Un américain de l’Oregon a participé à deux de mes dîners. Depuis, je reçois ses emails avec des photos extraordinaires de ses pérégrinations autour du monde. Il a tout vu, tout survolé dans de drôles de machines, il connaît Bertrand Piccard auteur de tours du monde en ballon ou en avion électrique et partage sa folie. Je l’ai invité à passer quelques jours dans ma maison du sud.
Je vais le chercher à l’aéroport de Marignane et la circulation automobile a atteint des sommets de sur-occupation qui font peur. L’aéroport lui-même, toujours en travaux, est une fourmilière. Nous revenons au moins deux heures plus tard que ce que j’imaginais.
J’ouvre un Champagne Dom Pérignon 1975 dont le bouchon me semble plus fatigué qu’il ne le devrait et vient trop facilement. La couleur est très ambrée, la bulle est inexistante mais le pétillant est présent. Ce champagne fait plus vieux que son âge et a dû subir des stockages aux températures excessives.
Nous buvons le champagne sur des fraises délicieuses qui auraient été plus appropriées à un champagne beaucoup plus jeune. C’est avec du foie gras que le champagne commence à exprimer ses saveurs complexes. Et c’est avec un gouda au pesto que l’accord se trouve le mieux. Le champagne s’anime et un saucisson corse légèrement fumé l’accompagne très bien.
Pour une omelette des œufs de nos poules, j’ouvre un Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1985 qui délivre un aimable pschitt et offre une bulle vivante. Sa couleur est très claire. Le champagne est vif, brillant, actif, puissant et l’accord avec un camembert Jort fait monter dans l’échelle des plaisirs à la vitesse des lanceurs de SpaceX, la société du fantasque Elon Musk.
Nous finissons la soirée avec des fraises, des abricots et des discussions passionnantes.