôtel Meurice un dîner de presse pour mettre en valeur et faire mieux connaître les vins de Harlan Estate, le célèbre vin de la Napa Valley. Nous sommes reçus au salon Pompadour, magnifique salon de réception de l’hôtel à la décoration «  à la pompadour » raffinée. Sont présents le fils du fondateur d’Harlan Estate, le directeur général du domaine, l’importateur pour l’Allemagne, l’importateur pour la France, des vignerons amis des Bernard et les représentants de la presse du vin et du négoce.

L’apéritif se prend avec un Champagne Krug Grande Cuvée en présence de la présidente de Krug et d’Olivier Krug. Le champagne a une bulle active. Il est encore d’une folle jeunesse malgré l’âge des champagnes qui le composent. Il n’est pas le mieux adapté au foie gras poêlé avec lequel sa bulle lutte. Ses évocations pâtissières et de caramel sont jolies. C’est un champagne qu’il faut avoir la sagesse de laisser vieillir en cave.

Le menu composé par le chef du Meurice est : foie gras de canard confit, topinambour et raifort / coquilles Saint-Jacques marinées, confiture d’algues et betteraves / cookpot de homard aux pommes de terre fumées / paleron de bœuf Black Angus, salsifis truffés, vrai jus / comté 36 mois, salade mesclun / vacherin aux agrumes.

La première série de vins est de deux blancs du Domaine de Chevalier. On est surpris de constater à quel point leurs couleurs sont claires. Le Domaine de Chevalier blanc 1992 a un nez superbe. Sa bouche est grasse, de belle structure et de belle minéralité. Il est de grand équilibre et son acidité bien mesurée est un signe de jeunesse.

Le Domaine de Chevalier blanc 1987 a un nez incroyable de puissance et de richesse. La bouche est abondante, le vin est légèrement torréfié. Le 1987 est plus grand que le 1992 mais l’accord avec les coquilles Saint-Jacques se fait mieux avec le 1992 qui devient superbe sur le plat.

En fait, le champagne eût été pertinent sur les coquilles Saint-Jacques crues et les deux Graves blancs l’eussent été sur le foie gras poêlé.

Le Domaine de Chevalier rouge 2004 a un nez subtil. Le vin est tout velours, de belle mâche au final un peu rêche. Le final n’est pas au niveau de la chaude attaque du vin en bouche.

Le Château Phélan Ségur 2001 a un nez un peu ingrat et pas totalement précis. Le vin est austère ce qui me pousse à demander un second verre de ce vin. Et là, je suis face à un vin superbe et gourmand, qui forme avec le délicieux homard un accord parfait. Un rêve. La sauce du homard est suffisamment légère pour que l’accord se fonde sur elle.

Don Weaver, le directeur général de Harlan Estate fait une présentation de son domaine et nous allons boire deux séries de son vin : d’abord 2005, 2003, 1998 et 1992 puis 2001, 2007 et 2010.

Le Harlan Estate 2005 est un vin très riche superbe, joyeux, avec beaucoup de douceur et un grain très fin.

Le Harlan Estate 2003 semble moins équilibré. L’alcool apparaît sur un fond de notes bourguignonnes. Malgré cela le vin est puissant, voire un peu lourd.

Le Harlan Estate 1998 est beaucoup plus élégant, plus charmeur. C’est un très bon vin.

Le Harlan Estate magnum 1992 a d’abord une approche un peu amère mais de belle race.

A ce stade je classe : 1998, 2005, 2003 et 1992 car le 1992 n’est pas épanoui dans le verre. Ce qui va me surprendre c’est la rapidité avec laquelle les choses changent. Le 1992 devient beau avec des accents bordelais. Le classement change et devient 1992, 2005, 1998 et 2003.

Le paleron est très goûteux et l’accord se trouve surtout sur la sauce. Harlan Estate me semble un vin très typé mais pas très complexe. Le 1992 est très grand et raffiné, le 2005 est généreux et spontané, le 2003 est un peu trop marqué par l’alcool.

