A peine réveillé de ces agapes je vole vers Bordeaux pour me rendre au cocktail que le château d’Yquem organise au moment de Vinexpo.
Fouler les allées du château, entrer dans cette cour carrée apaisante, contempler les vignes alignées en pente douce, imaginer le jus futur, suivre l’évolution des couleurs des feuilles lors d’un long soir d’été, tout porte à l’émerveillement d’enfant que je ressens à chaque fois. Le Krug grande cuvée apaise la soif de cette région qui vient de subir un coup de chaud climatique inhabituel. La Grande Dame 1995 de Veuve Cliquot est plus typé. C’est un champagne délicatement expressif. Ces deux champagnes préparent à la prise de connaissance du tout nouveau Yquem, le 1998. C’est un bambin qui marche déjà bien sur ses jambes. Très équilibré, moyennement puissant, il n’est pas très typé. Il correspond bien à la définition d’Yquem, et vieillira sagement, pour faire dans trente ans un Yquem orthodoxe. Mais si on le boit plus jeune, on ne commettra pas de crime, car il est déjà un grand vin de plaisir. Je retrouve quelques amateurs passionnés et quelques producteurs amis. Les soirées à Yquem ont le charme de leur vin. J’y succombe sans modération.