Après la trêve estivale, nos déjeuners de conscrits vont reprendre, mais comme certains amis n’ont pas encore fini leurs transhumances estivales nous ne serons que quatre. Nul de nous quatre ne sait qui a suggéré le restaurant l’Auberge du Bonheur, situé juste derrière l’accès au restaurant la Grande Cascade. Est-ce le nom très prometteur ou est-ce le lieu qui doit être charmant quand il fait beau ? Mais aujourd’hui il pleut. C’est la première fois que je viens en ce lieu car je me suis toujours arrêté avant, à la Grande Cascade, merveilleuse bonbonnière qui a dû cacher des amours passagères du temps des crinolines et des vertugadins.
La carte des vins est particulièrement chiche. Ne trouvant aucun vin blanc et aucun vin rouge susceptible d’exciter mon intérêt, je suggère aux amis que l’on déjeune au champagne. Pour donner une idée de la carte, il n’y a que quatre vins blancs, tous de 2018. Pour les champagnes, aucun n’est millésimé. Nous prenons d’abord le Champagne Taittinger Brut sans année. C’est un aimable champagne de soif, capable de s’animer dès qu’il accompagne les mets.
Nos choix sont différents. Le mien est une salade fraîcheur avec une macédoine de légume et du haddock, puis un filet de turbot. Le champagne trouve un bel appui avec le haddock. La macédoine a peu d’affinité avec le haddock. Nous commandons ensuite un Champagne Louis Roederer brut sans année qui est joliment gastronomique.
Apparemment ce restaurant accueille des clients même les jours où il pleut mais on peut penser que dans un cadre aussi champêtre, il pourrait viser un niveau de cuisine et une carte des vins un peu plus représentatifs du génie français. Ce qui ne nous a pas empêchés de passer un agréable moment d’amitié.