Mais les vins changent encore. Le 1992 a un velouté floral, le 1998 devient plus grand et gagne en structure, avec des évocations de café et de caramel. Le 2005 est vraiment charmant de douceur sous la puissance.

Viennent maintenant trois vins d’années riches. Le Harlan Estate 2001 a un nez fantastique, incroyable par rapport aux autres. Son final est végétal, de fenouil, d’anis et de menthe qui lui donne la fraîcheur des très grands vins. Je tombe amoureux de ce vin.

Le Harlan Estate 2007 est frais, très joli mais comme pour le 2003 l’alcool prend un peu le devant de la scène ce qui ne me satisfait pas. Il a des notes de café.

Le Harlan Estate 2010 est frais fluide, très élégant mais pas encore structuré. C’est un vin qui n’a pas encore été mis sur le marché. Mon chouchou de cette dégustation est le 2001 et immédiatement j’ai demandé à l’importateur français, placé à mes côtés, de chercher à m’en procurer. Michel Bettane fait une synthèse de ces vins, très écouté par les américains. Pour lui les plus beaux sont 2010 et 2005 mais il juge en devenir ce qui n’est pas mon cas.

Pour le dessert nous allons goûter deux Guiraud. Le Château Guiraud 2001 est très équilibré, pas très puissant ce qui m’étonne. Il joue plus sur l’élégance. Le Château Guiraud 2002 est fait pour être bu maintenant. Il est nettement supérieur au 2001 ce qui est étonnant puisque le grand millésime du sauternais est le 2001. Le 2002 est superbe d’élégance et d’équilibre. Il est ouvert, joliment sucré et frais. Le 2001 est probablement de plus grande structure, mais il est plus fermé. Le dessert aux agrumes forme un accord démoniaque.

Anne et Olivier Bernard ont organisé une soirée magnifique, chaudement amicale et détendue. La cuisine conduite par Alain Ducasse est très convaincante. Le service des vins a été remarquable et efficace. La démonstration Harlan Estate a été réussie, les vins d’avant Michel Rolland, consultant depuis le millésime 1999 ont montré le potentiel des vins à bien vieillir et ceux depuis Michel Rolland sont orientés vers la fraîcheur et l’élégance. Ce fut un beau dîner.

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Visite et dégustation au Domaine de la Romanée Conti mercredi, 10 décembre 2014

La nuit a été douce pour tous, comme si la Chartreuse nous avait protégés des effets de l’alcool et de la bonne chère. Nous arrivons aux portes du siège du domaine de la Romanée Conti. Aubert de Villaine avait prévenu qu’il ne serait pas avec nous car il doit se rendre à Paris. Nous avons juste le temps de le saluer car son taxi est en retard. Je lui ai parlé de l’impression désagréable que j’avais eue récemment avec une Romanée Conti 1964 que j’avais trouvée trop puissante par rapport à ce que j’attendais. Aubert m’a rassuré et Bernard Noblet le fera un peu plus tard, la Romanée Conti 1964 est extrêmement puissante et Bernard la préfère à la 1969. J’avais donc commis une erreur d’appréciation en buvant ce grand vin. C’est bien dommage de m’être trompé sur son message.

Nicolas, chef des cultures du domaine nous entraîne le long des vignes pour expliquer aux vignerons la philosophie de la gestion des vignes. Pour les vignerons du Rhône, qui posent de bonnes questions, les exposés très clairs de Nicolas sont un régal. Pour moi, qui ne comprends pas tout ce qui est dit, je me régale aussi mais sans la perspective que peuvent avoir les vignerons. Il fait froid, nous nous tenons chaud comme le fait un troupeau car il y a un petit vent glaçant.

