Le lendemain midi, une bonne partie de notre fine équipe se retrouve à Domaine de Chevalier pour la présentation du millésime 2008 pour les vins du Domaine de Chevalier, pour ceux de Stephan von Neipperg et pour Château Guiraud. Lorsque nous nous saluons, nous prenons des airs d’anciens combattants se remémorant des batailles très usantes. Autour de nous, de nombreux négociants et courtiers sont déjà au courant que l’épreuve fut rude.
Les 2008 sont une affaire de spécialistes. J’ai donc butiné, trouvant les vins plutôt bons, La Mondotte hyper puissant, Canon La Gaffelière très bien fait ainsi que Domaine de Chevalier rouge. Le blanc de Domaine de Chevalier m’a beaucoup plu, complexe par rapport au « G » de Guiraud. Seul sauternes présent, Guiraud 2008 est assez éblouissant. D’un rendement de 4 hectolitres à l’hectare, il promet de devenir une référence.
On se dirige lentement vers l’espace d’un chai agencé pour notre déjeuner. Philippe Pantoli m’explique les jambons de Jabugo qu’il présente, absolument délicieux. Il détaille les méthodes de fabrication et c’est d’un intérêt certain. Un stand d’huîtres et de foie gras à tartiner impose un Champagne Laurent Perrier Grand Siècle très rafraîchissant et qui vibre sur l’huître de magistrale façon.
Marc Demund, le traiteur qui avait réalisé les deux dîners que j’ai faits au château d’Yquem est souriant. Il tranche des truffes qui sont parmi les dernières de leur saison sur des portions de poulet en sauce et purée de pommes de terre. C’est très bon. J’essaie La Mondotte 2003, mais par cette chaleur de mi-printemps, c’est trop puissant pour moi. Le Canon La Gaffelière 2000 correspond beaucoup plus à mes envies.
Bernard Antony fait de pédagogiques assiettes de fromage qui sont une leçon de géographie. Les bavardages vont bon train avec les courtiers et négociants bordelais. Une fois de plus Anne et Olivier Bernard ont montré à quel point ils savent recevoir avec le plus grand raffinement.