Ma fille et son mari ont passé une nuit à l’hôtel du Castellet. Nous les rejoignons le lendemain avec leurs enfants pour le déjeuner. Le matin même, nous venions d’apprendre le décès subit de Patrick Ricard. C’est étrange de se rendre le jour même dans un hôtel qui lui appartient. Curieusement, aucun avis affiché dans l’hôtel ne signale la perte de ce grand patron, sans qui l’hôtel n’aurait jamais existé.
Mon gendre avait commandé la veille trois vins en pensant que nous nous retrouvions le lendemain. Sur la terrasse du bar, nous commençons par un Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1988 ouvert la veille. Il a perdu une bonne part de sa bulle, mais a gardé sa distinction. Il y a des accents fumés et une grande présence. Nous nous rendons à notre table au restaurant San Felice et la bouteille est remplacée par une nouvelle qui a infiniment plus de tension. Ce champagne est lumineux. Il est profond et complexe. S’il a gardé le goût de fumé et de toasté, il y ajoute des fruits roses charmants.
L’Hermitage domaine Betton blanc 2006 ouvert la veille n’a pas perdu de sa vivacité, mais n’a pas beaucoup d’imagination. Il ne crée aucune réelle vibration. Mon gendre avait commandé le Château Sainte Anne Cuvée Collection Bandol 1995 dont je lui avais dit le plus grand bien. Si ce vin est toujours un grand vin, on sent que la nuit a effacé un peu de sa vivacité.
La cuisine de ce restaurant est plus simple que celle du restaurant gastronomique, mais en s’appuyant sur des produits de qualité, elle est gourmande et agréable. Le service est attentionné. Avant de reprendre la route nous avons fait un petit somme sous des tentes ouvertes semées au milieu du parcours de golf, par une chaleur caniculaire qui faisait ressortir les parfums des pins et de l’herbe coupée de frais. Patrick Ricard a développé le groupe créé par son père et a créé ce petit coin de paradis où la mémoire de ce grand patron subsistera.
ma fille et ses enfants avec l’un des cuisiniers du San Felice