Nous nous rendons ensuite en cave où Bernard Noblet, l’homme qui fait les vins du domaine à la suite de son père dans une continuité historique rare, va nous faire déguster à l’aveugle quelques vins. Il fait froid dans cette cave séculaire et il faut réchauffer son verre pour en tirer le meilleur des arômes. L’Echézeaux Domaine de la Romanée Conti magnum 2001 a un nez fermé. Il est d’un millésime de connaisseurs nous dit Bernard. Il a été fait en vendanges entières, c’est-à-dire en conservant les rafles. Il est floral, avec de jolies épices, avec des fruits rouges jolis et discrets. J’aime beaucoup ce vin élégant.

Le vin suivant a un nez très vif. Au nez, je pense à Richebourg. Il a une très forte personnalité. Pour trouver l’année, j’oublie que le vieillissement en cave du domaine est beaucoup plus lent que dans la cave d’un particulier. Aussi, l’idée des années 80 sur une année discrète comme 1984 me paraît possible. Il s’agit en fait du Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1965, d’une petite année mais qui réussit à ce Richebourg. Il y a une belle salinité, des suggestions de sous-bois, d’humus, de forêt. Le vin, très salin est superbe, au message pénétrant. Nous sommes aux anges.

Bernard va chercher deux bouteilles d’un même blanc. Le nez pétrole une grande minéralité. La bouche est intense. Immédiatement je reconnais les caractéristiques d’un Bâtard-Montrachet, mais le vin est tellement puissant que j’imagine que ce pourrait être un Montrachet qui se serait engagé sur les pistes d’un Bâtard. Il y a de la noisette, de l’amande, du caramel. Il y a aussi des notes salines. Ce vin riche est de très forte puissance. Les vendanges ont été faites tardivement de grains très mûrs. Il s’agit d’un Bâtard-Montrachet Domaine de la Romanée Conti 2007. C’est probablement le Bâtard le plus riche de tous ceux que j’ai bus au domaine.

Nous remercions Bernard et Nicolas de cette visite et de cette dégustation. Les vignerons sont contents de l’accueil chaleureux que nous avons eu. Ils offrent plusieurs bouteilles de leurs domaines. Ce fut un grand moment.

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Visite au Domaine Leflaive et dégustation mercredi, 10 décembre 2014

Tout le monde de « Rhône Vignobles » est heureux de se retrouver et nous nous rendons au Domaine Leflaive. Nous sommes accueillis par Anne-Claude Leflaive et Eric, le régisseur, va conduire les vignerons dans une visite des vignes et de la cuverie. Je les laisse faire, à la fois pour me reposer et pour écrire le compte-rendu du dîner d’hier au Bristol qui risquerait d’être difficile à faire de tête après deux jours en Bourgogne. Anne-Claude m’a accueilli en disant à quel point elle a été émue par le compte-rendu que j’ai fait du Montrachet domaine Leflaive 1996. Je rejoins le groupe pour la dégustation en cave, commentée par Anne-Claude et le régisseur.

Anne-Claude représente la troisième génération à la tête du domaine qui s’est agrandi. Elle a participé à l’élaboration du vin dès 1990 et a pris la responsabilité seule depuis 1994. Le travail de transformation du vignoble en biodynamie s’est fait sur une période de huit ans, de 1990 à 1998. Le domaine représente 24 hectares dont onze de premier cru et cinq de grands crus, dont le Montrachet représente environ 800 m² et produit de l’ordre de 300 bouteilles par an. A noter que le fût qui va contenir le Montrachet de l’année a une taille qui est déterminée par l’ampleur de la récolte. Chaque millésime a un fût neuf de taille différente.

La dégustation prévue est celle de vins de 2013. Le Bourgogne blanc domaine Leflaive 2013 a un nez discret. Il a un beau fruit et une belle opulence, c’est un très beau vin avec une belle acidité. Dans le final on décèle du lacté. Précis, ce vin charnu évoque les amandes. Il sera mis en bouteilles en mars 2015. C’est un vin riche, qui transcende la notion de bourgogne générique.

