Notre déjeuner de conscrits se tient au Cercle Interallié, dans un ravissant salon d’où l’on contemple les jardins apprêtés des propriétés et ambassades avoisinantes. Le champagne non millésimé Ruinart se boit facilement ce qui est l’avantage premier d’un champagne. Le Meursault Premier Cru Blagny Louis Latour 1999 m’étonne. Comment un premier cru peut-il être aussi limité, fade, sans longueur et sans discours ? Est-ce la bouteille ou le vin, je ne sais, mais il est sûr qu’ayant encore dans les papilles le souvenir du Meursault Perrières Coche Dury de la même année, plus d’un meursault serait éreinté de la sorte.
On nous servit Château Batailley 1998 au nez flatteur et moderne et plus équilibré en bouche avec un bois bien dosé. Notre hôte nous expliqua que son choix était lié au fait que ce vin appartenait à la famille de sa femme. Je me lançai dans un commentaire purement œnologique en lui disant : « tu es bien marié ».