Lorsque j’ai envie de boire de bons vins à des budgets raisonnables, je vais au restaurant Villaret. La décoration est avenante depuis les travaux réalisés il y a deux ans. Les tables sont petites et sans nappe, façon bistrot, mais c’est l’atmosphère du lieu. Je suis reçu avec le sourire.
Un point de passage obligé, c’est la terrine de campagne maison et sa compote d’oignons. Elle est si légère, fraîche, c’est Perrette sans son pot au lait qui gambade dans la campagne. Pour le plat j’ai choisi le faux-filet servi saignant à l’échalote avec une cassolette de pommes de terre et aulx.
Dans la carte des vins d’une intelligence rare et qui se situe probablement à trois fois moins cher que les palaces parisiens, je m’arrête sur une Côte Rôtie La Landonne Guigal 2001. Au moins, je sais qu’il n’y aura pas de surprise car tout en ce vin respire la perfection. Ce vin est parfait car il est intense, profond, joyeux, gourmand et racé. La bouche est emplie de bonheur. Tout est dosé et cohérent. Il y a peut-être moins de tension et d’énergie que dans par exemple une Turque 1996 qui est une bombe, mais le vin est plus confortable, plus amène, et ne se justifie pas par sa puissance. Le final est frais et c’est une caractéristique des grands vins de Guigal. Je n’ai pas trouvé une fraîcheur mentholée qui n’apparaît que dans les vins plus vifs, mais le plaisir est là. Le plus bel accord est sur la terrine, pour laquelle c’est fraîcheur sur fraîcheur.
Nous n’avons pas pris de dessert, le Guigal étant une très belle façon de terminer le repas.
Une halte au Villaret, c’est un moment de bonheur vrai.