L’hôtel de Crillon est dans l’attente d’une fermeture de plus d’un an. Alors qu’au bar, sous l’impulsion de Philippe le célèbre barman, c’est toujours le sourire qui règne, au salon qui sert d’antichambre au restaurant gastronomique, l’ambiance est aux abonnés absents. Le service, assuré par des stagiaires, est approximatif. Nous prenons un plat du jour à base de risotto à la truffe noire fort bien réalisé. Le vin au verre est un Château Bellegrave pomerol 2007 qui n’a pas beaucoup plus d’inspiration que le service. Il faut dire que je suis influencé par ce que je bois habituellement, car le vin conviendrait à plus d’un palais. Ce qui lui manque, c’est l’émotion. Heureusement, un sommelier nous propose un autre vin au verre : Château Haut-Brion 1995. Ça c’est du vin. Il a ce je ne sais quoi d’élégance, d’équilibre, qui manque à d’autres vins. Bien sûr, il a encore le caractère rugueux de la jeunesse. Mais il réjouit le cœur de l’homme.
Il démontre que même avant travaux, le cœur de l’hôtel de Crillon continue de battre.