Le Puligny-Montrachet Clavoillon 1er Cru Domaine Leflaive 2013 a un nez plus riche. La bouche est plus fluide, rendant le vin très joli et gracieux, de belle minéralité. Il évoque les pâtes de fruits. Il est plus réservé que ce que je connais des vins de Leflaive.

Le Puligny-Montrachet les Pucelles 1er Cru Domaine Leflaive 2013 a un nez plus élégant et discret. Il est très fluide, élégant, tout en finesse. Dans le final on retrouve un peu de caramel comme pour le Clavoillon. Il est plus calcaire, plus complexe. Un des vignerons dit « on mâche de la craie ». Il a une belle acidité.

Le Chevalier Montrachet Grand Cru Domaine Leflaive 2013 vient d’une parcelle de 2 hectares, l’appellation comptant seulement sept hectares. Tout-à-coup, on change de dimension. Ce vin a une énergie extrême. Il a le gras typique des vins de Leflaive. Il est très fin, élégant. Bien fait, il est tout en finesse. Il est gourmand, citronné, au final immense et à la belle acidité. Nous buvons un très grand vin.

L’atmosphère étant joyeuse, je lance en direction d’Anne Claude qu’à mon avis les Chevalier Montrachet sont incapables de vieillir, ce qui justifie qu’on boive le 2013. L’allusion est directe, la perche est grosse et Anne-Claude joue le jeu de bonne grâce. Nous allons boire des Chevalier Montrachet dont nous allons devoir trouver les années.

Le Chevalier Montrachet Grand Cru Domaine Leflaive qui nous est servi a un nez qui pétrole. Il est gras en bouche, caramel, épais, très grand. Il est imposant et je pense qu’il est de la décennie 90 mais en fait c’est un Chevalier Montrachet Grand Cru Domaine Leflaive 2001. Il a du fumé, de jolis agrumes. C’est un vin qui a bien évolué, déjà très gastronomique.

Deux bouteilles qui vont suivre ont un problème, l’une est bouchonnée mais légèrement et l’autre vin est cuit, il a mal évolué. Le Chevalier Montrachet Grand Cru Domaine Leflaive 1989 qui leur succède est très lacté et l’on sent l’alcool qui ressort. Pour moi ce vin n’est pas parfait et ses évocations de champignons, de brioche et de beurre manquent de précision.

Tout-à-coup Anne-Claude nous annonce qu’elle va nous ouvrir un Montrachet. Lorsqu’un domaine produit 300 bouteilles par an, un tel cadeau est inimaginable. Anne-Claude a la gentillesse de dire que j’ai tellement aimé son 1996 qu’elle est heureuse d’en ouvrir un pour nous

Le Montrachet Grand Cru Domaine Leflaive 1993 s’annonce tout de suite comme un grand vin. Il est salin ce que j’aime beaucoup. Il n’a pas l’énergie du 1996 que j’ai bu récemment, mais il est tout en suggestion. Il a une race extrême et une grande complexité. Il évoque un peu la truffe blanche. Le lait et le caramel, s’ils existent, sont suggérés. C’est un vin très structuré. Nous buvons le troisième millésime de ce vin créé en 1991. Nous sommes tous émus de ce cadeau.

J’ai préféré le Chevalier Montrachet 2001, mais ce 1993 est porteur d’une grande émotion. Mille mercis à Anne-Claude pour une telle générosité.

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Dîner au restaurant Ma Cuisine à Beaune mercredi, 10 décembre 2014

Nous logeons à l’hôtel Ibis de Beaune qui fait prendre conscience qu’il est possible d’imaginer des chambres aux tailles minuscules, où chaque centimètre carré est utilisé. C’est à pied que nous nous rendons au restaurant Ma Cuisine. Dans la salle, les cadavres de grandes bouteilles sont nombreux. Ici on a bu du grand, des plus beaux domaines bourguignons. Pierre Escoffier qui nous accueille est un homme sympathique, à la tête d’une belle cave proposée à des prix très tentants.

Notre table est longue, puisque nous sommes plus de seize et les vins se commandent aux deux bouts de la table sans grande concertation. J’ai choisi de dîner d’une douzaine d’escargots et d’un pigeon.

