Le lendemain matin, même cérémonial des courses. Ce soir, c’est Jean-Philippe qui fera la cuisine, aussi avons-nous prévu de grands vins. Le midi devrait être calme, mais les chipolatas que j’ai achetées imposent d’ouvrir un grand vin apporté par l’un des amis.
En guise de démarrage du déjeuner, j’ai attribué par un tirage au sort les restes des vins de la veille. J’ai un peu forcé le sort pour avoir le fond du Champagne Salon magnum 1997 qui a pris un peu de coffre et de vineux pendant la nuit en perdant de sa bulle. Il est aussi délicieux ainsi.
Nous goûtons d’abord une petite coupelle avec des endives, de la poire et un jus au roquefort. C’est une composition délicieuse de Jean-Philippe, comme s’il faisait ses gammes. Ensuite, ce sont quatre chipolatas, une au pesto, une d’agneau à la menthe, une de canard et enfin une saucisse « à l’ancienne ». C’est cette dernière qui sera jugée la meilleure et créera la meilleure vibration avec le vin.
Le Vega Sicilia Unico 1965 est d’une couleur déjà tuilée. Son nez est élégant et discret. C’est en bouche que le miracle se produit, car il est tout simplement parfait. C’est une main de fer dans un gant de velours, car sa puissance s’accompagne de beaucoup de douceur. Légèrement fumé, à peine torréfié, il ne montre aucun signe d’âge que la couleur tuilée eût laissé supposer. Sur l’instant, je me dis que je préfère ce vin aux trois d’hier. Mais faisons comme avec les trois Côtes Rôties hier, ne désignons aucun gagnant.
La chaleur communicative des banquets aidant, nous avons mangé plus qu’il ne faudrait, car ce soir, c’est festival avec Jean Philippe au fourneau.