Je suis invité à déjeuner au restaurant Epicure de l’hôtel Bristol. Je suis accueilli par Bernard Neveu, le chef-sommelier qui sera de bon conseil. Le champagne de début de repas sera le Champagne Alfred Gratien Cuvée 565 fait de 5 millésimes (de 2007 à 2012) vieillis pendant 6 ans ‘pour émerveiller nos 5 sens’, ce qui explique le 565. C’est un brut nature très vert mais très expressif, bon compagnon de gastronomie.
Le menu que nous prenons est : langoustines royales juste cuites au thym-citron, condiment oignon-mangue, bouillon des pinces aux agrumes et coriandres / lièvre à la royale, ravioles de topinambour aux truffes noires, céleri-rave et châtaigne au raifort.
Les langoustines, à peine cuites, sont absolument délicieuses. Ce plat est merveilleusement réussi. Le lièvre à la royale est conçu selon la recette de Carême. Il est excellent. Il diffère de celui de David Bizet, mais c’est normal, car chaque grand chef a sa vision du lièvre. On est ici plus sur la chair, en ayant un côté gibier délicatement prononcé. La maturité de la cuisine du chef Eric Fréchon est exemplaire.
Nous avons pris des vins rouges au verre, ce qui réduit les choix mais Bernard Neveu nous a bien conseillé. Aussi bien le Viña Tondonia Rioja 2004 que le Châteauneuf-du-Pape Charvin 2013 se sont montrés à la hauteur du plat puissant. Il est certain que mon amour pour Vega Sicilia Unico m’empêche de m’extasier devant le vin espagnol agréable mais manquant un peu de coffre, mais les deux vins se justifiaient.
Le service du restaurant est exceptionnel de qualité. Il se situe à un niveau rarement atteint ailleurs. Le lieu est raffiné. On sent la motivation du personnel qui travaille pour un hôtel qui est dans les mains d’une famille. N’étaient les prix des vins qui sont stratosphériques, ce lieu et cette cuisine se situent en haut de la pyramide de la qualité.