Ma fille a préparé des morceaux de poulets marinés dans une concoction originale et aventureuse aussi est-ce l’occasion d’ouvrir un vin qui m’est totalement inconnu, au point que je ne sais même pas s’il s’agit d’un blanc ou d’un rouge, tant le verre de la bouteille est opaque. Qui m’a offert ce vin, je ne le sais pas car je ne note pas immédiatement le nom de l’ami qui me l’a donné. C’est un Marselan Vin du Vaucluse 2015 sélectionné par Edouard Loubet, un chef deux étoiles du Vaucluse. Il titre 14,5°. Le bouchon est tellement serré que je ne peux le soulever avec le limonadier. J’arrache des miettes de liège puis je peux enfin lever le bouchon dont le bas de couleur foncée indique un vin rouge.
Sur le poulet et des pommes de terre cuites au citron, le vin se comporte très bien. Il est noir, il a un parfum simple mais conquérant et en bouche il est juteux, joyeux sans être complexe. La chance des vins du sud, c’est qu’ils sont simples et ne cherchent pas à offrir plus qu’ils ne peuvent. Alors ils sont généreux du fait du degré d’alcool, et cohérents, et on ne leur demande pas plus. Ce vin est une heureuse surprise car il a été fait intelligemment.
Ma fille et un ami ont réalisé une tarte au citron meringuée avec les citrons du jardin. Cette tarte mérite tous les compliments, car elle joue dans la cour des grands pâtissiers. Je pense que le champagne que serait adapté est un Champagne Gosset Grand Millésime 1989 à la très jolie bouteille et une étiquette vert et or.
L’ouverture offre un pschitt actif, des bulles discrètes mais présentes et une couleur d’un or plus foncé que celui du Dom Pérignon 1962 récemment bu. Ce champagne est de grande subtilité mais je le trouve sec. Il ne réjouit pas le palais, il le restreint. Cela m’étonne car j’aime les champagnes Gosset et je pense que le citron de la tarte est responsable de ce sentiment de limitation du goût.
Aussi, pour en être sûr, j’ai gardé dans la bouteille l’équivalent d’un verre. Le lendemain je me suis trouvé face à un champagne plus large, complexe et subtil qui montre une longueur qu’il n’avait pas. Le coupable est donc le citron meringué. J’ai retrouvé la grandeur de ce beau champagne.