Le Meursault 1er cru Perrières Vincent Dancer 2008 est très gouleyant et de forte personnalité. Très agréable à boire. Le Chambolle-Musigny Ghislaine Barthod 2009 n’a pas un grand intérêt, vin manquant de vivacité.

Les choses commencent à s’animer avec le Volnay Santenots-du-Milieu domaine des Comtes Lafon 2008. Le vin est fort amène, de belle vibration. La machine est lancée et le Gevrey-Chambertin 1er cru Lavaux Saint-Jacques Claude Dugat 2008 a une belle présence, charnu et cohérent.

Pierre, le patron, qui connaît plusieurs des vignerons, nous verse un vin à découvrir. C’est le président de Rhône Vignobles, Alexis, qui va trouver l’année. Il est félicité. C’est un Beaune Grèves Chanson Père & Fils 1955 vin difficile à définir avec une forte acidité, qui est plaisant à déguster mais n’a pas le charme des excellents bourgognes de la grande année 1955.

Pour le dessert au chocolat que j’ai imposé à l’ensemble de la table, j’ai apporté deux bouteilles de Maury Paule de Volontat 1925. Le vin est superbe, à l’alcool présent et aux évocations de café, de moka, de caramel, mais surtout une richesse aromatique qui n’appartient qu’aux très vieux Maury.

L’ambiance est à la générosité aussi l’un des amis commande Château d’Yquem 1950. Hélas, un léger goût de bouchon empêche d’avoir le plaisir de cette année qui a été réussie à Yquem. Dommage, car même si on peut lire le message entre les lignes, le plaisir est émasculé.

Les cerveaux phosphorent car certains ne veulent pas qu’on finisse le repas comme cela. A seize nous allons assécher une bouteille d’un litre de Chartreuse verte des années 1965 / 1966 qui est d’une belle richesse, même si elle n’a pas la noblesse et la pureté des plus anciennes chartreuses ou Tarragone.

Ces vignerons du Rhône ont une belle santé puisqu’ils sont insatiables. Ils ont aussi une grande générosité et une joie de vivre qu’il fait plaisir de partager.

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Déjeuner au restaurant Le Millésime mercredi, 10 décembre 2014

Cette dégustation en cave fraîche à la Romanée Conti nous a mis en appétit. Nous nous rendons au restaurant Le Millésime à Chambolle-Musigny. Le menu a déjà été déterminé par le président de Rhône Vignobles. L’amuse-bouche comprend un macaron au vin rouge et une pizza au haddock. Il y a ensuite un risotto aux crustacés et moules / joue de bœuf et sauce au vin rouge.

La cuisine est de bonne facture, le service est compétent mais trop lent. Il n’y a pas la spontanéité de « Ma Cuisine » où il n’y a pas de nappes blanches mais une décontraction de bon aloi. Le Millésime est plus raffiné mais manque peut-être un peu de chaleur humaine.

Le Chablis 1er cru Vaillons Domaine François Raveneau 2000 a une belle minéralité, un très bel équilibre, une grande jeunesse et y ajoute de l’agrément. Ses quatorze années lui vont bien. L’akra à la morue lui convient, de goût bien marqué mais de mâche un peu molle.

Le Puligny Montrachet Etienne Sauzet 2012 a un nez de pétrole. Il a beaucoup de vivacité mais il est beaucoup trop jeune, surtout après le 2000. Il est trop fort pour le risotto et j’ai du mal avec ce vin qui sera bon mais est trop brutal.

Le Gevrey-Chambertin 1er cru aux Combottes domaine Arlaud 2011 est un vin superbe, joyeux, soyeux et très agréable. La joue de bœuf superbe est toute en douceur et convient à merveille au Gevrey-Chambertin. Le vin très doux évoque les prunes, les figues. C’est un vin de grande douceur.

