Jacques Le Divellec me fait parfois l’honneur de me consulter sur divers sujets de son choix. C’est le prétexte à se retrouver à sa table pour déjeuner. Mes petites manies sont déjà connues aussi, dès que je m’assois, une assiette de crevettes grises m’est apportée. La dextérité de Jacques pour les décortiquer me fait apparaître bien gourd. Ce sont ensuite des bulots délicieux qui ont une trace de poivre qui convient à merveille au Châteauneuf-du-Pape Château de Beaucastel blanc Vieilles Vignes 2004 dont le fumé est légendaire et dont la petite pointe poivrée copule avec les bulots.
Lorsque l’on m’apporte des huîtres d’une provenance nouvelle choisie par Jacques, je suis surpris par l’intensité du goût d’une profondeur rare. J’ai une idée folle, d’associer ce goût nouveau pour moi avec de la Chartreuse. Mais ça ne va pas du tout car la Chartreuse verte, même sifflotée, est beaucoup trop tenace pour accepter l’huître. On ne progresse pas sans essais, même s’ils sont vains.
La langoustine à la truffe est aussi très prononcée. C’est la sauce joyeuse qui se marie avec le puissant blanc typé du Rhône. En ce temple de la cuisine traditionnelle, et avec le sourire de Jacques, je me sens bien.