Avec ma femme nous nous rendons chez ma sœur et son mari. J’ai annoncé que j’apporterais les vins, ce qui serait mon cadeau. De bon matin dans ma cave j’ai ouvert les vins du déjeuner et juste avant de partir j’ai mis des bouchons pour transporter les vins. Généralement j’ouvre les vins à l’endroit où ils seront bus, mais là, il fallait les ouvrir dans ma cave et les apporter. J’ai constaté que cela n’a pas affecté les vins.
Pour l’apéritif et le somptueux plateau d’huîtres, le Bâtard-Montrachet Veuve Henri Morini 1992 est ambré et son nez est délicat. Je le trouve un peu vieux, mais avec les produits de la mer, huîtres, crevettes et langoustines, le vin va s’élargir, devenir plus gras, étoffé et retrouver une jeunesse qu’il n’avait pas au début.
Le Château La Louvière Léognan 1950 a un nez profond et incisif. En bouche il est dense, riche, truffé et d’une belle jeunesse. Il a 72 ans, mais on pourrait lui donner moins de vingt ans. Sa densité est extrême. Je suis assez surpris de sa précision. Le blanc ayant été fini assez vite, le vin rouge a cohabité avec les huîtres sans qu’il s’agisse d’une hérésie. C’est une merveille qu’il ait cette jeunesse et cette richesse.
Le Mazis-Chambertin Poulet Père & Fils 1961 a un nez qui évoque le salin des vins de la Romanée Conti. En bouche, il est d’un charme bourguignon particulier, fait de sel, de râpeux, de retenue. J’adore ces messages tout en subtilité et persuasion. Un Maroilles puissant de belle personnalité donne de la rondeur au vin de Bourgogne.
Une délicieuse mousse au chocolat conclut ce repas agréable où les trois vins ont brillé, les rouges se montrant d’une jeunesse inattendue.
Le cadeau à mon beau-frère
les vins