Le Vosne-Romanée 1er Cru Les Chaumes domaine Méo-Camuzet 2011 est très jeune et un peu fumé. Il a une belle expression vineuse avec beaucoup de corps, mais contrairement au Gevrey, il montre qu’il est encore trop jeune pour exprimer son potentiel. Il sera grand.

Avant que n’arrive le dessert je dis au revoir aux membres de Rhône Vignobles, en les remerciant de leur extrême gentillesse de m’avoir intégré dans leur groupe. Il faut en effet que j’aille au plus vite à Paris où m’attend un dîner à l’hôtel Meurice.

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Déjeuner au restaurant L’Estaminet à Puligny Montrachet mercredi, 10 décembre 2014

Des relations amicales se sont nouées entre le groupement « Rhône Vignobles » et moi depuis qu’à leur demande, j’avais animé une soirée de vins anciens qui s’est révélée brillante. Nous nous sommes revus plusieurs fois et aujourd’hui, nous nous retrouvons en Bourgogne pour visiter des domaines.

A peine réveillé après le dîner au Bristol, je prends ma voiture pour être à l’heure à Puligny Montrachet pour le déjeuner qui aura lieu au restaurant L’Estaminet. J’arrive à l’heure dite au restaurant et l’on me dit que le groupe est encore à Tournus. J’aurais tellement aimé profiter d’une heure de plus dans les bras de Morphée !

Les vignerons arrivent et nous sommes seize du groupe plus un vigneron que certains ont visité ce matin. J’ai donc la chance de pouvoir goûter un Bâtard Montrachet domaine Ramonet 2012 bien gras, opulent et joyeux, ainsi qu’un Montrachet domaine Ramonet 2010 absolument superbe, grand et ensoleillé. Je n’étais pas le seul à avoir apporté des rapines de passage, car en plus de vins de Ramonet, les vignerons de ma table ont pu profiter chacun d’un verre du magnum de Clos de Tart 2005 qui malgré le voyage de Paris a gardé une vivacité stupéfiante et un parfum intact.

Les vins se commandent sur la carte du restaurant à un rythme soutenu. J’ai bien aimé un Santenay 1er cru Clos Rousseau Vieilles Vignes Domaine Vachey Legros 2010, frais, joliment acidulé, ainsi qu’un Volnay 1er cru les Caillerets domaine Jean Pascal 2010 naturel, franc, direct, de bonne mâche.

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Master Class « Mailly Grand Cru, la Magnum Collection » lundi, 1 décembre 2014

La deuxième Master Class est « Mailly Grand Cru, la Magnum Collection », présentée par Jean-François Préau directeur général et Sébastien Moncuit, chef de cave. La cave de Mailly, cave de producteurs, a été créée en 1929. Elle produit 500.000 bouteilles par an, vendues moitié en France et moitié à l’export. 90% des apports viennent du territoire de Mailly, site remarquable par ses différentes expositions. C’est un territoire majoritairement de pinot noir. Jean-François cite Richard Geoffroy, le chef de cave de Dom Pérignon, qui dit que les vins de Mailly donnent de la précision au Dom Pérignon.

Mailly vient de créer une collection de quatre magnums qui sont présentés en boîtes en bois de chêne de grande qualité. Les années sont 1996, 1997, 1998 et 1999. Les magnums ont vieilli dix ans sur lattes puis ont été mis en position verticale pour ralentir le vieillissement. Pour tous la composition est de 75% de pinot noir et 25% de chardonnay. Les quatre ont été dégorgés au début 2014 et dosés différemment, entre 2,3 et 3,3 grammes.

Le Champagne Collection Grand Cru brut millésimé Mailly 1997 offre un miel fin. Il est gourmand, sans concession, équilibré et élégant. Il y a un peu de crémeux en attaque de bouche. Je le vois bien associé à une viande blanche.

