Avant les vacances, ayant un déjeuner au restaurant Laurent, je vois un groupe de personnes, plus d’une quarantaine sans doute, qui prennent l’apéritif dans le salon d’entrée. J’en connais plus d’un. On me présente, je serre des mains et j’apprends qu’il s’agit de l’académie des gastronomes, fondée dans les années 30 par Curnonsky. J’ai revu par la suite l’un des membres qui m’invite aujourd’hui à l’un des déjeuners de cette académie.
Nous prenons l’apéritif dans le jardin du restaurant avec un Champagne Pol Roger Brut sans année que je trouve fort agréable. C’est un champagne de soif, c’est-à-dire que le verre se vide vite, avec un goût de « revenez-y ».
Le menu composé par le président et un « brigadier » qui change à chaque réunion et mis au point avec le chef Alain Pégouret est : tomate farcie aux escargots / agneau Champvallon / Rocamadour / tarte aux mirabelles / mignardises et chocolats.
La tomate est absolument délicieuse, mettant en valeur les escargots. Le vin est un Vin blanc du Languedoc « Lune Blanche » le Conte des Floris 2014 (et il n’y a pas de faute d’orthographe à Conte). Le vin est fait à dominante de carignan blanc, un cépage peu fréquent. Son attaque est franche et il emplit bien la bouche. Sa rondeur me plait beaucoup et je suis très favorablement surpris de sa trace bien assurée.
L’agneau est accompagné d’un Pommard Villages Domaine Charles François et Fils 2009. Si l’attaque est vive, elle est très passe-partout et ce qui me gêne, c’est la longueur très courte de ce vin qui ne dégage pas assez d’émotion. Preuve en est que sur l’agneau un peu sec le vin blanc est beaucoup plus à son aise, notamment du fait de la présence d’oignons.
On aura la même préférence avec les deux cabécous, l’un moelleux plus agréable et bien suivi par le Languedoc.
La tarte aux mirabelles est délicieuse et goûteuse. Elle est servie avec une eau de vie de mirabelle qui n’est pas le meilleur accord. Un champagne eut été délicieux. L’ami qui m’avait invité me demande de commenter les vins devant cette docte assemblée. Je précise d’emblée que je ne suis pas le mieux placé pour parler de vins si jeunes et je livre sans la farder mon opinion sur les deux vins. On ne peut évidemment pas faire l’unanimité mais de ce que j’ai compris, ma franchise a été appréciée.
Le plus important est que cette académie est composée d’esthètes et de gastronomes passionnants avec lesquels j’ai passé un fort agréable moment, prolongé dans le jardin par deux champagnes, un Champagne Alfred Gratien sans année un peu strict, au message peu convaincant et un Champagne Mumm Blanc de Blancs sans année absolument délicat et charmant, d’un équilibre émotionnel entrainant.
Longue vie à ce sympathique groupe d’amis.