Un de nos amis, armateur grec (tous les écossais sont roux et tous les grecs sont armateurs) nous invite au Yacht Club de France. Par une saine émulation, le directeur de la restauration cherche à nous faire plaisir. Après un apéritif au Champagne Laurent Perrier sans année fort agréable, c’est un plateau de fruits de mer pantagruélique qui nous accueille avec des produits d’une fraîcheur à signaler : praires, vernis, bigorneaux, bulots, crabe royal, langoustines et huîtres. Pour les produits où l’iode domine, c’est le champagne qui convient à merveille. Pour les crustacés, c’est un Meursault Cœur de Roches Frédéric Magnien 2007 bien juteux qui joue son rôle d’accompagnement.
La pièce de bœuf est impressionnante avec ses os à moelle et des asperges blanches de Monteux. Le Château Beychevelle 1998 est solide, avec des tannins affirmés, et une belle personnalité. Il se boit avec plaisir parce qu’on est rassuré par un goût franc. Le Château Rauzan Gassies 1998 est plus timide, plus réservé et aura besoin de quelques années pour trouver sa voie. A ce stade, c’est le Saint-Julien qui emporte notre adhésion. Les événements qui agitent le monde sont tellement erratiques que notre machine à fabriquer du "café du commerce" fonctionne à fond. Une discussion qui n’est pas enflammée n’est pas une discussion.