Le Champagne Collection Grand Cru brut millésimé Mailly 1999 a un côté très lacté, pâtisserie. Il est plus strict, d’une couleur plus blanche que le 1997, signe qu’il est plus réductif. Sébastien dit qu’il a un côté très tranchant et parle de spéculos, de gingembre que j’ai du mal à trouver. Il a une grande tension, il est précis et joue sur sa droiture. C’est un vin que je vois dans un accord de provocation, de confrontation, comme par exemple avec une saucisse de Morteau. Il a une belle salinité.

Le Champagne Collection Grand Cru brut millésimé Mailly 1998 est aussi lacté. Il est gourmand et généreux. Je le vois bien avec un foie gras ou un pâté en croûte. Sébastien pense à une poularde.

Le Champagne Collection Grand Cru brut millésimé Mailly 1996 a un nez très joli. Il évoque des fruits secs. Il est d’une belle acidité et une grande fraîcheur. Il est sans concession et manque un peu de convivialité. Il a des évocations de pomelos, d’agrumes et un caractère tonique. Je le verrais avec des langoustines juste saisies. Jean-François suggère de le prendre en digestif, comme champagne de conversation.

L’ordre de mes préférences est : 1998 – 1996 – 1997 – 1999. Ces magnums ont un style très convaincant.

Grand Tasting Master Class : Trois décennies de vins de réserve chez Veuve Clicquot lundi, 1 décembre 2014

La première Master Class à laquelle j’assiste est celle de « Trois décennies de vins de réserve chez Veuve Clicquot » présentées par Cyrille Brun, œnologue de cette grande maison de champagne. Le vin de réserve est un vin tranquille utilisé dans la composition du brut sans année, dans lequel il y a de 30 à 50% de vins de réserve, le reste étant du vin de l’année. Ce brut, appelé « carte jaune » représente 80% des ventes de la maison. En nous faisant goûter les vins de réserve, Veuve Clicquot nous initie au travail de l’œnologue, qui va choisir parmi tous les vins de réserve ceux dont la maturité est parfaite pour s’intégrer dans l’ensemble qui répondra au goût maison recherché.

Les plus vieux vins de réserve sont de 1990 en pinot noir, de 1988 en chardonnay et le pinot meunier ne se garde pas plus de huit ans, soit 2006.

Le Vin de Réserve Grand Cru Bouzy pinot noir Veuve Clicquot 2012
est très frais, huître, très jeune, très dur. Il va bien évoluer. Cyrille dit qu’il faudra l’attendre 8 à 10 ans. Il a beaucoup de citron, de fruits blancs et de pierre qui roule. Il a beaucoup d’énergie.

Le Vin de Réserve Grand Cru Verzy pinot noir Veuve Clicquot 2008
est beaucoup plus végétal, très différent du Bouzy. Il a plus d’ampleur, évoque la truffe blanche. Il a beaucoup de finesse.

Le Vin de Réserve Premier Cru Loches dans l’Aube pinot noir Veuve Clicquot 1996 est beaucoup plus gourmand. Il est large en bouche. Il a du poivre, une belle fraîcheur, combine huître et toast grillé. En bouche on pourrait penser à un chablis. Il devrait donner un beau coup de fouet au futur champagne.

A ce propos, j’essaie de m’imaginer ce que chacun apporterait au champagne et, voulant n’utiliser qu’un seul mot, j’ai noté : 2012 la vivacité, 2008 l’ampleur et 1996 le charme. Cyrille a eu la gentillesse de me dire que mes réponses allaient dans la bonne direction.

Le Vin de Réserve Ay pinot noir Veuve Clicquot 1990
a une couleur plus marquée. Il a une très belle attaque, fruit, figue et il est un peu lacté dans le final. Il a beaucoup de présence. C’est un vin qui a été mis en cuve en mars 1991 et qui n’a pas bougé depuis. Il a 23 ans de présence ininterrompue dans le même état. Il a de la finesse et un joli toucher de bouche.

