J’avais préparé un dîner chez Patrick Pignol en prenant un repas d’avance. Je fais de même chez Apicius. Un Savennières, Clos de la Coulée de Serrant de Nicolas Joly 1990 est d’une précision extrême. Mais il est en plus comme la danse des sept voiles : chaque gorgée révèle de nouvelles séductions. C’est l’embarquement pour Cythère. Décidément, voilà un vin de plus qui fait chanter les truffes et que les truffes font chanter, comme un couple au patinage artistique où chaque danseur fait briller l’autre. Puis, La Conseillante 1994. Quelle maîtrise, quel brillant résultat. Ce vin a tout pour lui. Et qui dirait qu’il s’agit d’une année incomplète ? A ce stade d’accomplissement, ce La Conseillante me faut penser à 1934 ou 1953, années qui lui ressemblent (et c’est un compliment) quand le vin est bien fait. Je l’ai goûté sur un pigeon dont la qualité est exceptionnelle. Une tendreté remarquable. En fin de repas, pour le dessert, je prends un Rivesaltes 50 ans d’âge de Sauvy, juste pour me remémorer ce si agréable voyage en Roussillon.