Lorsque l’on a goûté ces quatre vins on serait bien en peine de savoir comment les mélanger dans un grand vin. Alors je me suis amusé à goûter 2012 + 2008 qui a beaucoup d’équilibre, les deux vins différents s’harmonisant bien. 2012 + 2008 + 1996 je trouve que l’addition de ce qui restait de chaque vin dans mon verre est moins intéressant que sans le 1996. 2012 + 2008 + 1996 + 1990 est un vin relativement dur. Je ne serais donc pas un très bon œnologue de Veuve Clicquot.

Le Champagne Carte Jaune Veuve Clicquot sans année
que nous goûtons maintenant est à base de 2008 avec des vins de réserve dont le plus vieux est de 2002. Contrairement à tous les vins tranquilles il a un nez expressif, très présent et racé. C’est un beau champagne de grande fraîcheur, complexe, épanoui, qui claque sur la langue. Je le trouve gourmand. Il est dosé à 9 grammes et cela lui va bien.

Cette dégustation des vins de réserve, qui sont en fait des Coteaux Champenois, est très didactique.

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Grand Tasting Master Class « Voyage dans l’univers des champagnes Krug » lundi, 1 décembre 2014

La troisième Master Class à laquelle je participe est « Voyage dans l’univers des champagnes Krug » présentée par Olivier Krug, inlassable défenseur des champagnes de la maison fondée par Joseph Krug, son ancêtre.

Olivier rappelle l’apport essentiel que Joseph Krug représente dans l’histoire de sa maison mais aussi dans l’histoire de toute la Champagne.

Le Champagne Krug 2003
a un nez très lacté et fait penser à du croissant. Il a une belle ampleur en bouche et une belle mâche. Je l’aime beaucoup.

Le Champagne Krug Grande Cuvée non millésimé
porte au dos un identifiant, le « Krug ID » qui est 213035. Avec une application sur internet on peut avoir toutes les indications sur la composition de ce champagne dégorgé au deuxième semestre 2013, fait de 142 vins différents de onze années différentes, de 2006 à 1990. Le vin a un nez plus discret que le 2003. Il a une belle attaque elle aussi lactée. Il évoque le caramel. Il a une plus grande longueur que le 2003.

Le Champagne Krug Grande Cuvée non millésimé
a pour Krug ID le n° 211021. Il a été fait au deuxième semestre 2011 avec des vins qui vont de 2003 à 1988. Le vin est aussi très lacté mais il est plus fort, plus profond et plus intense que son cadet de deux ans, ce qui prouve la pertinence à faire vieillir encore les Grande Cuvée quelques années après leur mise sur le marché. Je lui trouve de magnifiques épices gourmandes.

Le Champagne Krug rosé non millésimé
a une belle couleur de pêche. Le nez est subtil. Il a une belle attaque très généreuse. En bouche il est très friand, tout en douceur, de belle longueur. Olivier suggère sur ce champagne la tourte de pigeon d’Arnaud Lallement. On y court !

Boire des Krug est toujours un plaisir mais leur véritable terrain d’excellence est avec des amis autour d’une bonne table.

iDealwine reçoit au Grand Tasting lundi, 1 décembre 2014

A la fin de la première journée du Grand Tasting, la société iDealwine
a l’habitude d’inviter ses fidèles clients et de leur offrir à déguster de précieux flacons. Il y a par exemple le Château d’Yquem impériale 1997. Le vin profite à fond de ce format de six litres, exactement comme l’avait fait l’Yquem 1983 en impériale que j’avais ouvert pour mes soixante ans, superbe d’épanouissement. Ce 1997 est beau, au botrytis d’une élégance rare. Il est joyeux, facile à boire, plein de charme.

Le Château Figeac impériale 1990
profite aussi du format. C’est un très grand Figeac épanoui, à l’âge idéal pour profiter de ce grand saint-émilion. Beaucoup de vins étaient offerts de toutes régions mais j’ai surtout profité de cette occasion pour bavarder avec des amateurs ou acteurs passionnants du monde du vin. iDealwine, grande maison de cotation et de vente de vins sait être généreuse et accueillante lors du Grand Tasting.